Poésie érotique du XVIIème siècle
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Petits poèmes érotiques du 17ème siècle, rien que pour vous ...

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Publié le 21 septembre 2011
Nombre de lectures 2 109
Langue Français

Extrait

POÉSIE ÉROTIQUE
X
VIIÈME SIÈCLE
Là ! Là ! Pour le dessert, troussez-moi cette cotte,
Vite, chemise et tout, qu'il n'y demeure rien
Qui me puisse empêcher de reconnaître bien
Du plus haut du nombril jusqu'au bas de la motte.
Là, sans vous renfrogner, venez que je vous frotte,
Et me laissez à part tout ce grave maintien :
Suis-je pas votre cœur ? Etes-vous pas le mien ?
C'est bien avecque moi qu'il faut faire la sotte !
- Mon cœur, il est bien vrai, mais vous en faites trop :
Remettez-vous au pas et quittez ce galop.
- Ma belle, baisez-moi, c'est à vous de vous taire.
- Ma foi, cela vous gâte au milieu du repas...
- Belle, vous dites vrai, mais se pourrait-il faire
De voir un si beau con et ne le foutre pas ?
de Malherbe
Le luth
Pour le plus beau ébat que je puisse choisir,
Souvent, après dîner, craignant qu'il ne m'ennuie,
Je prends le manche en main, je le tâte et manie,
Tant qu'il soit en état de me donner plaisir.
Sur mon lit je me jette, et, sans m'en dessaisir,
Je l'étreins de mes bras et sur moi je l'appui,
Et, remuant bien fort, d'aise toute ravie,
Entre mille douceurs j'accomplis mon désir.
S'il advient, par malheur, quelquefois qu'il se lâche,
De la main je le dresse, et derechef je tâche
Au jouir du plaisir d'un doux maniement.
Ainsi, mon bien aimé, tant que le nerf lui tire,
Me contemple et me plaît, puis de lui, doucement,
Lasse et non assouvie enfin je me retire.
de Vivonne
Ma belle un jour dessus son lit j'approche
Qui me baisant là sous moi frétillait
Et de ses bras mon col entortillait
Comme un lierre une penchante roche.
Au fort de l'aise et la pâmoison proche
Il me sembla que son œil se fermait
Qu'elle était froide et qu'elle s'endormait
Dont courroucé je lui fis ce reproche :
Vous dormez donc ? Quoi, Madame, êtes-vous
Si peu sensible à des plaisirs si doux ?
Lors, me jetant une œillade lascive,
Elle me dit, non non, mon cher désir
Je ne dors pas, mais j'ai si gand plaisir
Que je ne sais si je suis morte ou vive.
Auvray
Stances où une dame parle
J'aime bien ces portraits au blanc d'une muraille,
Dont seulement l'objet émeut nos appétits,
Mais je ris de ces fous, ô la grande canaille !
Qui les peignent si grands et les ont si petits.
Ils veulent, par l'objet d'une feinte peinture,
Faire courre après eux, mais ils en sont bien loin ;
Nos cons ne suivent pas de façon la nature :
Ils ne vont point au lièvre, ils sont oiseaux de poing.
Quelque faim qui les presse en leur humeur gourmande,
L'oiseau n'est pas niais, il connaît son gibier ;
Il faut qu'il voie un poing bien garni de viande,
Si l'on veut qu'il s'abatte et rende familier.
Les Cons et les autours ont cette ressemblance
Qu'ils se paissent de cru, et au vif ils vont tous ;
Ensemble, leur nature a cette différence
Que l'un fond sur sa proie, et l'autre fond dessous.
De Lorraine - Princesse de Conti
Que sert-il d'user de remise ?
Jeanne, voici le mois d'avril,
Çà ! Que je trousse ta chemise
Jusqu'au-dessus de ton nombril.
Eh ! que penses-tu que te dit
L'incomparable mélodie
Dont le rossignol nous ravit ?
Il dit que tu n'es pas sage
De refuser ton pucelage
A la fureur d'un jeune vit.
Maynard
Vous me défendez, Madeleine,
De retourner jamais chez vous,
Si, promptement, je ne vous fous
Deux ou trois fois sans rendre haleine.
En la perte de votre amour,
Qu'en vous chevauchant nuit et jour,
J'ai si chèrement conservée
Je sens des regrets bien cuisants,
Mais pour une telle corvée
Je n'ai plus mes reins de seize ans.
Maynard
Beau sein déjà presque rempli,
Bien qu'il ne commence qu'à poindre,
Tétons qui ne font pas un pli,
Et qui n'ont garde de se joindre.
De jeunesse ouvrage accompli,
Que de fard il ne faut pas oindre ;
Si l'un est rond, dur et poli,
L'autre l'égale et n'est pas moindre.
Seins par qui les dieux sont tentés,
digne échantillon de beautés,
Que le jour n'a point regardées ;
Il garantit ce qu'il promet,
Et remplit toutes les idées
Du paradis de Mahomet.
de Benserade
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