De la psychologie du choix - article ; n°87 ; vol.65, pg 332-355
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Revue Philosophique de Louvain - Année 1967 - Volume 65 - Numéro 87 - Pages 332-355
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Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Leopold Szondi
Jacques Schotte
Claude Van Reeth
De la psychologie du choix
In: Revue Philosophique de Louvain. Troisième série, Tome 65, N°87, 1967. pp. 332-355.
Citer ce document / Cite this document :
Szondi Leopold, Schotte Jacques, Van Reeth Claude. De la psychologie du choix. In: Revue Philosophique de Louvain.
Troisième série, Tome 65, N°87, 1967. pp. 332-355.
doi : 10.3406/phlou.1967.5397
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1967_num_65_87_5397De la psychologie du choix
Le choix fait le destin
1. Les choix orientés par l'hérédité ou choix génotropes
Le choix fait le destin. Tel est l'axiome sur lequel l'analyse
du destin fut édifiée en quelque vingt-cinq ans (1937-1963). En 1937
commença la recherche d'une réponse à la question : quelle est
ou quelles sont les instances qui gouvernent le choix en amour,
en amitié, dans le domaine professionnel, voire même le « choix »
d'une forme déterminée de maladie ou de mort ?
Des sept premières années de ces recherches (1937-1944) est
né le premier livre de 1*« Analyse du destin » (Schicksalsanalyse) (1>,
qui reçut ensuite le sous-titre « Génétique du destin » (Genetïk. des
Schicksals). Ce livre rapporte de façon détaillée une règle géné
rale de choix, génétique, dénommée « génotropisme ». Sur la base
de centaines d'arbres généalogiques, dans lesquels nous avons ana
lysé les choix relatifs au mariage, à l'amitié, à la profession, au
genre de maladie et de mort, cette règle de choix génétiquement
déterminée fut formulée comme suit : deux hommes porteurs dans
leur bagage héréditaire latent de dispositions récurrentes analogues,
s'attirent mutuellement.
Dans le choix « génotrope », les instances qui gouvernent le
choix, c'est-à-dire les éléments secrètement présents dans le patr
imoine héréditaire de la personne, sont inconscients. Le choix par
contre est conscient. La personne sait qu'elle choisit, mais elle
ignore pourquoi elle choisit de telle manière et non d'une autre.
Dans le destin des individus les choix génotropes déterminés par
l'hérédité jouent un rôle eminent.
t1' L. SzoNDI. Schicksalsanalyse, Basel, Schwabe & Co., 19411, 19482, 19653. la psychologie du choix 333 De
Cette constatation génétique, déduite de manière purement emp
irique, choqua la plupart des généticiens, psychiatres, psycho
logues et psychanalystes. Un groupe de critiques reprocha à l'ana
lyse du destin « d'annoncer un déterminisme génétique poussé à
l'extrême, qui dépasse de loin celui de Freud et Jung ». Un autre
reproche était : « La tendance à interpréter le destin des individus
et de la famille dans le sens d'une biologie héréditaire quasi comme
une sorte de prédestination fataliste, suggère un parallèle avec la
doctrine calviniste ». Pour plusieurs raisons, dont certaines seront
mentionnées ici, nous avons pu supporter assez facilement cette
tempête de reproches et déposer, malgré les résistances, en cinq
livres, les résultats des recherches sur le destin.
Comme nous ne devions l'apprendre qu'après coup, l'idée de
génotropisme fut pressentie dès le début du siècle par un des plus
grands généticiens, W. Johannsen, botaniste danois, professeur à
l'Université de Copenhague. Dans son ouvrage classique Elemente
der exà^ten Erblichl^eitslehre, Johannsen calcula la fréquence des
gènes récessifs récurrents, et ce à partir de la fréquence, dans la
population, des individus qui se sont déjà manifestés comme héré
ditairement égaux, appelés homozygotes. Il écrit à ce propos : « Ces
calculs ne sauraient prétendre à une exactitude même approximat
ive, mais ils ont néanmoins leur intérêt. Un des présupposés à
l'égard desquels l'erreur est sans doute la plus grande pour des
populations humaines sera bien d'admettre que les mariages se
contractent tout à fait ' au hasard ', c'est-à-dire sans différents modes
de choix préférentiel ». Il poursuit alors : « II est bien possible,
voire même probable, qu'une attirance mutuelle consciente ou i
nconsciente se fait valoir entre des individus analogues de type A a
(c* est-à-dire des personnes à hérédité mixte)... » (2). Johannsen soup
çonnait donc déjà l'existence de l'attirance consciente ou incon
sciente entre porteurs de gènes récurrents analogues dans le cas de
conducteurs à hérédité mixte (hétérozygotes), mais il ne développa
aucune théorie relative à l'action génotrope de ces éléments here*-
ditaires analogues.
En 1935, soit deux années avant la première communication
en anglais sur nos découvertes et notre théorie,
intitulée Analysis of marriages. An attempt at the theory of choice
<2> W. JOHANNSEN, Elemente des exakten Erblichkeitslehre mit Grundziigen
der biologischen Variationsstatistik, Iéna, G. Fischer, 1909, pp. 124-125. 334 Leopold Szondi
in love (s>, F. Stumpfl, psychiatre allemand qui poursuivait des
recherches parallèles sur les familles de criminels et de leurs parte
naires conjugaux, découvrit une règle selon laquelle « l'attirance
réciproque des caractères lors du choix conjugal doit tout de même
être ramenée, en dernière instance, à une ressemblance essentielle
des plus profondes » <4>. Ces recherches ne visaient donc que les
h. 1. 1 II.
S I P Scb Sch Scb c C j S | P | bit 1. S | • P i C k Scb 1 c ■ • p Iby [bit « k i n|h|t|t k i m k m b|t h» P «m p p
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gebiete love, <*> f*> dans F. L. der STUMPFL, SzONDI, Ada Neurologie psychologica, Analysis Erbanlage und Psychiatric, of und La marriages. Haye, Verbrechen Figure Heft 1937. An I 61), attempt (Monographien Berlin, at Springer, the theory aus 1933, dem of pp. choice Gesamt- 28 sq. in la psychologie du choix 335 De
traits de caractère déjà manifestes d'alliances criminelles. F. Stumpfl
n'aperçut pas encore le rôle général joué dans le choix de con
trainte par les gènes récessifs cachés, comme l'avait déjà soup
çonné W. Johannsen. Ses résultats sont néanmoins importants pour
l'histoire des recherches génétiques concernant le choix, parce qu'il
a étendu les opérées sur les familles à celles des par
tenaires de criminels.
C'est durant les années 1937-1939 que vit le jour le test de
choix de photos, ou « Diagnostic expérimental des pulsions » (Ex-
perimentelle Triebdiagnostik) (5>. Son premier objet était de nature
purement génétique, en tant qu'il devait dévoiler la nature con
ductrice personnelle des sujets de l'expérience sans l'aide d'arbres
généalogiques. Pour cette raison, nous intitulions à l'époque le
test : « génotest ». Les premières expériences avec le test furent
menées sur trente-six paires de jumeaux univitellins (JU), trente-six
paires de jumeaux bivitellins de même sexe QB) et vingt-cinq paires
de JB de sexe différent, soit en tout sur quatre-vingt-dix-sept
de jumeaux. La forte concordance des réactions de choix de photos
chez Ie3 JU confirme la thèse selon laquelle l'hérédité pourrait
constituer un facteur important du choix (cf. fig. I).
La figure 1 représente en haut les profils complets de jumeaux
univitellins au test de choix. La concordance dans le choix des
images est frappante. En bas nous voyons les concordances du
choix des photos dans le « vecteur du moi » (Sch), c'est-à-dire
des photos qui nous fournissent des indications sur la vie du moi
des sujets testés. La concordance est ici particulièrement forte.
Nonobstant le fait que les jumeaux furent testés dans des chambres
différentes, c'est-à-dire séparés l'un de l'autre, ils choisirent tant
qualitativement que quantitativement de manière concordante, et
même souvent exactement les mêmes photos d'un facteur pul
sionnel.
2. Les choix orientés par le moi ou choix égotropes
Etant donné qu'on trouve cependant des discordances chez
les JU à hérédité identiq

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