Clovis ou la France chrétienne
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Description

Clovis
ou
La France chrétienne
Jean Desmarets
Poème en vingt-six chants
1657
Livre premier
Livre deuxième
Livre troisième
Livre quatrième
Livre cinquième
Livre sixième
Livre septième
Livre huitième
Livre neuvième
Livre dixième
Livre onzième
Livre douzième
Livre treizième
Livre quatorzième
Livre quinzième
Livre seizième
Livre dix-septième
Livre dix-huitième
Livre dix-neuvième
Livre vingtième
Livre vingt-unième
Livre vingt-deuxième
Livre vingt-troisième
Livre vingt-quatrième
Livre vingt-cinquième
Livre vingt-sixième
Clovis ou la France chrétienne : Livre I

>vittons les vains concerts du profane Parnaſſe.
Tout eſt auguste & saint au sujet que j’embraſſe.
A la gloire des Lis je conſacre ces vers.
I’entonne la trompette ; & respans dans les airs
Les faits de ce grand roy, qui ſous l’eau du bapteſme
Le premier de nos rois courba ſon diadême ;
Qui ſage & valeureux, de ſes fatales mains
Porta le coup mortel aux reſtes des Romains ;
Mit la Saone & le Rhein sous ſa vaſte puiſſance ;
Fit tomber ſous ſon bras la Gothique vaillance ;
Et faiſant aux vaincus aimer ses juſtes loix,
Donna le nom de France à l’empire Gaulois.
Grand DIEV, de qui la force en miracles feconde, Arma les princes francs, pour affranchir le monde
Du barbare pouvoir de cent peuples divers,
Dont le cours indompté ravagea l’univers ;
Eclaire mon esprit, & soustiens mon audace,
Pour chanter ce grand chef de leur vaillante race,
Et ses nombreux exploits de splendeur éclatans,
Que tient ensevelis l’obscurité des ...

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Langue Français
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Extrait

Clovis
ou
La France chrétienne
Jean Desmarets
Poème en vingt-six chants
1657
Livre premier
Livre deuxième
Livre troisième
Livre quatrième
Livre cinquième
Livre sixième
Livre septième
Livre huitième
Livre neuvième
Livre dixième
Livre onzième
Livre douzième
Livre treizième
Livre quatorzième
Livre quinzième
Livre seizième
Livre dix-septième
Livre dix-huitième
Livre dix-neuvième
Livre vingtième
Livre vingt-unième
Livre vingt-deuxième
Livre vingt-troisième
Livre vingt-quatrième
Livre vingt-cinquième
Livre vingt-sixième
Clovis ou la France chrétienne : Livre I

>vittons les vains concerts du profane Parnaſſe.
Tout eſt auguste & saint au sujet que j’embraſſe.
A la gloire des Lis je conſacre ces vers.
I’entonne la trompette ; & respans dans les airs
Les faits de ce grand roy, qui ſous l’eau du bapteſme
Le premier de nos rois courba ſon diadême ;
Qui ſage & valeureux, de ſes fatales mains
Porta le coup mortel aux reſtes des Romains ;
Mit la Saone & le Rhein sous ſa vaſte puiſſance ;
Fit tomber ſous ſon bras la Gothique vaillance ;
Et faiſant aux vaincus aimer ses juſtes loix,
Donna le nom de France à l’empire Gaulois.
Grand DIEV, de qui la force en miracles feconde,Arma les princes francs, pour affranchir le monde
Du barbare pouvoir de cent peuples divers,
Dont le cours indompté ravagea l’univers ;
Eclaire mon esprit, & soustiens mon audace,
Pour chanter ce grand chef de leur vaillante race,
Et ses nombreux exploits de splendeur éclatans,
Que tient ensevelis l’obscurité des temps.
En faveur de mon siecle, & des races futures,
Des ombres de l’oubly tire ses avantures,
Et tous les maux soufferts, avant que sous ta Loy
Une sainte princeſſe eût ſoûmis ce grand Roy.
LOVIS, à qui le ciel, de ce foudre de guerre
A donné justement & le nom & la terre ;
Qui sous ton joug puissant comme luy sceûs ranger
Et ton sujet rebelle, & l’orgueil estranger ;
Toy qui donné d’enhaut aux vœux de tes provinces,
Pour estre le plus sage & le plus grand des Princes,
Dois remplir noſtre eſpoir par mille nobles faits,
Et triompher un jour sur le char de la Paix ;
Apprens de tes estats la premiere conqueste ;
L’origine des fleurs qui couronnent ta teste ;
Et de l’esprit divin le present glorieux,
Dont le baume a sacré ton front victorieux.
Et toy, du haut olympe ayde mon entreprise,
Richelieu, qui soustins et la France et l’eglise,
Et voulus, pour leur gloire, animer mon desir
A ce grave labeur, digne de mon loisir,
Quand mon esprit content sous ta faveur aimable,
Suivoit en tes souhaits ton charme inévitable ;
Rens l’ardeur à mes sens par ta mort refroidis.
Fay que j’ose chanter, avec des tons hardis,
Des sicambres guerriers les idoles brisées ;
La foy qui rassembla les ames divisées ;
Les ruses des enfers contre l’arrest des cieux ;
Et le nom d’un seul dieu, vainqueur de tous les dieux.
Le superbe demon, qui pour de faux hommages
Enseigna l’art trompeur de tailler les images,
Que vingt siecles entiers le credule univers
Adora vainement sous mille noms divers ;
Apres le cours finy de cinq fois cent années,
Depuis qu’un dieu naissant changea les destinées,
Voyant de toutes parts ses oracles cessez,
Ses mysteres destruits, ses temples renversez ;
Et ne pouvant dompter son orgueil inflexible ;
Dans ses antres profonds heurloit d’un son horrible ;
Et faisoit
retentir tout l’infernal manoir,
Souffrant avec ses feux son cuisant desespoir.
Enfin voyant sur luy fondre un nouvel orage,
Il conceût ces propos, plein de honte et de rage.
Que devient mon pouvoir ? à quel coin reculé
Se doit borner enfin mon regne desolé ?
Ce puissant createur de la terre et de l’onde,
M’ayant chassé du ciel, me veut chasser du monde.
Autrefois réveillant mes vœux ambitieux,
Ne pouvant estre dieu, j’inventay mille dieux.
J’usurpois ses honneurs, en luy faisant la guerre ;
Et content de son ciel, il me laissoit la terre.
A peine un peuple seul se pût-il reserver,
Qui contre luy cent fois osa se soûlever ;
Sur qui cent fois les miens leurs loix sceûrent estendre ;
Et qui fût le mespris des armes d’Alexandre.
Mais depuis que ce fils, dans la crêche enfanté,
Caché sous l’indigence, et sous l’humilité,
Sappa les fondemens de mon superbe empire,
A ma honte icy bas toute chose conspire.
Son eglise s’accroist de tout ce que je pers.
N’auray-je pour royaume enfin que les enfers ?Rome, jadis mon trône, où de tant de victimes
Le sang fumoit pour moy dans les temples sublimes,
Qui vid de ma faveur des effets si puissans,
Quand de tout l’univers je payay ses encens ;
L’
ingrate suit la croix, m’abandonne et me chasse.
En vain j’ay suscité l’Illyrie, et la Thrace,
Et les plus froids climats si feconds en guerriers,
Par qui je l’ay destruite, et brûlé ses lauriers.
Mon secours me trahit ; et le barbare mesme,
Soûmettant tout à soy, se soûmet au baptesme.
Les seuls francs me restoient, amis de ma fureur,
Qui cherissent la guerre autant que leur erreur,
A qui du monde entier je destinois l’empire :
Et voila que Clovis pour Clotilde soûpire,
Une beauté chrestienne, et de qui la vertu
Triomphe du grand roy, sous ses loix abbatu.
Mais plustost que souffrir qu’un tel couple s’assemble,
L’air, la terre, et la mer, se mesleront ensemble.
Oüy, perisse plustost la race des mortels,
Que de me voir privé de puissance et d’autels.
Ainsi dit le demon, d’une rage enflammée,
Il part environné d’une épaisse fumée.
Il empeste sa route ; et cent rouges éclairs
D’une odeur ensoufrée infecterent les airs.
Il arreste son vol sur ces belles montagnes,
Passage de Bourgogne aux lorraines campagnes.
Il contemple ces lieux couronnez de forests ;
Les humides vallons, et leurs antres secrets ;
Les salutaires eaux des bains chauds de Plombieres ;
Et cent sources d’argent, meres de cent rivieres.
Il
void l’heureux estat, et l’aimable sejour,
D’un prince qui le sert, et qu’il sert à son tour ;
D’Auberon l’enchanteur, dont les habiles charmes
Estoient des noirs enfers les plus fideles armes ;
Qui pouvoit de sa voix transporter les citez ;
Calmer les flots marins, ou les rendre agitez ;
Forcer les elemens, le soleil et la lune ;
Et courir sans vaisseau sur le dos de Neptune.
L’ange orgueilleux le trouve en son riche palais,
Plein d’un essain volant d’invisibles follets,
Qui par leurs siflemens, au prince font parestre
Qu’ils courent à l’envy, pour recevoir leur maistre.
De Mercure il emprunte et le visage accort,
Et la taille legere, et l’habit, et le port.
Sa teste et ses talons ont l’aile colorée :
Et sa dextre soustient une verge dorée.
Auberon se prosterne ; et sent à son aspect,
Une secrete horreur meslée à son respect.
Il redoute ses yeux, en qui la flame éclate.
Le faux dieu le releve, et de ces mots le flate.
Tu sçays que ton bon-heur a surpassé tes vœux,
Pour m’avoir honoré d’un temple si pompeux ;
Et quels biens t’a produit ma grace liberale,
Puis que nul prince au monde en pouvoir ne t’égale.
Sois fidele à tes dieux. Voicy le temps fatal
D’où naistra pour jamais ou leur bien ou leur mal.
Clovis, de nos autels la derniere esperance,
En secret a laissé l’air natal de sa France ;
N’ayant pour confidens de son traistre dessein,
Qu’un aurele, et l’amour qu’il porte dans le sein.
Il tient en son pouvoir sa princesse enlevée,
La chrestienne beauté prés du Rhône elevée,
Qui craignant Gondebaut, de son sang le meurtrier,
A commis sa fortune à ce fameux guerrier.
Il passe en ces vallons, glorieux de sa prise.
Mais qu’il perde par toy celle qu’il a conquise.
Use de ton sçavoir ; et sourd à la pitié,Arreste leur voyage, et romps leur amitié.
Enflamme à son amour ces deux jeunes princesses
Que mon choix dés long-temps luy voüa pour maistresses ;
Et que l’une des deux, par sa douce fierté,
Du sensible guerrier dompte la liberté.
Sous mes soins, respond-il, elles sont élevées.
Car dans mon souvenir tes loix sont bien gravées.
Et j’ay sceû joindre encore à leurs divins attraits,
Les graces du discours, les magiques secrets,
L’adresse e

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