La cité de l or (presque) perdu
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Les prémices (particulièrement décalés) de l'effondrement financier et de la déliquescence qui nous guettent.

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Publié le 07 décembre 2020
Nombre de lectures 50
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Langue Français

Extrait

La cité de l'or (presque) perdu
Au siège social New-Yorkais de la banque Goldman Morgan® une discussion des plus sérieuses a lieu en ce moment même entre deux Ô dirigeants. La teneur de celle-ci semble tout droit tirée d'un épisode de Laurel et Hardy.
« Hey Bob, tu as appris la nouvelle ? Non, qu'est-ce qui se passe ? depuis notre siège européen devoltigeur »Il paraît qu'il vient d'y avoir un nouveau « Londres. Encore un ? Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à vouloir s'essayer au saut à l'élastique sans élastique ? C'est la mode européenne ou quoi ? Il en dit quoi le service juridique ? Bah, aucun souci. Le règlement intérieur de l'immeuble interdit formellement la pratique des sports extrêmes pendant les heures de travail. On est couvert à cent pour cent. Tant mieux. C'est tellement rare que nous ne soyons pas à découvert. »
Dans son journal personnel, Bob, écrit sur son travail et sur les responsabilités qui pèsent sur ses épaules. A fleur de peau tant la conjoncture économique est instable, il lui arrive parfois de se confier au delà du raisonnable.
« Qu'est-ceque j'ai fait au bon Dieu pour mériter ça? Encore un qui saute et je vais devoir annuler mes vacances à Bora Bora pour me la jouer en mode « compatissant ». Sérieusement, ils me font chier ces cons à sauter par les fenêtres. Si encore ils faisaient ça depuis le rez de chaussée, passe encore... mais non... il faut qu'ils se plantent depuis les étages supérieurs... Supérieurs... Tiens, ça me fait penser que ce serait bien de rajouter un diplôme d'études supérieures sur mon CV, juste au cas où. Psychologie? Non, pas crédible? Economie? Trop gros, passera pas. Plomberie? Aucun intérêt. Je sais, en marketing ! C'est bien ça le marketing. En plus, vendre de la daube à des bouzeux, ça me connais. Hillary, contactez Yale, Harvard et Princeton et faites leur savoir que je suis disposé à signer un gros chèque à celle des trois qui m'offrira un vrai faux doctorat ainsi qu'une chair en marketing ! »
Cette brillante idée passée, Bob retourne vaquer à ses occupations. Son statut d'homme important lui ouvre de nombreuses portes. A commencer par celle dont est chargé son bon à rien de neveu... le portier du bulding. Mais cela ne lui suffit pas. Un besoin irrépressible se fait sentir. Telle une drogue, l'odeur du sang l'attire, à l'image des requins (de la finance). Son sang à lui n'est pas constitué d'hémoglobine. C'est totalement has been. Tout le monde en possède... Non, lui ce qui coule dans ces veines, c'est un mélange de Dollars, de Yens et d'Euros. C'est ce qui le maintient en vie. Il suit d'ailleurs un régime bien particulier. Dépassés le sel, le sucre et autres joyeusetés populaires. Ses petits plaisirs mignons se nomment «or physique», «argent métal » et « péripatéticiennes » (mais ça il ne faut pas trop l'ébruiter quand même). Il est par contre fortement allergique au Rouble et au Yuan. Allez savoir pourquoi... Vade Retro Satanas !!
Ainsi, malgré un régime alimentaire draconien lui imposant de ne pas abuser de toutes ces bonnes choses de la vie, il ne peut s'empêcher, par derrière, de mettre en pratique l'expression « faites ce je dis, pas ce que je fais ». Un vrai petit filou ce Bob. Comme joyeux luron on ne fait pas mieux. Après avoir bien baisé (ce n'est pas une faute de frappe) les cours de quelques métaux précieux en clamant haut et fort :
« C'est de la merde, ne vous y intéressez sous aucun prétexte. Vendez bordel de merde ! »
Le voilà qui, admirant le flash crash qu'il vient de causer, contacte son sous-fifre au bureau pour lui adresser la requête suivante :
« Achète tout Bill, les cons sont de sortie et ça ne se rate pas, c'est les soldes. »
A noter tout de même le parlé hautement intellectuel qu'il adopte. Du haut vol si l'on peut dire. La technique pour s'y adonner est particulièrement simple. Il suffit de mélanger une dose maximale de cynisme avec une pincée de mauvaise foi, ainsi qu'une larmichette d'oignon (pour donner une impression de sincérité, avec des larmes prêtes à couler au moment où sont lâchées ces tragiques paroles). Néanmoins c'est comme le Caco Cola®. C'est une recette non brevetée, souvent copiée, mais jamais égalée. Pourtant, le nombre de pratiquants dans les sphères du pouvoir est légion par les temps qui courent. Car oui, c'est un fait... le mensonge (le vrai, celui qui est crédible) est assurément un art.
Histoire placée sous micence Creative Commons by-nc-nd – Clément Hourseau – Univers Parallèle - 2014
Sur ce, s'essuyant les joues avec un mouchoir blanc brodé par Pierre Bardin® et assaisonné au numéro 6 (c'est celui qui vient juste après le numéro 5) de chez Phannel®, le quinquagénaire, qui n'en fait que quinze grâce à la chirurgie esthétique, arrive devant une forteresse encore plus impénétrable qu'un Pôle Emploi après la publication des chiffres du chômage. C'est dire... Miradors, grilles électrifiées, mercenaires surarmés et même un système d'alarme VeriSourd® (Bob a un cousin éloigné, VRP chez SecuritasIndirect®). Quand on sait qu'un cambriolage a lieu toutes les quatre-vingt dix secondes, aucune protection supplémentaire n'est jamais superflue. Sur la grille principale, perdue au milieu d'une vingtaine de caméras de surveillance, un écriteau un peu vieillot indique tout de même « Fort Knox ». Une sorte de devise semble même avoir été effacé « Quetrépasse si je faiblis». Probablement la sainte-relique un peu trop cavalresque d'une époque dépassée...
Arrivé au pied d'un énorme bâtiment cubique, Bob se presse de sortir de sa limousine (la voiture... pas la vache). Il pénètre avec fracas (le bâtiment... pas la péripatéticienne) et se dirige droit vers l'ascenseur. Directionle dernier étage, le sommet, la gloire... que dis-je, l'Everet. Une salle s'ouvre à lui. S'y trouvent un bureau, ainsi qu'une vieille pièce sous cloche. Une relique pour Bob, qui s'en explique à son chauffeur qui l'accompagne.
« Je vous ai déjà raconté l'Histoire de ce sou, Boby ? Oui Monsieur, au moins une centain... La ferme ! Ecoute ! Ce sou est le premier que j'ai gagné. C'était à une autre époque. Je n'étais qu'un fils de bouzeux, dans ma ville natale de Glasgow, en Irlande. En Ecosse Monsieur... Oui, si tu veux, en Ecosse. Ca change quoi d'ailleurs, tu y a déjà mis les pieds toi en Ecosse ou en Irlande ? Heu non... Alors la ferme et écoute ! Je l'ai gagné à la sueur de mon front, lors de mon premier travail. C'est mon premier client en tant que cireur de godasses qui me l'a remit après que je me sois évanoui de fatigue tellement j'ai lutté pour lustrer ses pompes. (en ruminant dans sa barbe) C'est bien la seule fois où tu as du être fatigué, espèce de baltringue. Pardon ? Qu'avez-vous dit ?! Moi ? Rien du tout Monsieur ! Je poursuis alors. Lorsque je suis revenu à moi, mon client était parti. C'est alors que je me suis rendu compte que c'était une pièce américaine, qui n'avait aucune valeur au Pays de Galle. En Ecosse... Oui ôôhhhh..., en Ecosse ! Ce jour là, j'ai vu la lumière. Je me suis dit qu'un jour je serais riche, puissant et que je rendrais la monnaie de leur pièce à ces chiens galeux d'européens. C'est la première et dernière fois où je me suis abaissé à cirer les pompes de quelqu'un ! »
Ces bonnes paroles prononcées et son chauffeur décontenancé, Bob se rendit dans une toute petite pièce, de la taille du dressing de Pahis Rhilton®, pour enfiler un nouveau «costume ».Pendant ce temps là, Boby se charge d'ouvrir la gigantesque porte en acier trempé qui protège et restreint l'accès à une autre salle. Au fur et à mesure que celle-ci s'ouvre, une lueur exceptionnelle s'en échappe. Des reflets jaunes orangés et argentés comme si il en pleuvait. Des dizaines de millions de pièces, de billets et de lingots sommeillent en ce lieu magique. Un coffre aux dimensions exceptionnelles. La jauge située à proximité de la porte d'entrée indique même « cent mètres » de profondeur. Sortant de sa petite pièce, Bob apparaît en maillot de bain gratte coui**** (tel Christian Souris® dans « lesCramés® »).Il se place alors face à la porte massive, prend son élan, court, hurle« Bonzaïïïïïïïï »et plonge comme un demeuré dans cet océan de richesses.
Une heure plus tard, une fois le bain doré terminé, Boby se risque à une question légèrement hasardeuse et hors de propos.
« Monsieur, tout cet or et cet argent, vous l'avez trouvé où ? Comment ? Il est mignon... Je dirige la plus grande baque du monde, j'ai les réseaux les plus influents de la planète, et il me demande où est-ce que j'ai trouvé toutes ces richesses... Fort Knox, ça te dit quelque chose bougre d'idiot? Il n'y a qu'à se servir, s'en mettre plein les fouilles. Tu ne croyais quand même pas que j'allais regarder les autres faire sans participer? D'après toi, pourquoi est-ce que dans le milieu je suis surnommé « Picsou » ? Mais... je croyais qu'il n'y avait plus d'or, que c'était dépassé, que... … que la vie vie est injuste, oui c'est ça. Bon, trêve de plaisanteries. Redescends t'occuper de la limousine (la vache... pas la voiture) et remonte-moi un steak tartare comme je les aime. Et sans discuter. D'ailleurs, si on te demande quelque chose, tu dira que tu n'es au courant de rien. Pigé ? Histoire placée sous micence Creative Commons by-nc-nd – Clément Hourseau – Univers Parallèle - 2014
Heu... Ou... Oui. ! » espèce de tête de pioche ! »On dit « Oui Monsieur
Ré-habillé et de nouveau tiré à quatre épingles, le téléphone portable de Bob sonne. L'annonce tombe sans tarder. Un nouveau suicide vient de se produire. Un cadre supérieur « dynamique et motivé », directeur du courtage en ligne, vient de se donner la mort. Il s'agirait une nouvelle fois d'une défenestration.
« La police et les pompiers sont-ils déjà arrivés sur place ? Non Monsieur pas encore. Très bien. Alors écoutez bien ce que vous allez faire. Vous allez me trouver le bouzeux chargé du nettoyage des vitres le plus proche. Vous l'amenez sur place, et vous faites l'échange des vêtements. Comme ça nous pourrons dire que c'est le nettoyeur de vitres qui s'est gauffré comme un con en passant sa raclette. Ensuite, vous donnerez une promotion au bouzeux. Vous le nommerez directeur du courtage à la place du mort. Comme ça on ne me prendra pas le choux avec la crise ou avec l'ambiance dans la société. Et au passage, contactez HEC ou une autre école euroépenne du genre pour voir si il est possible d'obtenir un vrai faux master au nom du bouzeux. Histoire quand même de pouvoir justifier sa nomination à ces responsabilités. Mais... Pas de « mais » qui tiennent. J'ai plusieurs « fils à papa » à caser un peu partout dans nos filiales. Si jamais ils apprenaient que j'ai nommé ce gars à ce poste, ils seraient foutus de me mettre les autorités boursières de tous les pays à dos, et j'ai autre chose à faire que d'organiser une orgie géante pour me les mettre une nouvelle fois dans la poche. De toute façon c'est déjà la crise. Quelles que soient les capacités réelles du bouzeux, ça ne changera pas grand chose à la situation. Et puis il n'est pas question que j'annule mes vacances à Bora Bora. Je risquerais de perdre tous les miles qu'il me reste. »
Le lendemain matin, premier mai deux mille quinze, prenant son nouveau poste, le «bouzeux », légèrement intimidé par cet environnement si particulier auquel il n'est pas vraiment habitué, prend les choses en mains. Planté devant son ordinateur, mettant en application ses cours de mathématiques de sixième et de cinquième selon lesquels un plus un égale toujours deux, il décide, unilatéralement, d'équilibrer instantanément l'ensemble des comptes de courtage. Constatant des effets de levier à aller titiller les fesses de Felix B. à trente kilomètres d'altitude dans sa capsule Red-Mule®, il passe des ordres de vente massifs. En une dizaine de secondes seulement, les cotations boursières du monde entier sont suspendues pour activités anormales. Pendant de longues heures, la situation restera ainsi figée.
Le mal est fait. Mastersa® et Vicard® ont vu leurs réseaux complètement saturés. L'afflux massif d'ordres de ventes a créé un goulot d'étranglement. Les FriBox® reliant les deux sociétés au web ont probablement surchauffés. Fri® (le fournisseur d'accès internet) et Co-jean® (le fournisseur du réseau de câbles par lequel transitent les données) se rejettent mutuellement la responsabilité. Sentant naître un nouveau contentieux entre les deux géants du web et craignant que le con-sommateur (écrit ainsi dans le texte) soient pris en otage tel que ce fût le cas lors de l'affaire des lenteurs de U-tube pour les abonné Fri®, Christine L., Présidente du FMI, décide de prendre les devants en recommandant vivement aux autorités la fermeture exceptionnelle de l'ensemble des réseaux bancaires internationaux pour un ou deux jours. Le temps pour elle d'organiser une soirée belote (ou petits chevaux, la décision n'a pas encore été prise), laquelle devra désamorcer la querelle et désigner la seule et unique société responsable de la situation.
Pendant ce temps là, en France, une famille de Bouzeux campagnards mangeurs de grenouilles et de confiote grand-mamie se réunie pour fêter la fête du travail... Nous sommes le premier mai deux mille quinze, il est vingt-heures dix sept...
Ce texte a été écrit grâce à un netbook « propulsé » à l'énergie garantie 100% solaire Toute ressemblance avec des marques, personnes ou situations existantes ou ayant existé sont purement fortuites (ou presque) Histoire placée sous micence Creative Commons by-nc-nd – Clément Hourseau – Univers Parallèle - 2014
Contrairement aux apparences, aucun banquier n'a succombé à cette histoire
Histoire placée sous micence Creative Commons by-nc-nd – Clément Hourseau – Univers Parallèle - 2014
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