Lettre de Bruno Leroux aux députés PS
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Lettre de Bruno Leroux, président du groupe socialiste, aux députés du PS au sujet du nouveau gouvernement.

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Publié le 08 avril 2014
Nombre de lectures 3 529
Langue Français

Extrait

ASSEMBLÉE RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
NATIONALE LIBERTÉ- ÉGALITÉ - FRATERNITÉ
Bruno LEROUX
Député de Seine-Saint-Denis
Président du groupe Socialiste,
Républicain et Citoyen
Paris, le 7 avril 2014
Cher(e) collègue, cher(e) camarade, clI~) <lM;f&)
A l'heure où nous devons réfléchir ensemble aux évolutions que nous devons apporter ànotre
action commune, et parce que nous sommes tous viscéralement attachés à la réussite de cette
mandature et soucieux de l'intérêt du pays, je veux vous dire ce qui nous réunit et plaide,
comme vous, pour un nouvel équilibre.
Hommes et femmes de gauche, socialistes, nous sommes convaincus depuis toujours que la
France ne réussira pas sans le consentement des Français ; la Gauche ne réussira pas si elle est
sourde aux aspirations des classes moyennes et populaires. Cette réalité, les Français nous
l'ont violemment rappelée les 23 et 30 mars derniers. Ils ont exprimé leur colère, leurs
frustrations, leur désarroi et au final le sentiment qu'un équilibre avait été rompu, qui pourtant
constitue la raison d'être de la gauche elle-même, lorsqu'elle est aux responsabilités.
Equilibre, après dix années de gouvernements de droite qui avaient largement abimé le pays
et creusé les inégalités, entre la nécessité du redressement, auquel ils souscrivent
massivement, et la nécessité de réparer tout aussi rapidement les injustices et de mieux
répartir la charge de l'effort. Cela, nous avons donné le sentiment de le sous-estimer.
Equilibre entre la nécessité du dialogue social, de la concertation, du débat et la perception
par les Français eux-mêmes, dans leur vie de tous les jours, de changements tangibles,
concrets et porteurs de réels progrès. Cela nous ne l'avons pas assez montré lorsque c'était
fait et pas assez fait alors que nous l'avions annoncé.
Equilibre entre le respect de nos engagements européens et la nécessité d'une Europe qui
capte et favorise la croissance, met en place des investissements massifs dans les filières
d'avenir et tourne le dos aux politiques d'austérité: cela, la crédibilité retrouvée de la parole
de la France, nous permet de le dire désormais plus fortement et plus efficacement. L'Europe
ne peut indéfiniment être le trou noir de la croissance mondiale.
126, rue de l'Université - 75355 Paris 07 SP- Tél. :01 40 63 63 77/ 53 87 - Télécopie :01 40 63 52 27
brunolerouxdepute@yahoo.fr -www.brunoleroux.org -https://twitter.comlbrunolerouxLa décision du Président de la République de changer de gouvernement témoigne de la prise
en compte des messages des Français. La nouvelle étape de l'action de la majorité sera tout
entière construite autour de la recherche de ce nouvel équilibre.
Un nouvel équilibre qui doit permettre d'orienter l'amélioration de la compétitivité de nos
entreprises en direction de l'emploi et des salariés : c'est tout l'enjeu du pacte de solidarité,
couplé au pacte de responsabilité, tels que voulus par le Président de la République. Dans
l'un et !'autre cas, les salariés doivent pleinement s'y retrouver.
Un nouvel équilibre qui doit permettre de lutter contre la désaffection démocratique en
mobilisant les Français autour de grandes questions qui structureront l'avenir du pays et de
notre modèle social : la nouvelle armature territoriale, la transition énergétique, le
vieillissement et la fin de vie... Il y a un enjeu civique et citoyen à ce que les politiques
publiques ne soient pas simplement perçues comme une addition de mesures techniques.
Un nouvel équilibre politique enfin, qui doit nous permettre collectivement de ré-enchanter
l'idée même de progrès, de revivifier la promesse républicaine et de davantage assurer la
prise en compte des enjeux écologiques: être de gauche c'est bien sûr être comptable et
gestionnaire, mais c'est aussi être ambitieux et visionnaire.
La France a besoin d'un souffle, d'une mise en mouvement, qui, paradoxalement, sont les
seuls à même de permettre à notre pays de s'apaiser, de reprendre confiance en lui-même et
de réaffirmer sa place dans le monde. Depuis trop longtemps, le discours politique est celui
de la contrainte et non plus celui du projet. Nos concitoyens s'y perdent. En réalité, les
Français attendent de nous que nous refassions pleinement de la politique.
Notre parti lui-même doit prendre toute sa place. Se réinventer, bousculer les cadres
institutionnels au besoin. Au regard de notre histoire collective et des institutions de la Vème
République, sa mission doit être repensée: force de soutien et d'accompagnement, il doit
aussi réincarner «l'intellectuel collectif» qu'il a su être dans le passé, anticipant les attentes
du corps social et les évolutions du monde et de la pensée. Il doit réapprendre à capter les
énergies militantes, sociales et innovatrices du pays. La rénovation des pratiques politiques
est largement attendue par nos concitoyens.
Au cours de ces deux dernières années, avec Jean-Marc Ayrault, nous avons accompli des
réformes importantes. Pour mener à bien cette deuxième étape du quinquennat, je nous sais,
tous, parlementaires du groupe socialiste, républicain et citoyen, prêts et volontaires à
poursuivre, autour de Manuel Valls, notre action au service du pays. Affectés nous aussi par
le désarroi des Français, nous allons prendre toute notre place dans la construction de ce
nouvel équilibre : nous souhaitons être associés par le Premier ministre à la définition de la
feuille de route de la majorité et être investis le plus en amont possible dans les décisions et
projets de lois qui seront présentés.
Le lien direct avec la Nation, c'est nous qui l'assurons. Il est au cœur de notre mandat d'être
des médiateurs entre les Français, avec lesquels nous travaillons chaque semaine dans nos
circonscriptions et l'appareil d'Etat qui met en œuvre les politiques publiques.Mes cher(e)s collègues, mes cher(e)s camarades, il y a urgence à agir pour la France. Nous
sommes mobilisés, cela je le sais. Nous sommes déterminés, cela est nécessaire. Nous solidaires, c'est la condition de notre réussite. Toutes les impatiences sont toujours
possibles, tous les doutes peuvent toujours s'exprimer, toutes les idées nouvelles, les
propositions, les contributions sont les bienvenues - et je m'assurerai qu'elles soient toujours
examinées et débattues - dans le cadre de notre fonctionnement collectif et de notre réussite
commune.

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