Project Gutenberg's Mémoires d'une contemporaine (1/8), by Ida Saint-Elme
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Title: Mémoires d'une contemporaine (1/8) Souvenirs d'une femme sur les principaux personnages de la République, du
Consulat, de l'Empire, etc…
Author: Ida Saint-Elme
Release Date: March 20, 2009 [EBook #28373]
Language: French
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MÉMOIRES D'UNE CONTEMPORAINE
OU
SOUVENIRS D'UNE FEMME SUR LES PRINCIPAUX PERSONNAGES DE LA RÉPUBLIQUE, DU CONSULAT, DE L'EMPIRE, ETC.
«J'ai assisté aux victoires de la République, j'ai traversé les saturnales du Directoire, j'ai vu la gloire du
Consulat et la grandeur de l'Empire: sans avoir jamais affecté une force et des sentimens qui ne sont pas
de mon sexe, j'ai été, à vingt-trois ans de distance, témoin des triomphes de Valmy et des funérailles de
Waterloo.» MÉMOIRES, Avant-propos.TOME PREMIER.
Troisième Édition
PARIS.
1828.TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE DES NOMS CITÉS DANS LE PREMIER
VOLUME DES MÉMOIRES D'UNE CONTEMPORAINE.
Albergati (Odoardo)
Amelot
Barberimio
Béniowski
Bernadote
Berowski
Bertier (César)
Beurnonville
Capello
Charles (l'archiduc)
Contat (mademoiselle)
Cornier
Courcelles (le chevalier de)
Daendels (le général)
Dampierre
Delelé
Delmas
Dessoles (le général)
Demouriez
Duval (Alexandre)
Elleviou
Gaetana
Geronimo
Grouchy (le général)
Guisti
Hoche
Kellermann (le général)
Kléber
Klinglin (le général)
Kormwitz (Ida)
Krayenhof (médecin)
Lambertini (le comte de)
Lambertini (madame)
Lapi
Latour
Lebel (le général)
Lecourbe
Lévey
Lhermite
Luosi (le comte)
Marceau
Marescot
Marie
Meynier
Molé
Monti, poète
Moreau
Napoléon
Ney
Noomz, poète hollandais
Orosco (comtesse d')
Orrigny (marquis d')
Orzio (duc d')
Orzio (Lavinie d')Penski (comte)
Penski (mademoiselle)
Pichegru
Richard
Rivière (madame)
Saint-Aubin (madame)
Saint-Cyr
Sainten-Suzanne
Scherer (le général)
Schimmelpinhing
Schimmelpinhing
Solié,
Staël (madame de)
Tallien (madame)
Talma
Tolstoy (Léopold-Ferdinand de)
Van-Aylde-Jonche (le baron de)
Van-Aylde-Jonche (mademoiselle)
Vandamme (le général)
Van-Dadlen
Van-Derke (le baron)
Van-Derke (Maria)
Van-Loter
Van-Perpowy (le comte de)
Vanl-Schaahepen
Vinci (Cosimo)
Willhem
York (duc d')TABLE DU PREMIER VOLUME.
AVANT-PROPOS.
Chapitre Ier. Mon père.—Sa famille.—Sa jeunesse.—Son mariage.—Ma naissance.—Mon éducation.—Mort de mon
père.
Chap. II. Première rencontre avec M. Van-M***.—Son amour.—Ma fuite.—Mon mariage.
Chap. III. Opinions politiques de mon mari.—Il m'amène à les partager.—Le duc d'York en Hollande.—Mon mari captif
dans sa propre maison.—Je le délivre.
Chap. IV. Mon enlèvement.—Mes libérateurs.—Une famille d'émigrés français.—Je rejoins mon mari.—Départ pour
Bruxelles.
Chap. V. Départ pour Lille.—Notre séjour dans cette ville.
Chap. VI. Marie.—Van-M*** rentre en Hollande avec les Français.—Projet d'une fête républicaine au Doelen
d'Amsterdam.—Difficultés qu'élèvent les dames de la ville pour se dispenser d'y assister.
Chap. VII Le général Grouchy.—Nouvelles imprudences.—Lettre de ma mère.—Aveuglement de mon mari.
Chap. VIII. Une journée de plaisir.—Deux émigrés français implorent ma protection.—Je parviens à les sauver.—Départ
pour Bois-le-Duc.
Chap. IX. Arrivée à Bois-le-Duc.—Ma cousine Maria.—Le général
Moreau.—Leurs amours.—Générosité de Moreau.—Son départ.
Chap. X. Le général Pichegru.—Double méprise.—Lettre du général
Moreau.—Nouvelle preuve de son humanité.—Son désintéressement.
Chap. XI. Nomination de Ney au grade d'adjudant-général sous les ordres de Kléber.—Il inspire un enthousiasme
général.—Bruits absurdes répandus par les partisans du stadhouwer.
Chap. XII. Un aveu.—Excès d'indulgence de Van-M***.—Sentimens que cette indulgence fait naître en moi.—Résolution
qui en est la suite.
Chap. XIII. Noomz, poète hollandais.—J'exécute mon projet de fuite.—Mes lettres à Van-M*** et à ma mère.
Chap. XIV. Arrivée à Utrecht.—Les parens de ma mère.—Persécutions auxquelles je me vois exposée.—Je vais me
placer sous la protection du général Moreau.
Chap. XV. Départ de Menin.—Rencontre sur la route.—Humanité de
Moreau.—Kehl.—Je me rends à Paris.—Talma.
Chap. XVI. Lettre du général Moreau.—Le secrétaire de la légation hollandaise.—Nouvelles qu'il me donne de Van-M***
et de sa famille.—J'écris à l'ambassadeur et à Van-M***.
Chap. XVII. Henri.—Projet d'adoption.—Soins maternels.
Chap. XVIII. Visite de l'ambassadeur hollandais.—Arrivée du général Moreau.—Il se retire à Chaillot avec le général
Kléber.—Je vais habiter Passy.
Chap. XIX. Conséquences inévitables de mes folies.—L'opéra du Prisonnier.—Madame Tallien.—Préventions de
Moreau contre sa société.—Ces préventions sont bientôt justifiées.
Chap. XX. Départ pour Milan.—Nouveaux témoignages de la tendresse de Moreau pour moi.—Nos deux guides
savoyards.—Établissement dans la Casa Faguani—Le général Moreau me présente partout comme sa femme.
Chap. XXI. Les fournisseurs.—Solié.—Double méprise.—Le collier de camées.—César Berthier.—Coralie Lambertini.
Chap. XXII. Visite chez Gaëtana.—Il Paradiso.—Une mère jalouse et rivale de sa fille.—Mœurs des Italiennes.—Un
mariage forcé.
Chap. XXIII. Cosimo Vinci.—Enthousiasme du peuple de Venise pour lui.—Perfidie italienne.—Lavinie.—Belle action
de Cosimo.
Chap. XXIV. Quelques réflexions.—M. Richard.—Un dîner d'amis.—Voleurs adroits.
Chap. XXV. Conversation au sujet de Coralie.—Je la vois, du consentement de Moreau.—Le proscrit.—Dévouement deLavinie.
Chap. XXVI. Mort de Cosimo.—Dernier trait de dévouement de
Lavinie.—Désespoir de Coralie. Interruption inattendue.
Chap. XXVII. Moreau persiste dans ses préventions contre madame Lambertini.—Nouvelle discussion à ce sujet.—
Machinations de Lhermite contre Moreau.—Caractère irrésolu du général.
Chap. XXVIII. Une scène du grand monde.—Le général Lebel.—Son aide-de-camp.—Rosetta.
Chap. XXIX. Aventure nocturne.—Geronimo.—Sa mère.—Un moine italien.AVANT-PROPOS.
Ce sont ici plutôt des confessions que des mémoires. Cette déclaration que je m'empresse de faire au public me
justifiera, je l'espère, de toute prétention à écrire l'histoire. Étrangère par l'inconstance de mon caractère, par la violence
même des passions qui ont agité ma vie, aux froides combinaisons de la politique, j'aurais mauvaise grâce à retracer
les grandes catastrophes dont les quarante années qui viennent de s'écouler nous ont offert le spectacle. Je n'ai voulu
que raconter les étranges vicissitudes auxquelles mon existence a été soumise; mais au récit de ces vicissitudes qui me
sont toutes personnelles, se rattachent des souvenirs qui vivront éternellement dans la mémoire des hommes. Les
situations singulières dans lesquelles le sort m'a placée m'ont mise à même, sans prendre une part directe au drame,
de connaître et de juger tous les acteurs. Presque tous les personnages dont la fortune ou les revers, la gloire ou
l'infamie, ont occupé l'attention de la France depuis l'époque où j'entrai pour la première fois dans le monde, passeront à
leur tour sous les yeux du lecteur. Je m'abstiendrai de placer aucune réflexion au bas des portraits qu'ébauchera mon
pinceau. Mes lecteurs jugeront chacun selon ses mérites, sans que je leur demande même de partager ma
reconnaissance pour les amis qui me sont restés fidèles, ni de me venger par leurs dédains de ceux qui ont pu
m'abandonner. Les faits parlent toujours plus haut que les raisonnemens. Je les raconterai tous, soit qu'ils m'accusent ou
me justifient moi-même, soit qu'ils élèvent ou qu'ils abaissent les hommes au milieu desquels j'ai vécu. Ce principe me
guidera dans la révélation que je vais faire des secrets de ma vie privée; il serait encore ma règle invariable, si j'avais à
écrire l'histoire des rois, ou les annales des nations.
J'ai de grandes fautes à avouer: ce serait sans doute les aggraver encore que de leur chercher une excuse; on me saura
peut-être quelque gré de ma franchise. Du reste, cette franchise ne sera jamais propre à exciter le scandale. Mes
Mémoires offriront, à côté des scènes et des événemens les plus simples de la vie commune, quelques unes de ces
aventures extraordinaires qui semblent plutôt appartenir au domaine du roman qu'à celui de l'histoire; mais, je le répète,
cette histoire, toute romanesque qu'elle pourra paraître, n'en sera pas moins toujours l'histoire de ma vie. Mes récits
seraient, au besoin, fortifiés du témoignage unanime des hommes dont les noms figurent sur les pages de mon livre.
Ces noms sont ceux d'illustres capitaines, d'hommes d'État, d'hommes de lettres et d'artistes célèbres qui, presque
tous, sont encore vivans, dont quelques uns n'ont pas même encore atteint la vieillesse. Ce serait peut-être ici le lieu de
parler de mon âge; mais j'ai intérêt à prolonger sur ce point les doutes du lecteur: il sera temps de les fixer plus tard, et
ce sont là de ces aveux qu'une femme ne saurait faire deux fois. On me pardonnera de dire que j'ai été belle. S'il fallait
prouver d'avance que je ne trompe pas le public en lui promettant le récit d'événemens peu ordinaires, j'ajouterais que,
placée par ma naissance, mon éducation et ma fortune au premier rang de la société, j'ai vu pour la première fois, en
1792, cette France qui est devenue ma patrie, et qui recevra, je l'espère, mes derniers soupirs; je dirais que j'ai traversé
les saturnales du Directoire, vu naître la gloire du Consulat et la grandeur de l'Empire; qu'enfin, sans avoir jamais affecté
une force et des sentimens qui ne sont pas de mon sexe, j'ai été, à vingt-trois ans de distance, spectatrice des
triomphes de Valmy et