Le chasseur d ours
28 pages
Français

Le chasseur d'ours

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
28 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Charles Buet, né à Chambéry (Savoie) le 23 octobre 1846 et mort à Paris le 23 novembre 1897, est un écrivain et journaliste français. Extrait : Enfin ce bon lièvre vint se jeter dans un champ de pommes de terre. Mes cousins arrivèrent

Informations

Publié par
Nombre de lectures 78
EAN13 9782824712871
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

CHARLES BU ET
LE CHASSEU R D’OU RS
BI BEBO O KCHARLES BU ET
LE CHASSEU R D’OU RS
1895
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1287-1
BI BEBO OK
w w w .bib eb o ok.comA pr op os de Bib eb o ok :
V ous av ez la certitude , en télé char g e ant un liv r e sur Bib eb o ok.com de
lir e un liv r e de qualité :
Nous app ortons un soin p articulier à la qualité des te xtes, à la mise
en p ag e , à la ty p ographie , à la navig ation à l’intérieur du liv r e , et à la
cohér ence à trav er s toute la colle ction.
Les eb o oks distribués p ar Bib eb o ok sont ré alisés p ar des béné v oles
de l’ Asso ciation de Pr omotion de l’Ecritur e et de la Le ctur e , qui a comme
obje ctif : la promotion de l’écriture et de la lecture, la diffusion, la protection,
la conservation et la restauration de l’écrit.
Aidez nous :
V os p ouv ez nous r ejoindr e et nous aider , sur le site de Bib eb o ok.
hp ://w w w .bib eb o ok.com/joinus
V otr e aide est la bienv enue .
Er r eur s :
Si v ous tr ouv ez des er r eur s dans cee é dition, mer ci de les signaler à :
er r or@bib eb o ok.com
T élé char g er cet eb o ok :
hp ://w w w .bib eb o ok.com/se ar ch/978-2-8247-1287-1Cr e dits
Sour ces :
– Bibliothè que Éle ctr onique du éb e c
Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
sous la licence Cr e ativ es Commons BY -SA
Except where otherwise noted, this work is licensed under
h tt p : / / c r e a ti v e c o m m on s . or g / l i c e n s e s / b y - s a / 3 . 0 /
Lir e la licence
Cee œuv r e est publié e sous la licence CC-BY -SA, ce qui
signifie que v ous p ouv ez lég alement la copier , la r e
distribuer , l’ env o y er à v os amis. V ous êtes d’ailleur s
encourag é à le fair e .
V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE I
  H Br uno est un p er sonnag e bien original, et
je v ous demande , ami le cteur , la p er mission de v ous le pré-M senter .
Figur ez-v ous une manièr e de g é ant, que les cuirasses d u mo y en âg e
habilleraient mieux que nos p antalons collants et nos v estons étriqués ; des
bras musculeux cap ables de soule v er les farde aux les plus lourds ; des
jamb es ner v euses, infatig ables ; une p oitrine semblable à un soufflet de
for g e .
Le visag e de mon oncle présente le ty p e sav o yard le plus pur : nez
gr os, r ond au b out, émaillé de r ubis et semé de v er r ues multicolor es ; y eux
gris, fendus en amande , ombrag és de longs cils et sur montés de sour cils
énor mes qui coup ent le fr ont blanc, haut et lar g e , de leur ar c neement
tracé .
Le visag e r espir e la b onté , la franchise , la simplicité , j’ oserai même
dir e la candeur .
1Le chasseur d’ our s Chapitr e I
T el que je le trace p our v ous, ô le cteur , ce p ortrait n’ est p oint flaé ;
mon oncle n’ est p as b e au, et, sous ce rapp ort, tous ses ne v eux lui r
essemblent.
Hilarion Br uno est r entier de son état, chasseur de pr ofession, mair e
de son endr oit, hâbleur sup erlatif, p ar ce qu’il est chasseur , plein d’une
r ogue dignité , p ar ce qu’il est mair e .
Il habite , à quelques kilomètr es de Saint-Je an-de-Maurienne , en
Sav oie , une char mante maisonnee aux mur s couleur de r ose , aux p
ersiennes grises, que les p ay sans du villag e app ellent le châte au et les b
ourg e ois de la ville , Maison-Rose .
Cee maison p ossède une cav e e x cellente , fraîche en été , chaude en
hiv er , dans laquelle vieillissent les b ons vins du p ay s : le tonique Princeps,
le capiteux Saint-Julien, le Bonne-Nouv elle et le vin de Ripp es, dont le
p arfum se rappr o che de celui de la violee .
Le salon de Maison-Rose est un p etit musé e où sont réunis pêle-mêle
des ép é es flamb o yantes et des meubles sculptés ; des table aux de maîtr e
et des fragments de vitraux. Les mer v eilles de la céramique italienne s’y
joignent aux filigranes de Gênes, aux v er r eries de V enise , aux émaux
cloisonnés de la Chine , à ces mille objets, en un mot, que l’ar g ot p arisien
nomme bibelots , et que leur pr opriétair e dé cor e p omp eusement du titr e
d’ objets d’art.
Si mes souv enir s ne me trahissent p oint, la salle à mang er et la
bibliothè que n’étaient p oint indignes du salon.
La salle à mang er , vaste piè ce lambrissé e de vieux chêne , était
encombré e de tr ophé es de chasse , tr ophé es qui s’étalaient même sur le grand
buffet de p oirier sculpté , où mon oncle r enfer mait sa massiv e ar g enterie
et les b elles p or celaines qu’il avait rapp orté es du Jap on. Il y avait là des
cor nes de chamois, des b ois de cerf, des défenses de sanglier s, aux quels
s’accr o c haient dans un ordr e admirable toutes sortes de fusils, de p oir es
à p oudr es, de flasques, de bidons, de car nier s. Les deux objets qui e x
citaient le plus viv ement mon admiration alor s que j’avais douze ans, – il
y a longtemps de cela ! – étaient : 1° une g ourde faite d’une noix de co co
sculpté e et 2° une p air e d’ our s emp aillés placés en sentinelle aux deux
côtés du buffet.
Oh ! que ces deux our s me faisaient p eur av e c leur s dents blanches et
2Le chasseur d’ our s Chapitr e I
p ointues ! leur s y eux de feu, leur s p oils br uns, longs et frisés !
ant à la bibliothè que , elle se comp osait uniquement de liv r es de
v o yag e et de chasse . C’était encor e une des manies de mon oncle , le quel,
je v ous l’ai déjà dit, était un fier original.
Il avait un certain nombr e de manies.
D’ab ord, celle de la chasse ; puis, celle de raconter ses chasses. Ensuite ,
celle de raconter ses v o yag es, en montrant ses bib elots, ou bien en sablant
le contenu des vieilles b outeilles de sa cav e .
Il n’avait jamais v oulu se marier et vivait comme un our s, p artag e ant
son temps en quatr e p arties ég ales qu’il p assait dans son salon, sa
bibliothè que et sa salle à mang er ; la salle à mang er lui pr enait deux p arties sur
quatr e !
Chaque mois, il p artait un b e au matin, après av oir endossé la v este de
v elour s à côtes, les culoes grises et les guêtr es de p e au, qui comp osaient
son costume de chasse , et ne r e v enait qu’au b out de huit jour s, amenant
av e c lui le cadav r e d’un our s et quelques jo y eux comp agnons av e c
lesquels il mang e ait son gibier .
Un jour , comme j’étais allé r endr e visite à mon oncle , je le priai de me
conter une de ces histoir es de chasse qu’il savait si bien conter .
Hilarion Br uno me jeta un r eg ard sour nois.
— Tiens ! tiens ! p etit, me dit-il étonné , je ne te savais p as curieux
d’av entur es.
Je p oussai un soupir à fendr e une r o che en deux.
— Ah ! mon oncle ! m’é criai-je d’un air scandalisé , quand je ferai des
liv r es il faudra bien que v otr e nom y figur e .
Il sourit p ater nellement et haussa les ép aules.
— Il faut v o yag er p our fair e des liv r es, gr ommela-t-il ; il n’y a de b e aux
liv r es que les histoir es de v o yag es !
C’était comme cela.
Hilarion Br uno ne conce vait rien au-delà ! Il faisait fi des r omans,
abhor rait la philosophie , se souciait p eu de l’histoir e et dé daignait la p
olitique .
Pour en r e v enir à mon histoir e , ou plutôt à l’histoir e de mon oncle ,
il alla déb oucher un flacon de vin blanc d’Her millon, me v er sa rasade et
r eprit :
3Le chasseur d’ our s Chapitr e I
— Tiens ! ne v eu, je vais te raconter comme je suis de v enu chasseur , et
chasseur d’ our s encor e !
Allé ché p ar ce pré ambule , je m’assis commo dément dans un grand
fauteuil de cuir à or eillees, et je me prép arai à é couter de mon mieux.
— Il faut te dir e , commença mon oncle , que je n’ai p as toujour s eu
cinquante ans. En 1825, j’étais un g ar çonnet de quinze ans, fort et r obuste ,
b our ré de lati

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents