Le cancer entre infection et hérédité : gènes, virus et souris au National Cancer Institute (1937-1977) - article ; n°1 ; vol.47, pg 57-90
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Le cancer entre infection et hérédité : gènes, virus et souris au National Cancer Institute (1937-1977) - article ; n°1 ; vol.47, pg 57-90

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Revue d'histoire des sciences - Année 1994 - Volume 47 - Numéro 1 - Pages 57-90
RÉSUMÉ. — La cancérologie expérimentale est marquée, après la deuxième guerre mondiale, aux Etats-Unis, par l'abandon de l'approche du cancer comme affection à composante héréditaire au profit d'une vision de la formation de tumeurs comme un processus induit par un agent viral. Ce changement est analysé en suivant la mise au point et la production d'une nouvelle génération de systèmes expérimentaux : les souris aux tumeurs induites par des virus. Dans la mesure où les modèles animaux « re-présentent » des pathologies humaines, leur légitimation implique une articulation entre des pratiques relevant de plusieurs mondes sociaux. Cette opération génère une pluralité d'interprétations et de résultats qui ont, dans ce cas, entretenu l'alternance entre hérédité et infection. L'étude part de l'apparition, au Jackson Memorial Laboratory, à la fin des années trente, d'un agent favorisant les tumeurs mammaires de la souris. Le laboratoire créé par Clarence C. Little était alors un institut hybride caractérisé par les liens entre la production de souris inbred destinées au marché et la recherche de facteurs héréditaires prédisposant au cancer. En suivant les évaluations réalisées au National Cancer Institute, on montre ensuite comment l'agent a été transformé en virus et associé à toute une population de particules inductrices de leucémies, chez la souris, qui ont fourni la base du Virus Cancer Program. Bâti sur le modèle des programmes de chimiothérapie anticancéreuse issus de la recherche de guerre, ce dernier était centré sur la quête d'analogues humains des virus murins et sur la perspective de mise au point de vaccins contre les cancers. L'enquête met en lumière trois paramètres qui ont, parallèlement à l'intervention massive de l'Etat comme entrepreneur de recherche, contribué à fixer les contours du paradigme infectieux de l'après-guerre : la constitution de dispositifs théoriques et expérimentaux « flous » permettant de gérer la variabilité des modèles animaux ; la production et la standardisation des animaux et des réactifs biologiques qui ont favorisé l'uniformisation des pratiques et l'homogénéisation des savoirs ; la mise en place de réseaux de collaboration associant laboratoires publics et compagnies de « biotechnologie » en charge des activités de recherche préclinique.
SUMMARY. — After World War II , in the United States, viral explanation of cancer replaced a vision of the disease emphasizing genetic factors. From the mid 1950s onwards, experimental oncologists favored the notion that cancer was initiated by infectious agents passed from one generation to the next. In order to analyze this displacement, the present paper focuses on the part played by new experimental systems, i. e. mice showing tumors induced by viruses. Since animal models are agencies which « represent » human diseases, and mediate between different social worlds, their uses often result in opposing views. Mouse models thus provided tractable resources which favored the alternation between heredity and infection. The paper describes the emergence, in the late 1930s, at the Jackson Memorial Laboratory, of an agent enhancing the formation of mammary tumors in mice. This laboratory was then involved in the production of marketable inbred mice as well as in research concerned with genetic factors that may cause cancer. After World War II, loose theories and conflicting results helped turn the agent into a virus. At the National Cancer Institute, the virus was associated with a whole range of particles causing leukemia in mice. Owing to the Virus Cancer Program, the value of mouse tumor viruses increased in the late 1960s. This research effort then aimed at finding human tumor viruses, and at crafting cancer vaccines. It was modeled after the experience of the NCI chemotherapy program stemming from war resesarch. In addition to the fact that biomédical research became a state enterprise, the study emphasizes three parameters. First, loose practices — both theoretical and experimental — helped manage the variability of animal models. Secondly, the standardization and mass production of animals and reagents encouraged the stabilization of research programs. Thirdly, private biotechnology companies working under NCI contracts implemented preclinical work, and mediated between virology laboratories and clinical settings.
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1994
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Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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