Kafka la metamorphose
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Fran zKafka LA MÉTAMORPH OSE (1912 –1913) Édition du groupe« Ebooks libres et gratuits » Table des matières La métam orph ose.....................................................................3 H0 H4 À proposde cette édition électronique ...................................64 H1 H5 La mé ta mo rp h o s e En se réveillant un matin après des rêves agités,Gregor Sam sase retrouva, dans son lit, métam orph oséen un mon strueux insecte. Il était sur le dos, undos aussi dur qu’une carapace, et, enrelevan tun peu la tête,il vit, bombé, brun, cloisonn épar des arceauxplus rigides, son abdomen sur le haut duquel la couverture, prête à glisser tout à fait, ne tenait plus qu’à pein e.Ses nom breusespattes, lamen tablem en tgrêles par comparaison avecla corpulence qu’il avait par ailleurs, grouillaient désespérém en tsous ses yeux. « Qu’est-ce qui m’est arrivé? »pen sa-t-il.Ce n’était pas un rêve. Sa cham bre,un evraie cham breh um ain e,juste un peu trop petite, était là tranquille entre les quatre murs qu’il con n aissaitbien .Au-dessus de la table où était déballée une collection d’échan tillon sde tissus –Sam saétait représen tan tde com m erce– on voyaitaccroch éel’im agequ’il avaitrécem m en t découpée dans un magazin eet mise dans un joli cadre doré.

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Extrait

Fran z Kafka
LA MÉTAMORP H OS E
(1912 – 1913)
Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits »
Table des m atières
La m étam orph ose .....................................................................3H0 H4
À propos de cette édition électron ique ...................................64H1 H5
La m é ta m o rp h o s e
En se réveillan t un m atin après des rêves agités, Gregor Sam sa se retrouva, dan s son lit, m étam orph osé en un m on s-trueux in secte. Il était sur le dos, un dos aussi dur qu’un e cara-pace, et, en relevan t un peu la tête, il vit, bom bé, brun , cloison -n é par des arceaux plus rigides, son abdom en sur le h aut duquel la couverture, prête à glisser tout à fait, n e ten ait plus qu’à pein e. Ses n om breuses pattes, lam en tablem en t grêles par com -paraison avec la corpulen ce qu’il avait par ailleur s, grouillaien t désespérém en t sous ses yeux. « Qu’est-ce qui m ’est arrivé ? » pen sa-t-il. Ce n ’était pas un rêve. Sa ch am bre, un e vraie ch am bre h um ain e, juste un peu trop petite, était là tran quille en tre les quatre m urs qu’il con n aissait bien . Au-dessus de la table où était déballée un e collection d’éch an tillon s de tissus – Sam sa était r eprésen tan t de com m erce – on voyait accroch ée l’im age qu’il avait récem m en t découpée dan s un m agazin e et m ise dan s un joli cadre doré. Elle représen tait un e dam e m un ie d’un e toque et d’un boa tous les deux en fourrure et qui, assise bien droite, ten dait vers le spec-tateur un lourd m an chon de fou rrure où tout son avan t-bras avait disparu. Le regard de Gregor se tourn a en suite vers la fen être, et le tem ps m aussade – on en ten dait les gouttes de pluie frapper le rebord en zin c – le ren dit tout m élan colique. « Et si je redor-m ais un peu et oubliais toutes ces sottises ? » se dit-il ; m ais c’était absolum en t irréalisable, car il avait l’h abitude de dorm ir sur le côté droit et, dan s l’état où il était à présen t, il était in ca-pable de se m ettre dan s cette position .
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Quelque én ergie qu’il m ît à se jeter sur le côté dr oit, il tan -guait et retom bait à ch aque fois sur le dos. Il dut bien essayer cen t fois, ferm an t les yeux pour n e pas s’im poser le spectacle de ses pattes en train de gigoter, et il n e ren on ça que lorsqu’il com m en ça à sen tir sur le flan c un e petite douleur sourde qu’il n ’avait jam ais éprouvée. « Ah , m on Dieu » , son gea-t-il, « quel m étier fatigan t j’ai ch oisi ! J our après jour en tourn ée. Les affaires vous én erven t bien plus qu’au siège m êm e de la firm e, et par-dessus le m arch é je dois subir le tracas des déplacem en ts, le souci des correspon -dan ces ferroviaires, les repas irréguliers et m auvais, et des con tacts h um ain s qui ch an gen t san s cesse, n e duren t jam ais, n e devien n en t jam ais cordiaux. Que le diable em porte tout cela ! » Il sen tit un e légère dém an geaison au som m et de son abdom en ; se traîn a len tem en t sur le dos en se rapproch an t du m on tan t du lit afin de pouvoir m ieux redresser la tête ; trouva l’en droit qui le dém an geait et qui était tout couvert de petits poin ts blan cs don t il n e sut que pen ser ; et il voulut palper l’en droit avec un e patte, m ais il la retira aussitôt, car à ce con tact il fut tout par-couru de frisson s glacés. Il glissa et reprit sa position an térieure. « À for ce de se le-ver tôt » , pen sa-t-il, « on devien t com plètem en t stupide. L’être h um ain a besoin de son som m eil. D’autres rep résen -tan ts viven t com m e des fem m es de h arem . Quan d, par exem ple, m oi je ren tre à l’h ôtel dan s le couran t de la m atin ée pour tran s-crire les com m an des que j’ai obten ues, ces m essieur s n ’en son t en core qu’à pren dre leur petit déjeun er. J e devrais essayer ça avec m on patron ; je serais viré im m édiatem en t. Oui sait, du reste, si ce n e serait pas un e très bon n e ch ose pour m oi. Si je n e m e reten ais pas à cause de m es paren ts, il y a lon gtem ps que j’aurais don n é m a dém ission , je m e serais présen té devan t le patron et je lui aurais dit m a façon de pen ser du fon d du cœ ur. De quoi le faire tom ber de son com ptoir ! Il faut dire que ce n e
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son t pas des m an ières, de s’asseoir sur le com ptoir et de parler de là-h aut à l’em ployé, qui de plus est obligé d’ap proch er tout près, parce que le patron est sourd. En fin , je n ’ai pas en core aban don n é tout espoir ; un e fois que j’aurai réun i l’argen t n é-cessaire pour rem bourser la dette de m es paren ts en vers lui – j’estim e que cela pren dra en core de cin q à six an s – , je ferai ab-solum en t la ch ose. Alors, je tran ch erai dan s le vif. Mais en fin , pour le m om en t, il faut que je m e lève, car m on train part à cin q h eures. » Et il regarda vers la pen dule-réveil don t on en ten d ait le tic-tac sur la com m ode. « Dieu du ciel ! » pen sa-t-il. Il était six h eu-res et dem ie, et les aiguilles avan çaien t tran quillem en t, il était m êm e la dem ie passée, on allait déjà sur m oin s un quart. Est-ce que le réveil n ’aurait pas son n é ? On voyait depuis le lit qu’il était bien réglé sur quatre h eures ; et sûrem en t qu’il avait son n é. Oui, m ais était ce possible de n e pas en ten dre cette son n erie à faire trem bler les m eubles et de con tin uer tran quillem en t à dorm ir ? Eh bien , on n e pouvait pas dire qu’il eût dorm i tran -quillem en t, m ais san s doute son som m eil avait-il été d’autan t plus profon d. Seulem en t, à présen t, que fallait-il faire ? Le train suivan t était à sept h eures ; pour l’attraper, il aurait fallu se presser de façon in sen sée, et la collection n ’était pas rem ballée, et lui-m êm e était loin de se sen tir particulièrem en t frais et dis-pos. Et m êm e s’il attrapait le train , cela n e lui éviter ait pas de se faire passer un savon par le patron , car le com m is l’aurait atten -du au départ du train de cin q h eures et aurait depuis lon gtem ps préven u de son absen ce. C’était un e créature du patron , san s aucun e dign ité n i in telligen ce. Et s’il se faisait porter m alade ? Mais ce serait extrêm em en t gên an t et suspect, car depuis cin q an s qu’il était dan s cette place, pas un e fois Gregor n ’avait été m alade. Sûrem en t que le patron vien drait accom pagn é du m é-decin de la Caisse Maladie, qu’il ferait des reproch es à ses pa-
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ren ts à cause de leur paresseux de fils et qu’il couperait court à toute objection en se référan t au m édecin de la Caisse, pour qui par prin cipe il existe un iquem en t des gen s en fort bon n e san té, m ais fain éan ts. Et du reste, en l’occurren ce, aurait-il en tière-m en t tort ? Effectivem en t, à part cette som n olen ce vraim en t superflue ch ez quelqu’un qui avait dorm i lon gtem ps, Gregor se sen tait fort bien et avait m êm e particulièrem en t faim . Tan dis qu’il réfléch issait précipitam m en t à tout cela san s pouvoir se résoudre à quitter son lit – la pen dulette son n ait juste six h eures trois quarts – , on frappa précaution n eusem en t à la porte qui se trouvait au ch evet de son lit. « Gregor » , c’était sa m ère qui l’appelait, « il est sept h eures m oin s un quart. Est-ce que tu n e voulais pas pren dre le train ? » La douce voix ! Gre-gor prit peur en s’en ten dan t répon dre : C’était san s aucun doute sa voix d’avan t, m ais il ven ait s’y m êler com m e par en dessous, un couin em en t douloureu x et ir-répressible qui n e laissait aux m ots leur n etteté qu’au prem ier in stan t, littéralem en t, pour en suite en détruire la réson an ce au poin t qu’on n e savait pas si l’on avait bien en ten d u. Gregor avait d’abord l’in ten tion de répon dre en détail et de tou t expliquer, m ais dan s ces con dition s il se con ten ta de dire : « Oui, oui, m erci m am an , je m e lève. » San s doute la porte en bois em pêch ait-elle qu’on n otât de l’extérieur le ch an gem en t de sa voix, car sa m ère fut rassurée par cette déclaration et s’éloign a d’un pas traîn an t. Mais ce petit éch an ge de propos avait sign alé aux autres m em bres de la fam ille que Gregor, con tre toute atten te, était en core à la m aison , et voilà que déjà, à l’un e des portes latérales, son père frappait doucem en t, m ais du poin g, en s’écrian t : « Gregor, Gregor, qu’est-ce qui se passe ? » Et au bout d’un petit m om en t il répétait d’un e voix plus grave et sur un ton de reproch e : « Gregor ! Gregor ! » Et d errière l’autre porte latérale, la sœ ur de Gregor m urm urait d’un ton plain tif :
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