Et si Mai s était joué en Novembre ?
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Et si Mai s'était joué en Novembre ?

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Description

Et si Mai s'était joué en Novembre ? Octobre fut le mois rose, novembre a changé les couleurs du temps. Une campagne se joue sur quelques moments clés où, soudain, l'un des deux compétiteurs marque sa différence. La vague bleue s'est levée en trois lames. Premier temps, la réponse du berger à la bergère. Sarko est arrivé-é-é..... sans se pressé-é-é. En 70 minutes face à 12 millions de téléspectateurs, il remet les pendules à l'heure de 10 heures de débats primaires. Attirant son adversaire sur son terrain, celui de l'Europe de la dette, des réductions de nos dépenses, il le force à quitter les sables mouvants de ses rêves de distribution électoraliste pour entrer dans le dur de la real politique, celui de l'addition. Et aussitôt, François Hollande court lui répondre au 20h, affichant son irréalisme en opposant ses 60000 créations de postes scolaires, surajoutés au 300000 emplois jeunes. Le Présidentiable qui se croit Président aurait du connaître, le proverbe japonais : « Avant de parler, assure toi que ce que tu as à dire est plus utile que le silence ». En troquant, face au chantage vert, une centrale pour une circonscription, Hollande brade notre indépendance énergétique, aggrave notre chômage (400000 emplois), grève notre dette, double le prix de l'électricité. Deuxième temps, l'électrochoc. Papandréou, soudain mué en Papa flingueur, proclame un référendum, dans un coup de poker menteur, le seul mot qu'il ne fallait pas prononcer : référendum.

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Publié le 03 décembre 2011
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Langue Français

Extrait

Et si Mai s'était joué en Novembre ?
Octobre fut le mois rose, novembre a changé les couleurs du temps. Une campagne se joue sur quelques moments clés où, soudain, l'un des deux compétiteurs marque sa différence. La vague bleue s'est levée en trois lames.
Premier temps, la réponse du berger à la bergère. Sarko est arrivé-é-é..... sans se pressé-é-é. En 70 minutes face à 12 millions de téléspectateurs, il remet les pendules à l'heure de 10 heures de débats primaires. Attirant son adversaire sur son terrain, celui de l'Europe de la dette, des réductions de nos dépenses, il le force à quitter les sables mouvants de ses rêves de distribution électoraliste pour entrer dans le dur de la real politique, celui de l'addition.
Et aussitôt, François Hollande court lui répondre au 20h, affichant son irréalisme en opposant ses 60000 créations de postes scolaires, surajoutés au 300000 emplois jeunes. Le Présidentiable qui se croit Président aurait du connaître, le proverbe japonais :« Avant de parler, assure toi que ce que tu as à dire est plus utile que le silence ».
En troquant, face au chantage vert, une centrale pour une circonscription, Hollande brade
notre indépendance énergétique, aggrave notre chômage (400000 emplois), grève notre
dette, double le prix de l'électricité.
Deuxième temps, l'électrochoc. Papandréou, soudain mué en Papa flingueur, proclame un référendum, dans un coup de poker menteur, le seul mot qu'il ne fallait pas prononcer : référendum. Avec 100 Milliards« chez les Grecs, t'as plus rien ! »suicide politique en live, qui jouera les Un électrocuteurs par effet papillon, il entraînera celui de son voisin. Rome brûle mais F empereur Berlus-neronien joue de la harpe médiatique. Son peuple pleure, lui chante. Mais c'est un chant de mort annoncée : la sienne. Le DSK transalpin nous quitte à son tour. Nous sommes en plein psychodrame : Sophocle pas mort ! Troisième temps : Fillon le sage, annonce modestement mais fermement, F inéluctable tour de vis national. Un gros mot entre dans la campagne pour ne plus en sortir : la rigueur. Se sentant menacé, Hollande lui répond en multiplex sur la chaîne concurrente, et révèle son remède anti-faillite : baisser son salaire de Président de 30%. L'économie pour l'État est de 70000 €, reste 7 Milliards à trouver ! Le baromètre sondagique sanctionne aussitôt : Nicolas Sarkozy + 8, Hollande -5, l'écart encore très conséquent entre les 2 protagonistes se resserre.
Attention danger ! Au jeu électoral, on ne gagne pas la partie, c'est votre adversaire qui la perd. Un malheur ne venant jamais seul, Chevènement le fossoyeur de Jospin, sort de sa torpeur et annonce sa candidature. Le spectre de 2002 s'invite à son tour dans la campagne. Comment peut on perdre la main aussi vite ? En se trompant de campagne. Mauvais casting, on attend un économiste, le leur s'est perdu dans la fange des faits divers crapoteux. Son remplaçant au pied levé, fait du social à l'heure où le seul discours audible est celui du pragmatisme. Erreur d'aiguillage et faute de com. Se baguenauder, en acteur muet sur les marchés de Brives, à l'heure où se joue notre avenir à Cannes, est au mieux une provoc, au pire une bévue. Flamby le conquérant est devenu en un mois, « le capitaine de pédalo, par temps de tempête ».Plouf ! Mauvais timing : la règle Mitterrandienne, que François Hollande devrait connaître mieux que personne, est claire. Se préparer des années mais entrer en campagne le plus tard possible. Nicolas Sarkozy, lui, a retenu la leçon. L'accélération du temps, l'énervement des médias, la surexposition du candidat, qui vire très vite à la saturation, obligent à la maîtrise du temps. C'est F arme première de la victoire. Les primaires ont eu tort dejouer les primeurs, il fallait les mettre en janvier et éviter les 100 jours de baston de la droite avant même l'entrée en campagne, de son héros.
Mauvais story telling. Dès sa première négociation, le capitaine pédale dans le mox. L'accord dans le désaccord sur sa politique nucléaire soulève une tempête qui n'a pas fini de s'apaiser. Le pédalo prend l'eau. En troquant, face au chantage vert, une centrale pour une circonscription, François Hollande brade notre indépendance énergétique, aggrave notre chômage (400000 emplois), grève notre dette (plusieurs centaines de millions à terme), double le prix de l'électricité. L'homme d'état qu'il devrait être s'avère un simple manoeuvrier politique, il se ségolènise, de la bouche même de son frère d'arme, le diable rouge Cohn Bendit.
Pendant ce temps, Marine Le Pen forte de ses 19% s'y voit déjà, oriflamme au vent, elle se lance en Jeanne d'Arc transatlantique, dans la conquête de l'Amérique. Elle brûlera vite sur le bûcher des vanités médiatiques, à l'exception d'un ambassadeur israélien égaré, elle se verra fermer toutes les portes. En parallèle, Nicolas Sarkozy achève son G20 en duo franco-américain. L'image de ce mini-sommet télévisuel en live, de deux Présidents convergent pour sauver l'Europe, restera comme l'une des images iconique de la campagne.
Séquence donc à l'avantage de Sarkozy, il était temps. Mais n'imaginons pas qu'elle suffira à briser cette cote de désamour que lui porte les Français. La conquête du monde lui est plus facile que sa reconquête de la France. Occuper le terrain de l'international reste une victoire facile, faute de combattant. Elle n'est d'ailleurs pas conclue, reste à amorcer une refonte de la gouvernance européenne et contrôler le management des banques. Et pourquoi pas comme le préconise Claude Allègre, en faisant entrer dans ses Conseils d'Administration, nos grands patrons charger de veiller sur leur stratégie. Mais l'élection se jouera sur le ras de terre des problèmes des gens, pas sur les sommets internationaux. Maîtriser le présent et protéger F avenir, sera le fondement de la campagne. D'où l'affrontement des valeurs incarnées par les deux candidats.
Les sondages de popularité ou d'intention des votes sont volages et ne témoignent que de l'écume du temps. Seul compte à 5 mois du vote, le jugement en profondeur des électeurs sur les 10 items qui font un Président. Dernière étude en date le TMS Sofres de minovembre, François Hollande
mène la danse sur la sympathie, la confiance, le pouvoir de rassembler, la compréhension des problèmes des Français. Nicolas Sarkozy l'emporte sur la volonté et la capacité à prendre des décisions. Nous sommes en temps de crise, ces deux qualités sont primordiales. François Hollande sera t-il capable de se les approprier, son entrée en campagne laisse à douter. Et de son côté, Nicolas Sarkozy saura t-il regagner le coeur de ses compatriotes et l'intérêt porté à leurs problèmes quotidiens. L'Homme d'État se doit d'être aussi l'homme des Français. C'est le vrai enjeu de la bataille qui avance. À suivre donc.
Chaque mois dans Entreprendre, les libres propos du plus grand communiquant politique français
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