Michel Serres : "La seule autorité possible est fondée sur la compétence"
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L'homme d'avant était un animal social. Qu'en est-il de Petite Poucette ? À quelle collectivité appartient-elle et comment lui appartient-elle ?
C'est la question la plus urgente. La naissance d'un individu d'un nouveau type rend obsolètes les appartenances de jadis. On ne sait plus comment faire couple, comment faire équipe, comment faire parti politique. En somme, l'homme a changé. Nous devons maintenant changer la société.
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Langue Français

Extrait

Michel Serres : "La seule autorité possible est fondée sur la compétence"
On parle partout de la "crise de l'autorité". Tout le monde cherche l'autorité perdue. Mais de quoi parle-t-on ? Il ne s'agit plus de l'autorité "coup de bâton". Cette autorité-là n'est que le décalque des conduites animales, celle du mâle dominant chez les éléphants de mer ou les chimpanzés. C'est pourquoi, quand je vois un patron avec son staF autour, plein de courbettes, je ne peux m'empêcher de penser aux ruts des wapitis dans les forêts de Californie du Nord. Cette autorité-là fait marcher les sociétés humaines comme des sociétés animales.
La hiérarchie est animale, il n'y a pas de doute là-dessus. Dès que vous exercez une contrainte, vous redevenez la "bête humaine". Le nazisme est le symbole de cette autorité, représentée - ce n'est pas un hasard - par un animal. L'autoritarisme a toujours été une tentation des sociétés humaines, ce danger qui nous guette de basculer très facilement dans le règne animal. Enrance, une femme meurt tous les jours sous les coups de son compagnon, mari ou amant. Est-ce cela, l'autorité masculine ? L'autorité perdue que l'on essaie de récupérer peut vite conduire au retour de l'autorité "coup de bâton".
La véritable autorité, celle qui grandit l'autre
Heureusement, la culture humaine a remplacé le schéma animal. Dans la langue française, le mot "autorité" vient du latin auctoritas, dont la racine se rattache au même groupe que augere, qui signiîe "augmenter". La morale humaine augmente la valeur de l'autorité. Celui qui a autorité sur moi doit augmenter mes
connaissances, mon bonheur, mon travail, ma sécurité, il a une fonction de croissance. La véritable autorité est celle qui grandit l'autre. Le mot "auteur" dérive de cette autorité-là. En tant qu'auteur, je me porte garant de ce que je dis, j'en suis responsable. Et si mon livre est bon, il vous augmente. Un bon auteur augmente son lecteur.
Dans mon dernier livre (1), je raconte l'avènement d'un nouvel humain, né de l'essor des nouvelles technologies, "Petite Poucette", l'enfant d'Internet et du téléphone mobile. Un clin d'oeil à l'usage intensif du pouce pour converser par texto. L'avènement de Petite Poucette a bousculé l'autorité et le rapport au savoir. Parents et professeurs ont le sentiment d'avoir perdu leur crédibilité dès lors que, face à eux, Petite Poucette tient entre ses pouces un bout du monde. Ce que j'appelle dans mon livre la présomption de compétence. Il y a vingt ans, lorsque, enseignant, j'entrais dans un amphithéâtre, je présumais que mes étudiants ne savaient pas. Désormais, j'ai des Petite Poucette devant moi, qui ont probablement compulsé surWikipediales questions que je traite dans mon cours. À l'égard de son élève, le maïtre a maintenant cette présomption de compétence qu'il est de son devoir d'"augmenter".
Autrefois, le médecin pouvait présumer que le patient qui consultait ignorait tout de la maladie dont il souFrait. Aujourd'hui, avant d'aller voir le médecin, on cherche sur Internet des informations concernant ses symptômes, pour tenter de poser soi-même un diagnostic. Le médecin a perdu l'autorité qu'il détenait par la présomption d'incompétence de son patient. Il ne peut plus dire : "C'est moi le médecin, laissez-moi faire !"
Nouvelle démocratie du savoir.
Avant la génération des Petite Poucette, seuls le tyran, le plus riche ou le plus savant tenaient le monde entre leurs mains. Aujourd'hui, pour peu qu'il ait consulté un bon site, l'étudiant, le patient, le consommateur, ou même l'enfant peut en savoir autant sur le sujet traité que le maïtre, le médecin, le directeur, le journaliste ou l'élu. Nous disons que l'autorité est en crise parce que nous passons d'une société hiérarchique, verticale, à une société plus transversale, notamment grâce aux réseaux comme Internet. Tout ne coule plus du haut vers le bas, de celui qui sait vers l'ignorant. Les relations parent-enfant, maïtre-élève, État-citoyen... sont à reconstruire.
Les puissants supposés qui s'adressaient à des imbéciles supposés sont en voie d'extinction. Une nouvelle démocratie du savoir est en marche. Désormais, la seule autorité qui peut s'imposer est fondée sur la compétence. Si vous n'êtes pas investi de cette autorité-là, ce n'est pas la peine de devenir député, professeur, président, voire parent. Si vous n'êtes pas décidé à augmenter autrui, laissez toute autorité au vestiaire. L'autorité doit être une forme de fraternité qui vise à tous nous augmenter. Si ce n'est pas ça la démocratie, je ne connais plus le sens des mots !
1
.
"Petite Poucette" (Le Pommier, 84 p., 9,50 euros).
Le Point : Enfant d'Internet et du téléphone mobile,Petite Poucette- le surnom que ----vous donnez à la nouvelle génération - vit dans un monde radicalement différent de celui qu'ont connu ses grands-parents. Appartient-elle encore à la famille d'"homo sapiens" ou assistons-nous à la naissance d'un nouvel humain ? Michel Serres :Nouvel humain, n'exagérons pas ! La mutation en cours n'est pas tout à fait comparable à celle qui nous a fait passer à la station debout. Reste que, après l'invention de l'écriture et celle de l'imprimerie, il s'agit de la troisième rupture anthropologique de l'histoire de la personne humaine. J'en recense les principaux éléments : croissance démographique, développement urbain, chute de la part de l'agriculture dans l'activité, allongement de la durée de la vie, progrès de la médecine. Tout cela a profondément modifié notre rapport à la naissance et à la mort. Il y a quelques générations, des époux se juraient fidélité pour une dizaine d'années ; aujourd'hui, quand mes étudiants se marient, ils ont pour horizon soixante-cinq années de vie commune ! C'est peut-être pour cela qu'ils se marient moins... Mais, si vous parlez de la génération SMS et GPS, n'est-ce pas parce que les inventions technologiques des dernières décennies ont constitué le premier facteur de rupture ? Bien entendu ! Les nouvelles technologies ont changé notre perception de l'espace et du temps, rien de moins ! Elles n'ont pas réduit les distances comme l'avaient fait l'âne ou le jet, elles les ont supprimées. Dans ma jeunesse, j'ai été marin ; j'étais stationnéàDjiboutiquand ma fiancée habitait Bordeaux. Quand ses lettres me parvenaient, elles répondaient à celles que je lui avais écrites trois ou quatre mois plus tôt, aussi me semblaient-elles très décalées. Je me demande comment on pouvait avoir une correspondance amoureuse avant Internet. Diderotne se posait pas cette question quand il écrivait à Sophie Volland. Par ailleurs, ce
décalage temporel permettait une distance que l'on peut trouver appréciable. Cela dit,
votre diagnostic est difficilement contestable. Ce qui l'est plus, c'est que toutes les nouveautés vous enchantent. N'êtes-vous pas un ravi de la crèche numérique ? La formule est un peu sévère ! En revanche, j'admets volontiers éprouver une méfiance instinctive à l'égard des pessimistes. Je sais bien que le catastrophisme est vendeur, mais, voyez-vous, j'ai des enfants, des petits-enfants et des étudiants. Cela explique sans doute que je pratique un optimisme de combat. L'optimisme n'exclut pas la lucidité. Or on dirait que vous vous interdisez tout jugement négatif sur l'époque. Ne voyez-vous que des avantages à la disparition des hiérarchies élève/professeur, lecteur/auteur, patient/médecin ? Je ne vais pas me lamenter parce que les relations entre élèves et professeurs ne sont pas les mêmes qu'il y a quarante ans ! Quand je pénètre dans un amphi pour faire cours, la plupart des
étudiants ont au minimum consulté Wikipédia sur les questions que je traite.
Connaît-on un domaine parce qu'on a lu une fiche Wikipédia ?
Savez-vous qu'il y a un peu moins d'erreurs dans Wikipédia que dans l'Encyclopædia Universalis ? En tout cas, avant que je prenne la parole, l'étudiant a déjà acquis un certain nombre d'informations, aussi ne peut-il pas y avoir présomption d'incompétence. De même, n'importe quel médecin vous explique les différentes possibilités de traitement, voire sollicite votre avis ; il y a trente ans, quand je demandais à mon médecin de m'expliquer ses choix thérapeutiques, la réponse était : "C'est moi le médecin, laissez-moi faire mon travail !"
Certes, mais ne cédez-vous pas à l'illusion du monde en réseau dans lequel chacun croit pouvoir être romancier, professeur... ou journaliste ? C'est une question décisive. Il suffit de s'intéresser à la production littéraire ou musicale contemporaine pour savoir que tout le monde n'est pas Montaigne ou Mozart. Mais, en même temps, votre remarque me fait penser aux réactions suscitées par l'instauration du suffrage universel : comme vous, beaucoup de gens s'indignaient que l'on puisse donner une voix équivalente à un grand professeur et à sa concierge. Or c'est le fondement de la démocratie. Le savoir, la culture peuvent-ils être démocratiques ? N'est-il pas dangereux de laisser croire que tout se vaut ? Toute nouveauté suscite deux types de questions, les unes nouvelles, les autres récurrentes : la vôtre appartient à la seconde catégorie. Voyant arriver des livres, Leibniz, qui était bibliothécaire à Hanovre, s'indigne : cette horrible masse de livres, pense-t-il, va tout égaliser et risque de conduire à la barbarie plutôt qu'à la culture. Que vous le vouliez ou non, la démocratisation du savoir est une réalité. À 20 ans, comme j'avais acquis une double culture, en maths et en philo, je suis devenu épistémologue, ce qui consiste à analyser les méthodes et les résultats des sciences, et même à les juger. J'ai publié le premier article analysant la bombe atomique du point de vue de l'éthique des sciences. Nous étions alors une petite dizaine d'épistémologues dans le monde. Interrogez un passant sur le nucléaire, les mères porteuses, les OGM, il aura une opinion. Autrement dit : il y a aujourd'hui sept milliards d'épistémologues. Vous me direz que leurs opinions sont plus ou moins fondées. Reste que la politique ne peut pas faire abstraction de cette évolution. Sans doute, mais pourquoi faudrait-il s'en réjouir ? Ne rendriez-vous pas un meilleur service à votrePetite Poucetteen lui montrant ce qu'elle risque de perdre - en intériorité, en connaissance, en capacité de penser, en bonheur de lecture - dans ce monde de l'accès illimité ? Avant l'écriture, la transmission du savoir se faisait par oral - et les historiens ont le culot de nous dire que l'histoire commence avec l'écriture. Les gens écoutaient l'aède et étaient capables, des années après, de restituer ce qu'ils avaient entendu : ils avaient de la mémoire. Tous les dialogues de Platon commencent comme ça. Après le passage à l'imprimerie, Montaigne enseigne qu'une tête bien faite vaut mieux qu'une tête bien pleine. Avec les livres, on n'a plus besoin d'une telle mémoire ; résultat : la mémoire décline. Bref, des facultés humaines disparaissent et d'autres apparaissent. L'évolution des techniques d'enregistrement du signe change le cerveau humain, mais vous ne pouvez pas juger le cerveau né dans un contexte technologique nouveau avec les critères que vous appliquiez au cerveau né dans le monde ancien. Dans ces conditions, cela n'a aucun sens de se désoler parce que les jeunes ne lisent plus ou qu'ils n'ont pas de mémoire. Et, si vous tenez vraiment à vous désoler, vous devez aussi vous réjouir parce que les gosses illettrés de Calcutta apprennent à lire tout seuls quand on leur donne un vieil ordinateur.
Vous refusez d'envisager que l'humanité puisse être perdante ? Pas du tout ! Je crois que la perte est féconde. Mon ami le grand préhistorien Leroi-Gourhan s'est intéressé à cette question. Il expliquait que, lorsque nous nous sommes mis debout, les deux membres antérieurs ont perdu leur faculté de portage. Mais au passage, disait-il, nous avons inventé la main, qui peut jouer du piano, caresser et faire mille choses plus intéressantes que
marcher à quatre pattes. En même temps, la bouche a perdu la capacité de préhension au profit
de la main, mais elle a gagné la parole. Autrement dit, chaque perte est une libération.
En ce cas, que gagnons-nous en perdant le goût du savoir, l'amour de la lecture ou le
respect des grandes oeuvres ?
Cela, nous ne le savons pas ! En revanche, je sais qu'on n'a pas arrêté de parler parce qu'on a
inventé l'écriture, qu'on n'a pas arrêté de lire en apprenant à imprimer, qu'on n'a pas arrêté
d'imprimer en inventant l'ordinateur. Les avantages des technologies ne s'annulent pas, ils se
cumulent. Je vois bien que le rôle de professeur se transforme, mais je ne sais pas ce que sera
le professeur de demain. De même, les nouvelles technologies engendreront une nouvelle
manière de lire, un nouveau rapport à l'information. Finalement, vous croyez au sens de l'histoire. Que, par le passé, des changements considérés comme inquiétants aient engendré des progrès signifie-t-il qu'aucun changement ne peut engendrer une régression ? J'ai déjà connu cette régression : elle venait de l'un des pays les plus cultivés du monde et il n'y avait ni Internet ni téléphone portable. Alors, quand un vieux ronchon me dit que "c'était mieux avant", je lui réponds : "Ah oui ? Cent cinquante millions de morts !" L'homme d'avant était un animal social. Qu'en est-il dePetite Poucette? À quelle collectivité appartient-elle et comment lui appartient-elle ?
C'est la question la plus urgente. La naissance d'un individu d'un nouveau type rend obsolètes les appartenances de jadis. On ne sait plus comment faire couple, comment faire équipe, comment faire parti politique. En somme, l'homme a changé. Nous devons maintenant changer la société. 1.--------------------------------------------------------------------------------------------------------
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Biographie
D’originegasconne, il entre à l’École navaleen1949Brest), puis à l’École normale supérieurede la rue d'Ulm en1952Paris), où il obtient l’agrégation de philosophieen1955. De1956à1958, il sert dans laMarine française, et participe à laguerre de Suez. En1968, il obtient undoctoraten lettres.
Il fréquenteMichel oucaultlorsque tous deux enseignent àClermont-errand(ainsi, d’ailleurs, queJules Vuillemin). Ils échangent alors régulièrement sur des thèmes qui prendront corps dans le livreLes mots et les choses. Il participe brièvement à l’expérience de Vincennes, puis part enseigner auxÉtats-Unis, avec l’appui deRené Girard.
À partir de 1969, il est professeur d’histoire des sciences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ainsi qu’à l’Université Stanforddepuis1984. Élu à o l’Académie françaisele29mars1990, il occupe lefauteuiln18, anciennement occupé parEdgar aure.
Il a lancé et dirigé le Corpus des œuvres de philosophie en langue française aux éditions ayard. Il parraine la bibliothèque universitaire de l’École centrale de Lyon.
En 1994, il est nommé Président du Conseil scientiîque deLa Cinquième, la chaïne de « télévision de la connaissance, du savoir et de l'emploi », lancée parJean-Marie Cavada, sur décision du gouvernement d'Édouard Balladur.
Le philosophe s’engage dans une voie proprement littéraire et artistique en avril 2008 alors qu’il prépare une œuvre-spectacle pour la ville duMans. Le thème est la conservation du patrimoine, de la cathédrale, du vieux-Mans et du bestiaire représenté dans la ville. La représentation unique eut lieu le 11 mai. Michel Serres participe chaque dimanche depuis 2004 à la chronique derance Info« le sens de l'info » avecMichel Polacco.
1 Il a été nommé ocier de l'ordre national du Mériteen 1987 , puis promu 2 commandeur en 1997 ; il a également été nommé chevalier de laLégion 3 4 d'honneurpuisen 1985, puis promu ocier en 1993 , commandeur en 2001 Grand Ocier le 14 juillet 2010.
Citations[
« Dieu est notre pudeur ».
5 « Le savoir rend heureux, le savoir rend libre » .
« La terre, jadis notre mère, est devenue notre îlle ».
« La seule vraie désobéissance est celle qui permet d'inventer ».
« Il y a plus de mots anglais sur les murs de Paris qu’il n’y avait de mots 6 allemands sous l’Occupation » .
« La science, c'est ce que le père enseigne à son îls. La technologie, c'est 7 ce que le îls enseigne à son papa » .
er Le 1 mars 2011, en séance solennelle sur le thème « Les nouveaux déîs de l'éducation », Michel Serres prononce le discours « Petite Poucette », en référence à une génération dont il explique qu'elle connaït des mutations profondes, des transformations hominescentes rarissimes dans 8 l'histoire (extrait) :
« Il ou elle n’a plus le même corps, la même espérance de vie, n’habite plus le même espace, ne communique plus de la même façon, ne perçoit plus le même monde extérieur, ne vit plus dans la même nature ; né sous péridurale et de naissance programmée, ne redoute plus la même mort, sous soins palliatifs. N’ayant plus la même tête que celle de ses parents, il ou elle connaït autrement. »
Œuvres
1968 :Le système de Leibniz et ses modèles mathématiques, Presses universitaires de rance, rééd. 1982
1969 :Hermès I, la communication, Éditions de Minuit, Paris, rééd. 1984
1972 :Hermès II, l'interférence, Éditions de Minuit, Paris
1974 :Hermès III, la traduction, Éditions de Minuit, Paris
1974 :Jouvences. Sur Jules Verne, Éditions de Minuit, Paris
1975 :Auguste Comte. Leçons de philosophie positive, (en collaboration), tome I, Hermann
1975 :Esthétiques sur Carpaccio, Hermann
1975 :Feux et signaux de brume. Zola, Grasset, (ISBN2-246-00258-3)
1977 :Hermès IV, La distribution, Éditions de Minuit, Paris, rééd. 1981
1977 :La naissance de la physique dans le texte de Lucrèce, Éditions de Minuit, Paris
1980 :Hermès V, Le passage du Nord-ouest, Éditions de Minuit, Paris
1980 :Le parasite, Grasset, Paris
1982 :Genèse, Grasset, Paris
1983 :Détachement, lammarion, Paris
1983 :Rome. Le livre des fondations, Grasset, Paris
1985 :Les cinq sens, Grasset, Paris
1987 :L'hermaphrodite, lammarion, Paris
1987 :Statues, rançois Bourin, Paris
1989 :Éléments d'histoire des sciences, (en collaboration), Bordas, Paris
1990 :Le contrat naturel, rançois Bourin, Paris
1991 :Le tiers-instruit, rançois Bourin, Paris
1991 :Discours de réception de Michel Serres à l'Académie française et réponse de Bertrand Poirot-Delpech, rançois Bourin
1992 :Éclaircissements, (entretiens avecBruno Latour), rançois Bourin, Paris
1993 :La légende des Anges, lammarion, Paris
1993 :Les origines de la géométrie, lammarion, Paris
1994 :Atlas, Julliard, Paris
1995 :Éloge de la philosophie en langue française, ayard, Paris
1997 :Nouvelles du monde, lammarion, Paris
1997 :Le trésor. Dictionnaire des sciences, (en collaboration), lammarion, Paris
1997 :À visage diérent, (en collaboration), Hermann
1999 :Paysages des sciences, (en collaboration), Le Pommier, Paris
2002 :Variations sur le corps, Le Pommier, Paris, 1999 ; édition texte seul, Le Pommier, Paris
2002 :Conversations, Jules Verne, la science et l'homme contemporain, 1ère version,Revue Jules Verne13/14,Centre International Jules Verne, Amiens
2000 :Hergé, mon ami, Éditions Moulinsart
2001 :Hominescence, Le Pommier, Paris
2003 :L'incandescent, Le Pommier, Paris
2003 :Jules Verne, la science et l'homme contemporain, Le Pommier, Paris
2004 :Rameaux, Le Pommier, Paris
2006 :Récits d'humanisme, Le Pommier, Paris
2006 :L'art des ponts, Le Pommier, Paris
2006 :Petites chroniques du dimanche soir, Le Pommier, Paris
2006 :L'art des ponts : homo pontifex, Le Pommier, Paris
2007 :Le tragique et la pitié. Discours de réception de René Girard à l'Académie française et réponse de Michel Serres, Le Pommier
2007 :Petites chroniques du dimanche soir 2, Le Pommier, Paris
2007 :Carpaccio, les esclaves libérés, Le Pommier, Paris
2008 :Le mal propre : polluer pour s'approprier ?, Le Pommier, coll. « Manifestes », Paris
2008 :La guerre mondiale, Le Pommier, Paris
2009 :Écrivains, savants et philosophes font le tour du monde, Le Pommier, coll. « Les Essais », Paris
2009 :Temps des crises, Le Pommier, coll. « Manifestes », Paris
2009 :Van Cleef et Arpels, Le Temps poétique, avec ranco Cologni et Jean-Claude Sabrier, Cercle d'Art, coll. « La collection », Paris
2009 :Petites chroniques du dimanche soir 3, Le Pommier, Paris
2010 :Biogée, Éditions-dialogues.fr/Le Pommier, Brest/Paris
2011 :Musique, Éditions Le Pommier
2012 :Petite Poucette, Éditions Le Pommier
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