La Lettre d Information d ARTHRITIS  N°15
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La Lettre d'Information d'ARTHRITIS N°15

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Description

La première carte de paiement prépayée qui finance la Recherche !
Au Sommaire ...
- Edito du Professeur Carlo Chizzolini, Président du Conseil Scientifique de la Fondation Arthritis, Hôpital Universitaire de Genêve.
- En Direct du Labo : Lupus & Hormones, Jean-Charles Guréy
- Zoom Sur : Les projets de Recherche pour 2012
- A la Fondation : 5ème Journée Jacques Courtin
- Avec Nous : Produit Partage, la carte prépayée Fondation Arthritis MasterCard
- Avec Vous : Sport & Rhumatismes, Athan Baillet

Informations

Publié par
Publié le 09 avril 2014
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

N° 15- DÉCEMBRE 2011
LA LETTRE D’INFORMATION D’ARTHRITIS
100 % DE VOTRE DON POUR LA RECHERCHE
La carte prépayée Fondation ARTHRITIS
LA PREMIÈRE CARTE DE PAIEMENT QUI FINANCE LA RECHERCHE !
EN DIRECT D’UN LABO JEAN-CHARLES GUÉRY
ZOOM SUR LES PROJETS DE RECHERCHE 2012
A LA FONDATION ème 5 JOURNÉE JACQUES COURTIN
2
ÉDITO
Professeur Carlo CHIZZOLINI, Président du Conseil Scientifique de la Fondation Arthritis Hôpital Universitaire de Genève
6 EN DIRECTD’UN LABO LUPUS & HORMONES JEAN-CHARLES GUÉRY
8 ZOOMSUR LES PROJETS DE RECHERCHE POUR 2012
« L’excellence française dans le domaine des maladies rhumatismales. » our la 5ème Journée Jacques Courtin, nous avons été accueillis dans les somptueux salons de l’Hôtel d’Evreux, place Vendôme, à Paris. Cependant, ce lesPesprits des participants, mais bien pour la qualité scientifique des présentations qui se n’est pas pour l’exceptionnel cadre architectural que cette journée va rester dans sont succédées tout au long de la journée.
Comme médecin et chercheur établi à Genève, je me suis efforcé de porter un regard externe et impartial à la journée scientifique et plus globalement aux activités de recherche soutenues par la Fondation. Je retiens tout d’abord que la qualité de la présentation a été très élevée, tout aussi bien du point de vue du contenu que de la forme. Ceci est un reflet de l’excellence de la recherche française dans le domaine des maladies rhumatismales et de bon augure pour que celle-ci puisse consolider sa position au niveau planétaire dans le très compétitif monde de la recherche biomédicale. Deuxièmement, bien que tous les thèmes de recherche présentés aient été centrés sur les rhumatismes inflammatoires, la variété des angles de vue portée sur le sujet a été très ample. Encore une fois la Journée Jacques Courtin a donc permis aux chercheurs, avec des compétences différentes d’échanger leurs expériences ce qui abouti en un enrichissement collectif. Finalement, peut être l’aspect le plus réjouissant de la réunion a été le fait que, sur le podium, se sont succédés à côté de chercheurs de grande expérience, des chercheurs très jeunes, à leurs premières armes. Ces jeunes se sont tous montrés à la hauteur du défi qu’ils ont relevé en acceptant deparcourir le chemin ardu de la recherche scientifique et ont démontré de mériter le soutien qui leur est accordé par la Fondation. Je ne peux, à ce stade, que constater que par la force conjointe de l’aide aux études et la subvention aux projets, les deux sélectionnés sur la base de l’excellence scientifique, la Fondation Arthritis est en train d’être un puissant catalyseur de la recherche dans le domaine des maladies rhumatologiques inflammatoires. Les résultats démontrent que la combinaison de l’esprit d’émulation et la compétition pour recevoir les financements agit comme levier pour augmenter le niveau de la production scientifique. Personnellement je n’ai aucun doute que cet effort aura, si cela n’est déjà pas le cas, des retombées bénéfiques pour les personnes qui souffrent à cause de rhumatismes inflammatoires.
10 À LAFONDATION ÈME 5 JOURNÉE JACQUES COURTIN
11 AVECNOUS PRODUIT PARTAGE LA CARTE PRÉPAYÉE ARTHRITIS-® MASTERCARD
Gardez le contact avec la Fondation ARTHRITIS sur& •Retrouvez toutes les définitions des termes soulignés dans notre glossaire page 9.
15 AVECVOUS SPORT & RHUMATISMES ATHAN BAILLET
La lettre d’information d’ARTHRITISpar la Fondation Arthritis, 4 rue Berteaux Dumas - 92200 Neuilly sur seine - éditée0 800 333 555www.fondation-arthritis.org -Directeur de la publicationLionel Comole. :Rédactrice en Chef: Caroline Dreuillet -Rédactionl’équipe : ARTHRITIS.Conception graphique, Maquette, Iconographie, IllustrationsRocquain -: FranckPhoto de couverture: Franck Rocquain Communication&Multimédia -Impression: Ets Martinenq imprimeurs. N° ISSN : 2108-8527.Prix de vente : 5 euros
LA LETTRE D’INFORMATION D’ARTHRITIS15 - DECEMBRE 2011- N°
INSERM U576, Hôpital de l’Archet, NICE
PROJETSRECHERCHE
INSERM U 1016/CNRS UMR 8104, Institut Cochin, PARIS
80 000
10 000
20 000
20 000
20 000
PR
PR
PR
PR
Validations génétiques dans la sclérodermie systémique.
3
30 000
BUDGETS 2011
30 000
› BUDGETS DE RECHERCHE 2011 ‹ NOMS LABORATOIRES
GESTERMANN Nicolas
Centre de Recherche St-Antoine, INSERM UMR S 938, PARIS
PR
Causes et conséquences de l’activation de l’interféron de type I dans le Syndrome de Sjögren.
Syndrôme de Sjögren
THÈMES
30 000
30 000
30 000
30 000
30 000
15 000
Rôle des sous-populations de lymphocytes T dans la spondylarthrite ankylosante.
Sclérodermie systémique
SPA
PR
SPA
Douleur
Lupus érythémateux
PR
BLIN-WAKKACH Claudine
INSERM U 563, Centre de Physiopathologie Toulouse Purpan, CHU Purpan, TOULOUSE
ALLANORE Yannick
Séminaires de formation Ketty Schwartz :« Auto immunité et maladies : clés de compréhension »En partenariat avec l’Inserm
Rôle des œstrogènes dans le lupus érythémateux disséminé.
TR AIL comme nouvelle voie thérapeutique dans la polyarthrite rhumatoïde.
Prédiction des poussées de lupus érythémateux systémique.
Inst. de Biologie Moléculaire & Cellulaire, CNRS UPR 9021, STR ASBOURG
INSERM U 882, CEA, GRENOBLE
SCHICKEL Jean-Nicolas
LAHIRI Ayan
TALPIN Alice
Département d’Immunologie, Institut Pasteur, PARIS
RYBCZYNSKA Magda
SIDIBE Adama
17 Subventions
KULAR Lara
Anomalies intrinsèques des lymphocytes B au cours du lupus érythémateux systémique.
Génomique fonctionnelle dans la spondylarthrite ankylosante.
INSERM U1016/CNRS UMR 8104, Institut Cochin, PARIS
8 Aides aux Etudes
AMMARI Meryem
Laboratoire d’Immunologie, EA 2216, BREST
16 000
20 000
20 000
20 000
Système immunitaire
20 000
WITKO-SARSAT Véronique
SAOUDI Abdelhadi
HAHNE Michael
GUÉRY Jean-Charles
PERRUCHE Sylvain
MOULIN David
LA LETTRE D’INFORMATION D’ARTHRITIS- N°15 - DECEMBRE 2011
Etude de la pathogénèse de la polychondrite chronique atrophiante.
INSERM UMR-S 957, Faculté de médecine, NANTES
Hôpital Pitié-Salpetrière, PARIS
BUDGET TOTAL 2011600 000
15 00020 000
INSERM U844, CHU St-Eloi, MONTPELLIER
U802, Faculté de Médecine Paris Sud, LE KREMLIN-BICETRE
PROJETS DE RECHERCHE
Comprendre les mécanismes d’action de Vav1 dans le système immunitaire.
Approche de thérapie cellulaire pour le traitement de l’arthrite.
UMR645 INSERM-EFS, Université de Franche-Comté, BESANÇON
Institut Montpelliérain de Biologie, UMR 5535, MONTPELLIER
CNRS UMR 7561, Université Henri Poincaré, VANDOEUVRE-LES-NANCY
Institut Cochin. INSERM U 1016, PARIS
INSERM U563, CHU Purpan, TOULOUSE
Rôle de PPAR alpha ou gamma sur le remodelage osseux au cours d’une polyarthrite expérimentale.
Le PCNA, nouvelle cible thérapeutique pour favoriser la résolution de l’inf lammation dans la polyarthrite rhumatoïde.
BRUHNS Pierre
Unité d’Allergologie Moléculaire et Cellulaire, Institut Pasteur, PARIS Institut de Biologie Moléculaire et Cellulaire,CNRS UPR 9021, STR ASBOURG
PR
Rôle des récepteurs pour les auto-anticorps dans l’induction de l’arthrite rhumatoïde.
Lupus érythémateux
Rôle de l’IL-21 au cours du Lupus érythémateux Disséminé.
Polychondrite Chronique
15 000
15 000
Rôle des miRNAs dans la polyarthrite rhumatoïde.
10 000
15 000
20 000
GOROCHOV Guy
GORVEL Jean-Pierre
DUMORTIER Hélène
INSERM UMR-S 945, Hôpital de la Pitié-Salmpétrière, PARIS
Arthrite Juvénile Idiopathique et agents bactériens.
AJI Lupus érythémateux
Centre de recherche de Biochimie Macromoléculaire, CNRS UMR 5237, MONTPELLIER
Nouveaux autoantigènes associés aux patients atteints de polyarthrite rhumatoïde récente.
Rôle de l’interleukine-34 dans l’inflammation et les destructions articulaires associées à la polyarthrite rhumatoïde.
INSERM UMR639, MARSEILLE
BLANGY Anne
Rôle des ostéoclastes dans la destruction osseuse et la réponse inf lammatoire dans les maladies inf lammatoires rhumatoïdes chroniques.
BERTHELOT Jean-Marie
AMOURA Zahir
AUGER Isabelle
Lupus érythémateux
Mécanisme d’action de la protéine BAFF dans la polyarthrite rhumatoïde.
Etude des mécanismes de douleur chronique arthritique.
Rôle de la VE-cadhérine dans la polyarthrite rhumatoïde.
Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy, MARSEILLE
PR
Une nouvelle stratégie dans la lutte contre la perte osseuse associée à la polyarthrite ?
PR
PR
Maladies inflammatoires
4
ACTURECHERCHE
› LUPUS ‹ Nouveaux autoanticorps associés ne équipe japonaise a mis en é v i d e n c ed en o u ve a u x éryUthémateux disséminé. L’originalité de autoanticorps associés au lupus leur projet est d’avoir combiné différentes techniques de protéomique, telles que l’analyse en gel 2D, la spectrométrie de masse ainsi que la chromatographie liquide. Les chercheurs ont démontré une associat ionde trois nouveaux autoanticorps avec la maladie. Les approches combinées utilisées dans cette étude sont des méthodes fiables et efficaces pour identifier de nouveaux marqueurs dans les maladies auto immunes. Katsumata et al., Mol Cell Proteomics, 2011 ;10(6).
› SPONDYLARTHRITE ‹ Efficacité du golimumab fin d’évaluer l’efficacité et l’innocuité du golimumab par injection sous-desAatteints de spondylarthrite malades cutanée, l’étude GO-RAISE a suivi ankylosante (SA) active pendant 104 semaines. Les indices BASDAI et BASFI, qui permettent de suivre l’activité de la maladie ont été analysés toutes les 4 semaines, et ont montré des scores fonctionnels inférieurs à 3. Les résultats de cette étude montrent que les injections sous-cutanées de golimumab toutes les 4 semaines ont été efficaces dans la réduction des signes et les symptômes de la SA chez les malades ayant une maladie active, ainsi que dans l’amélioration de la fonction physique, l’amplitude des mouve-ments et la santé liés à la qualité de vie. Braun et al., Ann. Rheum. Dis. 2011
› POLYARTHRITE RHUMATOÏDE ‹
Une nouvelle cytokine dans la PR Une nouvelle cytokine, l’IL-34, a été récemment découverte, et une équipe de Nantes, soutenue par la Fondation Arthritis s’interroge sur son implication dans la PR. a polyarthrite rhumatoïde (PR) estLes chercheurs ont montré que le TNF-une maladie auto -immunealpha et IL1-beta sont en mesure L 34 caractérisée par une inflammationd’améliorer l’expression de l’IL-dans chronique de la synoviale, ce qui conduitles fibroblastes de malades atteints de PR. 34 à la destruction progressive desL’IL- pourraitdonc être un effecteur en articulations. Les fibroblastes synoviauxaval de l’IL1-beta et du TNF-alpha. jouent un rôle majeur dans l’inflammation 34 et l’érosion osseuse, et représentent uneAinsi, l’IL-est associée à la sévérité de source importante de cytokines pro-la synovite. Compte tenu de son rôle in f la m m at oir e sq u iindu is entdans l’ostéoclastogenèse et dans l’inf lammationet l’ostéoclastogenèsel’inflammation, elle est susceptible de dans les articulations chez des maladesjouer un rôle dans la pathogenèse de la PR atteints de PR.et pourrait donc constituer une nouvelle cible thérapeutique. Néanmoins, des L’IL-34 est une cytokine découverte trèsétudes complémentaires sont nécessaires récemment qui est impliquéedans pourdélimiter son rôle exact dans le l’ostéoclastogenèsein vitroprocessus inflammatoire associé à la PR.. L’équipe nantaise, dirigée par le professeur Heymann, cherche à mieux comprendreChemel et al., Ann. Rheum. son rôle dans la PR.Dis. Nov 2011
Les chercheurs ont tout d’abor 3 évalué l’expression de l’IL-dans le tissu synovial de biopsie synoviales de patients atteint de PR (n = 20), d’arthrose (n = 3 o ud ’a u t r e sa r t h r i t e inf lammatoires(n = 4). 1 malades avaient une synovit légère, neuf avaient une synovit modérée, et sept avaient un 34 synovite forte. L’IL-a ét détectée dans 24 des 27 biopsies Chez les malades atteints de PR une association significative été trouvée entre le nivea 34 d’expression de l’IL-et l sévérité de la synovite.
LA LETTRE D’INFORMATION D’ARTHRITIS- N°15 - DECEMBRE 2011
› MALADIES RARES ‹
5
www.fondationarthritis.org ACTUALITÉS RECHERCHE
Retrouvez toutes les définitions des termes soulignés dans notre glossaire page 9
CongrèsRARE 2011 Fort de la réussite de sa première édition en 2009, le Colloque sur les maladies rares et orphelines se poursuit en 2011 avec un objectif : L’innovation et les partenariats au service des malades. nitiée et organisée par le pôle deil existe peu de médicaments spécifiquesengagées dans le domaine de la recherche compét it iv itéEurobiomed etpour leurs maladies. Dès lors, se pose lasur les maladies rares en coordonnant et I massivement soutenue par desquestion des prescriptions hors AMMen articulant les missions du GIS-Institut partenaires publics et privés locaux etpour les maladies rares.des Maladies Rares, de la Base Nationale nationaux, la seconde édition duDeux points apparaissent essentiels : lade Données Maladies Rares, et Colloque maladies rares et orphelinessécurité des malades, et l’équité de l’accèsd’Orphanet. s’est tenue à Montpellier, du 2 au 4aux soins. La prochaine réglementation novembre, réunissant plus de 350ne devrait pas supprimer les hors AMM,Le but de la Fondation est de développer participants, venus de tous secteurs :mais vise à les réglementer grâce auxet de fédérer les expertises mises en place industriels, représentants d’associationsautorisations temporaires d’utilisationau travers de structures existantes de malades, pouvoirs public, agences(ATU) et aux recommandations aujourd’huidédiées aux bases de données sanitaires, et chercheurs. L’objectif de cetemporaires d’utilisation (RTU). Affaireà visée de recherche et à l’information (le congrès est de servir de plateformeà suivre de plus près dans les tousportail Orphanet). collaborative public/privé, en intensifiantprochains mois…Par ailleurs, la Fondation aura pour les partenariats entre acteurs-clé de lamission d’identifier les besoins de recherche et de l’industrie, avec un formatUn autre point tout aussi important estrecherche dédiés aux sciences humaines unique, à la fois scientifique, industriel, etla création d’une « FondationMaladies etsociales dans le domaine des maladies stratégique. Rares», mesure voulue dans le cadre durares et de prévoir des mesures incitatives Plan National Maladies Rares 2 (PNMR2).pour les équipes pertinentes du domaine Le projet de loi sur le médicament a étéafin d’organiser cette recherche en lien au cœur des débats. En effet, il comporteLe PNMR2 contient 47 mesures répartiesavec les associations de malades et la des avancées, surtout en termes deen 3 axes :communauté scientifique des sciences transparence et de gestion des conflits1) Renforcer la qualité de prise en chargehumaines et sociales. d’intérêts par les agences, mais restedes malades encore assez flou, surtout en ce qui2) Développer la recherche sur lesUn site internet est en cours de concerne la démonstration d’un progrèsmaladies raresconstruction, et sera ouvert en décembre thérapeutique pour obtenir l’autorisation3) Amplifier la coopération européenne2011, avec de nombreuses informations de mise sur le marché (AMM) ou unet mondiale sur les maladies rarespour le grand public : remboursement.www.fondation-maladiesrares.org Cette question est fondamentale pour lesL’objectif principal est de structurer et personnes atteintes de maladies rares, card’harmoniser les différentes actions
LA LETTRE D’INFORMATION D’ARTHRITIS15 - DECEMBRE 2011- N°
6
EN DIRECTD’UN LABO
› LUPUS ÉRYTHÉMATEUX DISSÉMINÉLupuset hormones
Pourquoi les femmes sont-elles plus touchées que les hommes par les maladies auto-immunes ? C’est la question que se pose l’équipe de Jean-Charles Guéry du laboratoire Inserm U563 de Toulouse. Ils s’intéressent plus particulièrement au rôle des hormones féminines dans le développement du lupus.
Le lupus érythémateux disséminé est une maladie auto-immune dite géeLcontre des composants appartenant systémique. En d’autres termes, la réponse immunitaire est diri-à l’ensemble des cellules de l’organisme d’où la multiplicité des organes touchés. Les plus fréquemment atteints sont la peau, les articulations, le cœur, le pou-mon et le rein. Cette maladie est présente partout dans le monde. Son incidence est de 0.05% soit environ 30 000 per-sonnes atteintes en France. Cette mala-die survient plus particulièrement chez les femmes (9 femmes pour 1 homme atteint).
Le lupus est une maladie chronique, capable de durer des années. En général, le schéma évolutif alterne des poussées et des périodes de rémission. Certaines périodes dans la vie d’une femme peuvent influencer la maladie. Par exemple lors de la grossesse et de la ménopause. De même la maladie ne se déclare générale-ment qu’après la puberté.
Ménopause et hormones
La susceptibilité féminine du lupus, ainsi que le fait que la maladie évolue en fonc-tion des phases de la vie d’une femme, a amené l’équipe de Jean-Charles Guéry à s’intéresser au pouvoir des hormones féminines sur le lupus. « Dans un pre-mier temps, nous avons choisi d’étudier les mécanismes responsables de cette sus-ceptibilité en étudiant des femmes méno-
pausées », nous explique Jean-Charles Guéry. La ménopause correspond à l’arrêt du fonctionnement des ovaires. Elle s’accompagne donc d’une chute de la production des hormones féminines nor-malement produites par ces organes. Des traitements substitutifs existent afin de remédier aux effets secondaires, tels que bouffées de chaleurs, douleurs articulaires et ostéoporose. Ces traitements associent deux hormones différentes : œstrogène et progestérone. Pour les femmes lupiques, la ménopause est souvent associée à une amélioration de la maladie et les traite-ments sont justement plutôt déconseillés.
Les cellules dendritiques
« Nous avons initié un projet de recherche clinique permettant d’évaluer l’effet d’un traitement à base d’œstrogènes sur la régulation de certaines cellules du sys-tème immunitaire», nous explique Jean-Charles Guéry. Cette étude a été réalisée sur une trentaine de femmes ménopau-sées en parfaite santé, n’ayant aucune pathologie lupique. L’étude a débuté en 2007 et s’est achevée à la fin de l’année 2010. Elle a permis de montrer que les oestrogènes contrôlent la fonction de cellules particulières du système immu-nitaire appelées cellules dendritiques plasmacytoïdes. Ces cellules sont connues pour être impliquées dans le lupus.
« Ces résultats ont été confirmés par une étude expérimentale effectuée sur des
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modèles de souris », nous précise Jean-Charles Guéry. « Nous avons utilisé des souris présentant un défaut dans la signalisation des hormones oestrogènes, plus précisément du récepteur aux œstro-gènes. Nous avons observé que, chez ces souris, l’activation des cellules dendri-tiques ne se faisait plus. Cela implique que l’effet des œstrogènes sur les cellules dendritiques est bien un effet direct n’im-pliquant pas d’intermédiaires ».
Ce résultat porte un double intérêt. D’une part, il apporte un argument de plus pour dire que les hormones ont bien un rôle à jouer dans la pathologie lupique. D’autre part, il confirme et prouve que les traitements à base d’œstrogènes uti-lisés pour diminuer les effets néfastes de la ménopause ne sont pas conseillés chez les femmes lupiques. La question se pose donc de trouver un traitement alternatif pour les femmes lupiques qui souffrent d’ostéoporose. C’est pourquoi l’équipe de Jean-Charles Guéry a choisit de lancer un nouvel essai clinique visant à évaluer un traitement alternatif à base de raloxifène.
Cette molécule est utilisée comme traite-ment pour les femmes post-ménopausées qui présentent un risque d’ostéoporose mais qui ne supportent pas bien les trai-tements classiques. Elle mime certains effets des œstrogènes mais n’agit pas sur les mêmes voies de signalisation. « Notre but est de prouver que le raloxifène ne joue pas sur la régulation des cellules den-dritiques et donc n’aurait pas d’influence
L’équipe Unité :INSERM U563, département d ’i m mu nolog i eet pathologi e s infectieuses. Equipe « Mécanismes moléculaires contrôlant les fonctions lymphocytaires T dans l’allergie et l’autoimmunité » à Toulouse. Responsable du département : Roland Liblau. Composition de l’équipe : Jean-Charles Guéry et Lucette Pelletier, un post-doc, un technicien de recherche et deux doctorants.
sur la pathologie lupique. Il deviendrait ainsi un traitement alternatif aux oestro-gènes pour protéger les femmes lupiques de l’ostéoporose pendant la ménopause », précise Jean-Charles Guéry.
Des pistes de traitement
« En parallèle de cette étude plus clinique, nous souhaitons poursuivre notre com-préhension des mécanismes par lesquels les hormones jouent sur la maladie », rajoute Jean-Charles Guéry. « Notre objectif est de décortiquer les voies de signalisation immunitaire touchées par les hormones et donc susceptibles d’être impliquées dans le développement du lupus. » Ce travail s’effectue pour l’ins-tant au niveau expérimental sur des modèles de souris déficientes pour la signalisation des hormones oestrogènes. Les résultats obtenus seront ensuite vali-dés chez l’homme.
Ce projet de recherche, à la base très fondamental, a su montrer son potentiel thérapeutique. En effet, il a déjà permis de proposer un traitement alternatif aux femmes lupiques ménopausées et souf-frant d’ostéoporose. Il a également per-mis de mieux appréhender le rôle des hormones dans le lupus. Cela aboutira sans doute un jour à des pistes de trai-tement pour la maladie elle-même. C’est d’ailleurs pourquoi la Fondation Arthritis n’a pas hésité à renouveler son soutien à cette équipe prometteuse.
› INTERVIEW ‹
7
Retrouvez toutes les définitions des termes soulignés dans notre glossaire page 9
Jean-Charles Guéry INSERM U563, Toulouse
« Notre objectif est de comprendre comment les œstrogènes pourraient diminuer la maladie. »
Jean-Charles Guéry, vous aviez obtenu un financement de 40 000 €pour 2 ans etle Conseil Scientifique de la Fondation a renouvelé sa confiance en votre projet pour 2011. En quoi ce financement vous a aidé ? En 2009, c’était la première fois que notre laboratoire était financé par la Fondation Arthritis. Cet argent nous a permis de finaliser l’étude clinique sur les femmes ménopausées et de lancer le projet des modèles de souris qui coûte très cher.Le renouvellement de ce financement en 2011 nous a conforté sur la qualité de notre travail et nous permet de poursuivre notre projet expérimental sur les modèles de souris.
Votre travail de recherche a pour objectif demieux comprendre les mécanismes de la susceptibilité féminine aux maladies autoimmunes et essentiellement au lupus, mais peut il avoir des retombés cliniques ? Effectivement, le but de notre recherche est plus de comprendre l’effet des hormones que de mettre au point un traitement. Mais finalement, nos études ont permis de confirmer que le traitement des femmes lupiques ménopausées par les œstrogènes n’est pas conseillé et que le traitement au raloxiphène pourrait être une alternative.
Par la suite, notre projet pourrait également aider au développement de nouvelles approches thérapeutiques pour stimuler ou inhiber ces cellules dendritiques grâce à des modulateurs des hormones afin de traiter le lupus lui-même.
La grossesse est souvent associée à un répit de la maladie.Est-ce également lié aux hormones stéroides ? Il est vrai que les effets des maladies autoimmunes sont souvent diminués pendant la grossesse, alors même que les doses d’œstrogènes sont augmentées. Nous travaillons sur ce sujet depuis plusieurs années mais plutôt sur des modèles de sclérose en plaque. Cela n’empêche en rien l’extrapolation à d’autres maladies autoimmunes type PR et lupus. Notre objectif est de comprendre comment les œstrogènes, produits à un niveau plus élevé, pourraient diminuer la maladie. Nos premiers résultats laissent penser que, oui, les hormones oestrogènes sont impliquées dans ce mécanisme. Elles auraient en fait un rôle différent en fonction de leur dose, des cellules ou des tissus sur lesquels elles agissent. Nous avons engagés des expériences nous permettant de mieux comprendre cette complexité.
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8
ZOOMSUR
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› SUBVENTIONS ‹ Les projets de recherche2012 Le Conseil Scientifique de la Fondation Arthritis s’est réuni le 22 octobre dernier, pour sélectionner les projets subventionnés par la Fondation pour l’année 2012 : Revue de détail. n 2012, la Fondation Arthritis vanous nous efforcerons de vous présenterjour pour améliorer les connaissances, et financer 23 projets de recherche,ces projets, de les rendre accessibles pourtrouver de nouvelles voies thérapeutiques E pour un budget de plus devous, et de vous faire partager le quotidienpour traiter les rhumatismes graves. 530 000 €. Toute l’année 2012,des chercheurs, qui travaillent chaque Coordonnées Budget Candidat Résumédu projet du laboratoire2012 Sclérodermie systémique: La sclérodermie systémique est une maladie auto immune systémique très grave qui conduit à un processus de fibrose de la peau. Des INSERM U 1016/travaux génétiques ont récemment mis en évidence l’implication de gènesd’auto-immunité dans cette maladie, toutefois ceux-ci sont souvent connus pour contribuer Yannickaussi à d’autres maladies auto-immunes. Il est donc important de définir si ces gènes ont un réel effet dans la fibrose de la peau. L’équipe de Yannick Allanore a mis enCNRS UMR 8104, 20 000ALL ANOREL’objectif de ce projet est d’étudier si ces gènesévidence 4 nouveaux gènes de prédisposition dans cette maladie, gènes impliqués dans 3 voies biologiques différentes.Institut Cochin, PARISimpliqués dans le développement de la fibrose dans la sclérodermie systémique, afin de définir, le cas échéant de nouvelles approches thérapeutiques dansréellement  sont la maladie. Polyarthrite rhumatoïde: Depuis quelques années, la prise en charge des malades atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) a complètement changé. La priorité est de traiter le plus rapidement possible, il est donc important de diagnostiquer très rapidement la maladie. Il apparait donc nécessaire de définir de nouveaux marqueurs INSERM Isabellesérologiques de la maladie, spécifiques et précoces. L’objectif est d’identifier de nouveaux marqueurs de la maladie. Le laboratoire a déjà identifié 25 marqueurs présents UMR639, 10 000AUGERchez des patients atteints d’une PR de moins d’un an d’évolution, dont 9 ont été validé. Ce projet s’inscrit dans un projet plus global qui vise à mettre au point un kit sérologique MARSEILLEdiagnostique de la PR. Ce kit contiendra l’ensemble des peptides immunogènes identifiés. Certains de ces peptides pourraient permettre d’identifier des patients PR anti CCP négatifs et des patients en tout début de maladie. Université Pierre Arthrose: La dégradation du cartilage au cours de l’arthrose est étroitement associée à une transformation de l’os sous-jacent : Les chondrocytes du cartilage arthrosique Franciset Marie Curie se transforment en chondrocytes hypertrophiques, qui jouent un rôle prépondérant dans l’interaction délétère entre le cartilage et l’os, en favorisant l’angiogenèse. L’objectif 20 000BERENBAUMCampus Jussieu, de ce projet estde mieux comprendre le lien entre la transformation hypertrophique des chondrocytes et l’angiogenèse. PARISPolyarthrite rhumatoïde: La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie articulaire auto-immune qui s’accompagne d’une inflammation de la synoviale (membrane INSERM UMR-S qui tapisse l’intérieur de la cavité articulaire et qui sécrète le liquide articulaire). Cette inflammation est source de douleur et de conséquences sur tous les éléments de Jean-Marie957, Faculté de l’articulation. En l’absence de traitement elle conduit à d’importantes destructions des articulations puis à des déformations. Le laboratoire a identifié une nouvelle cytokine, 10 000BERTHELOTmédecine, l’interleukine 34 (IL-34), dans les articulations de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. L’objectif de ce projet est d’étudier le rôle de l’IL-34, grâce à des modèles NANTESanimaux de polyarthrite rhumatoïde. Lupus érythémateux disséminé: Le lupus érythémateux systémique est une maladie auto-immune pouvant toucher différents organes (peau, rein, coeur, vaisseaux…) CNRS UMR 5164dont l’évolution par poussées reste difficilement prévisible par manque de marqueurs biologiques. L’origine de la maladie est complexe, faisant intervenir des facteurs Patrick CIRD, génétiques,environnementaux, et immunologiques. Une meilleure compréhension de ces derniers permettrait de déterminer de nouveaux marqueurs d’activité de la maladie 20 000BL ANCOBORDEAUXmais aussi de développer de nouvelles thérapeutiques plus spécifiques. Le laboratoire a montré que la molécule OX40L est impliquée dans la physiopathologie lupique chez l’homme. L’objectif de ce projet est de mieux comprendre le mécanisme d’action de cette molécule. Granulomatose avec polyangéitela présence d’auto-anticorps: La granulomatose avec polyangéite (GPA) est une vascularite de cause inconnue, caractérisée par Inserm U 986, qui atteint les vaisseaux de petit et moyen calibre. L’IL-15 est une cytokine clé pour l’activation des cellules NK, sous population particulière de lymphocytes. Or,l’IL-15SophieHôpital Saint-20 000provoque égalementdes modifications des cellules NK, et renforce leur capacité cytotoxique contre l’endothélium vasculaire, participant ainsi aux lésions de vascularite. CAILLAT-ZUCMANVincent de Paul, L’objectif du projet consiste à étudier les cellules NK chez des personnes atteintes de GPA, et à caractériser leurs interactions fonctionnelles avec les cellules vasculaires PARIS endothéliales afin de comprendre les mécanismes physiopathologiques de la maladie. Polyarthrite rhumatoïdeLa transformation d’une cellule saine en cellule malade s’accompagne souvent d’acquisition par la cellule de mécanisme de résistance à la: mort. Par exemple, la cellule malade va pouvoir résister à la mort normalement induite par les cellules chargées de la défense de notre organisme ou encore par certains médicaments. La molécule FADD, indispensable à l’induction de la mort, est présente dans toutes les cellules saines. Le laboratoire a mis en évidence un tout nouveau GillesInstitut Cochin, 20 000mécanisme de disparition de FADD par expulsion de la molécule hors de la cellule. Ainsi, FADD peut disparaître dans certaines cellules impliquées dans l’inflammation et CHIOCCHIAPARIS apparaître dans le sang de patients atteints de rhumatismes inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde (PR). La disparition de FADD pouvant contribuer au développement de ces maladies, l’objectif de ce projet est de déterminer les mécanismes précis responsables de l’expulsion de FADD hors des cellules et le rôle que ce FADD expulsé pourrait jouer dans la progression de la maladie. Lupus érythémateux disséminé: Dans le lupus érythémateux disséminé (LED), la production d’Interféron de type I par les cellules dendritiques plasmacytoïdes (pDCs) INSERM U1043, Jean-Charlesjouerait un rôle délétère. les pDCs de femmes avant la ménopause produisent plus d’Interféron que celles des hommes, et les oestrogènes seraient impliqués dans cette 20 000CHU Purpan, GUERYdifférence de réponse grâce au récepteur Toll (TLR). Cette observation pourrait expliquer la plus grande susceptibilité des femmes à développer cette maladie. L’objectif TOULOUSE du projet est de comprendre les mécanismes responsables de cette différence de réponse des pDCs humaines en fonction du sexe. IFR122 Institut Montpelliérain dePolyarthrite rhumatoïde: La cytokine APRIL joue un rôle important dans la biologie des lymphocytes B. Des données récentes suggèrent l’implication de Michael Biologie, UMRla cytokine APRIL dans la polyarthrite rhumatoïde. L’objectif de ce projet est donc de caractériser le rôle d’APRIL dans cette maladie pour pouvoir ensuite 20 000HAHNE 5535, évaluerson potentiel thérapeutique. Pour cela nous utilisons des modèles murins bien établis et échantillons de tissus humains. MONTPELLIER Polyarthrite rhumatoïdepolyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire invalidante qui affecte les articulations des patients. Elle s’accompagne d’une: La Institut de destruction osseuse périarticulaire provoquée par une activation des ostéoclastes, les cellules responsables de la résorption osseuse. Les ostéoclastes proviennent des PierreGénomique monocytes/macrophages mais le laboratoire a également montré que des cellules du système immunitaire, les cellules dendritiques, pouvaient aussi former des ostéoclastes 20 000JURDICFonctionnelle de dans des conditions inflammatoires. Ces derniers pourraient être responsables de la dégradation osseuse dans la PR. L’objectif de ce projet est de caractériser ces deux LYONsortes d’ostéoclastes, par l’identification de marqueurs biologiques, afin de développer de nouvelles approches thérapeutiques ciblées sur la dégradation périarticulaire. INSERM U 606Arthrose: L’arthrose est une pathologie articulaire invalidante et douloureuse qui touche particulièrement les personnes âgées. Elle est caractérisée par la dégradation du Fréderic Hôpitalcartilage et la mort accrue des cellules (apoptose) qui le composent (les chondrocytes) et il n’existe pas, à ce jour, de traitement curatif de l’arthrose. Afin de développer des 20 000LIOTE Lariboisière,traitements efficaces il est donc primordial de mieux appréhender les mécanismes à l’origine de l’arthrose en tenant compte de ces symptômes. L’adrénomédulline (AM) est PARISl’influence de l’AM sur l’apoptose chondrocytaire, grâce à un modèle de souris.un peptide connu pour son activité anti-apoptotique. L’objectif de ce projet est de caractériser Polyarthrite rhumatoïde :cellules appelées ostéoclastes.Les érosions osseuses lors de la polyarthrite rhumatoïde sont dues à une augmentation de l’activité de INSERM U 606 Plusieurs cytokines dont RANKL, jouent un rôle critique dans la différenciation de ces ostéoclastes. Nous avons montré que les précurseurs ostéoclastiques peuvent Marie-ChristineHôpital également synthétiser de la sérotonine, protéine qui augmente leur propre différenciation. L’objectif du projet est d’évaluer si la sérotonine est impliquée dans les érosions 20 000de VERNEJOULLariboisière, osseuses de la polyarthrite rhumatoïde, et de mettre en évidence un effet direct sur les ostéoclastes. Ceci pourrait conduire à la découverte d’une nouvelle voie de régulation PARIS de la dégradation osseuse de la polyarthrite et ouvrir des cibles thérapeutiques. Polyarthrite rhumatoïde: La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire chronique caractérisée par l’infiltration de cellules inflammatoires, et notamment de polynucléaires neutrophiles. Ces cellules pourtant indispensables à la défense contre les agents pathogènes, deviennent extrêmementtoxiques lorsqueleur activation Institut Cochin. Véroniqueest incontrôlée et leur élimination du site inflammatoire compromise, comme c’est le cas dans la polyarthrite rhumatoïde. La mort programmée du neutrophile ou «apoptose» 20 000INSERM U 1016, WITKO-SARSATpuis leur élimination par les macrophages sont deux étapes clé de la phase dite «de résolution de l’inflammation». Lorsqu’elle est compromise ou retardée, comme c’est le PARIScas dans la polyarthrite rhumatoïde, s’installe alors une inflammation chronique. L’objectif de ce projet est d’étudier les mécanismes moléculaires impliqués dans l’apoptose du neutrophile, focalisé sur la protéine PCNA. Ce projet de vrait, à terme, permettre de proposer des thérapeutiques innovantes anti-inflammatoires ciblées sur le neutrophile. Service de Polyarthrite rhumatoïde: Les chimiokines, protéines agissant par l’intermédiaire de récepteurs spécifiques, sont impliquées dans la migration des cellules immunitaires Parasitologie-vers les tissus inflammés, notamment les articulations. La chimiokine CCL20, en particulier, est sécrétée dans les articulations des patients atteints de la polyarthrite HansMycologie et 20 000rhumatoïde (PR). CCL20 attire dans les articulations différents globules blancs (leucocytes) pro-inflammatoires exprimant son unique récepteur, CCR6.Le rôle clé de YSSELInserm/ UPMC CCR6 dans le processus inflammatoire de la PR en fait une cible de choix pour le développement de nouveaux traitements. L’objectif de ce projet est de développer une UMR S945, nouvelle génération d’anti-inflammatoires ciblant spécifiquement CCR6 pour inhiber le recrutement des cellules pro-inflammatoires dans la synovie. PARIS
LA LETTRE D’INFORMATION D’ARTHRITIS- N°15 - DECEMBRE 2011
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www.fondationarthritis.org ACTUALITÉS RECHERCHE
Coordonnées Budget Candidat Résumédu p du laboratoire2012 INSERM U844, MeryemPolyarthrite rhumatoïde :étudiant le rôle joué par les mi-RNA dans les monocytes sains, ainsiCe projet vise à mieux comprendre la physiopathologi 30 000CHU St-Eloi,que les conséquences de leur sdéréglementsobservés chez les malades atteintsumatoïde. AMMARI MONTPELLIERLupus érythémateux disséminé de l’enfant :Le Lupus Erythémateux Systémique à début précoce (pLES) se manifeste par des atteintes cutanées et articulaires, et Unité INSERM est associé à la production d’anticorps dirigés contre des molécules de l’organisme. Cette réaction du système immunitaire contre son propre organisme (appelée auto-Nadia 30 000768, Hôpital Necker,immunité) traduit un défaut d’une voie de contrôle spécifique qui permet normalement d’éliminer les lymphocytes auto-réactifs. L’objectif de ce projet est d’identifier des JEREMIAHdéfauts génétiques associés au pLES et d’en déterminer l’impact sur la fonction des cellules affectées afin de montrer une relation de cause à effet entre les mutations PARISidentifiées et la maladie. Ce projet devrait permettre de caractériser les bases génétiques et cellulaires du pLES, une maladie autoimmune de l’enfant. Polyarthrite rhumatoïde :Les cellules fœtales qui traversent le placenta pendant la grossesse et persistent chez la femme après l’accouchement, pourraient, dans Sami-Barna INSERM UMR639,certains cas, perturber l’immunité de cette dernière. Ce phénomène, appelé microchimérisme fœtal, expliquerait que les femmes soient plus souvent affectées que les 30 000hommes par les maladies auto-immunes telles que la polyarthrite rhumatoïde. Bien que plus rares, les hommes peuvent être atteints par cette maladie. L’objectif de ce K ANA ANMARSEILLE projet est de comprendre pourquoi un tel biais sexuel existe dans ces maladies, et de mettre en place des stratégies thérapeutiques Autoimmunité :Au cours d’une maladie auto-immune, des lymphocytes B capables de reconnaître le « soi » ne sont pas éliminés. Ils vont donc favoriser la production Laboratoire d’auto-anticorps qui contribueront au développement de l’auto-immunité. La protéine BAFF est une cytokine, sécrétée par de nombreuses cellules et qui,quand elle est d’Immunologie. Ayanprésente en excès, est capable de favoriser la survie de ces LB auto-réactifs. Or la protéine BAFF peut se trouver sous différentes formes appelées variants. Le laboratoire 30 000a découvert qu’une forme particulière de BAFF intervient dans la régulation de la synthèse de la forme connue pour être la plus active. L’objectif de ce projet est de L AHIRIEA 2216, comprendre les mécanismes de régulation de cette forme très active de BAFF, ainsi que sa fonction biologique, ce qui pourrait conduire à de nouvelles approches BREST thérapeutiques pour neutraliser BAFF dans les maladies autoimmunes. Arthrose :L’arthrose est une affection rhumatologique chronique extrêmement fréquente touchant plus de 60% de la population âgée en France soit plus de 9 à 10 millions de patients. Malgré l’importance de cette pathologie, les traitements médicamenteux actuellement disponibles sont relativement peu efficaces, et ne s’attaquent Francis GREPI,qu’aux symptômes et non à la cause de l’arthrose.Le laboratoire a montré in vitro, qu’une enzyme, la NADPH oxydase Nox4, pouvait être à l’origine de phénomènes 30 000ROUSSETGRENOBLEimpliqués dans la destruction du cartilage, en produisant un stress oxydant. L’objectif de ce projet estde mieux connaitre le rôle de cette enzyme in vivo dans le cartilage, en utilisant un modèle de souris dépourvues de Nox4. Lupus érythémateux disséminé :Les lymphocytes B (LB) jouent un rôle très important dans le lupus érythémateux disséminé . Plusieurs arguments sont en faveur IBMC, CNRS UPR d’anomalies génétiques de ces cellules qui prédisposeraient une personne à développer un lupus, mais aujourd’hui, peu de gènes ont été validés chez l’homme. Le Julie 30 0009021,laboratoire étudie l’expression des gènes de LB de patients atteints d’un lupus par rapport à des sujets sains. L’objectif de ce projet est de définir le rôle d’un de ces gènes RUER(FKBP), surexprimé dans les LB au cours du lupus. Le projet devrait permettre de mieux caractériser le rôle de ce gène dans les LB et dans le développement d’une STRASBOURGautoimmunité, ce qui pourrait apporter de nouvelles perspectives diagnostiques et thérapeutiques ciblées pour le lupus. Spondylarthrite ankylosante :Les causes de la spondylarthrite ankylosante ne sont pas encore bien identifiées. Récemment, des études ont identifié une nouvelle Magda Institut Pasteur,population de lymphocytes, les cellules “Th17” qui semblent jouer un rôle majeur dans l’inflammation. L’activité de ces cellules est régulée par la liaison d’une molécule 30 000soluble, l’interleukin-23 (IL-23) ayant une activité pro-inflammatoire, à son récepteur sur les cellules Th17. L’objectif de ce projet est de comprendre le rôle des différentes RYBCZYNSK APARIS populations de cellules T inflammatoires dans la spondylarthrite ankylosante.
Adama SIDIBE
Alice TALPIN
INSERM U 882, CEA, GRENOBLE
INSERM U1016/ CNRS UMR 8104, Institut Cochin, PARIS
Polyarthrite rhumatoïde :L’angiogenèse est un processus physiopathologique qui consiste en la formation de nouveaux vaisseaux sanguins à partir de vaisseaux préexistants. Elle permet l’approvisionnement de nouvelles couches de cellules en manque de nutriments et d’oxygène. L’angiogenèse est nécessaire dans la progression 30 000de la polyarthrite rhumatoïde. Une de ces étapes est la migration des cellules endothéliales et elle nécessite la phosphorylation de la cadhérine, ou VE-cadhérine, protéine qui joue un rôle dans l’adhérence des cellules endothéliales. L’objectif de ce projet est de comprendre le rôle de laphosphorylation dans la fonction de la VE-cadhérine.
Spondylarthrite ankylosante :La spondylarthrite ankylosante est un rhumatisme inflammatoire chronique fréquent qui touche avant tout de jeunes adultes. Les causes en sont multiples, liées à la fois à l’environnement et au contexte génétique. Ce dernier explique la fréquente survenue de la maladie dans les familles des patients. Parmi les facteurs génétiques, le marqueur HLA-B27 est le plus important et le plus anciennement connu. La très grande majorité des patients sont positifs pour ce marqueur; 30 000inversement toutefois seule une minorité de sujets B27 développent la maladie car d’autres facteurs, encore inconnus, viennent heureusement les en protéger. L’objectif de ce projet est de rechercher ces facteurs protecteurs, en particulier ceux qui sont situés à proximité du marqueur B27. Ce projet devrait ainsi permettre de mieux comprendre les mécanismes de la maladie et de mieux préciser le risque de développer la maladie en présence de B27.
GLOSSAIRE Cellules dentritiques: Ce sont des cellules particulières du système immunitaire. Chromatographie liquide :La chromatographie en phase liquide (CPL) est une technique d’analyse quantitative, qualitative et séparative principalement utilisée dans le domaine de la chimie analytique comme outil scientifique majeur mais aussi dans des domaines variés tels que la chimie organique et la biochimie. Cytokine :Les cytokinessont des protéines solubles de communication synthétisées par les cellules du système immunitaire (les lymphocytes T) ou par d’autres cellules et/ou tissus, agissant à distance sur d’autres cellules pour en réguler l’activité et la fonction. Fibroblastes synoviaux :Les fibroblastes sont des cellules particulières présentent dans le tissu de soutien. Les fibroblastes synoviaux sont les fibroblastes présents dans l’articulation. Gel 2D :L’électrophorèse sur gel à deux dimensions, en abrégé gel 2D, permet de séparer un mélange de protéines dans 2 dimensions.
Hormones :Une hormone est une substance chimique secrétée par une cellule endocrine, agissant à distance et par voie sanguine sur des récepteurs spécifiques situés sur la membrane d’une cellule cible. Elle transmet un message chimique, ce qui lui confère le nom de « messager chimique ».
Inflammation :Une inflammation est une réaction de défense immunitaire du corps à une agression : infection, brûlure, allergie, etc…
Maladie systémique :Maladie caractérisée par des atteintes de plusieurs tissus et organes.
Monocytes :Les monocytes sont des cellules sanguines de la famille des leucocytes (globules blancs) qui évoluent en macrophages ou cellules dendritiques.
Œstrogènes :Hormones sexuelles féminines produites par les ovaires, et le placenta.
Ostéoclastogenèse :L’os est un tissu en perpétuel renouvellement, et l’homéostasie osseuse dépend de l’équilibre d’action de deux types cellulaires: les ostéoblastes, qui synthétisent la matrice osseuse, et les ostéoclastes, qui la résorbent. Les ostéoclastes sont dérivés de précurseurs. Ces derniers, sous l’influence de facteurs sécrétés par les ostéoblastes, se différencient en ostéoclastes : C’est l’octéoclastogenèse.
Ostéoporose :L’ostéoporose est une maladie caractérisée par une fragilité excessive du squelette, due à une diminution de la masse osseuse et à l’altération de la microarchitecture osseuse.
Pathogenèse :La pathogenèse désigne le ou les mécanisme(s) responsables du déclenchement et du développement d’une maladie donnée.
Physiopathologie :La physiopathologie envisage à la fois les mécanismes physiques, cellulaires ou biochimiques qui conduisent à l’apparition d’une maladie et les conséquences de celle-ci.
Protéomique :La protéomique désigne la science qui étudie les protéomes, c’est-à-dire l’ensemble des protéines d’une cellule, d’un organite, d’un tissu, d’un organe ou d’un organisme à un moment donné et sous des conditions données.
Spectrométrie de masse :La spectrométrie de masse est une technique physique d’analyse permettant de détecter et d’identifier des molécules d’intérêt par mesure de leur masse, et de caractériser leur structure chimique.
Susceptibilité(ou prédisposition) : Ensemble de facteurs qui tendent à favoriser le développement d’une maladie, éventuellement en association avec d’autres gènes, des facteurs de l’environnement et/ou certains modes de vie.
Synoviale :C’est le tissu qui tapisse l’intérieur des articulations. Elle est composée essentiellement de fibres élastiques et de graisse. Elle sécrète le liquide synovial qui lubrifie et nourrit le cartilage. Elle a donc des fonctions mécaniques mais aussi de défense contre les infections et l’inflammation.
Synovite :Inflammation de la synoviale.
Vascularite :Les vascularites sont un groupe de maladies impliquant l’inflammation des parois des vaisseaux sanguins.
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