Les Anglais et l’Inde
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Les Anglais et l’IndeM. le Major FridolinRevue des Deux Mondes T.6 1856Les Anglais et l’IndeI. Les Fonctionnaires civils de l’honorable compagnie des Indes15 novembre l856. -II. Les Écoles natives et l’Éducation des Hindous les Prisons et la répressioncontre les Khonds les Thugs et les DatturcasIII. Le Commerce les Finances et les Travaux publics sous le gouvernementde la compagnie15 janvier 1857. -IV. L’armée anglo-hindoue moeurs et scènes militaire dans l’IndeV. Les grandes villes de l’Inde deux mois sur le Great-trunk-roadLes Anglais et l’Inde : 02II. Les Écoles natives et l’Éducation des Hindous les Prisons et la répression contre les Khonds les Thugs et les DatturcasILe problème de l’éducation publique est un des plus importans et des plus ardus qu’un gouvernement soit appelé à résoudre; maisdans l’Inde il se complique encore de difficultés particulières qui naissent des préjugés de caste et de religion. Pour faire comprendrequels obstacles la propagation des lumières du christianisme et de la civilisation rencontre sur ce sol ingrat et rebelle, il suffira derappeler les tentatives de propagande chrétienne faites longtemps avant que l’honorable compagnie des Indes eût acquis uneinfluence pré dominante en ces contrées lointaines.Saint François-Xavier, le premier missionnaire catholique et Européen qui se consacra à l’œuvre de la conversion des Hindous,parut dans la presqu’île de Madras vers le milieu du XVIe siècle. Ses prédications restèrent ...

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Extrait

Les Anglais et l’Inde
M. le Major Fridolin
Revue des Deux Mondes T.6 1856
Les Anglais et l’Inde
I. Les Fonctionnaires civils de l’honorable compagnie des Indes
15 novembre l856. -
II. Les Écoles natives et l’Éducation des Hindous les Prisons et la répression
contre les Khonds les Thugs et les Datturcas
III. Le Commerce les Finances et les Travaux publics sous le gouvernement
de la compagnie
15 janvier 1857. -
IV. L’armée anglo-hindoue moeurs et scènes militaire dans l’Inde
V. Les grandes villes de l’Inde deux mois sur le Great-trunk-road
Les Anglais et l’Inde : 02
II. Les Écoles natives et l’Éducation des Hindous les Prisons et la répression contre les Khonds les Thugs et les Datturcas
I
Le problème de l’éducation publique est un des plus importans et des plus ardus qu’un gouvernement soit appelé à résoudre; mais
dans l’Inde il se complique encore de difficultés particulières qui naissent des préjugés de caste et de religion. Pour faire comprendre
quels obstacles la propagation des lumières du christianisme et de la civilisation rencontre sur ce sol ingrat et rebelle, il suffira de
rappeler les tentatives de propagande chrétienne faites longtemps avant que l’honorable compagnie des Indes eût acquis une
influence pré dominante en ces contrées lointaines.
Saint François-Xavier, le premier missionnaire catholique et Européen qui se consacra à l’œuvre de la conversion des Hindous,
parut dans la presqu’île de Madras vers le milieu du XVIe siècle. Ses prédications restèrent sans succès, et au bout de neuf années
de travaux stériles, il se décida à quitter l’Inde pour n’y plus revenir. L’œuvre interrompue fut reprise au xvii0 siècle par Robert de
Nobilibus, jésuite et gentilhomme français, le véritable fondateur de la célèbre mission de Madura. Politique profond, comme tous
ceux de son ordre, adoptant sans scrupule tous les moyens qui mènent à bonne fin, Robert de Nobilibus comprit que les préjugés
religieux étaient les seuls sentimens vivaces des hommes de l’Inde, et il résolut de s’en faire une arme de propagande en se
présentant aux yeux des populations comme un brahme réformateur chargé de la mission sacrée de rendre à la religion sa pureté
primitive. Nuls travaux, nulles privations ne lui coûtèrent pour soutenir cette imposture, maintenue jusqu’à la dernière extrémité par ses
successeurs. Couverts d’un vêtement couleur orange et d’une peau de tigre, un bâton à sept nœuds à la main, s’abstenant
scrupuleusement de nourriture animale et de boissons fermentées, les jésuites de Madura adoptèrent ouvertement toutes les
pratiques de la religion des brahmes, et conservèrent le secret de leur foi et de leur origine comme un secret de vie ou de mort d’où
dépendait la fortune de la mission. Il serait bien hasardeux de croire sur parole les gens qui pratiquent la fraude religieuse sur une
pareille échelle; mais à la vue des ruines gigantesques de l’établissement de Madura, on peut, sans admettre tous les récits
merveilleux des jésuites de l’Inde, regarder du moins comme incontestable l’importance des résultats qu’ils avaient en peu d’années
su obtenir.
Les concessions honteuses faites aux préjugés religieux des natifs par les jésuites de l’Inde avaient été presque dès leur origine
révélées à Rome, et, au commencement du XVIIIe siècle, le pape Clément XI envoya le cardinal de Tournon, patriarche d’Antioche,
avec des pouvoirs ab latere, pour mettre un terme à de pareils scandales. Le délégué du saint-siège, après une enquête
scrupuleuse, dénonça et condamna les pratiques des missionnaires jésuites; il leur défendit, sous peine d’excommunication, de se
conformer aux coutumes adoptées par les brahmes. Les jésuites indiens n’acceptèrent pas cette condamnation sans résistance; des
pères furent envoyés à Rome pour en appeler de la décision du cardinal de Tournon, mais leurs réclamations ne furent pas écoutées,
et le saint père maintint le décret du cardinal de Tournon dans toute sa rigueur. Cet échec n’intimida point, il est vrai, les
missionnaires de Madura, et les négociateurs, sans reculer devant une nouvelle imposture, annoncèrent, à leur retour dans l’Inde,
qu’ils avaient obtenu du sacré collège l’autorisation de continuer des pratiques extérieures nécessaires à la conversion des infidèles.
Les remontrances, les bulles du saint-siège restèrent sans effet : les pères de la mission indienne continuèrent à se présenter aux
populations comme des brahmes de l’ordre le plus élevé, et, comme tels, à se conformer à toutes les pratiques nécessaires pour
soutenir cette imposture. Le coup qui ruina l’œuvre de la compagnie de Jésus dans l’Inde ne devait point émaner du pouvoir spirituel
de Rome; la fortune de la mission de Madura succomba dans la lutte qui anéantit l’influence française dans l’Inde. Craignant que les
jésuites français ne servissent d’actifs auxiliaires à la cause de leur pays, les autorités anglaises dénoncèrent l’imposture aux
populations, qui, éclairées sur le véritable caractère des brahmes de Madura, revinrent immédiatement à leurs superstitions
primitives. La réaction fut si complète, que le révérend père Dubois, dont le voyage remonte à la fin du XVIIIe siècle, affirme, dans un
des plus remarquables ouvrages qui aient paru sur l’Inde, n’avoir pas rencontré en vingt-cinq ans un seul chrétien véritable. L’édifice
élevé avec tant de ruse, de patience, même d’abnégation et de courage, disparut comme par enchantement, du jour où le mensonge
qui lui servait de base eut été dévoilé. Les jésuites abandonnèrent en 1765 la mission de Madura, qui fut confiée désormais aux
soins des missions étrangères de Paris.
Les travaux des jésuites de Madura ouvrent et ferment la liste des tentatives vraiment considérables faites par l’église catholique pour
amener la conversion des natifs de l’Inde. Après eux, les événemens politiques livrent exclusivement ce vaste champ de propagande
religieuse aux mains des missions évangéliques. Ce fut en 1705 que le premier missionnaire protestant, le docteur Ziegenbolg, partit
pour la présidence de Madras, sous les auspices de Frédéric IV, roi du Danemark, dont les établissemens sur la côte de
Coromandel avaient alors une importance considérable. Dans le Bengale, les travaux des sociétés bibliques ne remontent pas au-
delà de la seconde moitié du XVIIIe siècle et du docteur Kiernander, qui fut envoyé à Calcutta en 1756 par la société formée en
Angleterre pour la propagation des doc trines chrétiennes. L’instant était critique, et, tout entier aux travaux politiques qui donnèrent
un empire à l’Angleterre, lord Clive ne s’occupa qu’en passant de la question accessoire de la conversion et de l’éducation des
Hindous. Cependant son patronage demeura acquis aux travaux du docteur Kiernander, et ses libéralités pourvurent aux dépenses
de premier établissement d’une école où le docteur enseigna aux Hindous de toute croyance les principes du christianisme et les
élémens d’une éducation européenne.
Avant la mort du docteur Kiernander, la conquête des provinces du Bengale, Behar et Orissa, était un fait accompli; la compagnie
Anglaise des Indes avait gagné au jeu des négociations et des batailles un empire de plus de trente millions d’habitans. La question
de l’éducation des masses indiennes restait néanmoins toujours aussi ardue. Ce fut Warren Hastings qui l’étudia le premier avec une
attention sérieuse. L’on peut remarquer à priori que la solution imaginée par cet homme d’état éminent repose sur les données du
caractère natif que la société de Jésus avait autrefois prises pour bases de sa fortune indienne. Comme la célèbre corporation, le
profond politique comprit que les préjugés religieux étaient les seuls sentimens puissans chez ces hommes primitifs et crédules.
Aussi, sous son influence, l’on s’abstint scrupuleusement de porter la moindre atteinte aux superstitions des natifs, et l’on continua
dans toutes ses traditions le système des empereurs de Dehli.
Warren Hastings formula ses vues sur la question de l’éducation publique dans l’Inde, en acco

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