Comment contrôler l’efficacité d’un avortement medicamenteux ? Dr Philippe Faucher Hôpital Bichat Paris Contrairement à l’IVG par aspiration chirurgicale où le contrôle de l’efficacité de la procédure est immédiat ( vérification visuelle, échographie per-opératoire ) le contrôle de l’efficacité d’une IVG médicamenteuse est retardé par rapport au moment de la prise des drogues. De façon réglementée, le contrôle de l’efficacité d’un avortement médicamenteux s’effectue lors d’une visite médicale 15 à 21 jours après la prise des comprimés. Après un interrogatoire et un examen clinique, le médecin sollicité pour ce contrôle s’assure habituellement du succès de la méthode par le recours à une échographie ou à un dosage deβHCG plasmatique. 1)L’interrogatoire et l’examen clinique L’interrogatoire de la patiente cherche à savoir si la patiente a expulsé la grossesse : Y a til eu des douleurs ?La survenue de douleurs pelviennes rythmées « comme des douleurs de règles » témoigne que la méthode a induit des contractions utérines Certaines patientes cependantexpulsent la grossesse sans ressentir de douleurs. Y a til eu des saignements ?L’abondance des saignements est variable, en règle générale au moins aussi importante que des règles. Si l’absence totale de saignement signe l’échec de la méthode, on peut voir des patientes saigner beaucoup sans expulser la grossesse.Y a til eu visualisation de l’œuf ?Dans le cas d’une expulsion à domicile, il ne faut pas demander systématiquement à la patiente de retrouver l’œuf parmi les pertes sanguines. En revanche, il faut informer la patiente de l’intérêt de rechercher l’œuf pour évaluer l’efficacité de la méthode si elle s’en sent capable psychologiquement capable. Y at il eu une disparition des signes sympathiques de grossesse ?La disparition des signes sympathiques est en faveur de l’arrêt de la grossesse tout comme la persistance de ces signes témoigne souvent de la persistance d’une grossesse évolutive.L’examen clinique cherche essentiellement à apprécier le volume utérin. Un utérus de volume normal est en faveur du succès de la méthode. A l’inverse, la perception d’un utérus augmenté de volume, gravide, témoigne de la persistance très probable d’une grossesse évolutive.Si la patiente se plaint de douleurs pelviennes, de fièvre, de leucorrhées, l’examen au spéculum et le toucher vaginal recherchent les signes cliniques en faveur d’une endométrite ( douleur à la mobilisation utérine, leucorrhées pathologiques ). A RETENIR L’état clinique de la patiente lors de la visite de contrôle est l’élément capital pour évaluer l’efficacité de la méthode. La persistance d’une grossesse évolutive peut se déduire très souvent de l’interrogatoire et de l’examen clinique. De la même façon, une patiente qui va bien, dont les signes de grossesse ont disparu, ne se plaignant ni de douleurs pelviennes ni de fièvre, dont les saignements sont modérés ou absents doit être considérée comme un succès de la méthode jusqu’à preuve du contraire. La preuve