De candolle  au nom de toutes les plantes
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Extrait

VENDREDI 5 TRIBUNE DE
JUIN 2009 GENÈVE
Idéesde génie
27
De Candolle: au nom de toutes les plantes de nommer les plantes – et lescité à rester assis des heures sur animaux – en latin en indi-l’ustensile à observer les plantes quant leur genre et leur espèce.et à prendre des notes. Dans la Toutefois, les critères qu’ilcapitale française, il fréquente propose pour classer les végé-les grands noms de l’histoire taux se révèlent rapidement in-naturelle, comme Cuvier, Jus-satisfaisants et seront qualifiéssieu ou Adanson. Après un an, d’«artificiels» par ses contem-il répond déjà à des comman-ANTON VOSdes prestigieuses, comme laporains. «Linné range les plan-tes à fleurs uniquement selon leréécriture de laFlore française En 1818,de Jean-Baptiste de Lamarck.le botaniste genevoisnombre des étamines et leur Augustin-Pyramus de Candolleposition par rapport au pistil,C’est dans cet ouvrage que se lance dans une entrepriseprécise Patrick Bungener, colla-Candolle introduit une nouvelle démesurée: dresser l’inventaireborateur scientifique aux Con-façon de classer les espèces. Au complet de tous les végétauxservatoire et Jardin botaniquessystème sexuel de Linné, il pré-poussant sur Terre. A sa mort, ilde la Ville de Genève.fère développer une méthode n’aura publié que les sept pre-»Le savant suédois était«naturelle» prenant en compte miers volumes de son œuvreconscient des faiblesses de sonune multitude de caractères dif-qui en comptera finalementsystème, mais il n’a pas eu leférents, relatifs à la fois à l’ap-dix-sept (le travail sera achevéparence du végétal et à sa mor-par sa descendance). Cet inven-phologie interne. taire, qui décrit près de 60 000Le botaniste genevois pour-espèces de plantes à fleurs,suit sa carrière à Montpellier, ainsi que saThéorie élémentaireoù il occupe le poste de direc-de la botaniqueteur du Jardin botanique de la, qui introduit pour la première fois le termeville. de «taxonomie», assureront satemps de l’améliorer.» C’est Une incroyable diversité notoriété. Par son œuvre, Can-alors qu’Augustin-Pyramus deAugustin-Pyramus de Candolle.Le botaniste genevois a dressé l’inventaire complet de tous les de formes dolle participe à la mise enCandolle entre en scène.végétaux poussant sur Terre.(DR) place des premières classifica-De Candolle y rédige saThéo-«L’homme à l’arrosoir» tions dites «naturelles» des vé-rie élémentaire de la botanique. acceptebranche par son travail menéla chaire d’histoire na-gétaux, dont les grandes lignesNé à Genève en 1778, où ilIl crée à cette occasion le termeturelle à l’Académie. Il reçoitdans le domaine de la classifica-Bio express seront conservées jusqu’à l’èrecommence sa formation en bo-de «taxonomie», la science quiégalement pour mandat detion, mais aussi par la qualité de la biologie moléculaire.tanique, il se rend à Paris à l’âgeconsiste à regrouper les orga-créer un Jardin botanique à lade son herbier, composé de1778:Augustin-Pyramus de de 20ans pour s’adonner à sanismes vivants ayant en com-promenade des Bastions. Deplantes collectées dans leCandolle naît à Genève. Les faiblesses passion, la classification des es-mun un certain nombre de ca-Candolle peut enfin consacrermonde entier, et qui est au-1798:s’installe à Paris. d’un système pèces, sujet absent du cursus deractères précis. Dans sondes forces importantes (unejourd’hui encore une référence1806:reçoit la mission de Les catalogues de plantesl’Académie genevoise. «A Paris,ouvrage, il développe aussivingtaine d’élèves travaillentpour les chercheurs, précise Pa-parcourir l’Empire français. existent bien sûr depuis l’Anti-de Candolle entre en contactl’idée que les espèces de plantespour lui) à la réalisation de sontrick Bungener.1808:reçoit le poste de quité. Il faut néanmoins atten-avec les scientifiques du Jardind’une même famille dériventrêve, qui est en quelque sorte la»Il a aussi contribué à popu-directeur du Jardin botanique dre Carl von Linné (1707-1778)des plantes, poursuit Patricktoutes d’un même «modèlemise en œuvre de saThéorielariser la botanique et à façon-de Montpellier, le plus ancien pour qu’une percée significativeBungener, qui est aussi coau-idéal» dont les irrégularités,élémentaire: l’inventaire de tou-ner cette science à l’image dede France. soit réalisée. Le naturaliste sué-teur de la récente réédition an-dues aux transformations, sou-tes les espèces de plantes àcelle que l’on connaît au-1816:retourne à Genève et dois est célèbre pour avoir sys-notée de l’autobiographie dudures ou avortements des orga-fleurs du globe (le Prodromusjourd’hui.»crée le Jardin botanique. tématisé la nomenclature bino-savant genevois*. Il y développenes (feuilles, sépales, pétales…),systematis naturalis vegetabi-1818:commence son inven-La semaine prochaine: miale (Tulipa sylvestris pourrapidement des talents excep-donnent naissance à l’incroya-lis). Le travail est tellement am-taire de toutes les plantes à une espèce de tulipe par exem-tionnels de botaniste.» Sesble diversité de formes que l’onbitieux qu’il ne sera achevé parfleurs du monde. Klaus Schwab et le World ple) qui est encore en vigueurpairs le surnomment «l’hommerencontre dans la nature.son petit-fils, Casimir.1841:meurt à Genève. Economic Forum aujourd’hui. Il décide en effetà l’arrosoir» à cause de sa capa-De retour à Genève en 1816, il«De Candolle a marqué sa Apprendre: un jeu d’enfant A quoi bon sauver la biodiversité? Il ne faut pas sauversa dynamique et ainsi la préser-la biodi-ment disponibles.» En revan-Ce qui distinguelyser et d’expérimenter les diffé-le plus radica-versité pour préserver la vie surver. che,celui qui a beaucoup àlement l’homme de l’animal,rents processus impliqués dans Terre, mais pour sauver l’êtreCependant, pour Juan Mon-perdre, c’est l’être humain. Ilc’est sans doute sa formidablel’apprentissage. humain. La description systé-toya, chef du Laboratoire den’est pas sûr qu’il survive aucapacité à accumuler des con-Au travers d’ateliers animés matique du monde vivant estphylogénie et évolution des ver-possible cataclysme qu’il pré-naissances. Mais comment ap-par une trentaine de cher-redevenue une activité en vo-tébrés de l’Université de Ge-pare lui-même. Même si elleprend-on? Cette question estcheurs et d’enseignants de la gue cette dernière décennie. Lesnève, il ne faut pas sauver lacompte plus de 6 milliards d’in-depuis toujours au cœur desFPSE, chacun est invité à mesu-activités humaines entraînentbiodiversité pour elle-même.dividus, notre espèce possèdepréoccupations de la Faculté derer la rapidité de ses réactions, en effet la destruction des habi-«La biodiversité n’a fait queen effet une «diversité généti-psychologie et des sciences desa capacité à s’orienter dans un tats et des changements clima-s’enrichir avec le temps, malgréque efficace» relativement fai-l’éducation de l’Université deenvironnement sans repères, tiques qui font craindre l’avène-ou peut-être même grâce à desble. Genève(FPSE), héritière deson aptitude à détecter un objet ment d’une nouvelle extinctionextinctions massives, explique-Ce qui, pour Juan Montoya,l’Institut des sciences de l’édu-en mouvement ou ses stratégies de masse. Les scientifiques esti-t-il. Si une nouvelle crise sur-nous donne peu d’échappatoi-cation fondé en 1912 parde mémorisation. Les visiteurs ment dès lors qu’il est urgent devient, elle ne pourra être queres pour nous en sortir en casEdouard Claparède et de Jeanauront également l’occasion dresser au plus vite l’inventairebénéfique pour la biodiversitéde véritable coup dur (épidémiePiaget, le plus grand psycholo-d’expérimenter leur handicap. le plus complet possible de lasur le long terme. Ces événe-mondiale, catastrophe naturellegue de l’enfance et du dévelop-Vincent Monnet biodiversité afin de comprendrements mettent à l’épreuve lesd’envergure, etc.). En clair, s’ilpement. Elle est aussi au centre espèces et seules les plus robus-existe une seule raison pourde ce Samedi de l’UNIGE, orga-Samedi de l’UNIGE tes survivent et donnent nais-sauver la biodiversité, c’est pournisé dans le cadre du 450ean-«Apprendre: un jeu Les dinosaures.La biodiver-niversaire de l’institution et quisance à de nouvelles lignées quiéviter que l’on connaisse led’enfant», samedi 6 juin, entre sité pourrait connaître lepeuvent alors exploser en diver-permettra aux enfants commemême sort que les dinosaures.14 h et 17 h à Uni Mail. Tous cs (dès 5 ans), entrée libre. même sort.(DR)sité dans les niches nouvelle-Anton Vosaux adultes de découvrir, d’ana-publi
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