La géographie des plantes avec la physiologie pour base - article ; n°39 ; vol.8, pg 193-206

Ch. Flahault

Description

Annales de Géographie - Année 1899 - Volume 8 - Numéro 39 - Pages 193-206
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: ANNALES_DE_GEOGRAPHIE
• Publié le: 01 janvier 1899
• Nombre de lectures: 63
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Charles Flahault
La géographie des plantes avec la physiologie pour base
In: Annales de Géographie. 1899, t. 8, n°39. pp. 193-206.
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Flahault Charles. La géographie des plantes avec la physiologie pour base. In: Annales de Géographie. 1899, t. 8, n°39. pp.
193-206.
doi : 10.3406/geo.1899.6086
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1899_num_8_39_608639 8e année 15 mai 1899
ANNALES
DE
OGRAPHIE RALE
LA OGRAPHIE DES PLANTES
AVEC LA PHYSIOLOGIE POUR BASE
II quelques mois le libraire Gustav Fischer Ièna éditait un
beau livre qui avait pas été annoncé Géographes et botanistes ont
lu et admire auteur Wilhelm Schimper dont on appréciait
depuis longtemps les travaux de physiologie avait donné déjà quelques
savantes études dont il avait réuni les éléments sous les tropiques en
Amérique et Java on empressa pour le féliciter on apprit
il naviguait dans les mers du Sud en quête de nouveaux problèmes
Les botanistes sont nombreux qui depuis dix ans ont renoncé
leurs chaires et aux ressources de leurs laboratoires qui ont fui la
vie facile de notre vieille Europe pour demander des pays lointains
de nouveaux sujets étude est ils ont été les premiers recon
naître combien sont minces les résultats acquis la physiologie des
plantes par les recherches poursuivies dans les laboratoires les mieux
dotés de nos grandes Universités européennes Ils ont reconnu les
conditions défavorables où se trouvent nos grandes villes avec leur
climat tempéré ou froid et la végétation de leurs environs profon-
SCIUMPER Pflanzen-Geographie auf physiologischer Grundlage
Jena Gustav Fischer 1898 In-8 xviii 876 p. à02 pl ou en autotypie pl en
phototypie et cartes 27
ANN DE GEOG VIIIe ANN 13 OGRAPHIE iN RALE 194
dément altérée par homme Sachant on ne plie pas la nature aux
capricieuses exigences de expérimentateur ils ont pris lo parti
aller étudier chez elle de lui demander des inspirations et la di
rection de leurs recherches En quelques années observation de la
nature fourni la physiologie expérimentale une foule de faits nou
veaux elle soumet son contrôle et elle explique On cru pen
dant trop longtemps il suffisait être chimiste ou physicien pour
résoudre tous les problomes de la vie On sait maintenant on ne
devient naturaliste que par étude de la nature Les êtres vivants sont
soumis aux lois physico-chimiques et leur étude est par là du do
maine des physiciens et des chimistes mais les êtres qui vivent
subissent tout instant et ont subi travers la série indéfinie des
générations dont ils descendent action variable des agents exté
rieurs Les espèces subissent des degrés divers action du milieu
elles sont plus ou moins malléables Elles la subissent depuis un
temps plus ou moins long suivant le temps qui est écoulé depuis
leur apparition Enfin hérédité fixé des degrés différents aussi
les caractères déterminés par les agents physico-chimiques Ces don
nées essentiellement biologiques des problèmes relatifs action
des agents physico-chimiques sur les êtres vivants opposent leur
solution des difficultés dont on pas assez tenu compte On est
trop peu préoccupé examiner de près les faits adaptation et de
distinguer les propriétés acquises par hérédité des propriétés orga
niques soustraites action du milieu
En proclamant cette vérité Schimper exprime le sentiment qui
poussé vers les terres polaires aux déserts aux forêts tropicales et
aux sommets de Himalaya et des Andes une légion de maîtres il
lustres plusieurs entre eux ont été retenus ni par âge ni parles
responsabilités de services importants observation de la nature
leur fourni une foule de faits nouveaux que la physiologie expéri
mentale soumet son contrôle et elle explique
Grâce ces efforts les notions de adaptation et de hérédité se
dégagent peu peu du dilettantisme qui les discréditait écologie
est devenue une branche des sciences biologiques Warming en
savamment tracé le programme1 Schimper développé avec
beaucoup de personnalité en mettant profit ses propres observa
tions et tout ce que la science possédait de données éparses et de
solutions partielles Son livre répond aux exigences actuelles de la
science il est largement documenté tout été vu les descriptions
AVAiuiiNG Lehrbuch der kologischen P/lamengeographie Cf de 895
134 et de 896 97. La géographie botanique écologique recherche comment
les conditions du milieu température lumière nutrition humidité etc. déicrmi-
nent les formes et la physionomie des associations végétales elle mele les
causes qui permettent le groupement des végétaux par slutions distinctes OGRAPHIE DES PLANTES 195 LA
sont accompag nées de nombreuses figures dessinées sur la nature
même ou reproduisant les objets après la photographie auteur
ne laisse pas de place hypothèse il décrit des faits beaucoup de
faits empruntés tous les milieux tous les mondes ceux il
vus et ceux ont parcourus ses émules Detmer Haberlandt
Johow Karsten Schenck Solms-Laubach Stahl ïreub Volkens etc
La conclusion se déduit des faits eux-mêmes sans effort imagina
tion comme une conséquence logique évidente des faits énoncés
Ils le sont de la manière la plus démonstrative des descriptions
brèves accompagnent de nombreuses figures et les faits avec lesquels
nous sommes le moins familiarisés imposent notre conviction
Grâce ce livre la botanique écologique entre dans le domaine
classique au moment où son programme venait peine être défini
Il reste beaucoup faire et Schimper ne manque pas de signaler
les nombreuses lacunes que avenir comblera en attendant nous
possédons un traité rationnel et magistral tout fait au courant de la
science actuelle
Parmi abondante moisson rassemblée auteur nous glane
rons et là dans espoir de donner une idée suffisamment exacte
du but de Schimper et de la fa on dont il atteint
ouvrage comprend trois parties La première est consacrée
étude des facteurs écologiques et de leur action sur la structure des
plantes et la répartition des formes végétales La deuxième partie
étudie le groupement des en associations La troisième est
application de ce qui précède aux grandes régions naturelles du
globe Nous ferons chacune quelques emprunts presque au hasard
tant il nous paraîtrait difficile de faire un choix entre des chapitres
qui ont tous un égal intérêt
LES AGENTS COLOGIQUES
Les agents écologiques sont nombreux Bien ils agissent
jamais isolément nous sommes obligés de les étudier successivement
le plus souvent même il est impossible de déterminer dans un
ensemble de phénomènes la part exacte qui revient chacun eux
On peut les distinguer en agents écologiques inertes et vivants Les
premiers sont climatiques ou géographiques ils exercent leur action
sur de grandes étendues de territoire ou bien ils sont terrestres
édaphiques suivant expression de Schimper Le facteur édaphique
par excellence est le sol considéré dans ses qualités physiques et dans
ses propriétés chimiques
Les agents écologiques vivants peuvent agir soit sur le substratum
pour le modifier en divers sens favorables ou non la vie végétale OGRAPHIE RALE 196
soit sur la plante elle-même la symbiose le commensalisme le para
sitisme la luite pour la vie entre les espèces expriment les différents
termes de action de être vivant sur la plante
Parmi les agents climatiques eau une importance essentielle
sans eau aucune manifestation vitale est possible aucun facteur ne
détermine des dispositions morphologiques plus spéciales autre
part action de eau sur la plante est connue depuis longtemps on
ne saurait choisir de meilleur exemple pour exposer la méthode
suivie par auteur dans exposition des faits
Examinons abord brièvement la structure dos organes végétatifs
des plantes dans leurs rapports avec eau Ils se résument en deux
mots absorption et respiration Des mécanismes variés règlent le
courant de la transpiration la structure des unes favorise celle des
autres retarde émission de eau absorbée Les mécanismes qui ac
tivent émission de eau caractérisent la structure hygrophile ceux
qui activent absorption et retardent la transpiration caractérisent la
structure xerophile Les xérophytes redoutent les climats pluv