Les inscriptions gauloises de Banassac-La Canourgue (Lozère) - article ; n°2 ; vol.100, pg 169-187
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1956 - Volume 100 - Numéro 2 - Pages 169-187
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1956
Nombre de lectures 89
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Joseph Vendryes
Les inscriptions gauloises de Banassac-La Canourgue (Lozère)
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 100e année, N. 2, 1956. pp. 169-
187.
Citer ce document / Cite this document :
Vendryes Joseph. Les inscriptions gauloises de Banassac-La Canourgue (Lozère). In: Comptes-rendus des séances de
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 100e année, N. 2, 1956. pp. 169-187.
doi : 10.3406/crai.1956.10587
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1956_num_100_2_10587GAULOISES DE BANASSAC-LA CANOURGUE 169 INSCRIPTIONS
Le Président rappelle que la Commission a proposé le nom de
M, Georges Ostrogorskij.
Personne ne demandant la parole, il est procédé au scrutin.
L'Académie, sur 36 votants, décide par 33 voix d'attribuer le
prix à M. Georges Ostrogorskij, professeur à Belgrade ; il y a 2 bul
letins blancs marqués d'une croix et 1 bulletin nul.
M. Albert Grenier, au nom de la Commission des Écoles fran
çaises d'Athènes et de Rome, propose à l'Académie d'attribuer en
1956 la médaille Albert Dumont à M. Serge Lancel, ancien membre
de l'École française de Rome, professeur au Lycée d'Alger. —
Adopté.
M. Joseph Vendryes étudie les inscriptions gauloises de Banassac
dans la Lozère.
COMMUNICATION
LES INSCRIPTIONS GAULOISES DE BANASSAC-LA CANOURGUE,
PAR M. JOSEPH VENDRYES, MEMBRE DE L* ACADÉMIE.
Banassac et La Canourgue sont deux communes du département
de la Lozère, ancien arrondissement de Marvejols ; la seconde est
même un chef-liéu de canton. Leurs territoires sont limitrophes,
séparés seulement par une petite rivière, l'Urugne, tout près de
son confluent avec le Lot. Elles portent toutes deux des noms
anciens. La Canourgue, c'est Canonica (ecclesia), siège d'une collé
giale qui subsista jusqu'à la Révolution ; cf. Longnori, Noms de
lieu, p. 365. Quant à Banassac, c'est un ancien Bannaciacus, dont
le nom est conservé sur un certain nombre de monnaies d'époque
mérovingienne ; on en trouvera l'énumération dans le Sprachschatz
de Holder, t. i, col. 341 et t. m, col. 799. C'était certainement une
localité importante de l'ancien pays des Gabali, et elle conservait
son importance au vne siècle de notre ère. Déjà en 1893 Camille
Jullian signalait combien il serait utile d'en faire une exploration
complète (v. Rev. Et Ane, i, 152).
Nous ignorons le nom que portaient les deux communes à l'époque
gauloise. En tout cas, au ier siècle de notre ère fonctionnait sur leur
emplacement une importante fabrique de poteries, dont les produits
se rencontrent dans tout le monde romain, jusqu'en Grande-Bretagne
et dans la région rhénane. On sait combien l'industrie céramique
était développée en Gaule ; voir notamment Déchelette, Les vases
céramiques ornés de la romaine, 2 vol., Paris, 1904. Dans son
travail sur Les Ateliers de céramique de la Gaule romaine publié en
1902, M. Adrien Blanchet a dressé une liste de plus de 70 centres
consacrés à cette industrie ; encore la liste s'est-elle allongée depuis.
On connaît ceux de Lezoux (Puy-de-Dôme) et de Montans (Tarn).
Celui de Banassac avait d'étroits rapports avec la Graufesenque, COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS - 1956 170
situé à une quarantaine de kilomètres au Sud, à vol d'oiseau. La
disposition des lieux offre même une frappante ressemblance : les
ateliers de la Graufesenque étaient installés sur la Dourbie tout près
de son confluent avec le Tarn, comme ceux de Banassac-La Canour-
gue sur l'Urugne tout près de son confluent avec le Lot. La proximité
d'une rivière favorisait naturellement l'exploitation de la fabrique
et facilitait l'exportation de ses produits.
Pline l'Ancien dans son Histoire Naturelle consacre un chapitre
de son livre xxxv à l'industrie de la poterie, qui tenait en effet
une place considérable dans l'outillage quotidien (cuisine, toilette,
éclairage, etc.) : maior pars hominum terrenis utitur uasis, dit-il,
xxxv, 46.161 ; et il ajoute que cette industrie rend illustres les
pays qui s'y consacrent, sic génies nobilitantur, haec per maria et
terras ultro citro portantur insignibus rotae officinis ; et il cite les
principaux centres de cette industrie : en Orient Samos et Pergame,
Sagonte en Espagne, Arezzo (Arretium, en Étrurie), Sorrente (Sur-
rentum, en Campanie), Modène (Mutina, dans l'Italie du Nord). Il
ne parle pas des ateliers de la Gaule, dont les produits pourtant
devaient lui être connus. On a trouvé en 1881 dans les ruines de
Pompéi une caisse de 90 bols décorés et de 30 lampes provenant
de la Graufesenque. Ces objets, qu'on n'avait pas eu le temps de
déballer, étaient restés empilés. Les débris de la caisse d'emballage
étaient encore visibles, quoique carbonisés (Frédéric Hermet, La
Graufesenque, t. i, p. 240). On a trouvé aussi à Pompéi des vases
provenant des ateliers de Banassac (Déchelette, op. cit., i, p. 121).
L'existence d'une fabrique de poterie à Banassac-La Canourgue
est connue depuis longtemps (v. A. de Barthélémy, Rev. Celtique,
m, p. 315). Elle a été révélée par la découverte de nombreux pots
ou fragments effectuée par les cultivateurs au cours de leurs travaux
agricoles. Il y a un siècle déjà que des collectionneurs érudits s'en
occupent. En plus de Déchelette, qui a fait l'historique de la station
(op. cit., t. 1, p. 117), M. Marius Balmelle dans son Répertoire archéo
logique du département de la Lozère, période gallo-romaine (Montp
ellier, 1937), rappelle les principales dates des fouilles et des découv
ertes, celles du Dr Trémontels en 1859 et de l'agent voyer Laurens
en 1869. L'abbé Cérès, auquel on doit les premières recherches sur
les poteries de la Graufesenque avant le travail d'ensemble du cha
noine Hermet, avait réuni une importante collection de poteries
de Banassac. Elle fut en partie dispersée après sa mort, survenue
en 1887. Un bon nombre d'objets allèrent aux musées de Rodez
ou de Mende ; quelques-uns étaient passés au musée de Saint-Ger
main, et notamment une coupe dont il sera question plus loin.
A partir de 1932, M. le Dr Charles Morel, ancien sénateur de la
Lozère, a entrepris une série d'explorations méthodiques sur le INSCRIPTIONS GAULOISES DE BANASSAOLA CANOURGUE 171
territoire des deux communes ; elles permettent de mesurer l'impor
tance de l'exploitation industrielle, de reconnaître la disposition
des lieux et l'emplacement de plusieurs fours. La fabrique s'étendait
certainement des deux côtés de la rivière, car celle-ci est à cet endroit
bordée de quais, visibles surtout sur la rive droite. Le Dr Morel a
continué ses fouilles en 1953 sur divers points. Il est bien à souhaiter
qu'elles puissent s'étendre encore, de manière à vider ce sol privi
légié de toutes les richesses archéologiques qu'il renferme.
Aucune monnaie n'a été trouvée par le Dr Morel au cours de ses
fouilles. Pour fixer approximativement la date où fonctionnait la
fabrique, on a un point de comparaison avec celle de la Grauf esenque :
les deux envoyaient de leurs produits à Pompéi avant l'an 79. Elles
devaient avoir entre elles des relations assez régulières. Parmi les
noms de potiers, qui figurent sur les estampilles, il en est qui semblent
communs aux deux stations. Cela peut tenir à des erreurs d'attribu
tion commises par les conservateurs des musées qui les possèdent.
On sait d'ailleurs que dans les collections de l'abbé Cérès des objets
des deux provenances avaient été négligemment confondus. Mais
il est possible aussi que les mêmes chefs d'atelier aient travaillé
aux deux endroits ; des échanges de potiers ont été signalés entre la
Grauf esenque et Montans (Gallia, iv, 163). Si des noms comme
Biracillus, Domitus, Geminus, Muranus, Natalis, Svarad(us), Timo
semblent particuliers à Banassac, on en observe d'autres comme
Félix, Germanus ou Mommo, qui n'y apparaissent qu'isolément
et qui sont courants à la Graufesenque. Il est permis d'hésiter en ce
qui concerne Perrus (v. Hermet, op. cit., i, p. 250). Le nom du potier
Criciro qui a travaillé à Banassac et à Lezoux (Gallia, n, p. 73) est,
sous la forme Crucuro, bien c

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