Curiosités esthétiques - Appendice
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Sommaire1 I. De la caricature et généralement du comique dans les arts2 II. Description analytique d'une estampe de Boilly3 III. Notes sur les peintres de moeurs4 IV. Vente de la collection de M. E. Piot5 V. Catalogue de la collection de M. Crabbe6 VI. Notes sur l'art philosophique7 VII. Extraits des journaux intimes (esthétique et beaux-arts)I. De la caricature et généralement du comique dans les artsVoici la troisième fois que je recopie et recommence d'un bout à l'autre cet article,enlevant, ajoutant, remaniant et tâchant de me conformer aux instructions de M. V.de Mars.Le ton du début est changé; les néologismes, les taches voyantes sont enlevés. Lacitation mystique de Chennevières est transformée. L'ordre est modifié. Lesdivisions sont augmentées. Il y a des passages nouveaux sur Léonard de Vinci,Romyen de Hooch, Jean Steen, Brueghel le Drôle, Cruikshank le père, ThomasHood, Callot, Watteau, Fragonard, Cazotte, Boilly, Debucourt, Langlois, du Pont del'Arche, Raffet, Kaulbach, Alfred Rethel, Toepffer, Bertall, Cham et Nadar. L'articlequi concerne Charlet est très adouci. J'ai ajouté une conclusion philosophiqueconforme au début. - Programme de l'article.II. Description analytique d'une estampe de BoillyAu milieu d'un groupe de différentes personnes descendant d'une diligence, unefemme entourée de ses enfants se jette au cou d'un voyageur en bonnet de coton.Jour froid de Paris. Un petit se hausse sur les pieds pour être embrassé.Plus loin, un ...

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Sommaire
1 I. De la caricature et généralement du comique dans les arts 2 II. Description analytique d'une estampe de Boilly 3 III. Notes sur les peintres de moeurs 4 IV. Vente de la collection de M. E. Piot 5 V. Catalogue de la collection de M. Crabbe 6 VI. Notes sur l'art philosophique 7 VII. Extraits des journaux intimes (esthétique et beaux-arts)
I. De la caricature et généralement du comique dans les arts
Voici la troisième fois que je recopie et recommence d'un bout à l'autre cet article, enlevant, ajoutant, remaniant et tâchant de me conformer aux instructions de M. V. de Mars.
Le ton du début est changé; les néologismes, les taches voyantes sont enlevés. La citation mystique de Chennevières est transformée. L'ordre est modifié. Les divisions sont augmentées. Il y a des passages nouveaux sur Léonard de Vinci, Romyen de Hooch, Jean Steen, Brueghel le Drôle, Cruikshank le père, Thomas Hood, Callot, Watteau, Fragonard, Cazotte, Boilly, Debucourt, Langlois, du Pont de l'Arche, Raffet, Kaulbach, Alfred Rethel, Toepffer, Bertall, Cham et Nadar. L'article qui concerne Charlet est très adouci. J'ai ajouté une conclusion philosophique conforme au début. - Programme de l'article.
II. Description analytique d'une estampe de Boilly
Au milieu d'un groupe de différentes personnes descendant d'une diligence, une femme entourée de ses enfants se jette au cou d'un voyageur en bonnet de coton. Jour froid de Paris. Un petit se hausse sur les pieds pour être embrassé. Plus loin, un autre voyageur charge ses paquets sur les crochets d'un commissionnaire.
Au premier plan, à gauche, un mendiant tend son chapeau à un militaire à plumet jaune, un officier de fortune, maigre comme Bonaparte, et un garde national cherche à embrasser une succulente boutiquière qui porte un éventaire; elle se défend mollement.
A droite, un monsieur, le chapeau à la main, parle à une femme tenant un enfant; près de ce groupe, deux chiens qui se battent. Boilly, 1803.
III. Notes sur les peintres de moeurs
Un salon en 1730
Panneaux de soie sur les murs.
Glace surmontée de sirènes.
Fauteuils lourds à pieds tordus.
(L'Hiver de Lancret, gravé par J. P. Lebas.)
Chambre à coucher
Une délassante - sopha, devant la toilette.
La toilette est une table surmontée d'une glace parée de dentelles et de mousselines, encombrée de fioles, de pots, de tresses et de rubans. - Brochures çà et là.
(Voy. Mercure de France, 1722.)
Cartel en forme de lyre, - paravent.
Coffre aux robes.
(La Toilette, peinte par Baudouin, gravée par Ponce. Le Lever, gravé par Massard.) Costume des Suivantes
Petit papillon de dentelles posé sur le haut de la tête. - Fichu des Indes glissant entre les deux seins. - Bras nus sortant des dentelles. - Jupe à falbalas retroussée. -Grande tablette de linge à bavette sur la poitrine.
(V. Freudeberg pour le Monument du Costume physique et moral au XVIIIe siècle. -La femme de chambre, par Cochin, la jolie femme de chambre, publié chez Aveline.) Découpage On découpait surtout des estampes coloriées, puis on les collait sur des cartons, on les vernissait et on en faisait des meubles, et des tentures, des espèces de tapisseries des paravents, des écrans.
(Lettres de Mlle Aïssé.) Bals Grosses bougies de cire.
Dominos larges, avec des manches à gros noeuds. - Masques très lourds d'où pendent deux rubans noirs, avec des laizes [?] blanches.
(Les Préparatifs du Bal par Detroy, gravé par Beauvarlet.) Usage des tabatières, v. les femmes.
Le Rouge de Visage
Très haut en couleur, très exagéré le jour de la Présentation à la Cour.
Voir les portraits de Nattier où il est éclatant et Correspondance inédite de Mme du Deffand (M. Lévy, 1859.) Esprit général des modes sous la Régence. Fêtes données par Mme de Tencin au Régent. Allégories mythologiques. - Les robes que les femmes portent sont celles des Eléments, l'Eau, l'Air, la Terre, le Feu. Nymphes, Dianes.
(Figures françaises de modes, dessinées par Octavien, Paris, 1725.)
Les Iris et les Philis de Troy ont un costume du matin garni de boutonnières en diamants - un bonnet de dentelles à barbes retroussées en triangle. Noeuds du ruban du corset en échelle. Le Panier Importé en France par deux dames anglaises.
En 1714 s'exagère de plus en plus.
(Cabinet des Estampes, Histoire de France, vol. 53.)
Voir Marché aux Paniers, 1719.
Satyre sur les Cerceaux, Thiboust, 1727. Galons Sous le système de Law, avec de l'or d'un seul côté qu'on appela galon du système.
Après le procès du P. Girard, 1731, Rubans à la Cadière.
Coiffures et Vêtements
Le Glorieux et Le Philosophe marié de Lancret, gravé par Dupuis.
Le corsage s'ouvre sur un corps garni d'une échelle de rubans. Au côté un "fagot de fleurs". - Manchettes de dentelles à trois ran s. - Gants us u'au coude. - Etoffe de
brocart très chamarrée. - Dans le "grand habit à la Française", la robe décolletée et basquée faisait paraître le corps de la femme isolé et comme au centre d'une vaste draperie représentée par la jupe. - La robe s'ouvrait en triangle sur une robe de dessous. - La femme était coiffée à la "physionomie élevée" avec quatre boucles détachées et le confident abattu sur l'oreille gauche. - Perles aux oreilles et un bandeau de perles sur les cheveux.
Costume de Maison pour Femmes
Bonnet rond, à rubans roses. - Sous son manteau de lit de la plus fine étoffe on aperçoit son corset garni sur le devant et sur toutes les coutures d'une dentelle frisée, mêlée çà et là de touffes de "soucis d'hanneton".
La Fontange se retrouve partout, enrubanne tous les vêtements.
Canne d'ébène à pomme d'ivoire. Coiffures Basses à partir de 1714.
Les femmes frisées en grosses boucles à l'imitation des hommes. On jette sur les rouleaux une plume, un diamant, un petit bonnet à barbes pendantes.
Costume du Coiffeur
Veste rouge, culotte noire, bas de soie gris. Costumes Hommes. - Habit long à taille longue.
Le gilet presque aussi long que l'habit descend jusqu'à moitié de la cuisse.
V. au Cabinet des Estampes:
I° dans l'oeuvre de Watteau: Watteau et Julienne. 2° Lancret: L'Adolescence. V. id. Le Glorieux dans l'oeuvre de Lancret (très important).
Le Philosophe marié, du même.
V. id. dans la Collection de l'Histoire de France, Régence: Ballet donné à Louis XV par le Duc de Bourbon à Chantilly. Costumes militaires suisses pour le 3e acte. Voyez Uniformes militaires de Montigny, petit volume in-I2. Femmes. - Robe de satin.
Voyez Les Deux Cousines et L'Ile enchantée dans Watteau.
Chevalier de Malte
Doit porter, après sa profession:
Sur le côté gauche du manteau la croix de toile blanche à 8 pointes, qui est le véritable habit de l'ordre (la croix d'or n'étant qu'un ornement extérieur). - Lorsqu'ils vont à la guerre, ils portent une casaque rouge ornée par devant et par derrière d'une croix pleine.
Le manteau qui se donne à la profession est à bec, de couleur noire, s'attache au cou avec un cordon de soie blanche et noire. Ce manteau a deux manches, longues d'environ une aune, larges par devant d'un demi-pied environ, et se terminant en pointes.
Autrefois elles rejetaient sur les épaules et se nouaient ensemble sur les reins.
(Histoire générale des Ordres religieux, de l'abbé Bonanni.)
IV. Vente de la collection de M. E. Piot
Il m'a toujours été difficile de comprendre que les collectionneurs pussent se sé arer de leurs collections autrement ue ar la mort. Je ne arle as bien
entendu, de ces spéculateurs-amateurs dont le goût ostentatoire recouvre simplement la passion du lucre. Je parle de ceux qui, lentement, passionnément, ont amassé des objets d'art bien appropriés à leur nature personnelle. A chacun de ceux-là, sa collection doit apparaître comme une famille et une famille de son choix. Mais il y a malheureusement en ce monde d'autres nécessités que la mort, presque aussi exigeantes qu'elle, et qui seules peuvent expliquer la tragédie de la séparation et des adieux éternels. Cependant il faut ajouter que qui a bien vu, bien regardé, bien analysé pendant plusieurs années les objets de beauté ou de curiosité, en conserve dans sa mémoire une espèce d'image consolatrice.
C'est samedi 23 avril, et dimanche 24, qu'a lieu l'exposition de la collection de M. Eugène Piot, fondateur du journal le Cabinet de l'Amateur. Les collections très bien faites portant un caractère de sérieux et de sincérité sont rares. Celle-ci, bien connue de tous les vrais amateurs, est le résultat de l'écrémage, le résidu suprême de plusieurs collections formées déjà par M. Piot lui-même. J'ai rarement vu un choix de bronzes aussi intéressant au double point de vue de l'art et de l'histoire. Bronzes italiens de la Renaissance; sculptures en terre cuite; terres émaillées; Michel-Ange, Donatello, Jean de Bologne, Luca Della Robbia; faïences de différentes fabriques, toutes de premier ordre, particulièrement les hispano-arabes: vases orientaux de bronze, ciselés, gravés et repoussés; tapis et étoffes de style asiatique; quelques tableaux parmi lesquels une tête de sainte Elisabeth, par Raphaël, peinte sur toile à la détrempe; deux délicieux portraits, par Rosalba; un dessin de Michel-Ange, et de curieux dessins de M. Meissonier, d'après les plus précieuses armures du Musée d'artillerie; miniatures vénitiennes, miniatures de manuscrits; marbres antiques, marbres grecs, marbres de la Renaissance; poterie et verrerie antiques; enfin, trois cent soixante médailles de la Renaissance de différents pays, formant tout un dictionnaire historique en bronze, tel est, à peu près, le sommaire de ce merveilleux catalogue; telles étaient les richesses analysées ou plutôt empilées modestement, comme les trésors de feu Sauvageot, dans quatre ou cinq mansardes, et qui vont être livrées dans deux jours à l'avidité de ceux qui ont la noble passion de l'antiquité. Mais ce qu'il y a certainement de plus beau et de plus curieux dans cette collection, c'est les trois bronzes de Michel-Ange. M. Piot, dans la notice consacrée à ces bronzes, a, avec une discrétion plus que rare chez les amateurs, évité de se prononcer d'une manière absolument affirmative, voulant probablement laisser aux connaisseurs le mérite d'y reconnaître la visible et incontestable griffe du maître. Et parmi ces trois bronzes, également beaux, celui qui laisse le souvenir le plus vif est le masque de Michel-Ange lui-même, où est si profondément exprimée la tristesse de ce glorieux génie.
V. Catalogue de la collection de M. Crabbe
Diaz. - Papillotages de lumière tracassée à travers des ombrages énormes.
Dupré. - Mirages magiques du soir.
Leys. - Manière archaïque, première manière, plus naïve.
Rosa Bonheur - Le meilleur que j'aie vu, une bonhomie qui tient lieu de distinction.
Decamps. - Un des meilleurs. Grand ciel mamelonné, profondeur d'espace.
- Paysage énorme en petite dimension. L'âne de Balaam. A précédé les Doré.
- Trois soldats ayant coopéré à la Passion. Terribles bandits à la Salvator. La couronne d'épines et le sceptre de roseau expliquent la profession de ces malandrins.
Madou. - Charlet flamand.
Cabat. - Très beau, très rare, très ombragé, très herbu, prodigieusement fini, un peu dur, donne la plus haute idée de Cabat, aujourd'hui un peu oublié.
Ricard. - Un faux Rembrandt. Très réussi. Paul Delaroche. - Donne une idée meilleure de Delaroche que l'idée habituelle. Etude simple et sentimentale. Meissonier. - Un petit fumeur méditatif. Vrai Meissonier sans grandes prétentions. Excellent spécimen.
Troyon. 1860. - Excellents spécimens. Un chien se dresse contre un tertre avec une souplesse nerveuse et regarde à l'horizon.
- Vaches. Grand horizon. Un fleuve. Un pont.
- Boeuf dans un sentier. Robert Fleury. - Deux scènes historiques. Toujours le meilleur spécimen. Belle entente du théâtre. Jules Breton. - Deux.
Alfred Stevens. - Une jeune fille examinant les plis de sa robe devant une psyché.
- Une jeune fille, type de virginité et de spiritualité, ôte ses gants pour se mettre au piano.
Un peu sec, un peu vitreux.
Très spirituel, plus précieux que tout Stevens.
- Une jeune femme regardant un bouquet sur une console.
On n'a pas assez loué chez Stevens l'harmonie distinguée et bizarre des tons.
Joseph Stevens. - Misérable logis de saltimbanques.
Tableau suggestif. Chiens habillés. Le saltimbanque est sorti et a coiffé un de ses chiens d'un bonnet de houzard pour le contraindre à rester immobile devant le miroton qui chauffe sur le poële.
Jacque. - Plus fini que tous les Jacque. Une basse-cour à regarder à la loupe.
Knyff. - Effet de soleil gazé. Eblouissement, blancheur. Un peu lâché à la Daubigny.
Verboekhoven. - Etonnant, vitreux, désolant à rendre envieux Meissonier, Landseer, H. Vernet. Ton à la De Marne. Koekkoek. - Fer-blanc, zinc, tableau dit d'amateur. Encore est-ce un des meilleurs spécimens. Verwée. - Solide.
Corot. - Deux. Dans l'un, transparence demi-deuil délicat, crépuscule de l'âme.
Th. Rousseau. - Merveilleux, agatisé. Trop d'amour pour le détail, pas assez pour les architectures de la nature.
Millet. - La bête de somme de La Bruyère. Sa tête courbée vers la terre.
Bonnington. - Intérieur de chapelle. Un merveilleux diorama, grand comme la main.
Willems. - Deux. - Préciosité flamande. La lettre. Le lavage des mains.
Gustave de Jongh. - Une jeune fille en toilette de bal, lisant de la musique.
Eugène Delacroix. - Chasse au tigre. Delacroix alchimiste de la couleur. Miraculeux, profond, mystérieux, sensuel, terrible; couleur éclatante et obscure, harmonie pénétrante. Le geste de l'homme, et le geste de la bête. La grimace de la bête, les reniflements de l'animalité. Vert, lilas, vert sombre, lilas tendre, vermillon, rouge sombre, bouquet sinistre. VI. Notes sur l'art philosophique
Peinture didactique
Note sur l'utopie de Chenavard. Deux hommes dans Chenavard, l'utopiste et l'artiste. Il veut être loué pour ses utopies, et il est quelquefois artiste malgré ses utopies. La peinture est née dans le Temple. Elle dérive de la Sainteté. Le Temple moderne, la Sainteté moderne, c'est la Révolution. Donc faisons le Temple de la Révolution, et la peinture de la Révolution. C'est-à-dire que le Panthéon moderne contiendra l'histoire de l'Humanité.
Pan doit tuer Dieu. Pan, c'est le peuple.
Esthétique chimérique, c'est-à-dire a posteriori, individuelle, artificielle, substituée à l'esthétique involontaire, spontanée, fatale, vitale du peuple.
Ainsi Wagner refait la tragédie grecque qui fut créée spontanément par la Grèce. La Révolution n'est pas une religion, puisqu'elle n'a ni prophètes, ni saints, ni miracles, et qu'elle a pour but de nier tout cela. Il y a quelque chose de bon dans la thèse de Chenavard, c'est simplement le mépris de la babiole et la conviction que la grande peinture s'appuie sur les grandes idées.
Grande naïveté d'ailleurs, comme chez tous les utopistes. Il suppose chez tous les hommes un égal amour de la justice (sainteté) et une égale humilité. Honnête homme, excellent homme!
Orgueilleux solitaire, étranger à la vie. 2 Chenavard est une caricature de la sagesse antique dessinée par la fantaisie moderne.
Les peintures qui pensent.
Réthorique de la mer.
Fausse réthorique.
Vraie réthorique.
Le vertige senti dans les grandes villes est analogue au vertige éprouvé au sein de la nature. - Délices du chaos et de l'immensité. - Sensation d'un homme sensible en visitant une grande ville inconnue.
L'homme au scorpion. - Supplice par la prestidigitation. - Le paradoxe de l'aumône. 3 Lyonnais Artistes: Chenavard.
Janmot. Révoil. Bonnefonds.
Orsel. Perrin. Compte-Calix. Flandrin. Saint-Jean. Jacquand. Boissieu.
Littérateurs: Laprade. Ballanche (pour la fumée)
A. Pommier. Soulary. Blanc Saint-Bonnet.
Noirot. Pierre Dupont. De Gérando. J.-B. Say. Terrasson. Bureaucrates, professeurs d'écriture, Amédée Pommier, délire artificiel et boutiquier. Ah! pourquoi suis-je né dans un siècle de prose! Catalogue de produits. Carte de restaurant. Magister. Didactisme en poésie et en peinture.
Anecdote de l'orgie (Laprade à Paris).
VII. Extraits des journaux intimes (esthétique et beaux-arts)
I Fusées Qu'est-ce que l'art? Prostitution.
Le plaisir d'être dans les foules est une expression mystérieuse de la jouissance de la multiplication du nombre. (I) Le dessin arabesque est le plus spiritualiste des dessins. (V) Le dessin arabesque est le plus idéal de tous. (VI)
Ce qui n'est pas légèrement difforme a l'air insensible - d'où il suit que l'irrégularité, c'est-à-dire l'inattendu, la surprise, l'étonnement sont une partie essentielle et la caractéristique de la beauté. (XII)
J'ai trouvé la définition du Beau, - de mon Beau. C'est quelque chose d'ardent et de triste, quelque chose d'un peu vague, laissant carrière à la conjecture. Je vais si l'on veut, appliquer mes idées à un objet sensible, à l'objet, par exemple, le plus intéressant dans la société, à un visage de femme. Une tête séduisante et belle, une tête de femme, veux-je dire, c'est une tête qui fait rêver à la fois, - mais d'une manière confuse, - de volupté et de tristesse; qui comporte une idée de mélancolie, de lassitude, même de satiété, - soit une idée contraire, c'est-à-dire une ardeur, un désir de vivre, associés avec une amertume refluante, comme venant de privation ou de désespérance. Le mystère, le regret sont aussi des caractères du Beau.
Une belle tête d'homme n'a pas besoin de comporter, excepté, peut-être, aux yeux d'une femme, - aux yeux d'un homme, bien entendu, - cette idée de volupté, qui dans un visage de femme, est une provocation d'autant plus attirante que le visage est généralement plus mélancolique. Mais cette tête contiendra aussi quelque chose d'ardent et de triste, - des besoins spirituels, des ambitions ténébreusement refoulées, - l'idée d'une puissance grondante, et sans emploi, - quelquefois l'idée d'une insensibilité vengeresse (car le type idéal du Dandy n'est pas à négliger dans ce sujet), - quelquefois aussi, - et c'est l'un des caractères de beauté les plus intéressants, - le mystère, et enfin (pour que j'aie le courage d'avouer jusqu'à quel point je me sens moderne en esthétique), le malheur. - Je ne prétends pas que la Joie ne puisse pas s'associer avec la Beauté, mais je dis que la Joie [en] est un des ornements les plus vulgaires; - tandis que la Mélancolie en est pour ainsi dire l'illustre compagne, à ce point que je ne conçois guère (mon cerveau serait-il un miroir ensorcelé?) un type de Beauté où il n'y ait du Malheur. - Appuyé sur - d'autres diraient: obsédé par - ces idées, on conçoit qu'il me serait difficile de ne pas conclure que le plus parfait type de Beauté virile est Satan, - à la manière de Milton. (XVI)
L'Allemagne exprime la rêverie par la ligne, comme l'Angleterre par la perspective. (XVIII) II Mon coeur mis à nu
Glorifier le culte des images (ma grande, mon unique, ma primitive passion).
Glorifier le vagabondage et ce qu'on peut appeler le bohémianisme. (LXIX)
La musique donne l'idée de l'espace.
Tous les arts, plus ou moins; puisqu'ils sont nombre et que le nombre est une traduction de l'espace. (LXXI) Toute forme créée, même par l'homme, est immortelle. Car la forme est indépendante de la matière, et ce ne sont pas les molécules qui constituent la forme. (LXXX)
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