ABYSSINIES
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Description

Poèmes François Tonniac, Illustrations Guillaume Landemaine; Les Indolents Solitaires

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Publié par
Publié le 19 juillet 2011
Nombre de lectures 497
Langue Français

Extrait

FRANCOIS TONNIAC
ABYSSINIES
Guillaume Landemaine
LES INDOLENTS
SOLITAIRES
ABYSSINIES
Enfin, notre vie est une misère, une misère « sans fin ! Pourquoi donc existons-nous ? Envoyez-moi de vos nouvelles. »
I- QUITTER
A. Rimbaud Lettre à sa sœur 23 juin 1891
Quitter n’est pas partir comme renoncer n’est pas se rendre Tout de certitudes assaillent, les masques sont tombés L’aventure était promise d’aimer les pensées comme des fleurs Mais les pétales ont trahi les fleurs, les pensées l’aventure Et les métaphores ont trompé les mots, l’acte l’intention Comment alors être plus profond en dehors des discours ? Au bout du désert comment découvrir la soif ? A tant errer comment oublier les garde-fous ?
Les frontières gardaient la folie douce des libertés Mais quand tout s’enfuit et que s’ouvre la folie Où donc chercher la parole quand la mort s’annonce ? La mort et son cortège funèbre d’inhibitions fortuites Civilisation damnée perdue dans des malheurs implicites Combien de mots vains combleront nos départs ? Nos fausses sorties construiront nos labyrinthes Pour n’espérer que les corps sans la conscience des consciences Nos âmes perdues n’ont plus le sens des cailloux
Nous sommes tellement égarés il faut bien l’avouer La nuit a des fantômes et des névroses nocturnes Et sans la peur que croirions-nous de nos tâtonnements Nos yeux fermés n’ont plus de gibets à craindre Sans culture désormais n’espérer que la fuite ? Sous d’autres latitudes se joue l’histoire de nos suites L’inconnu, l’informulé, le flou, l’inconscient L’espoir des soleils pour oublier la grisaille Pour guérir de nos paranoïas de luxe Nos miroirs sont puissants et nos cœurs si faibles
Ô servitude volontaire si chargée de symboles Punition désirée de tant de plaisir payée Ainsi vont les corps vers leurs désirs falsifiés Inhibés comme des taupes creusant d’obscures galeries. Ô finir parfois dans le mutisme immobile La rêverie, l’absence presque la mélancolie En un voyage impossible, l’errance au dedans Les lambeaux d’humanité qu’on laisse au port en partant Sans faux-semblants, des peaux écorchées en regrettant
Le temps présent et le temps fictif des utopies Partir sans lien pour abolir, fuir sans fuir Les paradoxes, les contradictions, les idées du désir Les réalités fantasques qui composent les rêves inespérés La mort est trahie quand la vie la singe insolente Illusion sereine et vaine au sommet des incohérences Qu’espérer de l’errance qu’une raison conquise ? Aprement au bout des déserts et des pistes, les mirages ?
Dessous ou plus loin que la réalité il y avait l’espoir Dans les veines de la volonté, à l’horizon un oasis de bonheur Enfin des architectures de sable et des rêves de vent Et l’inverse jusqu’à l’absurde croyance, le retour Quand n’existe plus la faculté de croire au mirage Il faut marcher encore ou mesurer une vie de sable S’allonger, regarder le ciel, atteindre son néant Faut-il toujours d’autres décors pour se regarder voir ?
Et cesser de convaincre est-ce renoncer A l’universalité, durer sans transmettre. Est-ce concevable un désert sans monde ? Et malgré les aveux ne plus croire au décor Au delà de la scène où le scénario expire ? Ah ! La dérision de croire parfois … la logorrhée ! Ô Nostalgie des contraintes, regrets des sophismes ! Où en sommes-nous de nos pauvres certitudes Pierres posées sans ciment en équilibre
Toujours précaires, désormais relatifs nous sommes Transparents, sans suite, sans passé A ne plus oser la mémoire Sans avenir à ne plus risquer l’utopie Ils existent ces principes qui renoncent à l’humanité Pour piétiner ses rêves, retourner contre soi l’espoir Pourquoi t’enfuis-tu au fond du désert Vendre des armes, ton âme et pourrir ton corps ? Et tant d’indicibles questions solitaires et inertes ?
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