La date de l épigrammatiste Rufinus. Philologie et réalité - article ; n°1 ; vol.126, pg 50-63
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La date de l'épigrammatiste Rufinus. Philologie et réalité - article ; n°1 ; vol.126, pg 50-63

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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1982 - Volume 126 - Numéro 1 - Pages 50-63
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Louis Robert
La date de l'épigrammatiste Rufinus. Philologie et réalité
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 126e année, N. 1, 1982. pp. 50-
63.
Citer ce document / Cite this document :
Robert Louis. La date de l'épigrammatiste Rufinus. Philologie et réalité. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, 126e année, N. 1, 1982. pp. 50-63.
doi : 10.3406/crai.1982.13910
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1982_num_126_1_13910COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 50
COMMUNICATION
LA DATE DE l'ÉPIGRAMMATISTE RUFINUS.
PHILOLOGIE ET RÉALITÉ,
PAR M. LOUIS ROBERT, MEMBRE DE L* ACADÉMIE
Le livre V de l'Anthologie, épigrammes amoureuses ou erotiques,
a conservé environ 35 pièces d'un nommé Rufinus, inconnu par
ailleurs. Une édition monographique de cette œuvre a paru récem
ment, due à Denys Page1. Elle comporte un commentaire, mais pas
de traduction. Une introduction copieuse, p. 3-49, traite d'une série
de questions, qui aboutissent à une conclusion sur la date du poète.
Le problème est d'abord posé de façon générale. Rufinus n'apparaît
pas dans ce que l'Anthologie a conservé de la Couronne de Philippe
qui fut publiée vers 40 p. C. « II est donc vraisemblable, sinon certain,
que la limite la plus basse pour Rufinus est la seconde moitié du
Ier siècle. Des conjectures sur la limite haute ont flotté sur plus d'un
demi-millénaire, du ne siècle — ou plus précisément l'époque de
l'empereur Hadrien — à travers le ive siècle jusqu'au vie. Il n'y a pas
eu de discussion large sur le sujet ; les obiter dicta sont la règle, à
laquelle font exception seuls de brefs traitements sur des points
particuliers par P. Sakolowski et M. Boas » (p. 3). Il est « difficile de
placer Rufinus dans un contexte historique quel qu'il soit », ce qui
serait intéressant, car « cet auteur vivant et amusant est au-dessus
du niveau des participants à l'Anthologie à l'époque chrétienne. Il
y a beaucoup d'originalité dans ses thèmes ; son style est coloré et
généralement plaisant ; quelques maladresses horribles augmentent
l'intérêt à lui porter. Il n'est très semblable à personne dans l'Anthol
ogie. Sa date est si incertaine qu'il faut un demi-millénaire pour
couvrir la série des conjectures » (p. ix).
D. Page a pensé éclairer la question en traitant largement de « la
source » de ces poèmes pour l'Anthologie, avec leur place dans
le manuscrit Palatin, chez Planude et dans l'Appendix Barberino-
Vaticana ; les pièces 2-103 du livre V de l'Anthologie Palatine repré
sentent une anthologie d'épigrammes d'amour comprenant Rufinus,
réunie avant Agathias, mais il n'y a pas à admettre qu'elle fut com
posée par Rufinus lui-même, Sylloge Rufiniana; cette anthologie
fut répandue dans le monde byzantin par au moins deux copies
1. The epigrams of Rufinus edited with an introduction and commentary (Camb
ridge Classical Texts and Commentaries, 21), 115 pp. in-8°, Cambridge, 1978. LA DATE DE L'ÉPIGRAMMATISTE RUFINUS 51
avec des différences sensibles dans les lemmes (pp. 3-18). L'éditeur
étudie alors les rapports avec Ausone — ce qui aura quelque import
ance, d'ailleurs très relative, — avec Claudien et avec les épi-
grammes de Straton de Sardes, le spécialiste de la pédérastie poé
tique. Avec ce dernier, il y a quelques rapports dans trois épi-
grammes, mais on ne saurait dire qui fut le modèle et qui l'imitateur
(pp. 23-28). Suivent des recherches sur la technique métrique de
Rufinus, comparée avec la Couronne de Philippe, Straton, Palladas
et le cycle d'Agathias, sur la prosodie et sur la syntaxe (pp. 28-44).
On lit ensuite de brèves ou très brèves remarques sur le vocabulaire,
sur les thèmes et motifs (44-48) et sur les noms de femmes2. Se
présentent alors l'édition (pp. 52-67), les commentaires (pp. 71-105)
et l'index (pp. 105-115).
Le plus important, sans doute, ce sont les conclusions sur l'époque
où vécut le poète (p. 49). « Le rapport entre Rufinus et Ausone [qui
imita son prédécesseur] est une bonne preuve que Rufinus n'a pas
vécu plus tard que le ive siècle ». Cela élimine le vie siècle, date sou
tenue, après Jacobs et Mackail, par J. Geffcken dans la Realencyclo-
pàdie3. « La limite basse reste douteuse. Le témoignage du vocabul
aire est contre la période 50-150 et indique une basse date plutôt
qu'une haute dans la 150-400. La même conclusion est sug
gérée, mais seulement suggérée, par la fréquence de grosses erreurs
de scansion... Une préférence pour la période la plus basse possible,
le ive siècle, semble raisonnable ».
Dans un article sur l'épigramme V, 60, Barry Baldwin a opiné
pour la même période4 : « Page établit une preuve convaincante pour
une date basse » ; Baldwin croit apporter en renfort une ou deux
remarques additionnelles ; ainsi pour uTOpoiSatvovTa (se gonfler
excessivement) qu'il allègue dans Grégoire de Nysse. Dans un autre
2. Treize lignes à la page 49. Il ne nous importe pas de savoir l'absence, la
présence ou la fréquence de ces noms chez les épigrammatistes. Il n'y a pas de
recherches sur l'onomastique féminine dans la réalité d'après les inscriptions.
3. Suppl. V (1931), s. v. Ruflnus, 38, sur ce « poète de la Couronne d'Agat
hias » : « On fera bien de le placer assez tard, après Palladas qui a encore des
formes, probablement alors au vie siècle ; c'est là que conduit la forme de la
langue et de la métrique (14, 3 èpiaocaoc = èpeîaaaa; 61, 5, xeXeuo[iévr] ^X0ov,
où il n'y a rien à changer), bien que d'un autre côté quelques motifs pédérast
iques, tels qu'en évite l'épigrammatique de la haute époque byzantine, puissent
s'opposer à cette date tardive ». D. Page dit justement (p. ix) : « celui qui écrit
une colonne sur lui dans Pauly-Wissowa en 1931 doit avoir eu l'esprit à d'autres
sujets ». Il n'a pas connu le jugement d'Otto Weinreich dans Epigramm und
Pantomimus (1948) que j'ai déjà cité Rev. Phil. 1967, 75, n. 2, sur cet article de
Geffcken consacré à Rufinus : « Son article ne donne même pas de renseignement,
si peu que ce soit, sur la bibliographie, les problèmes, l'histoire des thèmes ; ce
n'est qu'un faible pis-aller, pas un secours [Notbehelf, kein Nothelfer]. La data
tion (vie siècle) n'est pas soutenable ».
4. JHS 1980, 182-184. COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 52
article5, reprenant le texte et donnant ses commentaires sur une
quinzaine d'épigrammes, il remarque au début : « Le commentaire
de Page est cependant assez limité et contient une certaine quantité
de mauvaise information linguistique. D'où ces notes, offertes en
amical complément, avec l'agréable prime de fournir une information
qui confirme la date basse de Page pour le poète ». Cela au début ; en
conclusion : « Beaucoup des tournures de Rufin qui paraissent rares
ou uniques trouvent un parallèle en bas grec ; l'usage latin exerce
à l'occasion une influence possible. Tout cela me paraît renforcer
vigoureusement la date tardive de Page ». Au début encore, le même
érudit, appuyant cette date tardive pour l'épigramme I, que je vais
étudier ci-après, signale un livre inconnu de Page6 : D. M. Dyroiî,
The poems of Rufînus (Ottawa, 1974), « dans lequel, p. 7, il est affirmé
sans argument que le poète était un Ionien du ne siècle p. C. »7.
A la vérité, cette dernière date était admise par divers éditeurs.
Selon Pierre Waltz8, « ce poète fort mal connu paraît avoir vécu dans
la première moitié du ne siècle ; c'est l'opinion qu'ont soutenue Wei-
gand (1845), Sakolowski (1893) et, en dernier lieu, M. Thierry Sandre
(1922) »9. Herrmann Beckby, dans son introduction générale sur le
développement de la poésie épigrammatique en tête de son édition10,
parle du renouveau de la poésie au début du ne siècle et sous Hadrien;
remarquant que « les représentants les plus significatifs de la poésie
sont origin

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