Angoisse (Louisa Siefert)
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Description

Louisa Siefert — Rayons perdusAngoisse Il est malade, il souffre et je ne puis rien faire,Rien pour le soulager, rien même pour lui plaire.Je n’ose m’informer tout haut de sa santé ;L’intérêt que j’y prends serait ...

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Extrait

Louisa SiefertRayons perdus Angoisse
Il est malade, il souffre et je ne puis rien faire, Rien pour le soulager, rien même pour lui plaire. Je n’ose m’informer tout haut de sa santé ; L’intérêt que j’y prends serait interprété. J’ai peur de l’irriter par ma sollicitude, Et Dieu sait cependant si mon inquiétude N’est pas cent fois plus vive à la cacher ainsi ! Hélas ! veiller sur moi, feindre encor, quel souci ! N’être pas toute à lui, quand mon unique envie Eût été pour jamais de lui donner ma vie, Quel supplice cruel ! — Je m’y résigne mieux Lorsque alerte et dispos il est moins soucieux. Mais le savoir tout seul, si malade et si triste, Ayant besoin de moi sans que, moi, je l’assiste, Oh ! ma force est vaincue et mon cœur déchiré ! Grâce aujourd’hui, mon Dieu ! j’en ai trop enduré. Peut-être je ferais par mes soins, ma tendresse Ce que les autres n’ont pas fait. Une caresse, Un murmure, un regard doux et compatissants A calmer la douleur sont souvent si puissants ! Un sourire… qui sait ce que peut un sourire ? Oh ! je le guérirais, l’amour a tant d’empire, L’amour !… il n’y croit point, je le sais aujourd’hui, Mais que m’importe à moi, je ne pense qu’à lui ! Il est malade, il souffre et je ne puis rien faire, Rien pour le soulager, rien même pour lui plaire. S’il s’arrête un instant lorsqu’il vient à passer, En silence, je sens mes larmes s’amasser Et me brûler le cœur en tombant goutte à goutte. Quel que soit le tourment que j’y trouve sans doute, Ah ! je préfère encor l’entendre, lui parler, Prendre ma faible part de ses peines, mêler A ses soupirs les miens, trembler pour lui, le plaindre, Chercher dans l’avenir ce que nous devons craindre (Car c’est presque un lien qu’un même désespoir), Et, malgré tout, je sens qu’il m’est doux de le voir.
J’eusse été loin d’ailleurs, l’amour m’eût avertie Comme il a toujours fait par une sympathie Étrange à concevoir en sa réalité. Et dans quel trouble affreux n’eussé-je pas été ? Avec ce doute au cœur, loin de lui, sans nouvelles, Mes angoisses alors eussent été mortelles. Quoi donc ! dois-je étouffer de trop justes regrets ? Mais le pourrai-je, ô Dieu ! lorsque je le voudrais ? Il est malade, il souffre et je ne puis rien faire, Rien pour le soulager, rien même pour lui plaire.
Juin 18…
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