L évolution sociale du préadolescent à la lumière de ses conceptions sur l adulte - article ; n°2 ; vol.8, pg 85-117
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L'évolution sociale du préadolescent à la lumière de ses conceptions sur l'adulte - article ; n°2 ; vol.8, pg 85-117

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Description

Enfance - Année 1955 - Volume 8 - Numéro 2 - Pages 85-117
33 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

J. Burstin
L'évolution sociale du préadolescent à la lumière de ses
conceptions sur l'adulte
In: Enfance. Tome 8 n°2, 1955. pp. 85-117.
Citer ce document / Cite this document :
Burstin J. L'évolution sociale du préadolescent à la lumière de ses conceptions sur l'adulte. In: Enfance. Tome 8 n°2, 1955. pp.
85-117.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/enfan_0013-7545_1955_num_8_2_1488L'ÉVOLUTION SOCIALE
DU PRÉADOLESCENT À LA LUMIÈRE
DE SES CONCEPTIONS
SUR L'ADULTE
par le Dr J. Burstin
Le présent mémoire fait partie d'une recherche d'ensemble sur l'ado
lescence. Cette recherche se propose d'étudier les aspects et les moments
saillants de l'évolution de l'adolescent, de saisir les rapports qui peuvent
les unir les uns aux autres et de mettre ainsi à jour les facteurs qui les
conditionnent ou les influencent. Le problème, à cause de son enver
gure et de sa complexité, doit être obligatoirement examiné avec des
méthodes et sous des incidences aussi variées que possible afin de ne
laisser échapper aucun de ses éléments importants. Ces raisons tracent
la voie à suivre. Elles imposent une série de travaux dont chacun doit
partir sur un secteur bien déterminé et nettement délimité. Les résul
tats ainsi obtenus, forcément partiels, ne peuvent s'appliquer qu'aux
faits dont ils sont l'expression. C'est seulement une fois cette inves
tigation accomplie qu'il deviendra possible de reprendre, à la lumière
de l'ensemble des constatations préalablement dégagées, le problème
dans son entier.
Dans une publication parue ici même (1), nous avons essayé de déce-
1er quelques lignes directrices de l'évolution socio-morale de l'adoles
cent. Depuis, nous avons cherché à approfondir et à préciser davan
tage les faits. Le présent travail porte sur la partie terminale d'un
questionnaire conçu dans ce but.
Les réponses qui vont être analysées concernent les deux questions
suivantes :
1° Que pensez- vous des adultes? En quoi voudriez- vous leur re
ssembler et en quoi cela vous déplairait-il?
2° Dites si vous préférez devenir tout de suite adulte ou rester enfant
et pourquoi?
L'adulte exerce un double rôle dans l'évolution de l'adolescent. Il
assume en même temps les fonctions de direction et de modèle. D'une
(1) J. Burstih. « Aspects de l'évolution socio-morale de l'enfant. » Enfance, mars-avril 1953.
6 86 £r J. BURST IN
part, il dirige le processus et lui trace le but à. atteindre. D'autre part,
que ce soit par acceptation ou, au contraire, par opposition, c'est par
rapport à lui, en tant que modèle, que s'effectue graduellement la
Vmutation qui, à son issue, amènera l'adolescent à intégrer la commun
auté de ses aînés. Cette maturation ne débute pas d'une façon brusque
à un certain âge. Elle plonge ses racines profondément dans l'existence
antérieure de l'enfant. Ici, pas plus qu'ailleurs il n'y a de discontinuité.
Ceci explique pourquoi toute recherche sur l'adolescence doit pouvoir
s'appuyer, à son point de départ, sur là connaissance du comporte
ment des enfants plus jeunes.
Cette étude est consacrée aux réponses des enfants dont l'âge ne
dépasse pas 13 ans. En effet, cet âge termine la préadolescence. Certaines
transformations psychiques, commencées auparavant, parviennent à
leur achèvement. En même temps, apparaissent les premiers éléments
qui vont devenir le point de départ vers un niveau supérieur de matu
ration : celui de l'adolescence. Simultanément s'amorcent à ce moment
des changements sur un plan tout différent. Le début de la puberté
est imminent chez les garçons et, chez certains,1 elle se manifeste déjà
par ses premiers signes. Elle a déjà commencé chez. la plupart des
filles. La 14e année est pour celles-ci et pour certains garçons le début
de leur adolescence.
Les préadolescents qui ont eu à répondre à notre enquête sont au
nombre de 222, recrutés dans la banlieue parisienne. Ils sont élèves
de l'École Primaire ou du Cours Complémentaire Général. 61 sont
âgés de 10 à 11 ans (1), 57 de 11 à 12 ans et 104 de 12 à 13 ans. Parmi
ces derniers, 63 fréquentent le Cours Général et 41 }a.
classe de Fin d'Études Primaires. Les moins de 12 ans, de l'Enseigne
ment Primaire, sont tous bien doués. Ils ont été sélectionnés pour une
classe (Cours Supérieur) en vue d'une préparation au concours d'en
trée en 6e Moderne. Leurs réponses se distinguent peu de celles de leurs
camarades de l'Enseignement Secondaire. Il n'a pas été possible d'uti
liser les réponses des élèves de moins de 12 ans d'autres classes de
l'Enseignement primaire. Ces enfants se sont révélés peu aptes à répondre
par écrit, d'une façon compréhensible, aux questions qui leur ont été
soumises. En revanche, à partir de cet âge, il devient possible de suivre
avec la méthode employée tous les sujets, quelle que soit leur origine
scolaire. On constate alors des différences importantes entre les deux
groupes de notre . échantillonnage et il y aura lieu d'en tenir compte
dans la suite de cet exposé.
Au point de vue social, les élèves de l'Enseignement Primaire appar
tiennent à des familles ouvrières. Ceux des cours complémentaires sont,
dans leur majorité, d'origine petit-bourgeois (artisans, petits employés,
petits commerçants, etc.).
(1} Ce nombre comprend quelques sujets âgé» de moin» de 10 ans.
. L'ÉVOLUTION SOCIALE DU PRÉADOLESCENT 87
Dans une vue théorique, chacune des deux questions posées visait
à un but particulier. La première se proposait d'inciter le sujet à faire
connaître l'ensemble de ses opinions sur l'adulte. La seconde devait
l'obliger à faire un tri parmi les idées qu'il venait d'exprimer et à
mettre au premier plan celles qui déterminent l'acceptation ou le refus
de l'état d'adulte. Dans la pratique, les choses se sont passées autre
ment. Nos sujets ont mal suivi le plan prévu. Beaucoup parmi les
plus jeunes, surtout ceux de l'Enseignement Primaire, répondirent par
un simple oui ou non à la deuxième question, sans indiquer les raisons
de leur choix. Parmi les plus âgés, nombreux sont ceux qui ont traité
chaque question indépendamment avec des arguments différents dans cas. Conçues pour être subordonnées l'une à l'autre, les deux
questions devenaient ainsi, en pratique, complémentaires. Pour con
naître les vues de l'enfant sur l'adulte, il est donc indispensable d'ad
ditionner toutes ses réponses. Cet état de fait a imposé le mode de
dépouillement. Les réponses, sans tenir compte de la question à laquelle
elles se rattachent ont été partagées en deux groupes, suivant qu'elles
expriment un jugement positif ou négatif sur l'adulte. Chacun de ces
deux groupes a été, à son tour, subdivisé en un certain nombre de
rubriques d'après les idées exprimées. L'examen de ces différentes caté
gories de réponses, le moment de leur apparition, leurs variations numér
iques et leurs modifications avec l'âge, est l'objet principal de l'exposé
suivant :
Les opinions de l'enfant de 10 a 11 ans
Les enfants de cet âge ne discutent à aucun moment les pouvoirs
que l'adulte détient sur eux, ni les directives qu'il cherche à leur impos
er ni les principes qu'il s'efforce de leur inculquer. Dans leur immense
majorité toutes les réponses se ramènent à un parallèle entre la situa
tion de l'enfant et celle de l'adulte.
Les appréciations défavorables. — Une première catégorie de ces appréc
iations, la plus nombreuse, est inspirée par les difficultés que connaît
la vie de l'adulte. Tous les soucis matériels et domestiques dont l'en
fant est témoin dans sa famille sont relevés et employés comme jus
tification du refus de l'existence de l'adulte.
(G. 9;H, C. S.) (1). Je pense des grandes personnes qu'ils doivent aller
travailler à 7 h. du matin et revenir à 7 h. du soir.
(F.

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