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Suis-je dans un jour faste ?
Et pourquoi pas ?

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Publié le 10 mars 2014
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Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

COMMENT TAIRE !
P a g e|1
Bonjour. Je m'appelle Patricia Couchot. Au moment où j'écris, j'ai 48 ans. Présentement, nous sommes à la mi-juillet 2004. J'ai 3 enfants : Diane 30 ans, Wilfried 19 ans et demi et Harmonie 3 ans et demi. Si je vous en parle c'est qu'ils ont une très grande importance pour le choix de mon nom de plumeDIWIHA, qui n'est que l'association des deux premières lettres de leurs prénoms respectifs. De plus, personnellement, c'est un moyen très original pour qu’ils soient toujours près de moi, réunis sous la seule bannière de l'Amour, faute de les avoir ensembles avec moi. Ceci dit, parlons un peu du sujet qui vous intéresse :Mes Rescapés et +. Ces "Rescapés" comme leurs noms l’indiquent, sont les seuls écrits que j'ai pu, grâce à un de mes ex-beaux frères, sauver. Ils s'inscrivent au beau milieu d'une très belle aventure qui a commencé au cours de ma 14 ème année durant laquelle, j'écrivis ma première chanson : " Prends ta guitare et rêves !". Vaste programme, pour une adolescente. La guitare que j'ai reçue lors du premier réveillon de Noël en famille, à 12 ans, a eu une fin tragique : elle a été cassée volontairement par jalousie, à l'aube de mes 17 ans. Et mes rêves sont restés en suspend. A 16 ans j'ai écrit deux autres petites chansons embryonnaires : "Emmènes-moi" et "A la fontaine". Après, le 16 avril 1974, date de naissance de Diane, j'ai eu d’autres occupations que de penser à l'écriture. Ce n'est qu'a l'obtention de ma deuxième guitare que le texte "A la fontaine" est devenu une chanson à part entière, avec l'aide d'un amoureux, Albert C. J'avais 20 ans. Puis plus rien, jusqu'au 2 octobre 1985. Le 23 janvier 1985, Wilfried est né. Et, je me débattais tant bien que mal dans un marasme inimaginable. Vers la fin août, je me suis raccrochée à une personne dont je ne connaissais que la voix. A l’époque à Montpellier, un service téléphonique de convivialité existait : « Le Réseau », qui préfigurait l’apparition des « Chat’s » de maintenant grâce à l’avènement de l’ordinateur et d’internet. Mon illustre inconnu se prénommait Marc.
P a g e|2 Après son départ, le 1er octobre pour l'Australie, pour raison familiale d’après ses dires, je ressentis un très grand vide. L'unique solution qui s'est présentée à moi, fut de commencer un journal intime que j'intitulai sans prétention : "Ma genèse". D'où, il ne faudra pas vous étonner de retrouver dans ce livre un texte ayant comme titre "L'Apocalypse...». Ce présent ouvrage n'en est pas pour autant une "Bible" ! Loin de là ma pensée. Moi qui auparavant n’avais jamais tenu de cahier privé, j'y relatais tout ce qui m'arrivait. Tout ce qui concernait mon fiston, que j'entendais à la télé, mon quotidien, toutes mes émotions et tout ce qui se passait dans ma tête. Cela à n’importe quels instants du jour et de la nuit. C’est là que j’ai acquis cet automatisme de noter à chaque terme des mes écrits, la date et le lieu de sa création. Le souvenir le plus précis que j’ai de cette époque sont les épreuves de la régate de l'América’s Cup (voile) qui se déroulaient comme un fait exprès en Australie. Ce journal intime est devenu mon confident, mon compagnon et mon ami. Le plus rigolo dans l'histoire c'est que je m'adressais à Marc qui devait revenir 3 semaines plus tard. Il m’avait fait part aussi qu’il risquait de s’installer là-bas. Ce que j’ai eu, à l époque, vite fait d’occulter. Le 2 octobre, je repris emmènes-moi et en fit un poème. Sur la lancée, "Petite fleur", "Mes hommages Madame Yma Sumac" ont étés créés. Au bout du compte, Marc est toujours pour moi un illustre inconnu, tandis que dans la foulée je me suis retrouvée, à ma demande, en psychiatrie. Le mal était fait. Mais ma grande aventure était en marche : un mal pour un bien, comme dit le dicton populaire. "Ma Genèse" je l'ai détruite parce que preuve de ma soi- disant folie. Dans le service où j'étais en novembre 85, j'ai écris un autre poème. Je sais que j’y parlais des "Fleurs du Mal…» de Baudelaire et du tréfonds de mon âme, entre-autres. Je sortis de l'hôpital en janvier. Là plus rien, jusqu'à que je ne rencontre à nouveau René, le père de mon fils, le 2 octobre 1986, et que je ne décide de lui redonner une seconde chance. Afin que son fils et lui tissent des liens familiaux, je lui proposais de venir vivre à la maison. Entre temps j'avais remisé les guitares aux oubliettes. Je m'étais tournée définitivement vers les claviers, plus aisés à jouer pour un individu ne connaissant strictement rien au solfège. Essayez de lire une portée sans savoir déchiffrer la musique, en jouant de la guitare et faites le sur un piano : il y a une sacrée différence. Pendant 3 mois j'ai été prolifique en poésies et en compositions musicales. Il m'est arrivé d'écrire 3 poèmes au cours d'une journée.
P a g e|3 Une autre fois impossible de m'endormir tant que j'étais inspirée : c'est la fois où ma première version de "La saga des Grains" m’est venue.
Là je tiens à vous parler de mon plus gros problème concernant ma mémoire. Comme tout Cancer ascendant Cancer se respectant, j'ai une mémoire phénoménale ! En supplément je suis ce qu'on appelle une auditive, en plus d’être une gauchère contrariée, d'où l'apparition d'un bégaiement, dont je me suis sortie, il y a à peine 3 ans, à la seule force de l'huile de coude.
Un visuel est concret, voit la forme et les détails. Il se souvient des paroles des chansons plus que de la musique, est plus dans le paraître, peut réaliser ses projets grâce à sa mémoire photographique, est objectif, et bien d’autres choses encore. Il peut-être comparé au genre masculin, actif et au droitier. L'auditif lui est abstrait, voit le fond et la globalité, se souvient plus de la musique que des paroles d'une chanson. IL est plus dans l'être, fait souvent des plans sur la comète parce qu’utopiques le plus souvent, est intuitif, et bien plus encore. Il peut-être assimilé au genre féminin, passif et au gaucher. Il est aussi vrai comme il y a des ambidextres, que des personnes soient mixtes, développant une spécificité des visuels à côté d'autres d'auditifs et vice versa. Il faut de tout pour faire un monde, d'où la singularité de chaqu'être humain vivant sur terre, bien que nous soyons tous identiques parce que créés dans le même moule, fait de la même matière. Ma mémoire est sélective, basée normalement, plus sur les impressions ressenties, que sur les actes réels de mon vécu. Mais si ces actions se sont fixé sur la pellicule de ma mémoire, elles le seront avec moult et moult détails, jusqu’à mon dernier souffle. Un des effets négatif de cet état de fait est que je suis obligée lorsque l'inspiration me vient pour une poésie ainsi que pour une composition musicale, d'écrire immédiatement ce qui me vient à l'esprit. Cela m’est plus facile avec des mots qu’avec des notes, car l'instant après je ne sais plus avec exactitude ce que je viens de penser et d'imaginer. Il est exact, que quand je compose, je ne sais pas du tout ce qui va sortir, sauf si j'ai préparé le sujet et encore. Ceci est vrai pour toutes les créations artistiques : musicale, picturale et écriture, que j'ai créées. En terminologie de voile, pour cet état de cause, l’on dirait une navigation à l‘estime, communément au feeling, et dans ma famille au pif au mètre. Ce qui fait que je ne lis la finalité d'un texte qu'une fois qu'il est sorti de mon esprit. Qu’il se trouve devant mes yeux ! De plus, je me trouve dans l'incapacité technique de reproduire mot par mot, mes propres œuvres, bien que je les aie lues une multitude de fois. D'où la deuxième version de ma "Saga des grains" incluse dans ce livre.
P a g e|4 Après cette petite parenthèse revenons à nos moutons. Les autres poèmes de ma deuxième période sont en vrac : "Les deux Amis du Rêve» «Vivre et Survivre" « La Décision" "La Punition" "Le Chat et la Souris" "L'oubli" " Remaniements" "Les 2 rusticolas", dont la traduction littérale, pour le commun des mortels est "les 2 bécasses des bois", un poème parlant des couleurs ainsi que celle des yeux de ma mère dont j'ai oublié le titre et le tout premier de ma série des imposés qui lui avait 30 mots au lieu des 10 demandés, maintenant. J'en ai peut-être omis.
Petite explication au sujet des 2 rusticolas. Ma mère et ma grand-mère sont mon unique famille, mes seuls parents, m’ayant élevée. Au fil du temps, elles m'ont constitué pendant ma jeunesse, mon adolescence une bibliothèque sur tous les sujets pouvant m'intéresser. Cela passait par des Contes et Légendes de tous pays et toutes origines, les Fables de Jean de La Fontaine, quelques B.D. que, j’appelle maintenant « classiques », du style : Tintin et Astérix, des illustrés comme Pilote et Le journal de Mickey, des livres sur les animaux, ainsi ceux instructifs sur les pays. Ma grand-mère adorait aller au cinéma voir "Connaissance du Monde". Lorsque le sujet lui plaisait, Bonne-maman ramenait invariablement les livres écrits par les explorateurs relatant leur aventure, tous dédicacés. Sans compter les 45 tours de musique traditionnelle, qu’elle ramenait en plus. Donc une de ces collections était dédiée aux oiseaux. Tout comme je l'avais fait pour "La Saga des Grains" dans une approche différente, j'entrepris d'écrire prenant pour personnages des oiseaux. Pour corser un peu la sauce, tous mes noms d'oiseaux étaient inscrits dans le texte dans leur version savante. Les seuls lecteurs qui auraient pu comprendre ce charabia, auraient été les ornithologues patentés. D'où mon idée d'en faire une traduction.
P a g e|5 Cela avait le double avantage d'élargir la lecture de cet écrit à tous, de pouvoir les faire rentrer par l'intermédiaire de cette poésie dans le monde spécifique de ces drôles d'oiseaux que sont les ornithorynques. Oups ! Excusez ce lapsus : les ornithologues. Ce qui est aussi vrai pour la totalité des spécialistes de tous poils, de par leur appellation et transformation de choses simples nous entourant, en choses incompréhensibles et d'une complexité déroutante.
Avec René ça a failli se terminer très grave. Ce qui pour moi s'est soldé par une seconde plainte envers lui. Puis par respect du fait qu'il était le père de mon fils, par bon cœur, je l'ai retirée. Aussi pour lui éviter un second passage avec récidive devant le tribunal ce qui aurait pu l’envoyer pour quelques temps en prison. Cela sans passer par la case départ et sans recevoir les deux cent francs dus. En ce qui concerne la première, celle là, je l'ai maintenu jusqu'au bout. J‘ai dû, tout de même passer deux jours d‘observations en milieu hospitalier. Sans compter que j‘en ai payé la note. J’ai eu gain de cause lors du passage de ma plainte au tribunal. J’y ai été mon propre avocat.. Il a été condamné à ses torts, et décidé qu’il me rembourserait mes frais d’hospitalisations. Il est aussi vrai que je ne l’ai jamais relancé. Ni malgré, que l’on revive ensemble, demandé un kopeck. Je ne lui ai jamais parlé de sa condamnation. Pour moi le plus important, bien plus que l’argent, était sa condamnation et que justice me soit faite. Je pensais modestement, que cela avait eu pour effet de remettre nos pendules à l’heure. Après aidée de ma mère, je l'ai mis à la porte de chez moi.
Malgré cette mauvaise expérience, une évidence était apparue dans ma vie. Ce que je croyais n'être qu'une conséquence de mon état désœuvré psychique, qu'une bouée de sauvetage pour ne pas sombrer corps et âme dans l'irrationnel, devenait une réalité positive. Pour peu que je fasse fructifier cet incomparable trésor artistique, dont je bénéficiais gracieusement. Sans que je n'y fasse trop attention, mon bégaiement, mon handicap, très lourd fardeau de mon enfance, de mon adolescence et du début de ma vie d'adulte, m'avait préparé à mon insu à cette passion au combien exaltante de l'écriture.
Je m'explique. Le bégaiement m'a appris la gymnastique de l'esprit. Ce qui en clair donne ce qui suit.
P a g e|6 Quand je me rendais compte que j'allais buter sur un mot ou que j'aurais de la difficulté à dire une phrase, il fallait que je trouve en quelque sorte un terme ou un autre phrasé de substitution. Cela à la vitesse de la lumière, pour que mes interlocuteurs, déjà n'essaient pas de m'aider, et qu’ils ne se rendent pas compte de ce subterfuge. D'où la nécessité d'être à la fois un dico ambulant. De connaître sur le bout de la langue tous les synonymes, enfin presque tous, leurs différentes nuances, afin de pouvoir se creuser les méninges sur les diverses façons de tourner une expression. Et c'est un peu pour cela qu'un jour j'ai sorti à ma grand-mère qu'à la place du cerveau, j'avais une caisse enregistreuse. L'ordinateur et les calculatrices n'existant pas à cette époque là. Bien sur, combien de fois j'ai dit à mes parents : "Quand je serais grande j'écrirai mon autobiographie". Sans évidement me rendre compte des difficultés de tout ordre que je pourrais rencontrer dans cette réalisation. Surtout sans toute fois savoir si j'étais capable de réussir dans cette voie. J’ai même écrit, à peu près à la période de ma première chanson, un roman à l’eau de rose, fantaisiste, complètement érotique où, j’y avais mis tous mes fantasmes que j’avais sur l’amour à cet âge là. Et, je puis vous assurer qu’à cette époque, ils étaient hyper chauds, je dirais plus méga torrides. Combien de mes rêves d'avenir d'enfant, d'adolescente sont restés lettre morte. J’aurais voulu être non pas un artiste, mais : -Une hôtesse de l’air, non pas pour avoir les fesses en l’air par passion du voyage. -Une monitrice de sport parce qu’à l’époque j’en pratiquais plus qu’un enfant normal et que j’étais une grande sportive. -Une puéricultrice parce que j’adore les enfants, le contact avec eux. Tout cela pour vous dire que je me suis rendue compte de mon extrême facilité de jouer avec les mots, et cela n'importe quand. Je savais que malgré mon handicap, j'avais une bonne répartie mais je pensais que mes ébauches d’écrits, n'étaient qu'un passage normal de l'adolescence, sans plus. Il aura fallu que je touche le fond, pour que ce Don du ciel, cette Grâce d’Amour Inconditionnel que seule peut nous offrir la Vie, apparaisse. Ma propre existence, comme je vous l’explique plus bas, était devenue un désert corrosif, pire un enfer méphistophélique. Je me retrouvais un peu comme Pandore, déconfite devant le coffret vide de tous les fléaux qu’elle avait libéré sur terre. A la fois catastrophée devant l’ampleur du désastre que sa curiosité avait provoqué, et tout à la fois apaisée parce qu’au fond de la boite subsistait l’antidote à tous les maux de l’humanité : une simple petite Étoile, symbolisant l’Espoir.
Depuis l'année 1986, le pli étant pris, j'écrivis suivant ma disponibilité de l'instant, sans règles distinctes, ni horaires précis. Je gardais tout de même, dans un grand cahier toute ma production, à part mes imposés dont je conservais les originaux dans mes papiers.
P a g e|7 Jusqu'à ce que je trouve un peu de temps pour les mettre au propre sur ce fameux recueil. Il faut vous dire que j'étais quelqu'un de très occupée. Même si je ne travaillais pas, considérée par la C.O.T.O.R.E.P. comme inapte au travail, suite à mon bégaiement et mes problèmes de santé en général, et psy en particulier. Au deuxième semestre de 1983, je me suis mise à étudier l'Astrologie, sans pour autant être matheuse. Puis début 86, au Tarot de Marseille. En 87, la Numérologie. Sans oublier la création intuitive de musique. Je suis autodidacte. Je ne vous dis pas les difficultés rencontrées en chemin. J’allais l’oublier, j’ai aussi commencé ma généalogie. Ajoutez à cela d'énormes problèmes relationnels avec ma famille, financiers et surtout d'ordre sentimental, il est normal que de cette période, je ne me souvienne que très vaguement des titres de mes écrits. A l’issue de mon petit stage à la Colombière, il me fut proposé, d’aller faire diverses activités au « « Point de repère », annexe de l’hôpital psychiatrique pour les hospitalisations de jours. Pendant un moment, au cours de 86, j’allais assez régulièrement à l’atelier d’écriture. J’y ai été très féconde et prolifique. C’est à partir de là que j’ai mis au point ma stratégie avec mes Imposés. (Voir La classification explicative) Certes, je n’ai pas fait que des poèmes. Je me suis aussi essayée aux textes, avec plus ou moins de réussite. Toute cette production, je l’avais conservé dans des sous mains. Je pensais qu’un jour où j’en aurais le courage, m’octroyer le temps nécessaire pour les mettre au propre. Fin avril 88, j’ai déménagé et ne suis plus retournée au point de repère. J’estimais que cela ne m’apportait plus rien. Je voulais aussi mettre de la distance entre le psy et moi. C’était les infirmières à domiciles (IAD) qui venaient à la maison. Plus moi qui me déplaçais. Pour moi cela représentait une victoire sur la maladie. De plus que j’en profitais pour arrêter complètement le traitement, cette année là, de mon propre chef, sans rien ne dire à personne. Je voulais savoir si malgré les rechutes que je pouvais avoir, j’étais capable de contrôler moi-même la maladie sans l’appui des médicaments. Là, je tiens à remercier tout spécialement mes différentes IAD. J’ai mis un an à leur avouer mon stratagème. Ainsi que les raisons m’ayant poussée à agir contre l’avis médical. Ce fut pour m’entendre dire que depuis le début elles étaient au courant. Il est vrai que si un jour je n’avais pas oublié mon cachet, si je n’avais pas constaté qu’il ne se passait rien, je n’aurais jamais eu l’idée de retenter l’expérience la semaine d’après, ni pris la décision de tout stopper. Ce qui leur a mis la puce à l’oreille, c’est que je me suis embrouillée les pédales.
P a g e|8 Lors de ma demande de traitement, j’ai décalé d’un jour ou deux mes soi-disant prises. Il faut dire que jusqu’à mes aveux, je faisais comme si de rien n‘était. J’ai beaucoup apprécié leur façon de réagir. Des rechutes j’en ai eu à la pelle. Personne n’en a jamais rien su. Plus dans le temps passait, plus j’arrivais à savoir reconnaître quand j’y étais dedans. J’ai compris le déclic de leurs apparitions. Quelles en étaient leurs structures et surtout de ne plus en avoir peur ! Remarquez, elles ne sont jamais à l’identique. Elles sont à intensité variable. C’est la forme qui change, mais non le fond.
En septembre 88 j’ai fait des connaissances. Pour aider l’un d’entre eux, Marco Cancer ascendant Scorpion et Singe, tout comme moi en astrologie chinoise, qui ne savait pas où aller, j’ai accepté de le dépanner en l’hébergeant chez moi. Il avait 24 ans de plus que moi. Je pense que si j’ai accepté de l’accueillir dans mon appartement, c’est qu’inconsciemment il représentait le père que je n’avais jamais eu. Que quelque part je me suis mise à la place de mon propre papa, qui s’il avait été à la place de Marco aurait été heureux de trouver une âme charitable pour l’aider. Marco m’avait assuré qu’avec ce qu’il gagnait et il en gagnait, qu’il trouverait très facilement de quoi se loger ailleurs. Que son hébergement était provisoire ! Donc, il dormait dans la chambre de mes enfants que je n’avais qu’au compte goutte, et moi dans le salon. A l’époque où je vivais encore à mon ancienne adresse sur le boulevard Pasteur, juste en face du collège Clémence-Royer, entre le Couvent des Ursulines et la Place er Albert 1, Diane avait décidé, malgré mon avis défavorable de rentrer en pension à Marie-Caizergues. Wilfried, lui je l’avais placé en juin 87 dans une famille d’accueil. Les gros aléas et écueils de la vie que je traversais m’avaient fait faire ce douloureux choix, pour son bien-être, son confort. Il n’est jamais facile pour une femme de reconnaître qu’elle est incapable de gérer sa propre vie, encore moins celle de ses enfants. Mais voilà, j’étais très lucide de la situation catastrophique dans laquelle je me trouvais et dans laquelle j’avais entraîné la chair de ma chair. Quand j’étais rentrée en psy, en octobre 85, j’avais déjà pris le taureau par les cornes concernant ma situation personnelle. J’avais demandé l’aide de la Justice pour être mise sous curatelle car ma situation financière était plus que désastreuse. J’avais laissé aussi mes gosses chez mes parents, pensant qu’elles pourraient les garder le temps de mon hospitalisation. Ma mère rejetant mon fils, ne l‘aimant pas, parce qu’elle détestait son père René, ne trouva pas mieux de le faire placer au foyer de l’Enfance. J’avais réussi avec difficulté à le récupérer, en mai 86. Puis de le mettre à la maternelle en début 87.
P a g e|9 Mais voilà, il s’est passé l’épisode de René. Ce qui a fait peur à ma mère. Son réflexe a été d’avertir le Juge des enfants, qui a mis les services sociaux en branle. Pendant quelques temps, j’ai réussi à nous maintenir dans une précarité assez stable malgré tout. Si je me souviens bien Diane est rentrée dans son pensionnat aux vacances de février, ce qui fait que j’ai pu trouver un stage à la Paillade de remise à niveau. Le problème qui s’est présenté, a été que les horaires de mon fils et les miens étaient complètement décalés. Planchon, la maternelle de mon fils se situait dans une petite impasse de la rue du Refuge qui prolonge la rue du Berger, entre la rue de l’école de Pharmacie et la rue de l’Université. Pour ceux qui ne connaissent pas Montpellier, c’est au environ de la Préfecture. Je n’avais pour me déplacer que les cars. Ma mère fidèle à sa ligne de conduite, n’a rien fait pour m’aider ou si peu. Aller chercher Wilfried, le garder jusqu’à mon retour des cours, l‘accablait. Et oui ! A tel point que j’ai du faire ce terrible choix, qu‘une Maman ne devrait jamais faire. e Me séparer une 4fois de mon fils. J’avais exprimé le souhait que mes enfants soient ensembles. Cela m’a été refusé sous prétexte que Wilfried aurait été à la charge de sa sœur au pensionnat. Que le bon déroulement de ses études aurait été gêné. Il m’avait été signifié aussi que je ne pourrais les recevoir chez moi que pour toutes les vacances scolaires du calendrier. Combien de fois j’ai du me justifier, dire haut et fort que je n’avais en aucun cas abandonné mes enfants et surtout pas mon fiston ! Bien que les circonstances aient été telles que je les avais mis, tous les deux, à l’A.D.D.A.S.S. Mais quoiqu’il en soit, bon gré mal gré, j’ai me suis fiée à la justice. Je pensais bien naïvement, qu’une fois ma situation arrangée, je pourrais à la fois demander une mainlevée pour la curatelle et récupérer Diane et Wilfried. Je n’ai plus été sous curatelle en 1997 à l’occasion de mon mariage le 17 Juin, avec le père de ma fille Harmonie. Ma fille est partie de son pensionnat de son propre chef à sa majorité. Quant à Wilfried, je ne l’ai eu qu’en août 2002. Bonjour la confiance ! Ma grand-mère avait tout à fait raison quand elle me disait : Confiance est morte, moi je vis encore. Après la Toussaint, Marco s’est imposé dans mon lit. Quand j’ai objecté, il m’a accusé d’avoir provoqué cette situation par le seul fait que je l’avais accueilli. Qu‘il trouvait anormal que, je le fasse maronner seul dans son coin. Sur le coup n’étant pas en position de force, j’ai mis cet affront dans ma poche avec un grand mouchoir dessus.
P a g e|10 Je ne suis pas à for priori quelqu’un de rancunière. L’expérience aidant, je sais parfaitement, que si moi je ne fais rien, derrière la vie s’occupera de régler son compte à la personne qui m’a fait du mal. J’ai une confiance absolue en la Justice Divine. Car j’en ai fait l’Ultime Expérience au cours de cette mémorable et indélébile soirée du 21 décembre 1983, que je vous raconterais quand je serais prête à en parler. Je pardonne, mais je n’oublie pas. Mais en cette circonstance, Marco avait poussé le bouchon un peu trop loin, à mon goût. J’ai accepté la couleuvre sans ne rien dire, mais n’en pensant pas moins. Je donne l’impression d’être cougourde, naïve, mais il faut se méfier de l’eau qui dort. Principalement avec moi et surtout si l‘on en prend du levant et du couchant. Il l’a appris à ses dépends. Je suis non-violente. Je n’aime pas l’agressivité, les conflits de tout ordre, ainsi que la provoque. Voire si je ne refuse aucunement tous les défis que je rencontre, que la vie me propose. Je ne suis pas une battante gagnante pour rien, sans toutefois perdre de vue, qu’il faut savoir perdre, pour pouvoir gagner. Dieu seul sait tout ce que j’ai perdu sur le plan matériel. Mais comme les Lois de la Vie sont d‘une authenticité irrécusable, elles m’ont rendu toutes ces pertes sur le plan spirituel. Ce qui n’est pas plus mal. Nue, je suis née, nue, je mourrais et ce n’est pas toutes les richesses tangibles, que j’aurais pu accumuler au cours de ma vie ainsi que tous les honneurs qui en changera l’issue. Je préfère expirer, pauvre mais riche d’Amour inconditionnel prodigué sans discontinuer, tout au long de ma destinée ici bas, envers mon prochain, que de devenir une multimilliardaire célébrissime,adulée par le monde entier et crever avec un cœur anhydre, plus sec que de chez sec. Si quelqu’un m’attaque, me touche au plus profond de mon être et bien gare à lui. Bien que n’ayant aucune arme à ma disposition, j’observe ses attaques, ses forces, ses faiblesses. Étant une très bonne observatrice, je connais assez rapidement son talon d’Achille. Après, je fais confiance en la Justice Divine, en la Vie et en mes Guides qui ne m’ont jamais fait défaut, ni déçu. Dés qu’il baisse sa garde en toute confiance se croyant vainqueur, qu’il commet l’erreur à ne pas commettre, il est perdu. C’est à cet instant précis que je retourne ses propres armes contre lui. C’est radical et imparable. Le temps jouant pour moi cela peut prendre assez longtemps. Combien de mes connaissances sont restées K.O. debout, se demandant d’où leur venait ce coup fatal. La chance qu’ils aient tous eue, c’est que les revers de médaille que je leur ai asséné, ont été proportionnels, dans tous les domaines, au préjudice et au tort pâtis.
P a g e|11 C’est ce qui c’est déroulé avec Marco. Mon but ultime était qu’il s’en aille de chez moi. L’école de la Vie est sûrement la plus difficile, la plus périlleuse, la plus longue qu’il soit en ce monde, à suivre, mais c’est la plus juste. Mon curateur étant un militaire à la retraite, Marco étant un ancien légionnaire, Marco eut vite fait de se le mettre dans sa manche. Marco et lui, ils se sont même trouvés des amis communs. Ce qui faisait que je ne pouvais pas compter sur l’aide de mon curateur pour me sortir de l’impasse. Ma mère et ma grand-mère ; idem. Quant à mes IAD, mon psy, l’assistante sociale et les services d’éducateurs de la D.S.D. anciennement D.A.S.S., je ne leurs faisais pas assez confiance. Les évènements qui suivirent, me donnèrent totalement raison. A Pentecôte, j’ai reçu mes enfants en week-end long, le samedi, dimanche et lundi compris. Sachant que Marco avait encore de l’argent sur lui, qu’il ne résisterait pas à l’appel de l’apéro, je lui demandais gentiment de ne pas exagérer, de rentrer à l’heure du repas vers 20 heures, pas trop éméché. Quand je l’ai vu débarquer dans un état d’ébriété avancé, je me suis permis de lui faire constater son manque de parole. Mal m’en pris, il s’est mis dans une colère noire. Il était injurieux, sans un égard vis àvis de mes enfants qui assistaient à une scène qu’ils n’auraient jamais du voir. Ce fut la goutte qui fit déborder mon vase remplie d’une rancœur contenue depuis longtemps. Et j’ai explosé comme jamais auparavant je ne l’avais fait, surtout à l‘encontre d‘un de mes amants. C’est sur que dans ma famille, j’ai souvent craqué. Mais cela n’a jamais dépassé le toit parental. En pension, j’évitais de me donner en spectacle, comme la plupart des filles que je côtoyais. Par plusieurs aspects, j’étais singulière et je préservais mes différences. Donc lorsque j’étais désemparée, folle de rage ou en pleine crise d’angoisse, au lieu d’invectiver, vilipender, vociférer contre toutes, je retournais toute cette violence, cette haine, ma peine, mon désespoir contre moi. Je me mordais la main jusqu’au sang, jusqu’à ce que toutes les mauvaises pensées, tout le mal-être que je ressentais au plus profond de moi disparaissent. Je faisais tout mon possible afin que rien ne transparaisse de mon état de détresse morale dans laquelle à ces moments là, j’étais complètement immergée. C’est la toute première fois que j’en parle. En journalisme, ce serait un scoop ! Et cette babillarde ouverte, en est truffée. Juste à côté de la fenêtre du salon donnant sur la rue, était une bibliothèque à trois ou quatre étages protégés de la poussière, par des vitres coulissantes. A ma gauche la cheminée et dessus des bibelots dont un galet décoratif. Je ne sais pas quelle mouche m’a piqué, j’ai pris ce projectile, l’ai jeté avec furie en direction de Marco. Heureusement je n’ai jamais été adroite dans les jeux de précision, surtout avec la main gauche. Le fait d’entendre le bruit d’un bris de glace, de me rendre compte que c’était la bibliothèque qui avait écopé, tout mon courroux a fondu comme neige au soleil.
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