Solution de financement agricole en Afrique
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«Le bonheur n'est pas fonction de la masse des réponses, mais de leur répartition. Il faut équilibrer...Ils sont tellement fascinés par le rendement de l'outil, qu'ils en ont perdu de vue l'immensité infinie du chantier.» Cheikh Hamidou Kane, L'aventure ambigüe, Julliard 1961. Lier solidairement les immigrés et les paysans africains par l'épargne-investissement Comment faire reculer les inégalités et la pauvreté sans détériorer le milieu légué aux générations futures? Telle était la question à laquelle devait répondre la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement (CMED). En guise de réponse, le Rapport Brundtland préconisait un nouveau type de développement, nommé sustainable development qui vise ainsi à réconcilier l'économique, l'environnemental et le social. Le développement renoue ainsi avec la complexité car devant être économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement tolérable afin de mériter le qualificatif de durable. Il ressort de toutes ces considérations une définition célèbre du développement durable, «Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs», marquée par deux injonctions notamment l’équité intergénérationnelle préservant les ressources pour les générations à venir, et l’équité spatiale entre pays pauvres et pays riches.

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Publié le 16 janvier 2013
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Langue Français

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«Le bonheur n'est pas fonction de la masse des réponses, mais de leur répartition. Il faut équilibrer...Ils sont tellementfascinés par le rendement de l'outil, qu'ils en ont perdu de vue l'immensité infinie du chantier.» Cheikh Hamidou Kane, L'aventure ambigüe, Julliard 1961.
Lier solidairement les immigrés et les paysans africains par l'épargne-investissement
Comment faire reculer les inégalités et la pauvreté sans détériorer le milieu légué aux générations futures? Telle était la question à laquelle devait répondre la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement (CMED). En guise de réponse, le Rapport Brundtland préconisait un nouveau type de développement, nommé sustainable development qui vise ainsià réconcilier l'économique, l'environnemental et le social. Le développement renoue ainsi avec la complexité cardevant être économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement tolérable afin de mériter le qualificatif de durable. Il ressort de toutes ces considérations une définition célèbre du développement durable,«Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs», marquée par deux injonctions notamment l’équité intergénérationnelle préservant les ressources pour les générations à venir, et l’équité spatiale entre pays pauvres et pays riches.
L'Afrique est un témoin privilégié de la nécessité de l'équité intergénérationnelle, victime qu'elle est de la vague de sécheresses des années 1970 (Sahel), effets de l'assombrissement atmosphérique de l'hémisphère nord (pollution au dioxyde de soufre selon Leon Rotstayn et Ulriche 1 Lohmann ). Les populations africaines sont souvent contraintes d'émigrer à cause d'une agriculture soumise aux aléas de la pluviométrie, d'un tissu économiqueincapable de couvrir leurs besoins en main d'oeuvre, d'oùl'absence de dispositifs d'épargne retraite et de prévoyance pour un très grand nombre d'africains notamment les ruraux. 2 Selon Maria Nowak , «en 1850, l'écart de productivité entre un paysan travaillant à la houe et un paysan européen pratiquant la cultureattelée était de 1 à 5. Aujourd'hui, cet écart entre l'agriculture traditionnelle africaine et subventionnée en Europe est de 1 à 200.» Par ailleurs,les dix derniersau classement IDH du PNUD 2002 sont des pays africains notamment la République Démocratique du Congo, La République Centrafricaine, l'Ethiopie, le Mozambique, la Mozambique, la Guinée Bissau, le Burundi, le Mali, le Burkina-Fasso, le Niger et la Sierra Leone. Dans les années 1980, un paysan africain devait nourrir en moyenne deux personnes, désormais, la modification très rapide du rapport entre la population rurale et la population urbaine nécessite, si l'on vise l'autosuffisance alimentaire ou du moins la sécurité alimentaire, que ce même paysan puisse nourrir 4 à 5 personnes. Il est essentiel de noter que l'Afrique a atteint le chiffre d'1 milliard de personnes et on prévoit son doublement en 2050. Cette situation d'urgence n'a pas échappé à la Banque mondiale qui a monté un fonds de fiducie multilatéral, destiné à augmenter l'aide agricole aux pays à faible revenus, appelé GAFSP (the Global Agriculture and Food Security Program). L'objectif du fonds est de mettre les pays en développement en position de contrôle afin qu'ils puissent disposer de ressources financières pour stimuler la productivité et la production agricole, et assurer la sécurité alimentaire de leurs peuples. Le GAFSP aura notamment pour objet d'accroître les efforts pour connecter les agriculteurs aux marchés, réduire les risques et la vulnérabilité aux variations de revenus et aux évènements météorologiques, améliorer les moyens de subsistance en dehors des fermes pour les habitants des 1 TropicalRainfall Trends and the Indirect Aerosol Effects, Journal of climate 2002, 15: 2103-2116. 2 Présidentede l'ADIE, citée In " Voyage au coeur d'une révolution: la microfinance contre la pauvreté ", Ss dir. de Pascal de Lima, éd. J. C. Lattès, 2007.
zones rurales et fournir une assistance technique pour aider les gouvernements à surmonter l'insécurité alimentaire.
Toutefois, nous pensons que ces initiatives ne sauraient être complètes sans lier solidairement l'immigré et les populations locales afin de construire voire consolider des mécanismes de développement local et de gestion durable des territoires afin de lier solidairement les populations aux terroirs. Les tranferts d'argent des immigrés ont dépassé l'aide publique au développement (APD) mais en même temps ces tranferts contribuent peu au développement économique des pays d'origine car pour la plupart destinés à des dépenses de consommation courante ou de soins de santé selon le rapport Milhaud en 2006.
Par ailleurs, au même moment des expériences au sein des pays du Sud apportent des solutions originales au problème de la pauvreté et au développement durable. Dans le milieu de la finance également des techniques de financement originales émergent : l'épargne à capital garantie 3 et le warrantage. Par ailleurs, les initiatives de "codéveloppement "prennent une orientation 4 positive visant à responsabiliser les acteurs bilatérauxet concrétiser les désirs d'entreprendre des migrants et la mobilité des compétences.
Lier solidairement les immigrés et les paysans africains par l'épargne-investissement
Selon le Rapport mondial sur le développement humain 2009, on insiste désormais moins sur les effets négatifs de la migration que sur son apport potentiel pour rendre le développement durable et réduire la pauvreté des pays d'origine. Les partenaires au développement repensent aujourd’hui le sens de la migration pour le développement socio-économique tant du pays d'origine que du pays de destination, ainsi que pour réfléchir au rôle qui lui revient afin d'affronter les inégalités à l'échelle mondiale.
Selon les estimations de la Banque Mondiale (juillet 2009), les transferts de fonds envoyés par les migrants vers les pays en développement ont atteint 328 milliards de dollars en 2008, soit près de trois fois le montant total de l’aide publique au développement mondiale (119,6 milliards $ en 2008). Ce montant, qui correspond par ailleurs à une augmentation de l’ordre de 15% par rapport à 2007 (285 milliards de $), n’inclut pas les envois d’argent par le canal informel qui pourraient toutefois atteindre des sommes importantes.
Il devient ainsi primordial de repenser le rôle des ces transferts de fonds des migrants face à la situation problématique desInstitutions de Microfinancements (IMF). En effet, les Institutions de Microfinancement (IMF) sontà la croisée des chemins face à deux tendances divergentes commerciale et sociale. Crées pour réduire la pauvreté, la plupart commencent à ressembler aux institutions financières traditionnelles avec la recherche d'une rentabilité toujours plus élevée afin de toucher davantage de clients. Malgré les économies réalisées, la plupart des IMF n'ont pas réduit les taux d'intérêt. Les IMF procèdent à une compression dans les programmes de services sociaux, des infrastructures, la formation du personnel. Des critiques pointent du doigt l'engagement en faveur de la justice sociale qui grève la rentabilité et empêche d'attirer les investissements dont elles 5 ont besoin pour satisfaire une demande en services financiers estimée à 300 milliards de dollars .
Dans la mesure où c'est le manque de capital, et non le manque de main-d'œuvre, qui freine la croissance dans la plupart des pays en développement, les transferts de fonds peuvent représenter une importante source d'investissement rural.
3 Programmefrançais de codéveloppement avec les pays des zones de solidarité prioritaire. 4 Programmed'Action d'Accra de septembre 2008. 5 Rapportdu Microcredit Summit Campaign 2009.
Le corollaire notable de l'émigration économique est souvent l'absence de plans d'épargne dans le pays d'origine et de l'insuffisance des pensions de retraite après une vie active entamée tardivement dans le pays d'accueil. En effet, pour bénéficier d'une retraite décente il convient d'avoir réalisé, dans le cas illustratif d'un régime de retraite par répartition, approximativement 160 trimestres alors que les migrants entrent tardivement dans la vie active. Le mode d'organisation du système de retraite constitue un enjeu de société essentiel. Il a un impact majeur sur les flux de financement et la structure capitaliste de l'économie. Surtout il structure les relations entre générations.
On comprend ainsi l'importance de canaliser la générosité des migrants par une incitation financière efficace à épargner permettant de les lier solidairement aux populations actives des pays d'origine. Ainsi, pour résoudre la précarité des migrants et lier solidairement les populations aux terroirs africains, il importe de les orienter de façon judicieuse vers l'investissement productif. En 6 effet, à l'instar du programme de codéveloppementfrançais, la mobilisation des compétences et de l'épargne des migrants sous forme de projets individuels ou de sociétés anonymes estsalutaire.
Nous préconisons de capitaliser l'épargne des migrants pour financer l'agriculture paysanne, des projets de développement durable via des portefeuilles diversifiés investis en actions. En effet, selon le Rapport Trade and Environment 2009 du CNUCED "les recherches montrent que les technologies requises pour une révolution carbone existent déjà mais la mise en place d'incitations nécessaires et de structures d'échelle mondiale seront les défis politiques majeurs de notre époque". Cela prendra la forme d'un Fonds d'investissement agricole dont les principaux actionnaires sont les migrants et les populations locales. Le fonds servira à investir dans des projets à forte valeur sociale et économique à l'instar de Grameen Shakti, une structure du groupe Grameen Bank au Bengladesh. Grâce à des prêts subventionnés Grameen Shakti a pu développer un réseau desservant les zones rurales et s'appuyer sur la collaboration d'ingénieurs pour former des techniciens et renforcer la capacité de l'entreprise dont la moitié est constituée d'ingénieurs. L'adhésion des populations a favorisé la diversification des services vers de la téléphonie, des services de télévision. GS a investi le biogaz pour l'usage domestique et agricole et prévoit d'atteindre 100000 entrepreneurs en énergie verte en 2015 et a mis sur pied trente centres de technologies Grameen pour former les femmes des zones rurales en tant que techniciennes et femmes entrepreneurs. Ce succès s'explique par un renversement de méthode de gestion qui allie théorie, bon sens, écoute et proximité qui permet de réduire les coûts de transaction. Il est moins question d'objectif, mais plutôt une finalité dynamisante notamment une vision qui repose sur trois indicateurs (prêter/aux plus pauvres/pour leur développement), permettant de définir l'ensemble du champ d'innovation : la cible visée (les plus pauvres, pas simplement les pauvres), le mode de relation avec elle (le prêt, pas le don), la finalité (le développement, pas le confort immédiat).
La solution au dilemme du risque-solvabilité est à rechercher dans l'exemple du Warrantage 7 Projet Nigerqui a prouvé également qu'un crédit aux paysans adossé à un système efficace de garantie peut stimuler un cercle vertueux: élévation des rendements, augmentation des revenus et génération d'activités indirectes. Le Warrantage, pour contourner l'obstacle du manque de fonds, un système de crédit sur inventaire mis au point par les agriculteurs européens au 19ème siècle, dans le cadre duquel, plutôt que de vendre leur récolte immédiatement, ils peuvent l'utiliser en gage du remboursement d'un prêt bancaire. Dans le projet Niger, qui a démarré en 1999, en échange d'un prêt bancaire, les paysans déposent leur récolte dans un entrepôt dont les clés sont détenues par la banque et par leur organisation. Le crédit donne ainsi les moyens aux petits exploitants d'acheter les intrants essentiels pour la prochaine campagne de semis, tout en leur permettant de conserver leur récolte jusqu'à la période de soudure, lorsque les stocks vivriers commencent à se raréfier et les prix à grimper. A ce moment, ils débloquent leurs stocks, vendent leur récolte, remboursent leur prêt et
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7 Programmepiloté par la FAO au Niger et qui sera transposé aux autres pays africains.
empochent la différence. En utilisant une partie du prêt pour financer des activités génératrices de revenus complémentaires, de nombreux agriculteurs peuventainsi rembourser les prêts avant même d'avoir vendu leur récolte. Conclusion Les recherches montrent, d'après la banque mondiale, qu'une croissance économique fondée sur l'agriculture est deux à quatre fois plus efficace, en termes de réduction de la pauvreté, qu'une croissance dans d'autres secteurs, ce qui justifie pleinement d'accorder une priorité élevée aux investissements dans l'agriculture. Par ailleurs, selon le Rapport Trade and Environment 2009 du CNUCED "les recherches montrent que les technologies requises pour une révolution carbone existent déjà mais la mise en place d'incitations nécessaires et de structures d'échelle mondiale seront les défis politiques majeurs de notre époque".
Il suffira ainsi pour l'Afrique, en mobilisant les compétences et la capacité de financement de sa diaspora répartie un peu partout dans le monde, d'organiser l'effort collectif vers le développement du continent. Le défi, en effet, c'est de faire dans l'innovation en concevant les méthodes de gestion les plus adaptées à la culture et aux réalités africaines notamment en tirant le meilleur parti de l'ingéniosité du secteur informel.
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