La métaphysique du composé humain dans la pensée scolastique préthomiste - article ; n°17 ; vol.48, pg 5-36
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Revue Philosophique de Louvain - Année 1950 - Volume 48 - Numéro 17 - Pages 5-36
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Publié le 01 janvier 1950
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Roberto Zavalloni
La métaphysique du composé humain dans la pensée
scolastique préthomiste
In: Revue Philosophique de Louvain. Troisième série, Tome 48, N°17, 1950. pp. 5-36.
Citer ce document / Cite this document :
Zavalloni Roberto. La métaphysique du composé humain dans la pensée scolastique préthomiste. In: Revue Philosophique de
Louvain. Troisième série, Tome 48, N°17, 1950. pp. 5-36.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1950_num_48_17_4271La métaphysique du composé humain
dans
la pensée scolastique préthomiste ()
On a beaucoup discuté, dans de récentes études (1), sur la
controverse touchant la pluralité des formes, qui fut, on le sait,
une des plus débattues au XIIIe siècle. Les Maîtres du moyen âge
ont tellement été préoccupés par cette controverse qu'ils ont écrit,
<*> Cet article prélude à une dissertation sur La controverse de la pluralité
des formes au XIIIe siècle. Etude historico-syatématique et édition critique du
traité inédit De gradu formarum de Richard de Mediavilla. Le travail est en
cours d'impression. Il est publié par les soins de l'Institut Supérieur de Philosophie
dans la Collection Philosophes médiévaux.
l!> Cf. M. De Wulf, Le traité « De unitate formae » Je Gilles de Lessines,
dans Les Philosophes Belges, I, Louvain, 1901 ; La doctrine de la pluralité des
formes dans l'ancienne école scolastique du XIIIe siècle, dans Revue d'hist. et
de litter, relig., 6 (1901), pp. 427-453; R.-M. MARTIN, La question de l'unité de la
forme substantielle dans le premier Collège dominicain à Oxford (1221-1248),
dans Revue Néoscolastique de Philosophie, 22 (1920), pp. 106-112; G. ThÉRY.
U ' augustinisme médiéval et l'unité de la forme substantielle, dans Acta Hebdo-
madae Augustinianae-Thomistae, Romae, 1931, pp. 140-200; A. FOREST, La
structure métaphysique du concret selon saint Thomas d'Aquin, dans Etudes de
philosophie médiévale, XIV, Paris, 1931 ; O. LoTTIN, La pluralité des formes sub'
stantielles avant S. Thomas d'Aquin, dans Revue Néoscolastique de Philosophie,
34 (1932), pp. 449-467; F. C. CoPLESTON, De unicitate formae substantial, dan«
Divus Thomas (PL), 27 (1934). pp. 582-593; B. BAUDOUX, De forma corporeitatis
scotistica, dan« Antonianum, 13 (1938), pp. 449-474; D.-A. CALLUS, Two early
Oxford Masters on the Problem of Plurality of Forms. Adam of Buckfield, Richard
Rufus of Cornwall, dans Revue Néoscolastique de Philosophie, 42 (1939), pp. 411-
445; L.-B. GlLLON, Thomas d'Aquin: L'unité de forme, dans Dictionnaire de
Théologie Catholique, XV, Parie, 1946, col. 678-683; D.-A. Callus, The con-
demnations of St. Thomas at Oxford (The Aquinas Society of London Aquinaj-
Papers, n. 5), Oxford, 1946; Th. CROWLEY, Roger Bacons Aristotelian and
pseudo-Aristotelian Commentaries and the Problem of the Soul in Thirteenth
Century, Dublin, 1950. - Roberto Zavalloni 6
à ce sujet, des ouvrages presque innombrables, et avec une telle
passion que, parfois, la charité s'en est trouvée lésée. Maints his
toriens des doctrines scolastiques, regardant ces aspects extérieurs
plus que la portée profonde de la controverse, n'ont pas compris
la gravité du problème métaphysique, qui se cache sous des argu
mentations parfois naïves. C'est le problème de la nature de l'homme,
qui se pose toujours à nouveau à la pensée philosophique san3
espoir d'une solution vraiment satisfaisante.
Nous envisageons ici la métaphysique du composé humain dans
la pensée scolastique préthomiste ; de cette manière nous définirons,
en même temps, l'origine de la thèse de la pluralité des formes.
Pour ce qui concerne la pensée préthomiste, on a donné des
jugements, à notre avis, trop faciles et trop précipités ; ceci peut
s'affirmer surtout du R. P. G. Thery, O. P., dont un article, qui
fait trop souvent autorité, contient des affirmations absolues, dé
nuées de la valeur historique que le savant auteur voudrait leur
attribuer (2).
Plusieurs spécialistes de l'histoire doctrinale du moyen âge ont
reconnu, à juste titre, à la pensée de S. Thomas un caractère de
nouveauté dans la question de l'unité de la forme substantielle (3),
<2) Cf. G. ThÉRY, L' augastinisme médiéval, p. 199. — Les même» affirmations
absolues, les mêmes hypothèses oratoires, sont proposées aussi dans un ouvrage
plus récent du même auteur, à savoir, Entretien sur la Philosophie Musulmane
et la Culture Française (Pour la récupération du patrimoine intellectuel français,
fasc. 1), Oran, 1945.
(*> Cf. F. EHRLE, John Peckham iiber den Kampj des Augustinismus und
Aristotelismus in der zweiten Half te des dreizenhten-Jahrhunderts, dans Zeit-
schrift fur Katholischen Théologie, 13 (1889), p. 178; Der und in der Scholastik gegen Ende des dreizehenien Jahrhunderts, dans
Archiv fur Liter atur- und Kirfyengeschichte des Mittelalters, 5 {1889), p. 608;
L'agostinismo e Y aristotelismo nella Scolastica del secolo XIII, dans Xenia tho-
mistica, 111, Rama, 1925, p. 529; M. De WuLF, Le traité € De unitate formae»,
pp. 43-59; P. Mandonnet, Siger de Brabant et Vaoerrolsme latin au XIIIe siècle,
I, dans Les Philosophes Belges, VI, Louvain, 1908, p. 43; A. Callebaut, Jean
Pecham, O. F. M., et Vaiugustinisme. Aperçus historiques {1263-1285), dans
Archivum Franciscanum historicum, 18 (1925), <p. 468; Jules d'Albi, Saint Bona-
venture et les luttes doctrinales de 1267-1277, Paris, 1923, pp. 93 s». ; A. MASNOVO,
La novità di S. Thommaso d' Aquino, dans Pubbl. délia Univers. Cattol. del
S. Cuore, XI, Milano, 1923; Da Guglielmo d'Auvergne a S. Thommaso d' Aquino,
I, dans Pubbl. délia Univer. Cattol. del S. Cuore, XVI, Milano. 1930, pp. 41-50;
F. VAN SteenBERGHEN, Siger de Brabant d'après ses œuvres inédites, II, dams,
Les Philosophes Belges, XIII, Louvain, 1942, pp. 479 ss. La métaphysique du composé humain 7
et par conséquent ont regardé la doctrine de la pluralité des formes
comme tout à fait traditionnelle (4). Mais dans quelques ouvrages
récents, tout en affirmant l'absolue innovation du Docteur Angél
ique, on a cependant nié le caractère traditionnel de la position
\ pluraliste. Autrement dit, on a prétendu — notamment le R. P. Théry
— que S. Thomas est en même temps tout à fait original, et néan
moins traditionnel ; ce qui nous semble quelque peu difficile (5).
/ Cette thèse dépend, à notre avis, d'une position erronée du pro-
I blême, et cela vient d'une double confusion, à savoir : a) en niant
la pluralité des âmes, on pense que par le fait même est rejetée
la des formes relativement à l'âme ; b) en niant la plu
ralité des formes relativement à l'âme, on pense que par le fait
même est rejetée la pluralité des formes relativement au corps.
Etant donné cet état de la question, nous nous proposons,
non de faire une enquête complète, mais d'apporter quelques témoi
gnages permettant de caractériser les diverses métaphysiques du
composé humain dans la pensée scolastique préthomiste. .Nous envi
sagerons la question sous un double aspect : celui de l'âme, celui
du corps.
I. — La pensée scolastique préthomiste a l'égard de l'ame.
On peut classer de diverses manières les opinions des Scolas-
tiques au sujet de l'âme : en effet, nous trouvons deux opinions
différentes chez Philippe le Chancelier <6), trois chez Richard
<4) M. De WuLF, L'augustinisme « avicennisant », dans Revue Néoscolastique
de Philosophie, 33 (1931), p. 17, écrit: t Avant saint Thomas, la pluralité des
formes substantielles est universellement acceptée : Thomas la rejette pour des
Taisons métaphysiques ».
'*> Cf. G. THERY, L'augustinisme médiéval... (III, La nouveauté de saint
Thomas), pp. 169-185; 146, note I; 199. — La doctrine de l'unité des formes
«st présentée comme une € thèse entièrement classique » par A. FOREST, La
structure métaphysique du concret, p. 181. — D'autres auteurs se limitent A nier
le caractère traditionnel de la doctrine pluraliste: tels sont R.-JVI. MARTIN, La
question de l'unité de la forme substantielle, p. 106 s.; O. LoTTIN, La pluralité
des formes avant S. Thomas, pp. 466 s. ; M. CoPLESTON, De unicitate formae
substantialis, pp. 585 ». ; D.-A. CALLUS, The condamnations of St. Thomas,

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