The Project Gutenberg EBook of Germaine, by Edmond AboutThis eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and withalmost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away orre-use it under the terms of the Project Gutenberg License includedwith this eBook or online at www.gutenberg.orgTitle: GermaineAuthor: Edmond AboutRelease Date: April 1, 2006 [EBook #18092][Date last updated: April 10, 2006]Language: FrenchCharacter set encoding: ISO-8859-1*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK GERMAINE ***Produced by Carlo Traverso, Renald Levesque and the OnlineDistributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net (Thisfile was produced from images generously made availableby the Biblioth que nationale de France (BnF/Gallica)) � GERMAINE PAR EDMOND ABOUT SOIXANTE-SIXI ME� MILLE PARIS LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie 79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79 1903AMADAME LA PRINCESSESOPHIE SCHAHOFFSKOYN�E MOD�NEHOMMAGEDE TR �S RESPECTUEUSE AMITI � GERMAINE. I LES �TRENNES DE LA DUCHESSE.Vers le milieu de la rue de l'Universit , entre le num ro 51 et le 57, � �on voit quatre h tels qui peuvent compter parmi les plus beaux de�Paris. Le premier ...
The Project Gutenberg EBook of Germaine, by Edmond About
This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with
almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or
re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included
with this eBook or online at www.gutenberg.org
Title: Germaine
Author: Edmond About
Release Date: April 1, 2006 [EBook #18092]
[Date last updated: April 10, 2006]
Language: French
Character set encoding: ISO-8859-1
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK GERMAINE ***
Produced by Carlo Traverso, Renald Levesque and the Online
Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net (This
file was produced from images generously made available
by the Biblioth que nationale de France (BnF/Gallica)) �
GERMAINE
PAR
EDMOND ABOUT
SOIXANTE-SIXI ME� MILLE
PARIS
LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie
79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79
1903
A
MADAME LA PRINCESSE
SOPHIE SCHAHOFFSKOY
N�E MOD�NEHOMMAGE
DE TR �S RESPECTUEUSE AMITI �
GERMAINE.
I
LES �TRENNES DE LA DUCHESSE.
Vers le milieu de la rue de l'Universit , entre le num ro 51 et le 57, � �
on voit quatre h tels qui peuvent compter parmi les plus beaux de�
Paris. Le premier appartient M. Pozzo di Borgo; le second, au comte �
de Mailly; le troisi me, au duc de Choiseul; le dernier au baron de�
Sangli . C'est celui qui fait l'angle de la rue Bellechasse.�
L'h t�el de Sangli est une habitation de noble apparence. La porte �
coch�re s'ouvre sur une cour d'honneur soigneusement sabl e et tapiss e � �
de treilles centenaires. La loge du suisse est gauche, cach e sous un � �
lierre pais o� les moineaux et les portiers babillent � l'unisson. Au �
fond de la cour droite, un large perron, abrit sous une marquise,� �
conduit au vestibule et au grand escalier. Le rez-de-chauss e et le �
premier sont occup s par le baron tout seul; il jouit sans partage d'un �
vaste jardin born par d'autres jardins, peupl de fauvettes, de merles � �
et d' cur�euils qui vont de l'un chez l'autre en pleine libert , comme �
s'ils taie�nt habitants d'un bois, et non citoyens de Paris.
Les armes des Sangli , peintes la cire, se r p �tent sur tous les murs � � �
du vestibule. C'est un sanglier d'or sur champ de gueules. L' cusson est �
support� par deux l vriers et surmont� d'un tortil de baron avec cette �
l�gende: SANG LI� AU ROY. Une demi-douzaine de l vriers vivants, group s � �
suivant leur fantaisie, s'agacent au pied de l'escalier, mordillent les
v�roniques en fleur dans les vases du Japon, ou s'aplatissent sur le
tapis en allongeant leur t te serpentine. Les valets de pied, assis sur �
des banquettes de Beauvais, se croisent solennellement les bras, comme
il convient des gens de bonne maison. �
Le 1er janvier 1853, vers les neuf heures du matin, tous les domestiques
de l'h tel tenaient sous le vestibule un congr� s tumultueux. L'intendant �
du baron, M. Anatole, venait de leur distribuer leurs trennes. Le �
ma�tre d'h tel� avait re u cinq cents francs, le valet de chambre deux �
cent cinquante. Le moins favoris de tous, le marmiton, contemplait avec �
une tendresse inexprimable deux beaux louis d'or tout neufs. Il y avait
des jaloux dans l'assembl e, mais pas un m content, et chacun disait en � �
son langage que c'est plaisir de servir un ma tre riche et g n reux. � � �
Ces messieurs formaient un groupe assez pittoresque autour d'une des
bouches du calorif re. Les plus matineux avaient d j la grande livr� e; � � �
les autres portaient encore le gilet manches, qui est la petite tenue �
des domestiques. Le valet de chambre tait tout de noir habill , avec � �
des chaussons de lisi re; le jardinier ressemblait un villageois � �
endimanch�; le cocher tait en veste de tricot et en chapeau galonn� ; le �
suisse, en baudrier d'or et en sabots. On apercevait a et l , le long � �
des murs, un fouet, une trille, un b ton cirer, une t� te de loup, et � � �
des plumeaux dont je ne sais pas le nombre.
Le ma tre� dormait jusqu' midi, en homme qui a pass la nuit au club: � �
on avait bien le temps de se mettre l'ouvrage. Chacun faisait d'avance �emploi de son argent, et les ch teaux en Espagne allaient bon train. �
Tous les hommes, petits et grands, sont de la famille de Perrette qui
portait un pot au lait.
�Avec �a et ce que j'ai de c t , disait le ma tre d'h�te�l, j'arrondirai � �
ma rente viag re. On a du pain sur la planche, Dieu merci! et l'on ne se�
laissera manquer de rien sur ses vieux jours.
--Parbleu! reprit le valet de chambre, vous tes gar on; vous n'avez � �
que vous penser. Mais, moi, j'ai de la famille. Aussi, je donnerai�
mon argent ce petit jeune homme qui va � la Bourse. Il me tripotera �
quelque chose.
--C'est une id e, a, monsieur Ferdinand, repartit le marmiton.� �
Portez-lui donc mes quarante francs, quand vous irez. �
Le valet de chambre r pondit d'un ton protecteur: Es�t-il jeune! �
Qu'est-ce qu'on peut faire la Bourse avec quarante francs? �
--Allons, dit le jeune homme en touffant un soupir, je les mettrai la � �
caisse d' pargne!� �
Le cocher partit d'un gros clat de rire. Il frappa sur son estomac �
en criant: Ma caisse d' p�argne, moi, la voici. C'est l� que j'ai � �
toujours plac mes fonds, et je m'en suis bien trouv �. Pas vrai, p re � �
Altroff? �
Le p r�e Altroff, suisse de profession, Alsacien de naissance, grand,
vigoureux, ossu, pansu, large des paules, norme de la t te, et aussi� � �
rubicond qu'un jeune hippopotame, sourit du coin de l'oeil et fit avec
sa langue un petit bruit qui valait un long po me. �
Le jardinier, fine fleur de Normand, fit sonner son argent dans sa main,
et r pon�dit l'honorable pr� opinant: Allais,� marchais! ce qu'on a bu, �
on ne l'a plus. Il n'est tel placement qu'une bonne cachette dans un
vieux mur ou dans un arbre creux. Argent bien enfouie, les notaires ne
la mangent point! �
L'assembl e se r cri�a sur la na v�et du bonhomme qui enterrait ses cus � � �
tout vifs, au lieu de les faire travailler. Quinze ou seize exclamations
s'�lev�rent en m me� temps. Chacun dit son mot, trahit son secret,
enfourcha son dada, secoua sa marotte. Chacun frappa sur sa poche et
caressa bruyamment les esp rances certaines, le bonheur clair et liquide �
qu'il avait embours le matin. L'or m lait sa petite voix aigu� ce � � �
concert de passions vulgaires; et le cliquetis des pi ces de vingt �
francs, plus capiteux que la fum e du vin ou l'odeur de la poudre, �
enivrait ces pauvres cervelles et acc l rait le battement de ces coeurs �