Mémoires de Mr. d Artagnan par Gatien Courtilz de Sandras
146 pages
Français

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Mémoires de Mr. d'Artagnan par Gatien Courtilz de Sandras

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Publié le 08 décembre 2010
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Langue Français

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The Project Gutenberg EBook of Mémoires de Mr d'Artagnan (1700), by Gatien de Courtilz de Sandras (1644-1712) This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org Title: Mémoires de Mr d'Artagnan (1700) Author: Gatien de Courtilz de Sandras (1644-1712) Release Date: January 24, 2009 [EBook #27878] Language: French Character set encoding: ISO-8859-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK MÉMOIRES DE MR D'ARTAGNAN (1700) *** Produced by Carlo Traverso, Rénald Lévesque and the Online Distributed Proofreaders Europe at http://dp.rastko.net. This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) MEMOIRES DE MR. D'ARTAGNAN, Capitaine Lieutenant de la premiere Compagnie des Mousquetaires du Roi, Contenant quantité de choses PARTICULIERES ET SECRETTES Qui se sont passées sous le Regne de LOUIS LE GRAND. A COLOGNE, Chez PIERRE MARTEAU, M. DCC. Avis au Lecteur. L'on trouvera dans le premier Tome de cet Ouvrage quelques Amourettes qui ne seront peut-être pas du goût du Lecteur. Les gens sages ne demandent que des choses serieuses, mais il faut considerer que l'Amour est le partage d'un jeune homme, & que cela ne se pouvoit supprimer sans altérer la verité. Quand Mr. d'Artagnan a été un peu plus avancé en âge il s'est corrigé de ce deffaut: C'est ce que l'on trouvera dans les deux autres Tomes de ces Memoires, qui sont actuellement sous la presse. L'on y verra même tout ce que peuvent desirer les gens du monde qui ont le plus d'aversion pour la bagatelle. AVERTISSEMENT. Comme il n'y a pas encore long-tems que Mr. d'Artagnan est mort, & qu'il y a plusieurs personnes qui l'ont connu, & qui ont même été de ses Amis, ils ne seront pas fâchez, sur tout, ceux qui l'ont trouvé digne de leur estime, que je rassemble ici quantité de morceaux que j'ai trouvez parmi ses papiers après sa mort. Je m'en suis servi pour composer ces Memoires, en leur donnant quelque liaison. Ils n'en avoient point d'euxmêmes, & c'est là tout l'honneur que je prétends donner de cet Ouvrage. Voilà aussi tout ce que j'ai mis du mien. Je ne m'amuse point à venter sa naissance, quoique j'aye trouvé à cet égard des choses bien avantageuses parmi ses écrits. J'ai eu peur qu'on ne m'accusât de l'avoir voulu flatter, d'autant plus que tout le monde ne convient pas qu'il fut veritablement de la famille dont il avoit pris le nom. Si cela est il n'est pas le seul qui ait voulu paroître plus qu'il n'étoit. Il eut un camarade de fortune qui fit du moins la même chose quand il se vit le vent en poupe: je veux parler de Mr. de Besmaux qui fut Soldat aux Gardes avec lui, puis Mousquetaire, & enfin Gouverneur de la Bastille. Toute la difference qu'il y eut entr'eux c'est, qu'après avoir eu tous deux des commencemens tout égaux, savoir, beaucoup de pauvreté & de misére, & s'être élevez au delà de leur esperance, l'un est mort presque aussi gueux qu'il étoit venu au monde, & l'autre extrémement riche. Le riche, c'est à dire Mr. de Besmaux, n'a pourtant jamais essuyé un coup de mousquet; mais la flaterie, l'avarice, la dureté & l'adresse lui ont plus servi que la sincerité, le desinteressement, le bon coeur, & le courage que l'autre eut en partage. Ils ont été tous deux, à ce qu'il faut croire, bons serviteurs du Roi; mais l'un jusques à la bourse: de sorte qu'il ressembloit à un certain Ambassadeur que le Roi avoit en Angleterre, dont sa Majesté disoit qu'il n'eut pas voulu depenser un sou, quand même il y eut allé du salut de son Etat; au lieu que l'autre faisoit litiere de son argent, pour peu qu'il crut qu'il y allât de son service. Si je parle ici de Mr. de Besmaux, c'est que comme j'aurai beaucoup de choses à en dire dans la suite, il n'est pas hors de propos de le faire connoître pour ce qu'il étoit. Je ne dirai rien ici de cet Ouvrage. Ce n'est pas ce que j'en dirois qui le rendroit recommandable; il faut qu'il le soit de lui-même pour le paroître aux yeux des autres: peut-être me tromperois-je même dans le jugement que j'en ferois, parce que j'y ai mis la main en quelque façon, & qu'on est toûjours amateur de ce que l'on fait. En effet, si je n'en suis pas le pere, j'en ai eu du moins la direction. Ainsi je ne dois pas être moins suspect que le seroit un maître qui voudroit parler de son éleve, parce qu'il sauroit bien qu'on lui donneroit la gloire de tout ce qu'il auroit de recommendable. Je n'en dirai donc rien de peur de m'exposer moi-même à la censure dont je chercherois à preserver les autres. J'aime mieux en laisser toute la gloire à Mr. d'Artagnan, si l'on juge qu'il lui en doive revenir aucune d'avoir composé cet Ouvrage, que d'en partager la honte avec lui, si le public vient à juger qu'il n'ait rien fait qui vaille. Tout ce que je dirai pour ma justification, supposé toutefois que je dise rien qui puisse ennuyer, c'est qu'il y aura autant de la faute des materiaux qu'on m'a preparez, que de la mienne. L'on ne sauroit faire une grande & superbe maison, à moins que l'on n'ait en sa disposition tout ce qu'il convient pour en executer le dessein. L'on ne sauroit non plus faire paroître un beau diamant d'un petit, quelque adresse que l'on ait à le mettre en oeuvre; mais parlons ici de meilleure foi, & que sert de faire le modeste. C'est contre mon sentiment que je parle, quand je témoigne douter que les materiaux me manquent en cette rencontre, & que je témoigne de la crainte de ne les pouvoir placer en leur lieu. Disons donc plûtôt, pour marquer plus de sincerité, que la matière que j'ai trouvée ici est très-précieuse d'ellemême, & que l'on trouvera peut-être que je ne m'en serai pas trop mal servi. 1 MEMOIRES DE Mr. D'ARTAGNAN, Capitaine Lieutenant de la premiere Compagnie des Mousquetaires du Roi. Je ne m'amuserai point ici à rien rapporter de ma naissance, ni de ma jeunesse, parce que je ne trouve pas que j'en puisse rien dire qui soit digne d'être rapporté. Quand je dirois que je suis né Gentilhomme, de bonne Maison, je n'en tirerois ce me semble que peu d'avantage, puisque la naissance est un pur effet du hasard, ou pour mieux dire de la providence divine. Elle nous fait naître comme il lui plaît, sans que
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