Hylas (Poèmes antiques)
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Description

Leconte de LislePoèmes antiquesAlphonse Lemerre, éditeur, s.d. (pp. 161-164).H y l a s C’était l’heure où l’oiseau, sous les vertes feuilléesRepose, où tout s’endort, les hommes et les Dieux.Du tranquille sommeil les ailes déployées Pâlissaient le ciel radieux.Sur les algues du bord, liée au câble rudeArgô lavait plus sa proue au sein des flots ...

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Langue Français

Extrait

Leconte de Lisle Poèmes antiques Alphonse Lemerre, éditeur, s.d.(pp. 161-164).
Hylas
C ’était l’heure où l’oiseau, sous les vertes feuillées Repose, où tout s’endort, les hommes et les Dieux. Du tranquille sommeil les ailes déployées  Pâlissaientle ciel radieux.
Sur les algues du bord, liée au câble rude Argô lavait plus sa proue au sein des flots amers ; Et les guerriers épars, rompus de lassitude,  Songeaient,sur le sable des mers.
Non loin, aux pieds du mont où croît le pin sonore, Au creux de la vallée inconnue aux mortels, Jeunes reines des eaux que Kyanée honore,  Poursuivantleurs jeux immortels ;
Molis et Nikhéa, les belles Hydriades, Dans la source natale aux reflets de saphir, Folâtraient au doux bruit des prochaines cascades,  Loinde Borée et de Zéphir.
L’eau faisait ruisseler sur leurs blanches épaules Le trésor abondant de leurs cheveux dorés, Comme au déclin du jour, le feuillage des saules  S’épancheen rameaux éplorés.
Parfois, dans les roseaux, jeunes enchanteresses, Sous l’avide regard des amoureux Sylvains, De nacre et de corail, enchâssés dans leurs tresses,  Ellesornaient leurs fronts divins.
Tantôt, se défiant, et d’un essor rapide Troublant le flot marbré d’une écume d’argent, Elles ridaient l’azur de leur palais limpide  Deleur corps souple et diligent.
Sous l’onde étincelante on sentait leur cœur battre, De leurs yeux jaillissait une humide clarté ; Le plaisir rougissait leur jeune sein d’albâtre  Etcaressait leur nudité.
Mais, voici, sous les feux pourprés du crépuscule, Beau comme Endymion, l’urne d’argile en main, Qu’Hylas aux blonds cheveux, cher compagnon d’Hercule,  Paraîtau détour du chemin.
Nikhéa l’aperçoit : - Ô ma sœur, vois, dit-elle, De son urne chargé, ce bel adolescent ; N’est-ce point, revêtu d’une grâce immortelle,  Del’Olympe un dieu qui descend ?
Molis
Des cheveux ondoyants où la brise soupire Ornent son col d’ivoire ; ignorant du danger, Sur les fleurs et la mousse, avec un doux sourire,  Ila roched’un iedlé er.
Nikhéa Beau jeune homme, salut ! Sans doute une déesse Est ta mère. - Vénus de ses dons t’a comblé.
Molis Salut, bel étranger, tout brillant de jeunesse ! Heureux cet humble bord d’être par toi foulé.
Nikhéa Quel propice destin t’a poussé sur nos rives, Quel soleil a doré tes membres assouplis ? Viens, nous consolerons tes tristesses naïves, Et nous te bercerons sur nos genoux polis.
Molis Reste, enfant ! Ne vas plus sur les mers vagabondes : Éole outragerait ta sereine blancheur. Viens, rouge de baisers, dans nos grottes profondes,  Puiserl’amour et la fraîcheur. -
Mais Hylas, oubliant son urne demi-pleine, Et penché sur la source aux mortelles douceurs, Écoutait, attentif, suspendant son haleine,  Parlerles invisibles sœurs.
Riant, il regardait dans la claire fontaine... Soudain, par son cou blanc deux bras l’ont attiré ; Il tombe, et murmurant une plainte incertaine,  Plongesous le flot azuré.
Là, sur le sable d’or et la perle argentée Molis et Nikhéa le couchent mollement, Mêlant à des baisers sur leur lèvre agitée  Ledoux nom de leur jeune amant.
Il s’éveille, il sourit, et tout surpris encore, De la grotte nacrée admirant le contour, Sur les fluides sœurs que la grâce décore,  Sonœil s’arrête avec amour.
Adieu le toit natal et la verte prairie Où, paissant les grands bœufs, jeune et déjà pasteur, Pieux, il suspendait la couronne fleurie  Àl’autel du dieu protecteur !
Adieu sa mère en pleurs dont œil le suit sur l’onde, Et de qui le destin à son sort est lié... Adieu le grand Hercule et Kolkhos et le monde,  Ilaime et tout est oublié !
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