L importance de la température dans la santé des tortues
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" Les tortues sont des animaux ectothermes, c'est à dire que leur température corporelle dépend étroitement de la température du
milieu ambiant. Une température interne correcte permet un métabolisme correct des tissus corporels " (J. Prestreau)

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Publié le 20 décembre 2011
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Langue Français

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Importance de la température dans la santé des tortues Version du 16/02/2008
Les tortues sont des animaux ectothermes, c'est  dire que leur temprature corporelle dpend troitement de la temprature du milieu ambiant.
Une temprature interne correcte permet un mtabolisme correct des tissus corporels.
Si la temprature baisse fortement, la tortue va devoir conomiser son nergie. Son mtabolisme va se ralentir et elle va entrer en hibernation (si son organisme est capable d'hiberner). Il est vident que cette baisse de temprature ne doit pas tre brutale mais douce et rgulire. Une variation brutale de temprature, dans un sens comme dans l'autre, a des consquences dsastreuses pour l'animal et se nomme un "choc thermique".
Par ailleurs si la temprature augmente trop fortement (quelle que soit la vitesse de l'augmentation de temprature) les fonctions vitales de son organisme vont s'acclrer dangereusement et l'emballement du cœur ou la modification cellulaire provoquent la mort de l'animal.
La temprature du milieu ambiant doit donc osciller  l'intrieur de deux valeurs extrmes qu'elle ne doit jamais franchir ni mme atteindre. Cette oscillation est souhaitable, et il faut viter une temprature constante n'offrant aucune variation. Car cette absence de variation aussi peut tre dangereuse. Cette oscillation des tempratures varie de faon considrable, mais chaque espce a une temprature idale pour son mtabolisme et cette temprature idale se nomme la "Température Moyenne Préférentielle", terme souvent abrg en "TMP" ("Body Prefered Temperature", ou "BPT", en anglais).
Chez les reptiles on observe que la consommation d'oxygne par les cellules s'accrot d'un facteur moyen de 2,4 tous les 10 degrs Celsius d'lvation de la temprature corporelle (Bennett, 1976). Dans ces mmes 10 degrs Celsius d'lvation de la temprature corporelle, la vitesse de battement du muscle cardiaque s'accrot d'un facteur de 2,2. Ces coefficients ne sont pas des constantes. En de d'environ 27C ils sont lgrement suprieurs (augmentation plus rapide de la consommation d'oxygne et des battements cardiaques) et au-del d'environ 27C ils sont lgrement infrieurs (augmentation plus lente de la consommation d'oxygne et des battements cardiaques). Ces chiffres varient aussi de faon lgre dans une certaine mesure suivant l'espce.
Au-del d'une certaine temprature, qui est dpendante de l'espce dans une faible mesure, il n'y a plus aucune lvation du taux de consommation d'oxygne mais si la temprature continue de crotre la tachycardie se solde par le dclenchement d'une fibrillation, c'est--dire des allers-retours de sang entre les deux parties principales du cœur sans propulsion du sang dans l'organisme. Bref c'est la crise cardiaque. L'arrt cardiaque suit de quelques secondes ce phnomne, hlas bien connu aussi chez les mammifres… dont l'homme. La temprature  laquelle se produit ce phnomne se nomme latempérature létale supérieureest en ralit une petite plage de donnes entre. Cette temprature ltale suprieure n'est pas une donne fixe mais deux valeurs proches l'une de l'autre, car la fibrillation peut se dclencher lors d'une exposition brve  une valeur trs leve… ou lors d'une exposition plus longue  une temprature un peu moins leve. Un peu avant le phnomne de fibrillation on constate parfois une soudaine dcoordination des mouvements musculaires de l'animal, notamment des spasmes et des convulsions de nombreux muscles, signifiant le dbut de l'altration neurologique cause par la temprature en elle-mme dans le cerveau et par la baisse considrable du flux d'oxygne sanguin dans le cerveau  l'approche de la temprature ltale suprieure.
Il existe aussi un seuil de temprature minimale qu'un animal ectotherme ne peut franchir sans encourir des altrations soit de son mtabolisme soit de son comportement. En de d'une temprature qui varie suivant les espces, l'organisme de l'animal ne peut supporter le changement thermique, et la mort survient. Cette temprature se nomme latempérature létale inférieure.
En de d'une temprature qui varie suivant l'espce on observe chez certaines espces une modification importante de la formule sanguine et des modes de combustion dans les cellules pour obtenir l'ATP indispensable  la vie cellulaire. L'organisme de l'animal entre alors dans un tat physiologique trs diffrent de l'tat normal, avec absence d'utilisation de l'oxygne dans le mtabolisme (qui est alors appel "anaérobiequasi-absence de ncessit de battements cardiaques, et"), donc avec une mise au repos de nombreuses fonctions crbrales, se traduisant par un lectro-encphalogramme plat (Jouvet, 1960). Cette modification ne se fait pas chez toutes les espces, refltant l'aptitude ou pas  l'hibernation. Il est trs important de considrer que les dommages occasionns (ophtalmiques, mtaboliques, neurologiques, endocriniens, et bactriologiques notamment) par la mise en hibernation d'animaux d'espces dont la physiologie ne permet pas l'hibernation peuvent apparatre de nombreuses annes plus tard chez l'animal, la pokilothermie (voyez ce terme dans l'annexe  la fin du document) disposant
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de quelques "stratgies de survie" dgrades et extrmement coteuses pour tenter une rsistance  l'hypothermie non prvue par l'organisme de l'espce. De nombreuses tortues d'espces non hibernantes mise  hiberner "par principe" ou par mconnaissance de la biologie ont une dure de vie considrablement abrge, divise par deux, par trois, voire par quatre… La majorit desTestudo graecaen Europe meurent en moins de quinze ans en raison de ces gravesmaintenues en captivit erreurs d'levage, malheureusement entretenues par certains conseillers manifestement peu forms  la physiologie, concernant l'espceTestudo graecadepuis le dbut des annes 60 ! La temprature  laquelle une espce est confronte  des conditions mettant sa survie  brve chance est nomme latempérature létale inférieure. Tout comme pour la temprature ltale suprieure, elle n'est pas fixe mais constitue d'une petite plage de valeurs variant suivant la dure de l'exposition.
Synthse de tout cela : dans les conditions normales, hors de l'approche des tempratures ltales, et hors de l'hibernation, donc d'une manire gnrale entre 10 et 34C on observe plusieurs situations normales dans le mtabolisme. Une premire plage de tempratures donne une vitesse d'changes gazeux et une vitesse de circulation des fluides (sang, liquide cphalorachidien, scrtions biliaires, etc.) qui seront insuffisantes. L'animal recherche alors un environnement plus chaud. Une seconde plage de tempratures donne une vitesse d'changes gazeux et une vitesse de circulation des fluides qui sera excessive. L'animal recherche alors un environnement plus frais. Entre ces deux plages se trouve une petite plage de "confort organique et corporel" tournant autour d'une valeur qui est nomme laTempérature Moyenne Préférentielle(TMP). Cette Temprature Moyenne Prfrentielle est celle o les changes gazeux et les changes de fluides sont de qualit optimale.
Mais cette Temprature Moyenne Prfrentielle n'est pas recherche de faon constante. Suivant l'tat de fatigue musculaire (le taux d'acide lactique dans les cellules), suivant l'tape de la digestion, suivant le besoin de mise au repos du cœur et des fonctions crbrales (la nuit notamment et de faon trs varie le jour), l'organisme de l'animal aura besoin d'une temprature qui s'carte de la Temprature moyenne Prfrentielle, vers le haut ou vers le bas. Il est donc capital d'offrir  la tortue un environnement donnant toutes les possibilits de tempratures dans une gamme raisonnable relativement large de part et d'autre de la Temprature Moyenne Prfrentielle. Un enclos extrieur devra tre expos au soleil mais offrir  la tortue de nombreuses possibilits de se soustraire  l'action du soleil, notamment par des abris offrant une bonne isolation (la brique entre autres) mais aussi par des arbustes bas donnant une ombre dense. Un terrarium devra tre conu pour offrir une gamme de tempratures dcroissantes d'une extrmit  l'autre. L'une des extrmits du terrarium est  temprature leve (entre 28 et 32C) sous le spot chauffant, et l'autre extrmit doit offrir la temprature la plus frache possible. On doit tenter d'obtenir une temprature d'environ 20C voire moins (et si possible une temprature de 17C  cette extrmit l'hiver). En t le centre du terrarium devra tre  la Temprature Moyenne Prfrentielle, dont la valeur tourne autour de 24  28C pour la majorit des espces courantes dans nos levages, sachant qu'elle est plus proche de 28C chez les espces des rgions tropicales et plus proche de 24  25C chez les espces des rgions tempres. Ces tempratures sont donnes ici pour la moiti chaude de l'anne, entre avril et octobre. Au dbut du printemps et ds dbut octobre les tempratures du terrarium sont lgrement plus basses. Et en hiver, si la tortue n'est pas faite pour hiberner, les tempratures devront tre trs fraches, n'atteignant le maximum de 24  25C dans l'extrmit la plus chaude du terrarium que durant quatre  cinq heures par jour et le spot chauffant n'tant, lui, allum que deux ou trois heures suivant le mois hivernal. Voir  ce sujet le tableau figurant  la fin du dossier sur les terrariums : http://pagesperso-orange.fr/jacques.prestreau/tortu p _ ium_pour_tortues_terrestres.pdf es/ df/10 terrar
Par ailleurs on trouvera en annexe  la fin de ce prsent document (ci-dessous) une dfinition simple mais claire de nombreux autres termes relatifs  la temprature chez les animaux.
Pour augmenter leur temprature interne les reptiles exposent leur plus importante surface aux rayons du soleil. Chez la tortue cette plus importante surface est sa dossire, c'est  dire la partie suprieure de la carapace. La forme bombe de la carapace augmente d'ailleurs la surface totale expose au soleil. Les poumons se trouvent juste sous la dossire, tals sur toute sa surface, afin de garantir la meilleure surface de rception du rayonnement solaire et optimiser les changes gazeux entre l'oxygne inspir et le gaz carbonique expir. Les tortues tant des animaux non seulement ectothermes mais aussi pokilothermes l'activit de leur mtabolisme suit la temprature gnrale de l'organisme, elle-mme dtermine par la temprature des poumons dans lesquels sont facilits les changes gazeux par le rayonnement thermique du soleil. Ces bains de soleil  longueur de journe ont une importance vitale chez la quasi-totalit des reptiles. Et si le soleil commence  dcliner dans le ciel il n'est pas rare de voir des tortues trouver la face incline d'une pierre ou d'une souche pour s'y installer. Ces pierres ne sont pas des sources de chaleur mais rayonnent la chaleur solaire emmagasine durant la priode chaude de la journe, parfois ds le matin. Le sol qui se trouve sous ces pierres reste  une temprature moyenne,  tel point qu'il suffit  la tortue de creuser un peu pour y trouver la fracheur. Certaines tortues africaines, notamment lesCentrochelys sulcata, sont connues pour creuser des terriers de plusieurs mtres de longueur dans lesquels elles se protgent des tempratures diurnes excessives.
Le plastron des tortues a une fonction très importante qui est de rediffuser dans le substrat terrestre les excès de température corporelle reçue du soleil !
Unterrariumne devra donc en aucun cas être chauffé par le sol !!!
Les tortues aiment particulirement les diffrences de tempratures tout au long de la journe. Leur organisme en a une imprieuse ncessit pour son fonctionnement optimal ! Lorsqu'elles ont accumul suffisamment de chaleur interne, les tortues aquatiques vont permettre  cette chaleur de s'vacuer lentement en allant prendre un bain. Et les tortues terrestres vont se
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cacher du soleil sous un arbre ou derrire un muret de pierre et sur un sol le plus meuble possible. Et  l'occasion elles vont s'envelopper de terre frache… donc s'enterrer.
L'autre fonction importante du soleil est de permettre  l'organisme desynthtiser la vitamine D3et la transformation du calcium. Sans la vitamine Dqui permet l'assimilation 3 apporte soit par le soleil (pour les tortues terrestres) soit par une alimentation faite de poissonsentiers avec tête et arêtes(pour les tortues aquatiques), sans cette vitamine D3le calcium n'est pas fix et la tortue va connatre de graves troubles de croissance osseuse, y compris de svres troubles de formation de la carapace. Le squelette se dforme lentement mais inexorablement et la carapace ramollit, provoquant l'apparition de bulles importantes dans l'paisseur des cailles de sa dossire (dystrophie hypertrophique nutritionnelle) avec dans les cas les plus svres un aspect en forme de "Toblerone".
Enenclostoutes les conditions correctes sont naturellement runies si l'enclos est bien amnag en fonction de la rgion o se trouve le lieu de captivit. Enterrariumet enumriraeratuqapratiquement aucune de ces conditions n'est runie naturellement, le soleil tant videmment absent (même derrière une vitre car  !celle-ci filtre la quasi-totalité des UV). Il est alors ncessaire de compenser par l'utilisation d'accessoires indispensables dans un terrarium : Une source de rayonnement UV (le tube UV spcial pour reptiles) Une source ponctuelle d'importante chaleur (et au sec pour les tortues aquatiques) pour que la tortue emmagasine de l'nergie. Cette source ponctuelle doit tre trs chaude mais non brlante. Elle est de prfrence  environ 30  32C en t, et de 27  29C au printemps et en automne (et en hiver pour les tortues qui n'hibernent pas). Et cette source de chaleur doit tre associe  une source identique de lumire. Evitez absolument l'emploi de lampes cramiques ne diffusant que de la chaleur mais pas de lumire associe ! Il faut le plus possible reproduire la prsence psychologique du soleil afin de garantir le bien-tre des tortues et de respecter les exigences de leur nature. Cette source de chaleur doit imprativement se trouver  une extrmit du terrarium. En aucun cas au milieu ! Sauf dans les enclos intrieurs, sortes d'immenses terrariums ouverts de plus de 4 m de surface. Une source de chaleur diffuse arienne permettant une eau de bain et une temprature de sol correcte (temprature du sol qui doit toujours tre lgrement infrieure  la temprature de l'atmosphre). Quelle est cette source de chaleur diffuse ? Tout simplement la lampe chauffante dcrite au point ci-dessus. Car cette lampe chauffante tant situe  une extrmit du terrarium, hors de son faisceau fortement chauffant, sa prsence suffit pour permettre une temprature douce et dcroissante jusqu' l'extrmit oppose du terrarium (qui doit tre toujours froide).
D'une faon gnrale (mais cela varie un peu d'une espce  l'autre et d'un individu  l'autre) les tempratures et leurs consquences sur l'activit de l'organisme des tortues s'chelonnent  peu prs comme suit : A. Entre 4 et 7C la tortue hiberne si son espce le permet, sinon elle est en situation de stress thermique ! B. Entre 7 et 12C l'organisme de la tortue passe son temps  alterner entre hibernation et activit rduite. Cette gamme de temprature est puisante pour l'organisme si elle perdure plus de quelques heures et est  proscrire ! En cas de brumation (voir l'annexe ci-dessous) cette gamme de tempratures est traverse de faon normale sans aucun inconvnient (la dure de la transition tant brve) chaque jour, le matin et le soir, dans le milieu naturel. C. Entre 12 et 17C la tortue est en demi-sommeil plus ou moins lger avec une activit trs lente le jour (mais la digestion est arrte hors du soleil ou hors de la lampe) et en sommeil complet la nuit. D. Entre 17 et 19C la tortue est en activit presque normale le jour (et la digestion est active) et en sommeil la nuit. Cette temprature est idale le jour en hiver pour les tortues qui n'hibernent pas. C'est le casdans tout le Maghrebpar exemple. E. Entre 19 et 25C la tortue est en activit normale de printemps, d't ou d'automne, avec des alternances de pauses et de longs dplacements. F. Entre 25 et 32C la temprature estivale est idale pour le mtabolisme, et la tortue est trs vive. Mais ces conditions ne doivent en aucun cas tre permanentes ! Comme vu plus haut, les variations de tempratures entre la situation E ou F et la situation C ou D sont d'une importance capitale  longueur d'anne pour sa dure de vie ! G. Entre 32 et 35C la temprature est trop leve et la tortue se met au repos au frais, parfois entirement sous terre, voire en lthargie (tat physiologique d'estivation) durant plusieurs jours  plusieurs semaines pour conomiser ses forces et son taux d'hydratation corporel. H. Au-del de 35  38C la tortue est en grand danger. Son cœur bat  trs grande vitesse (tachycardie) et la mort peut survenir d'un instant  l'autre !
Conclusion : En terrarium ou en enclos intrieur une temprature correctement rgule le jour par une source de chaleur arienne intense et ponctuelle et un rayonnement UV B sontindispensablesquelle que soit l'espce de la tortue. Il y a de rares exceptions concernant entre autres les tortues de sous-bois sud-asiatiques, centrafricaines et centramricaines, ces tortues ncessitant des tempratures lgrement plus basses et un rayonnement UV plus limit sous un couvert vgtal dense.
Jacques PRESTREAU ATC jacques-prestreau@wanadoo.fr Propriétaire de la liste de discussionshttp://fr.groups.yahoo.com/group/tortues/ Sites perso :http://pagesperso-orange.fr/jacques.prestreau/tortues/pdf/
Ci-dessous : annexe rappelant la dfinition de quelques termes relatifs  la temprature ainsi qu'aux diffrents modes de vie en hiver chez les animaux, y compris l'homme.
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Annexe rappelant la définition de quelques termes relatifs à la température ainsi qu'aux différents modes de vie en hiver chez les animaux, y compris l'homme
Quelques points de vocabulaire, en faisant un petit rappel de terminologie centre sur la thermorgulation (rappel trs important pour tout ce qui concerne la sant des tortues en gnral !) :
Thermorégulation: contrle et rajustement de la temprature interne d'un organisme Ectotherme(έκτός) : oLa temprature de l'organisme provient d'une source de chaleur externe lie  l'environnement. (έκτός = de l'extrieur) Endotherme(ένδον) : oLa temprature de l'organisme provient d'une source de chaleur interne (ένδον = de l'intrieur) Hétérotherme(έτερος) : oexterne quelconque (c'est donc diffrent deLa temprature de l'organisme provient d'une source de chaleur "ectotherme"). Cette source peut tre un autre animal si on est un parasite par exemple. (έτερος = de nature diffrente de soi) Homéotherme(όμοιος) : oLa temprature de l'organisme provient d'une source de chaleur invariante, et toujours de mme nature (όμοιος = de mme nature). Nota : les prfixes "homo~" et "homo~" sont identiques, le prfixe "homo~" n'tant qu'une latinisation du prfixe grec "homo " ~ Poïkilotherme(ποικίλος) : oadmet d'tre variable dans le temps, entre deux valeurs limites qui elles-mmesLa temprature interne de l'organisme peuvent tre variables dans le temps (ποικίλος = diversifi, vari). Le prfixe est parfois latinis en "pocilo~". Tous les animaux ectothermes sont pokilothermes mais inversement les animaux pokilothermes ne sont pas ncessairement ectothermes.
Un petit tableau pour reprsenter les diverses grandes familles animales les plus connues que l'on trouve parmi les ectothermes, les endothermes, les htrothermes et les homothermes :
Homéothermes
Hétérothermes
Endothermes
Certains grands poissons (le thon par exemple)
invertbrs dont beaucoup d'insectes volants
Ectothermes
ocaniques et des fumeurs noirs des rifts ocanique
nombreux invertbrs
Contrairement  une abondante littrature, certains de ces termes (parfois utiliss sans vritable connaissance de leur sens, et mme hlas dans certaines publications scientifiques !) ne sont donc absolument synonymes entre eux !
Donc la tortue (et les reptiles en gnral) est un animalectotherme ET poïkilotherme(et les deux termes (et thermes) ont leur importance)… alors que les oiseaux sont des animauxendothermes ET homéothermes, comme les mammifères.C'est  dire tout simplement… l'exact contraire !
Maintenant comment les animaux passent-ils l'hiver ?
1.Diapause oarrt du dveloppement et/ou d'activit de longue dureDsigne un pour les insectesleur permet notamment de passer l'hiver. Elle sous une forme (formenymphale) diffrente et plus rsistante au froid que sous leur forme commune. Il y a une vritable transformation physiologique en profondeur, et parfois morphologique, de l'organisme. Le terme de diapause n'est pas du tout appropri pour les autres familles animales que les insectes, les acariens et les arachnens, bref les arthropodes. Il ne faut videmment pas l'utiliser pour les tortues… car a n'a pas de sens. 2.Dormance oRepos temporaire apparent de la croissance d'un organisme ou d'une partie d'organisme dont les tissus vont reprendre leur croissance aprs cette dormance. La dormance est une interruption de la croissance. Elle n'est pas ncessairement lie  l'hiver. L'hiver estunecause de dormance. Il y a diffrentes intensits de dormance hivernale : Superficielle. Elle peut tre facilement interrompue (sans adaptation physiologique de l'animal !), c'est la pause hivernale oubrumation(point 6) chez les reptiles des espces qui n'hibernent pas ou chez les animaux prsentant une faiblesse momentane interdisant leur hibernation le temps d'un hiver. Profonde. Elle est gnralement de trs longue dure (avec adaptation physiologique propre à l'espèce !) et les interruptions sont extrmement coteuses pour l'organisme ! C'est soit l'hibernationque l'on va voir ci-dessous (point 3) soit ladiapause que l'on a vu ci-dessus (point 1). Ces deux modes de dormance (diapause et hibernation) sont caractrises par des modifications trs profondes du mtabolisme
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Hibernation otat de dormance (point 2) dans lequel un vertbr (quel qu'il soit, mammifre, reptile, poisson…) passe la saison froide en tat de survie avec entre autres une absence de trac lectro-encphalographique (lthargie) et une source d'nergie cellulaireanaérobie, c'est--dire une absence totale ou quasi-totale d'oxygne capte par les poumons, une source d'nergie interne se substituant totalement ou quasi-totalement  l'oxygne pulmonaire (voir notamment Storey, 2005). La dormance par hibernation fait partie des quatre modes d'hivernage (point 4).L'hibernation exige une très longue préparation progressive de l'organisme! Celui-ci entre lentement en hibernation, en plusieurs jours aprs une phase prparatoire de l'organisme (dite "préhibernation"), et en ressort galement en plusieurs jours. Et l'hibernation ne se produit que l'hiver ! Jamais en t ou en automne ! Lors de l'hibernation la source de l'nergie transforme en ATP dans les cellules ne provient pas de l'oxygne d'origine pulmonaire. Et l'hibernation met en œuvre la prsence importante de glycogne dans le sang… qui est trs loin d'tre caractristique de toutes les espces de tortues, contrairement  une ide courante ! Dans l'hibernation, chez les reptiles comme chez les mammifres, il y a notamment une absence totale ou quasi-totale de respiration arobie par les voies pulmonaires, remplace par une respiration anarobie de principe totalement diffrent. La diffrence entre l'hibernation des mammifres et celle des reptiles se situe essentiellement dans la modification de la thermorgulation musculaire chez les mammifres. Raison pour laquelle Mayhew en 1965 et 1968 a t trs peu suivi par la communaut scientifique dans sa tentative de montrer des diffrences fondamentales entre l'hibernation des reptiles et celle des mammifres. oContrairement  une ide populaire assez rpandue dans ce milieu des tortues, il faut se souvenir que ds lors qu'un reptile respire essentiellement par les voies pulmonaires il n'est pas en hibernation !!! Les tats d'hibernation, chez les reptiles comme chez les mammifres, exigent une trs lente prparation de l'organisme de plusieurs jours (lors d'une tape de "préhibernation") et se terminent par une remise progressive en situation d'activit normale continue. Les interruptions occasionnelles d'hibernation observes chez les tortues hibernantes, notamment en Corse, dans le Var et dans le sud des Balkans, sont indispensables en cas d'lvation momentane de la temprature ambiante, mais sont extrmement coteuses pour leur organisme lors du retour  l'tat d'hibernation au moment de la redescente de la temprature ambiante ! oL'hibernation est physiologiquement caractrise par : un tat lthargiquecontinu sur une longue duréetemprature corporelle pouvant tre aussi basse que 4,5C (et, avec une avec ou sans puisement de masses graisseuses suivant l'espce) et jusqu' 3,5C pour certaines espces de la zone palarctique (essentiellement l'Europe et l'Asie Centrale). des pulsations cardiaques autour de 2  3 battements par minute. plus lent chez certaines espces (jusqu' moins de 10 cycles paret une respiration d'environ un cycle par minute, voire encore heure !) oLe terme "hibernation" s'applique donc parfaitement aux tortues et  beaucoup de reptiles dont l'espce est adapte  ces modifications physiologiques. Et l'hibernation en captivit est une dormance  n'utiliser que chez les tortuesdont l'espèce est adaptée pour ces modifications physiologiques ! Et en aucune façon pour les autres espèces !!! Hivernage ophysiologiques ou comportementales  la saison froidePhnomne par lequel un animal survit grce  diverses adaptations (diapause(point 1),hibernation(point 3) profonde ou non, pause hivernale ("brumation", point 6), oumigration(point 5)) oau langage habituel de certains qui ont mal"Hibernation" (point 3) n'est pas un terme  opposer  "Hivernage" contrairement compris ces termes… car l'hibernation est une des quatre mthodes possibles d'hivernage ! ohivernale) par l'organisme de l'animal est gouverneLa mthode d'hivernage choisie (diapause, hibernation, migration, ou pause par la physiologie relative  son espce ou  sa sous-espce, donc  son volution depuis des millnaires ! Migration oDplacement d'animaux d'une rgion vers une autre (sur quelques kilomtres ou sur plusieurs milliers de kilomtres suivant l'espce) selon les saisons pour rejoindre une rgion adapte au mtabolisme optimal de l'animal si celui-ci ne peut pas adapter lui-mme son mtabolisme aux conditions hivernales environnantes sans obligation de se dplacer. Par exemple certains oiseaux sont d'espces migratrices, d'autres sont d'espces pratiquant la pause hivernale. Aucun de ces animaux n'hiberne. C'est le cas aussi des tortues marines dont certaines espces peuvent  la fois hiberner et migrer. Pause hivernale (terme anglais issu d'un terme du vieux français :brumation) oRepos hivernal d'un l'animal (avec ou sans dormance, point 2)sans hibernation(point 3)ni diapause(point 1)ni migration (point 5). C'est un simple ralentissement de l'activit mtabolique et comportementale, avec des longues phases de sommeil nocturnes mais des moments d'activits diurnes variables d'un jour  l'autre en raction  la mtorologie et aux variations nycthmrales (diurnes/nocturnes) de la temprature ambiante. Quiescence oArrt du dveloppement ou de l'activit provoqu par de mauvaises conditions mtorologiquesindépendantes des saisons. Exemple : froid ou chaleur excessive ou soudaine sans prparation pralable. Contrairement  la diapause (point 1) ou  l'hibernation (point 3) qui exigent des conditions pralables d'entre et de sortie, la quiescence s'interrompt ds que les conditions redeviennent favorables  l'activit de l'espce.
Rappel : le termeHi rnationest impropre et n'existe pas dans la terminologie de la zoologie, bien qu'il soit parfois utilis par des vtrinaires (par ailleurs trs comptents dans leur domaine) dans leur langage parl. Il ne dsigne absolument rien en termes d'tat physiologique ou d'adaptation cologique. C'est un terme invent dans le public non scientifique par incomprhensions et mlanges entre les dfinitions de l'hivernage et de l'hibernation. Ce terme d'hivernation ne dfinit prcisment… rien ! Rappelons d'ailleurs que l'hibernation n'est pas oppose  l'hivernage… mais est une des quatre mthodes d'hivernage !
Ces termes ci-dessus sont les termes dfinis (et auxquels j'ajoute ventuellement des commentaires explicatifs issus de mes cours et de mmoires) dans lel'écologie et des sciences de l'environnementDictionnaire encyclopédique de de Franois Ramade, 2me dition, 2002, chez Dunod, et dans leDictionnaire Encyclopédique de l'Environnement//p:tthctdiw.wweriannoinorivne-nt.cnemeom/.
Jacques PRESTREAU ATC jacques-prestreau@wanadoo.fr Propriétaire de la liste de discussionshttp://fr.groups.yahoo.com/group/tortues/ Sites perso :http://pagesperso-orange.fr/jacques.prestreau/tortues/pdf/
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