Journal du Nautisme n°25 - Novembre 2013

Frédéric Pelatan

Description

François Gabart et Michel Desjoyeaux en mode Top Gun
Transat Jacques-Vabre
Ultime, la classe à venir
Coupe de l'America

Informations

• Publié par: fpelatan
• Publié le: 30 octobre 2013
• Nombre de lectures: 1 282
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 5 Mo

Extrait

25 novembre 2013 > Supplément gratuit à l’équipe n°21652 du dimanche 27 octobre 2013
FRANÇOIs gAbART
MICHEL dEsJO yEAUx
TOP GUN
Transat Jacques Vabre
Ultime, la classe ?
Coupe de l’America f. exé : 260 x 360 mm _ FU/PP _QUADRI _ PRESSE MAG _ le Journal du Nautisme _ encrage total = 280 % _ V0 _ impression laser à 100% _ N° dossier : 91484
é dito
Jeep avec
®
4, 3, 2, 1…
Quatre-vingt-huit marins, quatre classes, trois départs réels, deux absents, un départ officiel ?
4, 3, 2, 1… Paf pastèque ! Ainsi va la voile, en mer comme depuis terre : il ne faut jamais
relâcher son attention, sous peine de perdre le fil. Voire un peu plus. En tricotant les dates
de départ, la Transat Jacques-Vabre a cherché à rhabiller comme elle le pouvait les Class
40, sans (trop) déshabiller les Imoca 60, et les Multi 50. Les MOD 70, princes des océans
défroqués d’eux-mêmes, sont encore un peu plus à poil après avoir vu Virbac-Paprec partir
cul par-dessus tête un jour de captation de banque d’images. Jean-Pierre Dick, légèrement
blessé et profondément meurtri, a préféré renoncer à embarquer Roland Jourdain à l’assaut
des Atlantiques.
Bonjour tristesse.
L’organisation de la Jacques-Vabre, donc, a fait comme elle pouvait. Pas facile de faire plaisir
à tout le monde, pas facile de faire arriver à peu près ensemble des bateaux, si disparates en
termes de performances, quelque part à 5 400 milles du Havre, ville de départ qui vibrera
trois fois : le 3 novembre à 13h02 pour les monocoques, le 5 pour les Multi50, le 8 pour
les MOD70. Pas facile de faire tenir tout le monde dans le même chapiteau, sous le même
projecteur. Installer la lumière à tous les étages n’est pas un pari facile. On verra seulement
après le(s) départ(s) s’il a été remporté.
François Gabart et son Imoca vont partir vers Itajai avec Michel Desjoyeaux. Puis il courra
À la François Gabart tout seul la Route du Rhum. Puis il grimpera sur son gros bateau. Un marin, trois coques, une
et Michel Desjoyeaux par Pauce cent pieds, des milles de plaisir, des millions de retour sur investissement, c’est Macif Attack !
Le vainqueur du Vendée Globe va vite vers ce qui va vite, dans une cour où s’ébattent
d’autres marins d’exception : Francis Joyon, Armel Le Cléac’h ou encore Thomas Coville,
le plus fédérateur des solitaires, pas loin de remporter son pari qui consiste à fonder la classe
des grands. Il se pourrait qu’ils fassent un jour, sur des multicoques et en solitaire, le tour du
monde. On appelle ça des révolutions.
Bonne lecture,
Frédéric Pelatan
Diffusion : Rédacteur graphiste Directeur de la publication délégué :
Supplément gratuit à l’équipe n°21652 du Responsable fabrication : Frédéric Schmitt - Tél. : [phone]
dimanche 27 octobre 2013 Jean-Louis Guimar - Tél. : [phone] [e-mail]
Ne peut être vendu séparément. [e-mail]
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260_360_PRESSE_NAUTIC_PP_91484.indd 1 21/10/13 16:20
21.10.2013 16:21 (QUADRI-tx vecto) flux: PDF-1.3-Q-300dpi-v-X1a2001-fogra39 Imoca
CheMINÉeS-POUJOUla T
Architecte : Juan Kouyoumdjian
Constructeur : Chantier Décision SA - Suisse
Longueur : 18,28 m (60 pieds)
Largeur : 5,80 m
Tirant d’eau : 4,50 m2
Gréement : sloop avec 3 étages de barres de flèches
Voilure au près : 300 m2
Voilure au portant : 600 m2
SeS DaTeS :
12 mai 2011 : mise à l’eau
14 août 2011 : 3e du Rolex Fastnet
21 octobre 2011 : départ de sa première Jacques-Vabre
6 novembre 2011 : rencontre avec un container
4 juin 2012 : 5e de l’Europa Warm Up
10 novembre 2012 : départ du Vendée Globe
12 novembre 2012 : premiers soucis d’hydrogénérateur
7 décembre 2012 : en tête du Vendée Globe
24 décembre 2012 : se déroute vers l’archipel des îles
Auckland, s’amarre à un bateau scientifique russe, ce qui
provoquera sa disqualification par le jury
6 janvier 2013 : touche un Ofni
7 février 2013 : hors course,
il est le 7e à rallier les Sables d’Olonne
24 juin 2013 : vainqueur du record SNSM
8 août 2013 : 6e de l’Artemis Challenge
11 août 2013 : 4e du Rolex Fastnet
STaMM,
ApRès L’HEURE...
Une place sur le podium en 2007, mais aussi un enfoncement du thorax, un Ofni, une panne technique...
Sur la Transat Jacques-Vabre, comme sur les autres courses Imoca, le sort n’a jamais vraiment laissé
tranquille bernard Stamm, condamné à courir après la montre tout en espérant, enfin, se voir accorder
les faveurs de la chance.
Texte de FRÉDÉRIC PelaTaN - Photo : Th. Martinez / Sea and co / Cheminées-Poujoulat
ne bonne organisation n’est pas qu’une affaire d’organisation. Il faut finalement fait la malle dans l’Atlantique, comme prévu, mais seulement deux
aussi compter avec l’alignement des planètes, des safrans et des Ofni jours après le départ des Sables d’Olonne. La suite ? Un abri de fortune dans la U(objet flottant non identifié). Le 7 novembre 2011, Bernard Stamm et Jeff baie dans une des îles Auckland, dans l’espoir de fixer enfin convenablement
Cuzon sont hélitreuillés au cours d’une opération pilotée par le Maritime Rescue les hydrogénérateurs ; un abandon en même temps qu’une disqualification le
Coordination Center (MRCC) de Punta Delgada, 9 janvier 2013, pour s’être amarré à un
île de Sao Miguel, archipel des Açores. Quelques bateau russe ; la remontée vers les Sables, le
heures plus tôt, Cheminées-Poujoulat avait croisé la cœur lourd et l’aura du héros malheureux.
route d’un container immergé dans le golfe de Parce que, après avoir abandonné au large
Gascogne. Un parmi d’autres. Celui-ci était pour des Kerguelen en 2008, Stamm voulait, cette
le Suisse et son partenaire de Transat. L’avarie, à fois-ci ramener son bateau à bon port. « La
l’avant tribord, a laissé entrer beaucoup d’eau. remontée n’a pas été juste un retour, souligne-
Depuis ce jour, avec son bateau né de la palette t-il. J’en ai profité pour tester des choses, cela
graphique de Juan Kouyoumdjian, Stamm court aurait été trop bête de ne pas en profiter. »
après la montre. « Le souci, c’est qu’il a fallu réparer
le trou, et reconstruire le reste. C’était cassé ou Le chantier, au printemps 2013, a permis
rongé par l’eau de mer, grimace Stamm. Tous les de remettre le bateau en état, et il y avait
systèmes étaient fichus : les moteurs, l’électricité, du boulot : en arrivant aux Sables le
l’électronique, l’hydraulique aussi. Rapidement, 7 février dernier,