Hugues Pierron généalogie

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• Publié par: hughes.pierron
• Publié le: 12 juillet 2013
• Nombre de lectures: 55
• Langue: Français
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Extrait

www.reforme.net
Hebdomadaire protestant d’actualité
musique pour
les morts
À l’occasion de la Toussaint, Réforme se penche sur les Requiem, cette façon de parler autre-
ment de la mort et des défunts chez les catholiques ; et interroge des pasteurs sur la place la
musique dans les funérailles protestantes. p. 6 à 9
Islam États-UnIs RelIgIons nouTéléchaVrgeeautéz l’application
l e dogme l égaliser 170 ans Réforme
sur votre ipad ou votre iphoneet la liberté les immigrés de diaconat et achetez directement
un des 4 derniers numérosAhmed Jaballah, Impératif économique, À Strasbourg,
président de l’UOIF, l’immigration la communauté
développe sa est pourtant absente des Diaconesses
vision d’un islam de la campagne se construit un avenir
conservateur p. 2-3 présidentielle p. 4-5 p. 10
o
€
2,60 – 3,90 FS ‹ n 3485
25 octobre 2012
© Fred de Noyelle / godoNgoréforme N 3485 • 25 octobre 20122 Événement
Entr Et IEn. Ahmed Jaballah, président de l’Union des organisations islamiques de France (U OIF), conjugue attachement aux lois de la République et délité aux principes de l’islam.
ÉDITORIAL
Rappeler le dogme, r especter la liberté
Antoine Nouis
Ahmed Jaballah
président de l’Union des organisations
islamiques de France (UOIF)
Islam
Pouvez-vous nous présenter le mou-
Mutatis mutandis, l’Union des organi- vement que vous présidez ?
sations islamiques de France (UOIF) Il s’agit d’une fédération fondée en 1983,
est à l’islam ce que les évangéliques qui rassemble des associations musul-
sont au protestantisme. Une branche manes réparties sur le territoire français.
théologiquement traditionnelle, so- Elle représente un courant de pensée
cialement populaire et religieusement que nous appelons l’islam réformiste,
dynamique. Comme les évangéliques il par lequel nous essayons de promou-
y a quelques décennies, le mouvement voir une « vision de modération ». Notre
est mal connu du public et il fait peur. démarche s’appuie sur trois éléments :
Comme le monde évangélique, l’UOIF la fdélité aux principes de la religion,
est plus divers qu’on ne le pense. Après l’ouverture aux singularités de l’épo-
avoir interrogé Dalil Boubakeur il y a que, enfn la prise en considération du
deux semaines, nous avons voulu ren- contexte socioculturel.
contrer Ahmed Jaballah pour mieux Si des Français parfois nous associent
connaître son mouvement. aux Frères musulmans, cela tient au fait
Depuis plusieurs années, nous sentons que ceux-ci se rattachent à la même école
une crainte difuse qui se propage face de pensée mais la réalité européenne
à l’islam. La montée de l’islamo-fascis - est diférente de la réalité des musul-
me, du terrorisme et de l’antisémitisme mans du Proche et du Moyen-Orient.
musulman alimente les peurs et les sus- Nous autres, les musulmans d’Europe et
picions. Les musulmans sont suspectés d’Amérique du Nord, vivons en minorité
de bienveillance, voire de complicité, dans un contexte diférent.
avec ces dérives. Des thèses expliquent Sur le plan fnancier, la fédération gère
que l’islam est incompatible avec la dé- son administration centrale, très limitée,
mocratie, que son livre fondateur est grâce aux cotisations des associations,
d’essence totalitaire et que l’expression lesquelles disposent d’un budget auto-
islamisme laïque est un oxymore, une nome et peuvent collecter des dons,
contradiction dans les termes. Nous parfois même des aides extérieures de Ahmed Jaballah est président de l’UOIF depuis 2011
ne voulons pas être naïfs et ignorer les mécènes. Cependant, nous ne recevons
peurs et les menaces, néanmoins nous pas d’aides des États étrangers. prend le principe de la laïcité dans le Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur
voulons rappeler trois éléments. monde musulman, la problématique et des Cultes, s’est clairement pro-
Les différents printemps arabes ont Pour quelle raison l’islam a-t-il tant est un peu diférente. On parle d’une noncé contre le port de la burqa dans
montré que les peuples musulmans de difcultés à s’organiser ? religion qui représente un idéal de vie les espaces publics.
sont comme tous les peuples de la terre, Les difcultés du CFCM résultent des complet, ce qui conduit les gens à dire Il y a la position théologique ou religieuse
ils aspirent à la justice et à la démocra- ingérences politiques, à la fois extérieu- que l’islam ne fait pas la diférence entre et la position de principe. Téologique-
tie. Nous savons que l’Histoire n’est pas res et intérieures. Diférents États ont le spirituel et le temporel. Je nuancerai ment, nous ne sommes pas favorables au
linéaire et qu’elle avance parfois selon voulu, à travers la communauté, peser ce point de vue : quand l’islam intervient fait que la femme cache son visage, qui
des lignes courbes mais l’aspiration à sur le débat public en France. D’autre sur des questions d’ordre économique, est une attitude très minoritaire dans l’is-
la liberté des peuples d’Iran, de Syrie, part, des responsables politiques fran - social, politique, il ne le fait pas en déf- lam. Nous demandons à la femme de res -
d’Égypte et de Tunisie est avérée. çais ont cherché, de manière ofcieuse, nissant des normes strictes mais plutôt pecter une certaine norme inspirée par
L’islam existe en France, il est le fruit des valeurs. Le pouvoir l’islam, mais d’avancer à visage décou-
d’une politique d’immigration et de la « Nous sommes pour est humain, nul ne peut vert. Maintenant sur les principes des
mondialisation. Il ne va pas disparaître. représenter Dieu sur terre, droits de l’homme, nous avons exprimé la laïcité d’ouverture,
Le principe de réalité nous impose de le aussi les dirigeants poli- notre désaccord avec la loi interdisant la
prendre en considération. Il vaut alors d’égalité, de neutralité » tiques doivent être élus, burqa. Nous pensons que, même si on
mieux le rencontrer et entrer en dialo- choisis. n’est pas d’accord avec le comportement
gue que l’ignorer. La marginalisation a à s’impliquer dans notre organisation. Vous pouvez remarquer, à l’occasion des uns et des autres, tant que les lois sont
toujours alimenté les extrémismes. Cela nous a divisés, alors qu’il n’y a pas du « printemps arabe », que des partis respectées, on doit privilégier la liberté
Éthiquement, je préfère faire confance de divergences théologiques et idéologi- politiques musulmans émergent et n’ont religieuse individuelle.
dans la parole de mes interlocuteurs, ques entre nous. L’alternance politique en aucun problème avec la démocratie :
France change la donne. Les nouveaux ils peuvent être comparés à la démo- On aimerait entendre davantage la au risque de me tromper, que de les
suspecter au risque de les mépriser. dirigeants paraissent vouloir laisser les cratie-chrétienne. Nous ne sommes pas voix des musulmans français pour
Les mots ont un sens et je crois que re- musulmans s’organiser entre eux. favorables à un pouvoir religieux, mais défendre les chrétiens d’Orient.
cela ne nous interdit pas de rappeler Nous sommes pour la liberté et le res-layer les propos du président de l’UOIF
afrmant que la laïcité, la démocratie et La laïcité se pense-t-elle à l’intérieur nos valeurs. pect des croyances. À ce titre, nos frères
la tolérance appartiennent à l’islam est de l’islam ? En Occident même, il y a un débat sur chrétiens sont libres de pratiquer leur
Nous sommes pour la laïcité d’ouver- les rapports entre la politique et la morale. religion. Maintenant,nous n’avons pas une façon de faire progresser ces idées
dans l’esprit des musulmans. • ture, d’égalité, de neutralité. Mais si on L’islam y apporte sa contribution. toujours tous les éléments pour com-
àsfoqtin
uesoréforme N 3485 • 25 octobre 2012 3Événement
AnAlse. Vincent Geisser, chercheur entetien. Ahmed Jaballah, président de l’Union des organisations islamiques de France (U OIF), conjugue attachement aux lois de la République et fdélité aux principes de l’islam.
à l’Institut français du Proche-Orient,
décrypte les particularités de l’UOIF.
r appeler le dogme, r especter la liberté Un islam
conservateur
Que faites-vous pour lutter contre l’an- Le terrorisme et la violence n’ont pas de
tisémitisme qui traverse la commu- religion. C’est à l’État de faire respecter
nauté musulmane ? la loi. Sur le plan religieux, notre respon- ’U