Congié d amours
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— Michault le CaronCongié d'amoursVersion originale en moyen français (XVe siècle)Sommaire1 [Prologue]2 [Première ballade]3 [Seconde ballade]e4 III balladee5 IIII balladee6 V balladee7 VI ballade8 [Envoi final]9 Notes de l'édition Wikisource[Prologue][1][...] amans maladesCy apres d’amours le congié,En la forme de six balladesPar Michault fait et abregié.[Première ballade]Puis l’image PinalionDevant laquelle il souspira,Ne puis le temps DeucalyonEt sa belle femme Pira,La court d’amours tant n’empiraQu’a present, quy ses fais carculle,Et croy qu’a nient l’amer yra,Pour ce qu’en amours foy n’a nulle.A la fontaine le LionTisbé jadis prez depechaPour amer sans rebellionPiramus ou son cuer fichaQui mort pour elle se percha,Com cilz qui d’amer ne reculle.Mais telz fais n’avindrent piescha,Pour ce qu’en amours foy n’a nulle.On voit regner contre SansonLa cruaulté de Dalida,La desloyaulté de JasonContre Medee qui l’ayda.Qui parle de ces fais, hide a.C’est grant dommage qu’on ne brulleTelz amans partout, cha et la,Pour ce qu’en amours foy n’a nulle.Prince, en la fin le temps venra,Nonobstant promesse ou cedulle,Que loyaulté on ne tenra,Pour ce qu’en amours foy n’a nulle.[Seconde ballade]Pour bien et loyaulment amer,On se met en mains grans perilz.Leandre s’en noya en mer,Et la fut perduz et periz;Et par Helaine et par ParisFut destruyte Troye la grant.Pourtant, mais qu’il ne vous desplaise,Qui veult, sy soit d’amer en grant ...

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Langue Français

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Michault le Caron
Congié d'amours
Version originale en moyen français (XVe siècle)
Sommaire 1 [Prologue] 2 [Première ballade] 3 [Seconde ballade] e 4 IIIballade e 5 IIIIballade e 6 Vballade e 7 VIballade 8 [Envoi final] 9 Notes de l'édition Wikisource
[Prologue]
[1] [...] amansmalades Cy apres d’amours le congié, En la forme de six ballades Par Michault fait et abregié.
[Première ballade]
Puis l’image Pinalion Devant laquelle il souspira, Ne puis le temps Deucalyon Et sa belle femme Pira, La court d’amours tant n’empira Qu’a present, quy ses fais carculle, Et croy qu’a nient l’amer yra, Pour ce qu’en amours foy n’a nulle.
A la fontaine le Lion Tisbé jadis prez depecha Pour amer sans rebellion Piramus ou son cuer ficha Qui mort pour elle se percha, Com cilz qui d’amer ne reculle. Mais telz fais n’avindrent piescha, Pour ce qu’en amours foy n’a nulle.
On voit regner contre Sanson La cruaulté de Dalida, La desloyaulté de Jason Contre Medee qui l’ayda. Qui parle de ces fais, hide a. C’est grant dommage qu’on ne brulle Telz amans partout, cha et la, Pour ce qu’en amours foy n’a nulle.
Prince, en la fin le temps venra, Nonobstant promesse ou cedulle, Que loyaulté on ne tenra, Pour ce qu’en amours foy n’a nulle.
[Seconde ballade]
Pour bien et loyaulment amer, On se met en mains grans perilz. Leandre s’en noya en mer, Et la fut perduz et periz; Et par Helaine et par Paris Fut destruyte Troye la grant. Pourtant, mais qu’il ne vous desplaise, Qui veult, sy soit d’amer en grant, Je ne veul amer qu’a mon aise.
He! Me iroye je desesperer, Comme ces amans de jadis, Moy complaindre ne souspirer Apres l’amoureux paradis ? Tous telz fais me sont interdis. Je n’iray plus d’amer morant ! Assez m’est se j’acolle et baise. Quant est a my, au demourant, Je ne veul amer qu’a mon aise.
J’ay eu du doulx et de l’amer En amours jusques aux surcilz. Je m’ay vollu amy clamer, Requerant graces et mercis, Dont j’ay esté peu enrichis Des dames comme fin amant, Et pour ce fait, par saint Nicaise, De ceste heure a Dieu les comant. Je ne veul amer qu’a mon aise.
Prince, je vous en diray tant : Qui veult, se s’en courche ou repaise, Comment qu’il soit d’ore en avant. Je ne veul amer qu’a mon aise.
e III ballade
Ainsi comme fist Orpheüs Jadis, maint amans ne font mie; Le portier d’Enfer, Cerberus, Endormy a sa chalemie. Et reve Erudice s’amie, Que nuit et jour il acclamoit En pleurs comme amant qui larmie, Pour ce que loyaulment l’amoit.
Tous les dyables furent deceuz Quant ilz oÿrent l’armonie D’Orpheüs, qui contre et dessus Jouoit par tresgrant melodie. Que voullez vous que je vous dye ? S’amie que il requeroit Luy rendirent a ceste fie, Pour ce que loyaulment l’amoit.
Que dirons nous de Narcisus, Qui sa char ot en bois nourrie ? On ne puet dire, par Jhesus, Qu’amours a sur tous seignourie, Car Echo, la dame jolie, Se mist, qui honte ne cremoit, De Narcisus en la baillie,
Pour ce que loyaulment l’amoit.
Prince, une dame qui salie Si avant, faire ne le doit. Mais elle fist, c’estoit folie, Pour ce que loyaulment l’amoit.
e IIII ballade
Orpheüs jadiz se party, Et s’amie requerre alla En Enfer, mais il la perdy Tost aprez, on scet bien cela. Et que vault amer cha et la, Et puis perdre de sy legier, Ainsy que une chose soudaine S’amie ? C’est pour enragier ! Je n’en puis [plus] prendre la paine !
Et Narcisus, en tel party, En son temps d’amours abusa, Car d’orgueil fut sy bien party Que l’amour Equo refusa. Mais amours en droit en usa, Car pour amer le fist noyer Aprez son umbre en la fontaine. Ainsi amer fait annoyer. Je n’en puis plus prendre la paine !
Jamais sans paine et sans soussy Ne sont amans, — c’est de pieca, — Ne sans merancolie aussy ; Car les ungz vont puis cha puis la, Pour ung regard qu’on leur lancha, Et les autres pour ung baisier Se mettent a la grosse alaine. Celles amours sont a laissier : Je n’en puis plus prendre la paine !
Prince, pour l’amour du dangier Qui est en amours, nerf ne vaine N’ay quy y tendra, au vray jugier. Je n’en puis plus prendre la paine !
e V ballade
Amours a partout grant vertu, Et par sus toutes gens domine. Genievre, femme au roy Artu, Laquelle fut dame et royne, Lancelot du Lac sans ruyne [?] Jadis furent de ses eslus. Se tu ne scez ceste couvine, Les povoirs d’amors n’as pas lus.
Pluto, le dieu d’Enfer en fu Picquié de l’amoureuse espine Jadis quant en flambe et en fu Porta s’amie Proserpine, Et qu’il luy bailla la saisine De tous les infernaulx pallus. Tu n’ez qu’un asne qui busine ! Les povoirs d’amors n’as pas lus.
Et, au demourant, que veulz tu
Que plus je te die en plevine ? Ne furent pas aussy vestu De ceste peau — or l’adevine — Tristran et Yseut la meschine, Ovide et Sardinapalus ? A ce que je voy en ton signe, Les povoirs d’amors n’as pas lus.
Prince, pour savoir la doctrine De Cupido et de Venus, Va a l’escolle, tost, chemine ! Les povoirs d’amors n’as pas lus.
e VI ballade
Maint one esté d’amours honnis. Ÿo en vache fut müee, Et d’amer moru Adonis Ou geron de Venus l’amee. Pasiphe en fut mal renommee. Et pourtant dont que mainte gent Ont receut mainte laide fronche Par amours en bon essïent, Sy prens congié et s’y renonce.
Amours, encore je le dis, A fait mainte layde assemblee. Venus de Vulcanus jadis En fut aveucques Mars trouvee, Dont elle fut fort reprouvee, Pour ce que le fait n’estoit gent. Et puis que ces fais cy m’anonce Paine d’amer, incontinent Sy prens congié et s’y renonce.
Plus d’amours ne de ses delis Ne veul. Ma leesse est finee. Je ne quiers que repos de lis, Et dormir longue matinee. Ma char a esté matinee Assés d’amours en mon jouvent, Et pourtant qu’au marc et a l’once Ses denrees trop chier me vent, Sy prens congié et s’y renonce.
Prince, je suis, quant a present, Aussy amoureux q’une ronce, Dont, pour estre d’amer exempt, Sy prens congié et s’y renonce.
[Envoi final]
Prince, de degré en degré, Quel temps qu’il face, froit ou chault, Pour vo plaisir, prenez en gre Le Congié d’amoursde Michault.
Notes de l'édition Wikisource
1. ↑lacune du manuscrit
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