Notice historique sur Saint-Marcel (Haute-Saône)
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Notice historique sur Saint-MarcelJules Roy1888Des liens existent pour expliciter les termes difficiles ou les personnages cités ;ils sont en noir, mais un "clic" sur l'expression concernée active le lien.Sommaire1 Présentation de la notice historique de Jules Roy2 Préface3 Temps anciens4 Moyen-Âge5 Temps modernes6 Époque Révolutionnaire7 Coup d'oeil d'ensemble sur la commune7.1 Limites7.2 Aspect7.3 Superficie7.4 Population7.5 Organisation administrative et religieuse7.6 Industrie - Productions - Commerce7.7 Instruction publique8 Époque contemporaine9 NotesPrésentation de la notice historique de Jules RoyLa notice historique sur Saint-Marcel écrite par l'instituteur de la commune, JulesRoy, en 1888, mérite notre attention pour les raisons suivantes :a) elle rappelle en un condensé intéressant l'origine gallo-romaine de Saint-Marcel :le village cité dés le 6e siècle dans les anciennes chartes sous le nom d'AlbiniacumVilla est reconnu par tous les historiens comme le village de Saint-Marcel.b) elle retrace le développement du village à l'époque médiévale autour de sonprieuré fondé par l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon et dédié à Saint-Marcel.c) elle retrace par le détail la résistance des habitants, durant la périoderévolutionnaire, pour conserver leur curé insermenté et refuser le curé assermentéque l'administration tentait d'imposer.d) mais le principal intérêt de cette notice porte sur la démographie, l'éducation,l'économie du village au ...

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Notice historique sur Saint-MarcelJules Roy8881Des liens existent pour expliciter les termes difficiles ou les personnages cités ;ils sont en noir, mais un "clic" sur l'expression concernée active le lien.Sommaire1 Présentation de la notice historique de Jules Roy2 Préface3 Temps anciens4 Moyen-Âge5 Temps modernes6 Époque Révolutionnaire7 Coup d'oeil d'ensemble sur la commune7.1 Limites7.2 Aspect7.3 Superficie7.4 Population7.5 Organisation administrative et religieuse7.6 Industrie - Productions - Commerce7.7 Instruction publique8 Époque contemporaine9 NotesPrésentation de la notice historique de Jules RoyLa notice historique sur Saint-Marcel écrite par l'instituteur de la commune, JulesRoy, en 1888, mérite notre attention pour les raisons suivantes :a) elle rappelle en un condensé intéressant l'origine gallo-romaine de Saint-Marcel :le village cité dés le 6e siècle dans les anciennes chartes sous le nom d'AlbiniacumVilla est reconnu par tous les historiens comme le village de Saint-Marcel.b) elle retrace le développement du village à l'époque médiévale autour de sonprieuré fondé par l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon et dédié à Saint-Marcel.c) elle retrace par le détail la résistance des habitants, durant la périoderévolutionnaire, pour conserver leur curé insermenté et refuser le curé assermentéque l'administration tentait d'imposer.d) mais le principal intérêt de cette notice porte sur la démographie, l'éducation,l'économie du village au XIXe siècle à l'époque contemporaine de Jules Roy.Évidemment ceci ne constitue pas un ouvrage d'historien : la notice comportecertainement des erreurs, des conclusions hâtives : il est par exemple imprudentd'affirmer sans aucune réserve que, autrefois, le village était bâti sur le coteau deRossey : c'est une hypothèse vraisemblable, sans plus.Cette notice nous renseigne aussi sur certains détails archéologiques :l'emplacement de l'église et du cloitre du prieuré, les éléments qui nous sontparvenus : les deux maisons qui faisaient partie du prieuré constituent unpatrimoine architectural intéressant. Mais on peut regretter qu'aucune descriptiondes deux anciennes églises du village ne soit faite dans cette notice : l'églisepriorale, vendue comme bien national puis détruite à l'époque révolutionnaire etl'ancienne église paroissiale, détruite en 1843 pour faire place à l'église actuelleétaient, toutes deux, de style gothique ; la préservation de ces deux églises auraitconstitué un patrimoine architectural des plus intéressant ; on ne trouve aucune
mention non plus, dans la notice, d'une pièce de grande valeur issue de l'églisepriorale et qui se trouve aujourd'hui dans l'église paroissiale : la Vierge du Prieuré.L'auteur manifeste, dans certains passages, ses idées républicaines et laïquesavec beaucoup de passion, ce qui a amené mon grand-père, Henri Guillaume, quidétenait le manuscrit, à amputer celui-ci de quelques pages dans lesquelles JulesRoy vilipendait les gens d'église : ces pages n'offraient aucun intérêt historiquemais ce détail est une bonne illustration des luttes politiques entre cléricaux etanticléricaux à la fin du XIXe et au début du XXe siècles.Il est à noter également qu'il n'est fait nullement mention d'une émigrationimportante des habitants de Saint-Marcel vers les États-Unis au milieu du XIXesiècle : l'auteur l'ignorait-il ou cette émigration n'a-t-elle concerné qu'un nombrerestreint de familles ?Je retranscris donc cette notice sans y apporter aucune modification : il s'agit d'undocument précieux pour tout habitant ou originaire de Saint-Marcel qui s'intéresse àses racines.Août 1997 Jean-Marie GuillaumePréfaceNous n'avons pas la prétention d'écrire un livre.Notre situation, notre rôle, nos talents ne nous le permettent pas.Nous avons voulu seulement retracer, réunir en quelques pages, les évènementsimportants qui ont eu la localité pour scène ; faire revivre les personnages qui enont été les acteurs et en perpétuer le souvenir dans la postérité.Mu par ce motifs et invité par nos supérieurs, nous avons consulté les archivescommunales et la tradition ; nous avons en outre parcouru les histoires de Jonvelle,de Jussey, de Cemboing et le Dictionnaire des Communes de la Haute-Saône.C'est sur ces documents et sur les récits des vieillards que nous avons écrit cettenotice historique.Si nous sommes quelquefois en contradiction avec les auteurs qui nous ont éclairé,ce n'est ni par vanité, ni de parti-pris, mais pour rester dans le chemin de la justiceet de la vérité."A qui aime la vérité d'un amour digne d'elle, a dit Louis Blanc, qu'importel'opposition de la terre entière, si, sur un point donné, la terre entière se trompe oument ?""Un honnête homme n'a peur que de lui-même."Août 1888 Jules RoyTemps anciensAncienneté de Saint-Marcel - Son emplacement - Preuves à l'appui -Destruction - Les chartes - Usurpation - Les moines de Saint Bénigne deDijon - Fondation d'un prieuré - PrérogativesSaint-Marcel est un des plus anciens villages du département. Nos vieilles chartesen font mention dés la seconde moitié du VIe siècle et le désignent sous le nomd'Albiniacum villa.En effet, Gaudin et Lautrude, de la première noblesse de Bourgogne ayant héritéde ce domaine à titre de franc alleu, le donnèrent en 579 aux Bénédictins de Saint-Bénigne de Dijon sous le même bénéfice.[1]
S'il faut en croire la tradition, le village était bâti à cette époque sur le versant sud etsud-ouest du coteau de Roussey ou Rossey, de Maupas et des Montants, qui est à400 mètres Ouest du village actuel, et à environ 200 mètres Sud de la routedépartementale de Jussey à Dampierre-sur-Salon, la première établie dans ledépartement de la Haute-Saône.Si l'on visite l'endroit que nous venons d'indiquer, on remarque sans peine que lesol semble plus riche, plus fertile qu'aux alentours ; qu'il renferme en quantité encoreassez considérable des débris de tuiles romaines qui révèlent l'emplacement d'unecertaine agglomération de bâtiments importants détruits, selon toute probabilité,pendant les guerres qui ont dévasté à plusieurs reprises le royaume de Bourgognesous les fils de Louis le Débonnaire, avant le traité de Verdun (843), ou lorsque cepays eut à subir les incursions normandes à la suite du siège de Paris, par lapermission de Charles le Gros.Ce qui contribue enfin à établir d'une manière irréfutable que le lieu citéprécédemment est bien l'emplacement d'Aubiniac, ce sont les ossements humains,les pierres éparses portant la trace du feu, et l'avant-bras d'une statue en plombqu'on a découverts à une profondeur de 1m50 dans les champs du voisinageconcédés aux sociétés d'extraction de phosphates fossiles. Les ouvriers ignorantsoccupés à ce travail dans le cours de l'année 1884 ont brisé ces fragments pour enfaire le partage ; de sorte qu'aujourd'hui l'archéologie se trouve privée d'un trésorprécieux pour le rétablissement d'un passé encore plein de ténèbres.Au lieu-dit Maupas, on a trouvé, il y a une douzaine d'années, une sorte de nicheremplie de cendres, comme on en voit dans les maisons des campagnes à côté del'âtre.De plus, la dénomination de Roussey ou Rossey, donnée à la partie du territoire oùse trouvait la villa d'Albiniacum, ne veut-elle pas dire lieu brulé, terre roussie, malgréles assertions qui voudraient prétendre lui appliquer celle de terre rousse ou terrelégère ?A l'appui de cette opinion, nous pourrions avancer, qu'au moyen-âge surtout, lesdérivations ont varié à l'infini, et que les commentateurs se sont souvent livrés à destraductions fantaisistes.La tradition transmise de génération en génération s'est aussi beaucoup altérée etles noms se sont tellement corrompus qu'ils n'ont presque rien conservé de leurradical primitif.L'abbaye de Saint-Bénigne de Dijon perdit, puis rentra plusieurs fois en possessionde son domaine d'Aubiniac, ainsi que le mentionnent les chartes du moyen-âge.En 877, un capitulaire de Charles le Chauve prescrivit autoritairement à Boson, sonbeau-frère et son ministre, fondateur du royaume de Bourgogne Cisjurane, derestituer aux Bénédictins de Saint-Bénigne les domaines dont on les avaitdépouillés subrepticement ; il cite formellement Albiniacum dans le comté Portois ;"in Pago Portensi".[2]En ces temps de troubles et de violences, des seigneurs avides s'étaient denouveau emparés de la terre d'Aubiniac et refusaient de la restituer. Guillaume,abbé de Saint Bénigne de Dijon, sollicita l'appui de son cousin Otton-Guillaume,comte de Bourgogne, et de Brunon, évêque de Langres [3] ; il le conjura plusieursfois de lui faire rendre justice. Son désir fut enfin accompli. Otton força lesusurpateurs de restituer à l'abbé de Dijon les biens que leur octroyaient les chartesprécédentes, et il y ajouta comme faveur compensatrice les églises d'Enfonvelle(Offonis Villa), de Cemboing (Cimbinno), de Noroy-lès-Jussey (Duellaris Villare)avec tout ou partie de leurs domaines et revenus : "in Pago Portuensi AlbiniacumVillam in proestaria datam et longiquitate temporum perditam (1003)".[4]Cette restitution fut même le sujet d'un procès très célèbre et quelque peuscandaleux entre les moines de Dijon et l'abbaye de Luxeuil. Gain de cause resta àl'abbé de Dijon, grâce à l'éloquence de Saint Bernard et à l'intervention du pape.Rentré en possession de son domaine, l'abbé y fonda un vaste monastère de sonordre, avec des cellules pour les religieux, dans l'espérance que ceux-ci, placés surles lieux, feraient respecter plus facilement ses droits, tout en administrant ledomaine au mieux de ses intérêts.Cinquante ans plus tard, l'empereur d'Allemagne, Henri III, dit le Noir, cédant auxinstances d'Agnès d'Aquitaine, sa femme, du comte Renaud 1er et de l'archevêqueHugues 1er, confirma deux fois les moines de Dijon dans la possession de tous
leurs biens de Bourgogne (1053 et 1056) ; et l'archevêque de Besançon, Guillaumed'Arguel, reconnut cette dotation par une charte de 1114 ; enfin les bullespontificales de 1124, 1177 et 1193 vinrent y ajouter leur suprême autorité.[5].Moyen-ÂgeLes franchises et privilèges du prieuré - Confirmation des prérogatives -Redevances éventuelles - Libéralités - Relations et transactions - Juridictionattributive du prieur - Dévastation de la Bourgogne - NécrologeLe prieuré de Saint-Marcel fut longtemps conventuel avant de devenir rural. Enrichipar les comtes de Bourgogne, il demeura toujours sous leur garde et il en reçut desfranchises et des privilèges les plus signalés. Ainsi le prieur, avec les hommes deSaint-Marcel, de Noroy et de Cemboing était exempt des contributions militaires.Ces franchises furent respectées pendant les troubles des treizième et quatorzièmesiècles.En 1395 Marguerite de Bourgogne, qui gouvernait le Comté en l'absence dePhilippe le Hardi, son époux, confirma les anciens privilèges accordés à Saint-Marcel, défendit à tous ses officiers d'y porter atteinte, et fit apposer ses armoirieset panonceaux sur les maisons des religieux, pour les garantir contre la violence etles rapines des gens de guerre.En 1421, Philippe le Bon, par une ordonnance adressée au Histoire de laparlement de Dole, ratifia la charte accordée par sa mère. Déjà l'annéeprécédente, il avait donné l'ordre à ses gens d'armes, alliés et sujets, de n'imposerni logements ni subsides militaires aux hommes du prieuré de Saint-Marcel, ni lescharges excessives que les guerres précédentes avaient fait peser sur eux.Néanmoins, dans les cas graves et pressants, ils payaient les taxes demandées,soit pour la guerre, soit pour l'université de Dole, soit pour le mariage des princes.A l'exemple du suzerain, les seigneurs de Bougey, de Chauvirey, de Faverney, deFouvent, de Cemboing et quelques autres du voisinage de Saint-Marcel,comblèrent à l'envi le prieuré de leurs bienfaits en tout genre, dont les titresremplissent son cartulaire que l'on peut voir aux archives du Doubs. Comme le faitremarquer fort justement M. Suchaux dans son dictionnaire historique, nous nesaurions comprendre pourquoi il n'a pas été réintégré dans les archives de laHaute-Saône par les soins de l'administration départementale.En 1217, Guy de la Résie, co-seigneur de Bougey, quitta au prieuré le ces annueld'une voiture de vin, "una charreya". Mais cette concession n'était rien moinsintéressée : Gislebert, abbé de Saint-Bénigne et le prieur de Saint-Marcellin,avaient promis en compensation, qu'ils feraient entrer dans un monastère la petite-fille du donateur. Ce projet n'ayant pas reçu d'exécution, la famille exigea à titre dedommages-intérêts, la somme de quinze livres estevenantes, avec un muid pair defroment et d'avoine, mesure de Jussey (1242).Le couvent de Cherlieu et celui de Saint-Marcel firent ensemble de fréquentestransactions. En 1251, l'abbé Guillaume ascence à perpétuité aux Bénédictins deSaint-Marcel la Grange de Valotte (Vilotta) et un champ sur Montigny, puis troismuids pairs de froment et d'avoine. De plus, en échange de ce qu'ils possédaiententre Montigny et Cherlieu, en hommes, terres et maisons, il leur quitte les troispairs de Valotte, et il accorde à leur moulin de l'étang de Noroy, situé entre cevillage et Montigny, des droits de pâturage très étendues et l'usage du mort-boisdans la forêt voisine, appelée le Chêne-Gilbert, depuis la Saint-Martin jusqu'à laSaint-Jean-Baptiste.Cette grange de Valotte dont nous venons de parler et dont on voit encore desrestes de fossés au lieu-dit "Le Closey", était une maison forte selon les uns, uncouvent de femmes selon les autres ; nous inclinons à croire que ce ne pouvait êtrequ'une ferme fortifiée.En consultant les pièces d'un procès survenu entre l'acquéreur de cette propriété etla commune, nous avons lu que le fossé en question "n'est point fait pour servir declôture au champ du demandeur ; mais une dépendance d'un ancien châteaufortifié."Le géomètre Leblond appelé pour la circonstance, mentionne dans le procès verbalannexé à son plan dont nous donnons ici une copie , que "cet ancien fossé adifférentes largeurs depuis une perche jusqu'à deux perches (ancienne mesurede Bourgogne) ainsi que le plan le désigne, lequel se trouve malgré qu'il paroit
beaucoup rempli, d'environ sept à huit pieds plus bas que le pâtis qui le joint, etd'environ quatre pieds au-dessus du Closey."Le talus dudit fossé joignant le pâtis a de large depuis six pieds jusqu'à treizepieds suivant le plus ou le moins que ce fossé est rempli. Il paroit que ce fossé aété fait à cause des bâtiments qu'il renfermoit. On ne pratique pas des fossés decet espèce pour clore un héritage."Le prieur de Saint-Marcel était seigneur et avait rang dans états généraux de laprovince comme titulaire de Saint-Marcel, Cemboing, Noroy-lès-Jussey, etc. En1290, les revenus du monastère s'élevaient à cinq cents livres estevenantes (7500francs). Le supérieur avait aussi la totale justice, le droit de sceau, de corvées et detailles sur les villages de Saint-Marcel, Noroy et Cemboing, comme on le voit pardes titres qui embrassent les années 1266 - 1430.Le même supérieur avait le patronage des trois églises des paroisses ci-dessus ; ilen partageait le casuel avec les curés selon le règlement établi entre eux en 1304."La plupart des prieurs appartenaient aux premières maisons de Comté, deBourgogne et de Lorraine. Ils étaient inhumés dans l'église du prieuré. A partir de1544, Saint-Marcel eut seulement des prieurs commendataires ; mais la vieconventuelle n'y cessa qu'après la fameuse guerre de dix ans ; le cloitre et lescellules furent démolis vers 1680. Le prieuré rural subsista toutefois jusqu'à larévolution."Son dernier prieur portait le nom de Colbert ; il est le trente-unième sur lenécrologe du monastère, qui embrasse six-cent quatre-vingts ans (1109 -1789)".[6]Entrainés par le courant des idées libérales, les prieurs de Saint-Marcel surentaccorder à propos les franchises réclamées à plusieurs reprises par les habitantsdu lieu. Tous ces droits portaient le sceau du prieuré avec la légende : Sigillumprioratus Scti. Marcelli.Nous empruntons à l'histoire de Jonvelle et nous donnons ci-dessous la liste detous les prieurs connus de Saint-Marcel :Lembert vers 1109Halinard vers 1140Frédéric 1226Jacques 1286Guillaume 1291Guillaume de Vadans 1307Aimé de Rye 1334Humbert de Poitiers 1357Pierre de Rupt 1395Jean de Chairey 1400Jean de Bourbonne 1410Aimé de Moutrion 1417Jean de Thoissy 1420Jean de Saint-Jean-de Losne 1423.Il fut convoqué par le duc de Bourgogne aux états de 1424.Guy de Vaudrey 1431Guillaume de Beauffemont 1486.Il fut inhumé au chœur de l'église prieurale, en 1500 [7]Richard de Trestondans 1531Antoine de Mypont 1525.Il fut appelé par Charles Quint aux états de 1530 et de 1533. Dernier prieurconventuel, il fut inhumé au chœur de l'église, sous une tombe qui représentait unreligieux bénédictin, avec cette épitaphe : ""Cy gist noble et scientifique personnefrère Antoine de Mypont, docteur ez droits, en son vivant prieur d'Esclans etsacristain de Saint-Bénigne de Dijon, et jadis général prieur dudit lieu, quitrespassa le neuvième de mars 1547. Dieu ayt son âme. Amen."" [8]François d'Igny, premier prieur commendataire, nommé par le pape 1544Marc de Rye ....Thomas ...
François Claude Ladvocat, clerc bisontin, nommé par le cardinal de Givry,évêque et duc de Langres 1552N...., sacristain de Saint Bénigne 1572Ferdinand de Rye 1580.Né vers 1556, il devint successivement prieur de Saint-Marcel, prieur d'Arbois(1584), haut doyen du chapître métropolitain, évêque de Césarée, abbé deCherlieu et de Saint-Claude, archevêque de Besançon (1586), et abbé d'Acey(1615). Il mourut en 1636. [9]Henri Othenin ...Marin Boyvin, nommé sur la présentation de Philippe IV, roi d'Espagne 1656Egidius Brunet, nommé sur la présentation de dom Le Tellier, abbé de Saint-Bénigne 1670Durand de Remilly, parent de Brunet, lui succéda par résiliation 1710Pierre-Jean de Siry, abbé de Saint-Etienne et chanoine d'Autun, successeurdu précédent, par résiliation ...François-Gabriel-Eleonore Jouffroy d'Abbans, chanoine de Saint-Claude5871Alexandre Colbert, dernier prieur.Temps modernesDévastations de Louis XI - Invasion de Wolfgang - Ruine et dépopulation -Tremblecourt et Henri IV - Guerre de dix ans - Invasion française et suédoise- Passage de Turenne - Famine et peste - Conquête de Louis XIV -Représailles - Améliorations - Aliénation du domaine royal - Vénalité descharges et officesPendant que les Armagnacs et les Bourguignons ensanglantaient la France deleurs luttes fratricides et de leurs assassinats, et plus tard sous Louis XI, le Comtéde Bourgogne eut à essuyer de grands désastres. Pendant plus de dix ans, notremalheureux pays, écrasé d'impôts, désolé par la peste et par la famine, fut livré aubrigandage des Ecorcheurs et d'autres pillards.En 1475, la contrée respirait un peu, les villages commençaient à se repeupler,lorsque Georges de la Trémouille-Craon, envoyé par Louis XI contre lesBourguignons pendant l'absence du duc, son ennemi, dévasta Jonvelle, Jussey,Saint-Marcel, Noroy, Montigny, Bougey, Cemboing, Cherlieu, etc ... . ne laissantderrière lui que des ruines fumantes.Dans le "conterôle" établi par les "gens et conseillers de Monseigneur le duc deBourgoigne" sur la situation des gens d'église du bailliage d'Amont, à la suite deces dévastations, on trouve à l'article de Saint-Marcel et Noroy :"Sainct-Marcel et Noroy - Messire Jehan Guilleminot, presbtre curé dudit lieu etde Noroy, qui ne vault de présent riens, pour ce que l'église et tout le villaige ontesté bruslés; mais en temps de paix elle vaillait environ XX fr."Le prioré de Sainct-Marcel, en temps de paix, vaillait environ cent cinquantelivres ; mais de présent il est tout bruslé et deffaict".En 1569, pendant les guerres de religion, le comté eut à subir une nouvelleinvasion : Wolfgang, duc de Deux-Ponts, avec 15000 huguenots, parcourt le pays ;tous les villages des bords de la Lanterne et de la Saône sont pillés et réduits encendres. Saint-Marcel et la splendide w:abbaye de Cherlieu subissent le même.trosHélas ! quelque intérêt que Philippe II d'Espagne portât au Comté, il était trop loinpour en surveiller efficacement la défense et l'administration.Abandonné à lui-même, notre malheureux pays devint la victime des embarras deson souverain, dont les ennemis devaient se venger sur elle pendant un siècleencore.Les campagnes, sans cesse foulées, demeuraient presque sans culture. Aussi, lafamine et la cherté dépassèrent-elles tout ce qu'on avait vu depuis depuis cent ans ;"et par ce, disent nos annales, avaient été obligés et contraincts les povreshabitants dudit pays, de vivre de chardons et d'autres herbes, ou de viandesinaccoutumées".
Vingt-cinq ans plus tard (1595), les hordes de Tremblecourt allumèrent encorel'incendie dans notre contrée. Saint-Marcel subit un pillage horrible. Partoutrégnaient l'épouvante et le désespoir ; et les habitants, emportant ce qu'ils avaientde plus précieux, fuyaient au fond des bois, se réfugiaient dans les cavernes, pour ytrouver un asile contre la violence et la rapacité du soldat [10]. "De quoy advertis, ditJean Grivel [11], que ce pays se laissait ainsi piller et sauvager sans aulcunerésistance, les circonvoisins y accoururent, et se joignirent à l'ennemy tant decanailles du castel de Langres, du Bassigny, du Barrois, du duché deMontbéliard et d'autres lieux mal affectionnés à ce pays qu'ils se trouvèrentbientôt plus de dix mille hommes, quasi tous montés de chevaux qu'ils avaientrobbés çà et là, et munis des armes qu'ils avaient butinées".Le traité de Vervins ayant rétabli la paix entre la France et l'Espagne, notre provincefut délivrée de ses frayeurs (1598).Aucune des invasions précédentes n'avait causé autant de terreur que cettedernière. Le nom de Tremblecourt, le souvenir de ses crimes et de ses cruautés,sont restés vivants dans nos localités ; ils inspirent encore des sentiments d'horreur,de haine et de vengeance. Sous ce rapport, la tradition n'a rien perdu de sonénergie ; et les vieillards, qui ont entendu leurs ancêtres faire le récit de cesévènements tragiques, le racontent à leur tour avec des gestes d'animation et demenace.Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, ayant conspiré contre Richelieu, s'enfuit enFranche-Comté où il trouva un asile généreux (1631). Cette hospitalité futconsidérée comme provocatrice et criminelle par le terrible cardinal, qui voulut s'envenger en faisant la conquête de notre province. La guerre qui s'ensuivit fut appeléela guerre de dix ans. (1636 - 1646).Les armées de Bernard de Saxe-Weimar et du maréchal de la Force s'étendirentsur les deux rives de la Saône et saccagèrent les environs de Jussey, Chauvirey,Bougey (1636) pour se dédommager des échecs qu'ils avaient subis devant cestrois places bien défendues et bien fortifiées. Pendant ce temps, le prince deCondé attaquait Dole. Les Croates, les Allemands et d'autre partisans étrangers,sous les ordres de Gallas [12] et du duc de Lorraine, marchant au secours de Dole,(mai 1636) achevèrent de ruiner le pays "qui ne fut plus qu'une libre curée pources étrangers auxiliaires, pires que des ennemis, que la seule avidité du butinretenait sous les enseignes ; et, pour comble de malheur, ils ramenèrent sur nousles armées française et suédoise."La moindre dévastation de ces pillards fut celle des vignes dont la récolte futdévorée en une matinée. [13]Le 12 septembre 1636, Turenne entra dans Jussey et Cemboing, qui furent mis àsac ainsi que les villages voisins.Les habitants de Saint-Marcel avaient fui de toutes parts, les uns dans les bois, lesautres au-delà de la Saône ; le reste s'était réfugié au couvent des Capucins deJussey. Ils furent investis et obligés de se rendre.Après avoir débloqué la place de Jonvelle, découragé des échecs désastreux qu'ilavait subis et de la ruine de sa belle armée, comme de sa gloire militaire, Gallasreprit le chemin de l'Allemagne, laissant cinq ou six mille hommes pour la défensede la Franche-Comté, suivant les conventions de Colombier et de Charriez. (janvier1637).Dépeuplés par la famine, la peste et la guerre, les villages voyaient croitre l'herbedans les rues. Le pays venait de passer deux années désastreuses ; il étaitruiné.[14] Les laboureurs n'avaient pu ensemencer leurs terres ni en automne ni auprintemps ; ils furent réduits, pour ne pas mourir de faim, à manger les bêtesmortes, la chair humaine ; on vit des mères, des frères, tuer et manger leurs enfants,leurs sœurs. C'était partout l'image de la mort. [15]Plusieurs de nos villages conservent de ce désastre un témoignage muet etnéanmoins bien éloquent, dans leurs registres de baptêmes de cette époquefunèbre.Ceux de Saint-Marcel ne mentionnent aucun acte antérieur à 1653.Pendant six ou huit ans, le village n'a dû être qu'un monceau de ruines ; et ce n'estprobablement qu'après les traités de Westphalie (1648), que le prieuré devint rural,et que les Bénédictins y appelèrent des habitants, les aidèrent à reconstruire leurs
demeures et les firent cultiver leurs terres. Selon la tradition, ils donnèrent dans lasuite à chaque famille pauvre, un boisseau de terre (4 ares) dans leur champ deRondey.Lors de la conquête de la Franche-Comté par Louis XIV, les habitants des villes etdes campagnes émigrèrent en grand nombre. Le pays resta longtemps attaché parle cœur à l'Espagne, se raidissant par une sourde et énergique rancune contre sesnouveaux maitres. On pouvait voir alors, aux embranchements des routes, auxcarrefours, les cadavres des paysans réfractaires pendus aux arbres par lesdragons de Louis XIV.Beaucoup se faisaient inhumer la face contre terre, dernier sentiment de dédain etde haine pour les Français, et, en même temps, dernière marque d'affection à leurchère patrie !Plus d'une fois aussi, les soldats du roi sont tombés sous les balles des paysansembusqués dans les taillis qu'on fit défricher à une certaine distance de chaquecôté des routes qui les traversaient, afin de mettre un terme à tous ces désordres.A plusieurs reprises, sous le nouveau gouvernement, l'administration communalesubit des modifications ; les villes principalement perdirent les privilèges dont lesavaient dotées les précédents souverains. La charge de maire devint vénale, tandisque les conseillers continuaient d'être élus par les habitants notables. Au bout dequelques années de ce genre d'administration, les communes rentrèrent dans leursanciennes coutumes, moyennant rançon. Le roi trouvait par ce moyen l'argentnécessaire pour subvenir aux frais écrasants de ses guerres incessantes.L'édit de 1703 ordonna dans toute la France l'aliénation des seigneuries, justices etchâtellenies royales.Le village de Saint-Marcel, dont la redevance était de quatre-vingts quartes de blé,(32 hectolitres) en ce qui concernait le prieuré, eut pour acquéreur le greffierClaude-Philippe Vautrain, de Saint-Marcel. L'adjudication se fit au Louvre, enprésence de l'intendant royal de Franche-Comté.Néanmoins, il faut convenir que notre pays ne devint prospère qu'après la réuniondéfinitive au domaine royal.L'agriculture, l'instruction, le commerce et l'industrie, tous les autres intérêtsmatériels et moraux, trop longtemps laissés en souffrance par le gouvernementespagnol, furent améliorés ou créés sous l'action des hommes auxquels Louis XIVdoit d'avoir été le plus grand monarque et en même temps le plus grand despote del'Europe : Colbert, Vauban et Louvois.Époque RévolutionnaireContradictions sur les causes de la Révolution - Considérations Générales -Préparatifs des États Généraux - Élections des représentants - Destructiondu prieuré de Saint-Marcel - Les prêtres assermentés et insermentés -Reproduction de documents - Agitation - Incidents divers - La patrie endanger - Les volontaires - La terreur - Quelques faits d'administrationmunicipaleDes mains criminelles ou ignorantes ayant détruit les documents pouvant servir àl'histoire locale de cette époque, il ne nous sera pas permis de la traiter comme ellele mérite. Nous devrons souvent nous borner aux renseignements que la tradition,toujours bizarre ou infidèle, du reste, nous a transmis plus ou moins directement.Nous lisons dans l'histoire de Jussey par MM Coudriet et Chatelet "que les causesde l'esprit révolutionnaire qui s'infiltra au sein de la population agricole franc-comtoise, sont le séjour prolongé des garnisons, la franc-maçonnerie militaire,l'esprit de révolte né du philosophisme voltairien, l'oubli du respect enversl'autorité, la licence scandaleuse des classes élevées, les honteux excès de larégence, les impôts écrasants, la disette, les guerres ruineuses, etc." Sans entrerdans des considérations choquantes à l'égard des auteurs que nous venons deciter, n'est-il pas permis d'avancer qu'ils ont voulu rapetisser, avachir en quelquesorte les conceptions et les principes de 1789, en omettant à dessein les causesnaturelles, patentes, fatales même, qui les ont fait éclore ; et qu'ils ont traité avecune légèreté bénévole, un aveuglement passionné et mesquin, une prétentionridicule et calomnieuse, les grandes choses accomplies par nos pères, et dont eux,fils de serfs affranchis ont été les premiers à profiter.
Les causes directes, capitales qui ont renversé l'ancien régime sont tous les abusqui accablaient nos aïeux : dîmes, corvées, insolence de la noblesse, despotismedu clergé, privilèges aux grands, charges écrasantes aux petits, impunité auxseigneurs, rigueurs extrêmes aux fils de la glèbe ; elles se résument en une seulequi les renferme toutes : l'oppression de dix siècles.Si quelques-uns de ceux qui ont fait la révolution ont commis des fautes, descrimes, il faut les flétrir ; mais "ne confondons pas dans une même réprobation lesvertus et les vices, les actes héroïques et les crimes que, dans son coursorageux, le torrent charria pêle-mêle. La première condition pour être libre, c'estd'être juste."Ajoutons à cette citation de Louis Blanc, cette autre de Mme de Staël :"Aucun peuple n'avait été aussi malheureux depuis cent ans que le peuplefrançais. Si les nègres, à Saint-Domingue ont commis plus d'atrocités encore,c'est qu'ils avaient été plus opprimés."Cependant Louis XVI se voyait obligé de convoquer les états généraux. Déjà lesassemblées primaires s'étaient réunies pour nommer leurs représentants auxassemblées baillagères, et préparer les cahiers de doléances.La communauté de Saint-Marcel, faisant partie de la prévôté de Jussey, choisitpour délégué Simon Jacquinot, et, après avoir dressé son cahier de doléances,nomma Marcel Mairet, chirurgien, comme représentant à l'assemblée baillagère deVesoul.En 1790, le département de la Haute-Saône ayant été partagé en six districts,Marcel Mairet fut encore choisi pour faire partie de l'administration du district deJussey. La même année il représentait sa municipalité aux fêtes de la Fédération àParis.L'année [792 vit disparaitre ce qui restait du prieuré de Saint-Marcel. Les terrains,l'église, les ruines du cloitre, divisés par lots, furent vendus à vil prix, et bientôt il neresta plus de cet important établissement religieux que la maison de ferme, dontune partie, transformée et restaurée, appartient aujourd'hui à M. Guillaume-Royer.On y remarque de belles caves, solidement construites, et s'étendant sur toute lalongueur du bâtiment. La pierre formant clef de l'arceau de la porte de grangereprésente le blason martelé du dernier prieur de Saint-Marcel, Alexandre Colbert,avec le millésime 1773. Dans un des murs de la maison voisine, faisant aussipartie du prieuré, existent deux figures en relief ainsi qu'une croix de Saint-André.Elles proviennent de l'ancienne église paroissiale démolie en 1843. D'après latradition locale, ces deux figures seraient celles du seigneur et de la dame quipossédaient la terre de Saint-Marcel au neuvième siècle et qui ont fait bâtir lapremière église paroissiale.Les personnes que nous avons consultées à ce sujet nous ont déclaré que cesfigures faisaient partie de la maçonnerie extérieure du chœur. (Voir la présentenotice aux pages ).C'est en 1791 que se firent à Jussey, chef lieu du district, les nominations deprêtres constitutionnels, par suite de la destitution des titulaires réfractaires.La commune de Saint-Marcel obtint pour curé le capucin Henry, de Raincourt, quidémissionna peu de temps après son installation, par suite du mauvais accueilqu'on lui fit ; il ne fut pas plus heureux à Blondefontaine et à Raincourt, son paysnatal.C'est à propos de ces tracasseries que le district adressa aux municipalités de sonressort, la circulaire suivante :Jussey, 15 septembre 1791,"Nous apprenons qu'on insulte M. votre curé et qu'on le menace même d'excèsplus graves, soit dans sa personne, soit dans ses biens. Vous devez réprimer cedésordre et le prévenir avec le plus grand soin. Tous les citoyens ne sont-ils passous la sauvegarde de la loi ? Réfléchissez que vous êtes personnellementresponsable de pareils abus. lisez cette lettre à l'issue de la messe paroissiale dejeudi prochain (8 septembre), et que vos habitants s'abstiennent désormais detout attroupement qui nous forcerait à déployer contre eux la force publique."Signé Boband-Berthod
Saint-Marcel n'avait pas recouvré la paix après le départ du capucin Henry.Menacés d'un autre constitutionnel par les élections qui allaient se faire le 11 mars1792, les municipaux de cette commune, confiant dans les lois récemmentdécrétées, adressèrent la protestation suivante aux membres du directoire deJussey :"Notre cure n'est point vacante ; elle est occupée par un sujet dont les talents etles vertus ont toujours fait régner parmi nous les bonnes mœurs, l'amour de lapatrie, la lumière et la paix."Si vous l'écartez, vous mettez le pays en désordre et en insurrection, comme ilest arrivé dans les paroisses voisines. Au nom de la constitution, qui nousgarantit la liberté des cultes, nous vous supplions de nous laisser notre curé, lesieur Pelletier, et nous espérons que l'assemblée électorale écoutera nos vœux".Signé : Pirot, maire = Grossetête = JB Etienney = JB Aubert = JB Benoist =Cordienne = Authier et Josse, officiers municipaux.Pour ce fait, la municipalité fut citée à la barre du directoire et menacée d'un sévèrechâtiment. Les administrateurs admonestèrent vertement les pétitionnaires quiavaient outrepassé leurs droits en recommandant officiellement "un réfractairefanatique, qui ne reconnaissait aucun pouvoir à son évêque, ni aux prêtresconstitutionnels, un séditieux d'autant plus à craindre qu'il jouissait d'unpatrimoine considérable, employé à profusion pour augmenter le nombre descontre-révolutionnaires."Quant aux électeurs, ils tranchèrent la question en nommant à la cure de Saint-Marcel, le sieur Renaud, ex-récollet de Citers. Mais celui-ci allégua son amour de latranquillité pour décliner cette nomination.Alors les patriotes du lieu et ceux de Noroy recoururent à Bondivenne, ex-professeur au collège de Gray et en ce moment curé assermenté de Montigny [16]qui s'était généreusement offert à leur service.Dûment approuvé par l'évêque Flavigny, il en avertit le district (22 mars 1792), enajoutant :"Signifiez de suite mon institution à Pelletier, avec ordre de décamperimmédiatement, ainsi que son vicaire [17], afin que dimanche prochain il ne resteplus vestige d'eux ni de ce qui leur appartient. En même temps, pour maintenir lebon ordre à Saint-Marcel, envoyez-y une force respectable, comme unecompagnie de gardes nationaux que vous logerez autant que possible chez lesaristocrates, car ils se sont déjà vantés que je ne sortirai pas sain et sauf de leurvillage, presque tout fanatisé."Le procureur-syndic, Boband lui répondit aussitôt et selon ses idées :"Le procureur-syndic va notifier au sieur Pelletier et à son vicaire d'avoir àdéguerpir incontinent, et moi je m'empresse de vous témoigner combien noussommes sensibles à votre dévouement et à votre patriotisme. Dimancheprochain, (25 mars) nous ferons arriver à Saint-Marcel un détachement degendarmerie, de dragons et de garde nationale, pour les huit heures du matin.Après la messe de Saint-Marcel, ils vous accompagneront à Noroy. nousespérons que vous n'éprouverez point d'obstacle dans vos fonctions ; mais aumoindre bruit, nous vous enverrons une garnison de volontaires."Il se produisit néanmoins une certaine agitation ; car le 30 mars un détachement devingt-cinq volontaires arriva de Vesoul et fut dirigé sur Saint-Marcel. On les logeachez les principaux agitateurs, partisans avoués du curé Pelletier. Leur présencerétablit l'ordre et fut plus efficace que les arrêtés des administrateurs du district,pour avoir raison de l'entêtement des aristocrates de Saint-Marcel et de Noroy.Cependant Pelletier ne s'en montra pas très ému. Le 31 mars, la municipalité deMontigny eut à le dénoncer au district et au département pour avoir célébréillégalement deux mariages........................................................................................................................................................plusieurs pages ont été détruites par un détenteur du manuscrit, voir"présentation de la notice historique de Jules Roy", ci-dessus
........................................................................................................................................................il est facile de voir que la municipalité avait à sa tête des hommes actifs,énergiques, justes, plus soucieux de l'intérêt général que de leur satisfactionpersonnelle. Il est regrettable que le registre contenant les délibérations antérieuresà l'an III ait été dérobé ou détruit : il eût fourni une foule de précieux et utilesrenseignements.Néanmoins, pour donner une idée de ce qu'était l'administration municipale decette époque de transition, nous ne jugeons point superflu de reproduire deuxarrêtés, précédés de leurs considérants, et ayant trait : le premier, aux délitscommis dans la forêt communale [18] ; le second, aux travaux agricoles exécutéspendant la nuit et au glanage. Nous ajoutons à la suite de ces documents, leprocès-verbal d'inventaire du mobilier de l'église, établi par les marguilliers, enprésence du curé Marchand, à cause de l'incident qui s'est produit pendantl'opération :"A la séance du même jour (1er thermidor an III) le conseil municipal assembléle procureur a dit que les delits se commettait journellement de toute espècedans nos bois par les individus de cette commune qui se permettent dy fairechampoyer leur bétail dy couper toute sorte de bois et principalement des liensdans cette saisons pour les récoltes qui se préparent ce qui causent ladestruction entière de nos bois ; que malgré les lois positive et stricte del'administration forestiers au sujet de la conservation des forêts, il sy trouveencore dans cette commune des pilleurs, marodeurs, et voleurs de bois que dis-je de ces monstre qui deviennent odieux à la république antière qu'ils est tropatendu de faire cesser, que les efforts qu'ils a fait depuis l'exercice de sesfonctions deviennent inutile."Le conseil municipal considérant qu'ils est de son devoirs d'employer lesprécautions les plus sur et les plus sages pour faire cesser ses abuts quils necessera jammais de jetter les yeux sur des objets de premiers nécessité et quimérite son attention."Considérant anfin que les précautions qu'il a pris et qu'ils prend journellementdeviennent inutile, le Procureur de nouveau entendu."Le Conseil municipal arrête qu'il est fait très expresse deffence a tout individu defaire champoyer nos bois avec quelles espèce de bétaille que se soit commeaussi dy couper des liens et tout autre bois. Arrête de plus que les individus acette commune qui seront trouvé par nos garde-champêtre forestier à lier desgerbes de quelles espèce que ce soit avec des liens qui n'auront jamais serviseront poursuivi pardevant les juges compétent amoins quils ne justifie par écritet dans vingt-quatre heure ou ils les auront été acheté et en outre confiscationsdes danrés lié avec les susdits liens au profit de la commune si il y a lieu, lesgardes champêtre forestiers demeure requis de veillier a l'execution despresentes, et deviennent responcable de sdélits énoncé dans le present arrêté. lepresent sera publié et affiché a ce que personne n'en ygnore pour qu'ils ait saplaine et entiere execution."Fait et arrêté en Chambre commune a la datte cy contre".Signé : C.L Pirot, maire ; Grossetête ; J. Baptiste Pirot ; P. Camus ; Mourthaux ; J.Baptiste Benoist, officiers municipaux ; Pirot, procureur ; S. Jacquinot, secrétaire-greffier."A la seance public du conseil general de la commune de Saint-Marcel tenue lehuit termidor troisième année de la République des français convoqué de lamaniere ordinaire, ouï le procureur en ses conclusions :"Le conseil general considerant quil est de la tranquilité, de l'ordre public, et deson devoir, de porter atinte aux désordres qui pouroit se commaitre pandant lecourt de la recolte en grains prochaine, en y travaillant, et voiturant les gerbesnuitamment, que des mal intentioné sous prétexte de leur ouvrages pressantdans cette saison, quil sont obligés de voiturer leurs gerbes avant le jour, et lesoir ne peuvent rentrer avant la nuit, qui investi des ténèbres de la nuit contententplus aisément leur passion liberticide."Le Procureur de nouveau entendu ; "Le Conseil arrête :
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