Roland Dumas raconte les « coups et blessures » qui ont marqué sa vie

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• Publié par: Entreprendre-
• Publié le: 02 juillet 2011
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• Langue: Français

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Roland Dumas raconte les « coups et blessures » qui ont marqué sa vie

Roland Dumas est de ceux que l'âge n'atteint pas. Il lui est arrivé que les chirurgiens le malmènent, il est toujours sorti de ce combat avec le même appétit pour les choses de la vie, la même volonté, non d'exercer le pouvoir, mais de jouer un rôle. Souvent sur les plateaux de télévision, on le voit autant sinon plus qu'au temps où il régnait sur le Quai d'Orsay, mais aussi en coulisse en remplissant des missions confidentielles qu'il s'est assignées lui-même, entraînant parfois son ami Jacques Vergès. On se rappelle encore l'épisode de la Côte d'Ivoire où les deux ténors s'étaient rendus à Abidjan pour conseiller Laurent Gbagbo. Ce qui apparemment n'a pas suffi à sauver le président ivoirien. Ils ont renouvelé leur équipée le mois dernier en se rendant, le temps d'un week- end, à Tripoli pour voler au secours de Kadhafi, lequel à l'heure où j'écris est encore maître de la situation. Roland Dumas est un personnage multiple et complexe. Quand il officiait à l'ombre de Mitterrand, il a su nouer des amitiés durables et construire des réseaux qui lui permettent de pratiquer aujourd'hui une « diplomatie parallèle Mais ce ténor qui a sacrifié sa vocation pour ». l'opéra à sa carrière d'avocat et de politique, n'a rien oublié des actions secrètes ou publiques qu'il a conduites encore même à l'écart du pouvoir. Les épisodes les plus importants de cette période lui avaient inspiré le premier tome d'un livre intitulé Affaires étrangères, dont le travail accompli après Maastricht avec son ami Genscher, le patron de la Willem Strasse quand lui était au Quai d'Orsay. Le voici qui lance un nouveau pavé intitulé Coups et blessures.  On peut dire qu'il s'agit de ses Mémoires. Depuis sa première élection en 1956, l'avocat devenu ministre, lève le voile sur sa vie à la fois publique et privée. Il évoque 50 ans de secrets partagés avec François Mitterrand. Coups et blessures  est un livre d'écrivain fait de révélations à la fois sur les coulisses de l'histoire contemporaine et sur sa personnalité dans ce qu'elle a de nostalgique et de chaleureux. Lui aussi, comme De Gaulle, le héros de son adolescence, revendique « une certaine idée de la France ». On l'a parfois comparé à Talleyrand plus qu'à Choiseul et, dans sa vie privée, son amour des femmes ne l'a jamais conduit à l'aveuglement ou à une quelconque perte de contrôle. Zéro de conduite sans doute mais décerné à un séducteur né qui a su traverser d'étonnantes aventures sans jamais entrer dans le décor. Voilà comment, à 86 ans, Roland Dumas continue de tenir la route et d'ignorer encore les rappels à l'ordre de la médecine.

Alors vite rejoignez sur la route des vacances les très nombreux lecteurs de ces 500 pages (déjà 75 000 exemplaires vendus) où les aveux sont étincelants et ressemblent à tout sauf à la confession. Ni

repentis, ni sermons, mais les souvenirs d'un homme marqué au terme de son adolescence par l'exécution de son père, héros communiste de la Résistance, fusillé dans sa ville natale de Limoges, par les Allemands de l'Occupation. Il aurait rêvé, certes, d'être un jour Président de la République, mais il aurait aussi rêvé de chanter comme Placido Domingo ou Roberto Alagna ou encore Luciano Pavarotti. Il se souvient de Renée Fleming dans Manon de Jules Massenet ou de l'inoubliable Mirella Freni dans La bohème de Puccini. « Dans la quiétude de la nuit,  écrit-il en conclusion de ses  Coups et blessures, ces voix amies m'enchantent et me consolent. Elles me rappellent que dans la longue vie qui fut la mienne, j'ai toujours chanté, ne vous déplaise ! »

« Dans la quiétude de la nuit, ces voix amies m'enchantent et me consolent. Elles me rappellent que dans la longue vie qui fut la mienne, j'ai toujours chanté, ne vous déplaise ! »