Étude sur le corset(1907)
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UNIVERSITÉ DE TOULOUSEFACULTÉ. MIXTE DE MÉDECINE & DE PHARMACIEÉtude sur le corset(1907):PlancheIIIÉtude sur le corset(1907):PlancheIVPlanche IVÉtude sur le corset(1907):PlancheVPlanche VÉtude sur le corset(1907):Le Corset et la Beauté du corpsCHAPITRE IILe Corset et la Beauté du corpsSignes extérieurs des déformatio n s produites par leCorset.Abordons maintenant l'influence du corset sur le corps de la femme et en premier lieu voyons les déformations plastiques que cevêtement fait éprouver à son enveloppe si fragile.Dans La Beauté de la Femme, le, docteur Stratz a traité d'une façon. vraiment très intéressante ce côté de la question du corset etce sera souvent de lui que nous nous inspirerons dans le cours de ce chapitre.La conception de, la beauté au point de vue du corps de la femme est certainement une chose fort relative et qui a varié bien souventdans l'histoire de la littérature aussi bien que dans celle de la peinture, et de la sculpture. Il nous suffit de comparer la « Vénus de Milo» avec ses formes puissantes, ses 80 centimètres de tour de taille et la « Danseuse » de Falguière, portrait de Cléo de Mérode, etqui passa aujourd'hui pour une des plus belles femmes qui soient, pour nous convaincre de la vérité de ce que nous avançons.Avec la première, nous avons le type parfait de la femme normale, celui où tous les canons sont observés et les observateursd'accord pour conclure à une perfection de lignes et de proportions; avec la « Danseuse » ...

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UNIVERSITÉ DE TOULOUSEFACULTÉ. MIXTE DE MÉDECINE & DE PHARMACIEÉtude sur le corset(1907):PlancheIIIÉtude sur le corset(1907):PlancheIV
Planche IVÉtude sur le corset(1907):PlancheVPlanche VÉtude sur le corset(1907):Le Corset et la Beauté du corps
CHAPITRE IILe Corset et la Beauté du corpsSignes extérieurs des déformatio n s produites par leCorset.Abordons maintenant l'influence du corset sur le corps de la femme et en premier lieu voyons les déformations plastiques que cevêtement fait éprouver à son enveloppe si fragile.Dans La Beauté de la Femme, le, docteur Stratz a traité d'une façon. vraiment très intéressante ce côté de la question du corset etce sera souvent de lui que nous nous inspirerons dans le cours de ce chapitre.La conception de, la beauté au point de vue du corps de la femme est certainement une chose fort relative et qui a varié bien souventdans l'histoire de la littérature aussi bien que dans celle de la peinture, et de la sculpture. Il nous suffit de comparer la « Vénus de Milo» avec ses formes puissantes, ses 80 centimètres de tour de taille et la « Danseuse » de Falguière, portrait de Cléo de Mérode, etqui passa aujourd'hui pour une des plus belles femmes qui soient, pour nous convaincre de la vérité de ce que nous avançons.Avec la première, nous avons le type parfait de la femme normale, celui où tous les canons sont observés et les observateursd'accord pour conclure à une perfection de lignes et de proportions; avec la « Danseuse » de Falguière, au contraire, c'est le portrait.d'une femme moderne dont la taille est déformée par le corset, c'est-à-dire artificiellement rétrécie et le canon des proportions nousenseigne que les seins sont mal placés, la position des genoux défectueux, l'articulation du pied trop forte.Cette comparaison nous montre, comme le dit très justement le docteur Fr. Glénard, que la taille fine n'est pas dans la nature et que siparmi tous les avantages du corps féminin, celui qui passe pour le plus important c'est la sveltesse de la taille, nous avons encore icià faire à une fausse conception, de la beauté, mais conception avec laquelle nous sommes obligés de compter aujourd'hui, parcequ'hélas! la mode dicte fatalement ses lois au goût et partant à l'art.Pour nous rendre compte de la forme normale du corps, nous avons eu recours à la photographie d'une femme n'ayant jamais portéde corset. Nous avons trouvé cet avis rara dans un service de l'Hôtel-Dieu de Toulouse, mais nous n'avons pu le reproduire ici, unaccident étant venu au dernier moment nous priver du cliché fort bien réussi. Et c'est dommage, parce qu'on y voyait très nettementque la taille de cette femme était surtout bien proportionnée à la largeur des épaules, que sans être mince, elle semblait assez svelteet qu'à partir de la région la plus étroite, c'est-à-dire la base inférieure du thorax, le corps s'évasait doucement vers le haut et vers lebas; pour le tour de taille nous l'avons négligé, tout à fait, au contraire de ce que font la plupart des femmes.Chez la femme qui n'a jamais porté de corset, les contours du thorax ont pour prolongement naturel les lignes de l'abdomen. Quevoyons-nous, au contraire, chez toutes les femmes qui l'ont porté? Un sillon transversal au-dessus du nombril coupe le corps pourainsi dire en deux. De plus, les muscles abdominaux comprimés perdent leur tonicité, le ventre devient flasque, rond, de plus en plussaillant. La surface d'attache des muscles est diminuée au thorax, aussi ne peuvent-ils se contracter et tout le poids du ventre serepose sur l'extrémité inférieure des muscles, il devient pendant; sur les flancs, la couche adipeuse forme un véritable bourrelet et s'ilsurvient un accouchement, il en est fini avec la beauté et les charmes du corps.Sans vouloir empiéter sur les déformations squelettiques dont il sera question plus loin, il nous faut bien noter au point de vue durespect des lignes, les déviations de la colonne vertébrale produites par le corset.L'influence du corset est à la vérité moins appréciable sur le dos de la femme que sur sa face antérïeure el son ventre en particulier,mais il déforme cette région d'une façon assez sensible pour que de nombreux observateurs aient souvent signalé ce point. C'est àlui qu'il faut imputer le dos creux, conséquence naturelle du faible développement des muscles dorsaux et en particuller du granddorsal. Nous en avons une preuve avec les,maux lombaires dont se plaignent les femmes habituées à porter un corset, qui se voientobligées momentanément à le quitter. De là encore vient le faible développement des hanches de la femme et l'aplanissement decette longue fossette du dos, appelée sillon médian, dont le degré ultime est l'aplatissement -total du dos avec écartement desomoplates et creusement des reins.Mme Gaches-Sarraute signale également 1'immobilisation de l'insertion postérieure des fausses côtes et l'impossibilité duredressement du corps produits par le corset.Il y a longtemps qu'Ambroise Paré avait dit que : « De mille villageoises, on n'en trouve pas une de bossue à raison qu'elles n'ont eule corps astreint et trop serré. »Et Bonnaud : « Toutes les personnes mal bâties et mal construites ne sont communes que dans les grandes villes où on les met à lapresse dans des corps à baleine. »Et ailleurs, Gallien (les causes de la maladies, ch. 7), dit « que le dos est, pour ainsi dire brisé et entraine les costes, de sorte qu'uneépaule est soulevée, saillante, en tout plus volumineuse, tandis que l'autre est affaissée et aplatie, vices de confirmations dus à lanégligence des nourrices qui ne savent pas appliquer un bandage avec une pression uniforme ».Les seins sont souvent aussi les pauvres victimes du corset; on lui attribue leurs aplatissements et froissements, leurs affaissements,leurs déformations ou excoriations; en tout cas, comme le dit Buttin, ce n'est pas le corset qui fait naître les seins quand il n'y en a paset lorsqu'il y en a, il les compromet en ne les laissant pas â leur place naturelle, comme nous l'avons vu sur la statue de Falguière,véritable Vénus du corset, ainsi que la désigne le docteur Fr. Glénard.
Un effet très fréquent du corset est, avec l'atrophie musculaire qu'il produit et dont nous avons parlé, celle de la peau, qui se ternitdans ses parties les plus serrées et prend une teinte sale devenant plus ou moins rugueuse, avec amaigrissement de la paroi.Parfois, et en particulier sous les aisselles et les hanches, la peau s'excorie et laisse les traces que même l'abandon du corsetn'arrivera pas à faire disparaître.Nous croyons qu'en voilà assez pour montrer combien le corset porte atteinte à la beauté du corps de la femme, car le beau doit êtrevrai avant tout; c'est comme le dit Platon : « la splendeur du vrai ».Étude sur le corset(1907):Le Corset et le ThoraxCHAPITRE III Le Corset et le ThoraxNous venons de voir les marques extérieures que produit le corset sur le corps de la femme; ce vêtement est appliqué étroitement, etde suite cette considération nous permet de signaler son rôle anti-hygiénique sur la perspiration de la peau et le libre jeu desorganes.Avec Mme Tylicka, nous dirons que « la ventilation naturelle est réduite à son minimum et les échanges entre l'air du dehors etl'atmosphère confinée au contact avec la peau n'ont lieu qu'à travers les pores de la matière vestimentaire... la peau ne peut agir enoutre comme émonctoire des déchets organiques ».Proust, dans son Traité d'hygiène observe que le corset trop étroit rompt l'équilibre de la température et est nuisible en ce qu'ilsupprime entre le corps et le vêtement une couche d'air qui, par sa faible conductibilité, arrête le rayonnement de la chaleur naturelle.Voyons maintenant ce qu'est le thorax nu et nous envisagerons ensuite les déformations que lui fait subir le corset.La colonne vertébrale doit être droite, avec une courbe légèrement plus accentuée chez la femme; les côtes doivent être presquehorizontales dans leur partie postérieure et légèrement inclinées vers la base dans leur partie antérieure. La femme a, en outre, lethorax plus étroit et plus long que l'homme.L'anglexyphoïdien, d'après M. Charpy, « est l'échancrure que présente à sa partie médiane, la circonférence du thorax, limitée parles, cartilages infléchis des dernières côtes sternales. Il est en rapport étroit avec lia forme et l'ampleur de la base du thorax; ilmesure, en outre, chez l'homme adulte et la valeur de la poitrine, et par elle, celle de l'énergie physique si élroitement liée à lapuissance du souffle thoracique ».Cet angle doit être normalement égal à un droit pour les uns, pour les autres à 75° en moyenne.Le thorax, dans son ensemble, représente un cône dont la base est en bas et le sommet en haut. « La courbe de ce cône sélargitrapidement de la première à la troisième ou quatrième côte, puis, lentement et progressivement, de celle-ci à la huitième ouneuvième, et se retrécit ensuite, mais d'une manière insensible, au niveau des, dernières (fig. 19, planche VI).Cependant, Chapotot admet un type, moyen dans lequel, à partir de la huitième côte (de la quatrième ou cinquième côte, pourHayem), le thorax irait en s'évasant vers le haut et le bas, et qu'il a rapporté, d'après des observations sur cent thorax de femmes. Cen'est pas chose facile, en effet, comme le dit M. Charpy, de trouver des poitrines de femmes de 25 à 30 ans qui ne soient pasdéformées par le corset ou les vêtements.Voyons donc maintenant en quoi consistent ces déformations.Il y a longtemps déjà qu'Ambroise Paré, avait observé dans son livre sur' les « accidents qui adviennent pour trop lier et serrer lesparties du corps » que « par trop serrer et comprimer les vertèbres du dos, on les jette hors de leur place, qui fait que les filles sontbossues et grandement émaciées ».Cette constriction est souvent la cause, à la vérité, des déviations de la colonne vertébrale : cyphoses, lordoses et scolioses ontsouvent là leurraison d'être, et il devient banal de signaler les mauvaises attitudes prises par les écolières serrées dans leur corset etcourbées sur leurs livres.Riolan, médecin de Marie de Médicis, expliquait lui aussi, les déformations de la colonne vertébrale par l'usage du corset.Cependant, si l'on en croit Bouvier, l'épaule haute et forte que Galien et win slow signalent comme dues à la constriction, ne doit pasêtre plus incriminée aux antiques fasciæ qu'aux corps â baleine.Il faut encore citer A. Paré pour montrer que de tout temps on a signalé les déformations costales, produites par le port du corset. Il luiattribue l'abaissement ét le rapprochement des côtes inférieures, leur chevauchement les » unes par dessus les autres ».Il est incontestable, et cela nous le vérifierons dans un chapitre prochain, où nous ferons part de nos recherches radiographiques, quegénéralement les cinq ou six dernières côtes sont repoussées en dedans et en haut et que les cartilages costaux sont refoulés enhaut et rapprochés les uns des autres, en même temps que ceux de l'autre côté.La partie postérieure des côtes n'est plus horizontale, elle s'incline vers le bas, et l'inclinaison de leur partie antérieure a augmentéd'une façon sensible en exagérant leur torsion naturelle.Le chevauchement des côtes est-il très sensible ? Oui, quelquefois, et nous avons été assez heureux pour examiner en radioscopie
une femme depuis longtemps serrée dans son corset, dont les côtes avaient non seulement perdu leur parallélisme relatif, maisencore empiétaient d'une façon très nette les unes sur les autres, surtout au niveau de leur angle, antéro-externe. Et vraiment si lesfemmes qui ont l'habitude de se serrer outre mesure pouvaient assister à un de ces examens, nul doute qu'elles ne seraient effrayéesdes conséquences de leur fausse coquetterie.Comme nous l'avons vu, les côtes inférieures délimitent un angle nommé xyphoïdien, en raison de l'appendice xyphoïde qui occupeson sommet. Cet angle, qui devrait être normalement égal à un droit, est très souvent diminué par la constriction et plusparticulièrement par celle du corset et des ceintures. Il est facile de comprendre que la constriction agissant à la base du thorax,tendra à rapprocher les côtes inférieures les unes des autres, partant à dimi nuer cet angle jusqu'à le réduire à la largeur d'un droitcomme l'a vu Engel et même le faire disparaître, comme l'a observé Cruveilhier chez une femme âgée qui se serrait la taille depuisl'âge de la puberté.Constatons en passant avec M. Charpy que la constriction du corset produit une réduction de l'angle xyphoïdien se rapprochant dutype du phtisique, où l'angle est dans les environs de 45°.Nous arrivons ainsi naturellement à l'étude de la forme générale du thorax. Normalement, nous l'avons vu, la cage thoracique est uncône à base inférieure. Que va produire sur ce cône la constriction du corset ? Nous ne nous attarderons pas à étudier lesobservations de Dickuson en 1887 qui mesura la pression exercée sur le corps par le corset, grâce à des procédés très ingénieuxcertes, mais peu concluants.Sous l'influence du corset, au niveau du maximum de constriction, la paroi antérieure est rapprochée de la paroi postérieure,autrement dit le diamètre antéro-postérieur est diminué et le diamètre transverse augmente; l'indice thoracique (Broca), c'est-àdire lerapport de ces deux diamètres varie donc.« Le corset, dit très justement Leroy, représente la forme d'un cône dont la base est en haut et la pointe en bas, structurediamétralement opposée à celle de la poitrine ». Comment vont agir ces deux cônes, l'un vis-à-vis de l'autre ? Pour résoudre cettequestion il faut tout d'abord observer l'endroit où la constriction va agir au maximum. Si la constriction est diffuse, nous dit Soulé danssa thèse, la poitrine rétrécie en masse dans sa moitié inférieure prend l'aspect d'une gaîne. Si elle est limitée, c'est le thorax ensablier, caractérisé par son évasement inférieur et l'éversion du rebord costal; un sillon transversal profond divise la poitrine en deuxparties qui sont comme articulées entre elles. C'est la coudure (einknickling) de Petermöller.Nous rapportons, pour notre part, la constriction thoracique due au corset à deux types différents :Un premier où la constriction s'exerce à la base même du thorax, sur les dernières côtes qui, refoulées en dedans du côté de la lignemédiane, déforme le thorax en baril et diminue progressivement le diamètre transversal de la huitième ou neuvième côte jusqu'à ladouzième; c'est la constriction sous-hépatique de Hayem. Elle tend à la taille dite de guêpe et constitue la taille haute de Qui ncke e tHoppe-Seyler.C'est à cette constriction que fait allusion le docteur Fr. Glénard lorsqu'il dit que « la cage thoracique est étranglée et mobilisée à sabase, précisément où elle est compressible et où la nature a voulu qu'elle fût mobile transversalement et dilatable ».Avec ce type de constriction, la convexité du thorax diminue en bas pour s'accentuer à la partie moyenne, de sorte qu'à partir de laquatrième côte, la convexité est tournée non plus en avant mais plutôt en bas; et c'est là surtout que l'angle xyphoïdien est diminué.Un second type de constriction est signalé en 1835 par Hourmann et Dechambre. Cette constriction , s'opère non plus à la base duthorax, mais à trois ou quatre travers de doigt au-dessus de la marge, cette marge elle-même au lieu de rentrer dans la cavitéabdominale est déjetée en dehors, évasée, et le rebord des derniers cartilages vient faire une forte saillie sous les parties molles. Decette façon, le thorax serait plutôt comparable à ces vases antiques à pied élargi et séparé du reste par un col plus ou moins rétréci(fig. 29, planche VI).C'est la constriction sus-hépathique de Hayem, aboutissant pour lui à la taille courte et carrée et à la taille basse pour Quincke etHoppe Seyler.Ce deuxième type n'existe plus guère aujourd'hui avec lés corsets longs qui exercent moins haut la constriction.Quoi qu'il en soit de ces deux types, à quelqu'endroit, nous dit Vaissette, que s'exerce la pression maximum, il n'en reste pas moinsune compression générale du thorax sous l'influence des autres parties du corset. En outre, le corset quel qu'il soit, à quelqu'endroitqu'il serre, a une tendance à arrondir de plus en plus la taille et la faire fine autant que possible, c'est-à-dire rend le diamètretransverse égal au diamètre antéro-postérieur en resserrant naturellement la partie la plus évasée. (Voir les figures 21 et 22, plancheVI, montrant d'après Soëmmering deux thorax déformés par le corset).En terminant, citons cette appréciation de M. Charpy : « La déformation par le corset est tellement générale, qu'à partir de trente ans,elle fausse plus ou moins toutes les mesures. On sait qu'elle a pour but de rétrécir le thorax inférieur au bénéfice du thorax supérieurqui doit cencentrer les regards, comme il concentre la respiration ».Qui ne serait effrayé par de semblables résultats! Et quand on songe que c'est au moment de la puberté, vers 13 ou 14 ans, c'est-à-dire au moment du développement de la femme; au moment où l'enfant va revêtir l'enveloppe qui lui permettra de devenir mère ; c'està ce moment-là, disons-nous, qu'elle livre son corps aux déformations les plus néfastes et que sous prétexte de soutien, elles'enferme dans une cuirasse.... Mais notre but n'est pas pour le moment de juger, aussi poursuivons-nous impartialement le cours denotre étude.Étude sur le corset(1907):PlancheVI
Fig. 19-22Étude sur le corset(1907):Le Corset et la RespirationCHAPITRE IVLe Corset et la RespirationLa respiration est un phénomène qui a pour but de transformer le sang veineux en sang artériel au niveau de la surface pulmonaire etpour conséquence de vivifier et nourrir les tissus de l'organisme. Cette fonction s'effectue en deux temps : l'inspiration et l'expiration.Dans l'inspiration, la cavité thoracique se dilate suivant tous ses diamètres : le diamètre antéro-postérieur par un mouvementd'élévation des côtes, le diamètre transversal par un mouvement de rotation des côtes autour d'une corde fictive qui réuniraitl'extrémité sternale à l'extrémité vertébrale; enfin le diamètre vertical par l'abaissement du diaphragme. L'inspiration a besoin pours'effectuer de l'amplitude totale de ces mouvements et partant de la dilatation au maximum de la cavité thoracique. Or, que se passe-t-il sous l'influence d'une constriction quelconque et plus particulièrement de celle du corset?Le diamètre transverse qui l'emporte sur les deux .autres 'dans l'inspiration est presqu'immobilisé avec le corset; la capacitérespiratoire est en conséquence de beaucoup affaiblie. En admettant même que le thorax se développerait, la forme que lui donne lecorset suffirait à gêner l'inspiration. M. le docteur Guillet démontre en effet mathématiquement que plus un thorax est aplati, plus il estdilatable, c'est dans l'excès contraire que tombe le port du corset en rendant les diamètres égaux.M. Guiraud dit aussi qu'il s'oppose à la libre dilatation de la partie inférieure de la cage thoracique.L'expiration de son côté s'effectue pour ainsi dire Passivement; c'est le poumon qui, en revenant sur lui-même et le vide pleural quientraîne la paroi thoracique. Par suite de la diminution de la capacité pulmonaire, conséquence de la gêne due au corset, le poumonne va plus pouvoir pendant l'expiration chasser avec autant de force l'air inspiré. Voilà donc le phénomène entier de la respiration quiest atteint.C'est qu'aussi, il faut ajouter à la gêne momentanêe, le développement insuffisant auquel a été réduit le thorax osseux ; les musclessont restés minces et grêles, car, ainsi que le signale Vaissette, « une compression même légère exercée sur un organe, nuit à sondéveloppement pourvu qu'elle soit suffisamment prolongée ».Sibson, de son côté, signale que même les corsets d'enfants amènent une diminution de l'expansion pulmonaire.Ces inconvénients, vont avoir pour. conséquence, tout d'abord, un déplacement des viscères aussi bien thoraciques qu'abdominaux :les poumons et le cæur sont refoulés en haut du thorax et comme le constate Testut, c le diaphragme se plisse sur lui-même, etcomme les côtes sur lesquelles il s'insère sont -â peu près immobiles, il n'agit plus que faiblement sur la respiration qui s'effectuealors suivant le type costal supérieur. »Là, nous touchons à un problème intéressant et sur lequel ,les auteurs ne semblent pas d'accord. Le type de respiration costalsupérieur est-il réellement produit par le corset ou bien est-il au contraire l'apanage normal de la femme?
Il semble d'après de nombreuses observa Lions qu'on puisse conclure que la femme a normalement le même type de respiration quel'homme et que c'est la constriction du corset qui, diminuant l'action respiratoire, l'oblige à exagérer la respiration costale supérieure.Le docteur Fr. Glénard dit que le corset exerce une telle action qu'il va jusqu'à transformer le type de respiration.Marey, â l'aide de chronophotographies, a bien démontré du reste que la respiration abdominale est normale chez la femme. PourBeau et Maissait, le corset ne fait qu'exagérer la respiration costo-claviculaire. Mais Mays, de Philadelphie, a montré sur desIndiennes n'ayant jamais porté de corset, le type de respiration bas situé.On voit maintenant combien cette gêne respiratoire va avoir pour la femme de conséquences désagréables et même funestes. Setrouve-t-elle dans un air confiné, elle ne peut suppléer par l'amplitude du mouvement respiratoire à l'insuffisance oxygénante de l'air.Le chant et la parole qui ont besoin d'une respiration longue et prolongée, s'accompliront avec difficulté, car, à l'expiration succèderaun besoin irrésistible d'inspirer fortement. Et le rire, « cette suite d'expirations saccadées ». va devenir bien difficile et tout au moinsl'occasion de douleurs momentanées.Le type de respiration artificielle que la femme est obligée d'employer, n'est du reste qu'une compensation insuffisante, car ladifficulté augmente avec le travail à effectuer.Mais alors, comme le dit, Vaissette, quel supplice pour une femme de ne pouvoir parler, ni chanter ni rire!Étude sur le corset(1907):Le Corset et la circulationCHAPITRE V Le Corset et la circulationLa circulation du sang est intimement liée au phénomène dont nous venons de parler : la respiration. C'est en effet au poumon que lesang vient se revivifier, se débarrasser de l'acide carbonique dont il est gêné et se charger de l'oxygène qu'il va porter avec la viedans tous les tissus et tous les organes de l'économie.Le corset, en gênant la respiration comme nous l'avons vu, va donc aussi influencer défavorablement la circulation. L'hématose ne vaplus s'accomplir avec régularité, et c'est un sang de mauvaise qualité qui va revenir au cæur et de là être lancé dans la grandecirculation d'où: incomplète vitalité des organes lointains et acheminement, peut-être, aux maladies de toutes sortes aux néoplasies.emêmPour Buttin, le cæur est moins sensible à l'action du corset que le poumon; si le corset n'est pas trop serré, il ne se passe riend'anormal, mais il ajoute rapidement que lorsqu'il est trop serré, il n'en est plus de même.Le cæur en effet, enfermé dans le péricarde, a besoin de toute sa liberté d'action pour remplir efficacement son rôle, il n'a plus lamême facilité d'expansion maintenant que la capacité de la poitrine est diminuée, il lutte alors avec rage, mais ce n'est que par lavitesse qu'il regagne ce qu'il a perdu en force: Et ce sont les palpitations qui apparaissent avec tout leur cortège de gêne atroce,d'anxiété et de préoccupations.Ce n'est pas tout : le sang rencontre encore des obstacles, c'est la compression des vaisseaux; la veine cave inférieure, la veineporte, les veines utéroovariennes sont diminuées de calibre et presque étranglées au niveau de la taille.Les figures 37 et 38, planche IX, le montrent bien, surtout pour la femme assise: nous voyons, en effet, suivant les flèches x, y, z,s'exercer les différentes pressions produites par le corset. En y, les vaisseaux sont comprimés contre la colonne vertébrale; en x,c'est le foie qui est refoulé, gênant l'expansion du diaphragme; en z, la cornpression sur les organes abdomi-naux inférieurs quiaugmentent la pression générale.La circulation périphérique s'accomplit mal elle aussi, les parties comprimées ont une mauvaise circulation capillaire et c'est de làque proviennent les différentes congestions des organes tels que le foie, le poumon et le cerveau. De, là aux évanouissements, auxvapeurs si à la mode sous Louis XV, aux syncopes, il n'y a qu'un pas. Il devient t banal de Pépé-ter que c'est un des accidents lesplus -fréquents à, se produire dans les réunions mondaines, les dîners; celui pour lequel, ainsi que le, di t le docteur Fr. Glénard, lemédecin de service est le plus souvent appelé au théâtre, et c'est presque instinctivement que les personnes présentes cherchent àdélacer le corset de la malade.La mort subite, elle-même, peut être la conséquence de cette gêne dans la circulation et il est classique de citer le cas rapporté parA. Paré d'une jeune mariée morte pendant la cérémonie nuptiale, de s'être trop serrée la taille avec un corset. Reveillé-Parise(Gazmed 1872) raconte la désastreuse aventure d'une femme très forte qui, se faisant lacer en trois temps par sa domestique, enmourut, un jour, de suffocation. C'est encore ce dernier auteur qui rapporte l'idée bizarre d'une personne qui, pour être fortementserrée, s'était fait enfermer le corps dans un sac de peau de Penne, qu'elle avait entendu dire être inextensible.Ælsner signale l'épistaxis comme une conséquence souvent constatée de la congestion produite par la gêne de la circulationattribuée au corset.Ces obstacles nombreux qui entravent, la circulation générale obligent le cœur à des efforts anormaux ; Buttin considère-t-il justementque le corset peut être une raison de la dilatation cardiaque.Ceci une fois admis, ce sera plutôt avec une idée pessimiste sur le corset que nous terminerons ce chapi tre, car ainsi que, le ditArnould, « l'hygiène a toujours le droit de, demander que. le vêtement masculin ou féminin ne comporte pas de ligatures, ni de
constrictions localisées ou étendues, compromettant la circulation sanguine ».Étude sur le corset(1907):Le Corset et son influence sur leFoie et la RateCHAPITRE VI Le Corset et son influence sur le Fois et la RateLe foie, par sa situation dans l'hypocondre droit, est un des organes sur lesquels la constriction thoracique produite par le corset faitle plus sentir son influence. De multiples attaches le retiennent à sa place normale; c'est la veine cave inférieure, le cordon quiremplace la veine ombilicale, les replis du péritoine, et pourtant il n'est pas absolument fixe, puisqu'il peut faire des mouvements surplace comme dans l'inspiration pendant laquelle il s'abaisse et dans l'expiration où il revient à sa position primitive; les épanchementspleurétiques peuvent l'abaisser et les tumeurs abdominales l'élever. A ces dernières causes de mouvements, il faut ajouter celle ducorset. Bouvier signale la compression du foie comme un des inconvénients de ce vêtement. M. Guiraud dit « qu'il est incontestableque 1e foie est abaissé par le corset ». Testut, « du côté de l'abdomen, le foie et la rate sont refoulés en dedans, du côté de la lignemédiane; de plus, comme la région qu'ils occupent est devenue insuffisante pour les contenir, ils se déplacent en bas, demandant àla partie inférieure de l'abdomen l'espace qui leur manque. »Cruveilhier a observé un cas où le foie descend jusque dans la fosse iliaque droite.M. Glénard cite trois cas où le foie atteint sans hypertrophie l'épine iliaque antérieure el supérieure. Cependant MM. Faure et Glénardajoutent que le corset abaisse les foies déjà abaissés.M. Charpy dit que la constriction par les vêtements et spécialement par le corset ne lui paraît pas suffisante à elle seule pour abaisserle foie ; il faut, en outre, ajoute-t-il, la détension abdominale qui accompagne ordinairement la constriction.Buttin à son tour rapporte l'observation prise à l'autopsie d'une jeune femme dont le foie est considérablement abaissé.Il est par conséquent incontestable qu'un des premiers effets de la constriction du corset sur le foie est de l'abaisser, et nous verronsplus loin, quand no us discuterons l'importante question de l'enteroptose, qu'il joue lui aussi son rôle dans cette chute en masse desorganes vers la partie inférieure de l'abdomen.Cette constriction générale se produit, comme nous l'avons vu, par l'intermédiaire de la cage thoracique et en particulier par lescôtes. Non contentes de le comprimer, elles laissent s ur lui des empreintes ineffaçables qui ont été sous le nom de sillons costaux,particulièrement bien étudiés dans la thèse d'un de nos ainés, M. le docteur Soulé, dontje rapporterai ici les. considérationsgénérales sur ce point si intéressant.Testut avait déjà signalé le sillon de constriction transversal ou « oblique sur le foie, sillon qui répond au point le plus retréci du thoraxet qui le divise en deux parties : une supérieure qui se tasse au-dessous du diaphragme et une infférieure quiflotte librement dansl'abdomen inférieur et que l'on voit descendre parfois jusqu'au dessous des crêtes iliaques. »M. Soulé nous dit qu'il existe deux sortes de sillons du foie :1° Les sillons diaphragmatiques généralement parallèles, multiples, recevant dans leur profondeur des faisceaux épaissis dudiaphragme et qui sont dus à des influences complexes;2° Les sillons costaux de direction transversale et de situation sous-jacente aux côtes et que, la plupart des auteurs, en particulierPetermöller, Leue, Hackmann, Morgagni, Cruveilhier, Frerichs, attribuent à la constriction du corset. Ce sont donc ces derniers seulsqui nous occuperont.Ils siègent exclusivement, d'après M. Charpy, sur la partie descendante ou latérale du lobe droit, d'une direction transversale, maisoblique d'arrière en avant et de haut en bas dans le sens des côtes, ils ont une large superficie et une apparence cicatricielle.Suivant le degré de la constrition, on a de simples empreintes, des sillons simples el des sillons cicatriciels. Les cicatrices de cesderniers persistent malgré la disparition de leur cause et le foie au niveau des sillons est anémié et hypertrophié (Hackmann). Lescellules hépatiques, d'après Cornil et Ranvier, sont aplaties et la capsule de Glisson s'épaissit.M. Dieulafé a signalé en outre des sillons formés sur les foies déjà ptosés et qui parcourent toute la face antérieure de l'organe,sillons formés par des ceinturons, des cordons de jupe ou des ceintures de corsage. La longueur des sillons est d'environ 5 â 10centimètres, leur largeur de. 2 à 3 centimètres, leur profondeur de 5 millimètres à 2 centimètres. Voyons maintenant les déformationsgénérales produites par la constriction du corset sûr le foie.Pour Vaissette, c'est l'organe que dans les autopsies on trouve le plus souvent déformé. M. Testut a vu lui aussi des déformationsprofondes produites par le corset sur le foie.Garny cite le cas d'une fille de 38 ans, à l'autopsie de laquelle on trouve un foie considérablement déprimé à la face antérieure dulobe droit; le lobe descendant de plusieurs pouces dans l'abdomen : c'était un foie presque bilobé.Frerichs appuie sur ce fait que par la constriction annulaire, une partie du lobe droit et très souvent du lobe gauche se trouve presqueséparée du reste de l'organe. Le sillon ainsi formé pénètre parfois assez profondément dans le parenchyme pour qu'il ne reste plusqu'une connexion ligamenteuse lâche qui permet de mouvoir la partie ainsi séparée.
Parfois le sillon est si prononcé, en effet, que le foie paraît coupé en deux et le fond de la dépression prend une couleur différente.Le foie prend alors des formes variées. C'est parfois le foie bombé, appelé par M. Charpy : foie en dôme; c'est le foie allongé oulinguiforrne, où le diamètre transversal est accru ; c'est enfin le foie plat, où le diamètre vertical s'abaisse jusqu'à 4 cent. 5.C'est surtout la face inférieure du foie qui souffre de ces déformations: La partie du lobe droit allongé, séparée du reste de l'organepar le sillon costal, arrive à former le lobe appelé par Soulé : « lobe de constriction » que nous avons représenté dans la (fig. 23,planche VII), et qu'il ne faut pas confondre avec le lobe de Riedel, qui est un cas particulier, sorte de lobe par rétraction.M. Dieulafé a rencontré, à l'autopsie d'une femme âgée, une déformation hépatique très accentuée; le foie était abaissé, et auvoisinage du bord inférieur, le lobe droit était découpé par une incision profonde de 25 millimètres, correspondant à l'extrémitéantérieure de la onzième côte et formant un petit lobe détaché, correspondant au lobe de constriction de Soulé.Ce n'est pas tout: Mme Tylicka nous dit que là compression continue sur le foie et la vésicule biliaire, se manifeste par un catarrhe dela vésicule qui détermine une stase de la bile, puis la formation de calculs.A la vérité, il faut reconnaître que cette dame est d'accord sur ce point avec Hoffmann, Haller, Sömmering, Pinel, Frérichs, Trousseau,Monneret, qui disent que la cliolélithiase est plus commune chez la femme que chez l'homme, et il faut rapporter, en outre', l'opinionde iM. Glénard, pour lequel le coi-set fait des déplacemen ts el des déforma lions, des engorgements et des congestions, et par lacompression de la vésicule et des canaux biliaires, amène l'ictère chronique.Enfin, signalons pour terminer, l'observation rapportée par Butin, où il est dit qu'à l'autopsie d'une jeune femme, on a trouvé un foieconsidérablement abaissé; sur la faxe convexe était un sillon transversal. On constala des signes de périhépatite suppurée, et, faitprobant, ce sillon du. foie correspondait aux macules de la peau produites par la constriction du corset.Nous ne finirons pas ce chapitre sans dire quelques mous de la rate, qui, comme le dit M. Dieulafé, ne saurait, par sa situation dansl'hypocondre gauche, échapper à l'action de la compression du thorax. Nous reproduisons d'après noire maître (fig. 26, planche VII)une grosse rate, avec, sur sa face extérieure, cinq sillons transversaux très profonds,; la rate hypertrophiée pesait 320 gr., et lesdiamètres étaient normaux : 4 et 8 centimètres, elle correspondait à un thorax rétréci et à un angle xyphoïdien très étroit.Cet organe appartenait à une femme morio tuberculeuse, et qui, de son vivant, menait une vie de mæurs légères, expliquant par là laconstriction à laquelle elle s'était soumise jusqu'à sa maladie extrême.Pour M. Dieulafé, la rate ne subit pas de déplacements notables, mais elle est quelquefois redressée verticalement, condition del'empreinte des côtes, et il se produit peut-être des lobules accessoires.
iFg. 27-32Étude surl oc erset(1907):PlancheIXPlanche X
Planche X; Fig. 39Fig. 39Étude sur le corset(1907):PlancheXIFig40Planche XIPlanche XI; Fig. 40Fig. 40Étude sur le corset(1907):PlancheXIIFig41
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