Coup de jeunes
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Description

Livre réalisé par les élèves du lycée Jean Moulin de Pézénas 2012-2013 Coup de jeunes Ha-Phuong 2 3 Quand je n’existais pas Elisa Borras Moi qui n’étais pas encore de ce monde. Moi qui n’étais rien je ne pensais pas à l’avenir ni à mon passé vu que je n’en avais pas. Ma vie était simple car je n’en avais pas. Mais remontons bien plus loin. Au-delà de la pensée. L orsque je n’existais pas. Faisons un retour en arrière. Un monde noir, un monde blanc, un monde gris ? Qu’était donc avant Arrêtons- nous quelques instants dans le passé. ce monde d’aujourd’hui ? Oublions le futur et allons en arrière. Je ne sais pas. Rappelons-nous les souvenirs qui n’étaient même pas les nôtres. Peut-être n’était-ce aucun d’eux. Un monde coloré, mais trop Sortons de l’ordinaire et pensons à une vie lointaine. vaporeux ? Car disparu trop vite, pour être vu de mes yeux. Bref, abrégeons. Paysages nus d’une page blanche immaculée ? Ou bien rues de naufrages d’étranges âmes égarées ? Quand je n’existais pas, mes parents s’aimaient, mes parents étaient Je peine à imaginer un monde bleu, un monde rose. Je peine à imaginer heureux. un monde heureux, un monde morose. Tout est gris, tout est frêle. Un monde pris dans l’intemporel. Le monde d’hier est sûrement celui d’aujourd’hui. Un monde amer qui anéantit dès la naissance la vie.

Informations

Publié par
Publié le 03 décembre 2013
Nombre de lectures 42
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Livre réalisé par les élèves
du lycée Jean Moulin de Pézénas
2012-2013
Coup
de jeunesHa-Phuong
2 3Quand je n’existais pas

Elisa Borras
Moi qui n’étais pas encore de ce monde. Moi qui n’étais rien je ne
pensais pas à l’avenir ni à mon passé vu que je n’en avais pas. Ma vie
était simple car je n’en avais pas.
Mais remontons bien plus loin. Au-delà de la pensée. L orsque je n’existais pas. Faisons un retour en arrière.
Un monde noir, un monde blanc, un monde gris ? Qu’était donc avant Arrêtons- nous quelques instants dans le passé.
ce monde d’aujourd’hui ? Oublions le futur et allons en arrière.
Je ne sais pas. Rappelons-nous les souvenirs qui n’étaient même pas les nôtres.
Peut-être n’était-ce aucun d’eux. Un monde coloré, mais trop Sortons de l’ordinaire et pensons à une vie lointaine.
vaporeux ? Car disparu trop vite, pour être vu de mes yeux. Bref, abrégeons.
Paysages nus d’une page blanche immaculée ? Ou bien rues de
naufrages d’étranges âmes égarées ? Quand je n’existais pas, mes parents s’aimaient, mes parents étaient
Je peine à imaginer un monde bleu, un monde rose. Je peine à imaginer heureux.
un monde heureux, un monde morose.
Tout est gris, tout est frêle. Un monde pris dans l’intemporel.
Le monde d’hier est sûrement celui d’aujourd’hui. Un monde amer qui
anéantit dès la naissance
la vie. Celle qui existait
Molly FidalgoAlors dans l’inconnu je m’élance, et je crie.
J’exalte ma venue, je pense et j’écris.
Celle qui existait lorsque je n’étais pas là
Celui qui existait lorsque je n’étais pas là
Celle qui est tombée amoureuse de celui qui existait lorsque je n’étais
pas là Tatjana Gouin
Celui qui se battait jour et nuit dans un autre pays rêvant de voir celle
qui existait lorsque je n’étais pas là .
Celle qui aimait la vie
Celui qui aimait la mort
Il vivait pour elle et elle est morte pour lui.

4 5Lui Lorsque je n’existais pasColine Robert
Manon Aubry
Lui, cet homme épris de liberté, il est parti.
Il a quitté la vie que ses parents lui avaient construite. Alors que je n’existais pas,Il nous a quittés, nous, sa famille.
Le monde tournait, tournait sans moi.Il s’est embarqué sur l’aile de ce grand oiseau de fer blanc, en
Les gens naissaient, vivaient, mouraient,route vers ce grand pays.
Tu vivais sans penser à moi !
Il avait l’idée de rentrer tant qu’une personne l’attendrait.
Elle est partie… cette personne qui continuait à le rattacher à
Alors que désormais j’existe,nous.
Le monde vit sans penser à moi.Elle a inconsciemment coupé ce fl invisible, pourtant si fort.
Ce monde où je me sens si triste,Ça y est, il n’est plus là, il est pris dans cette fête continue qui
Mais ce monde où il y a toi !
rythme son cœur.
Le Brésil.
Alors que je ne serai plus,Ce grand pays de musiques et de joies l’a pris sous son aile.
Manquerai-je jamais à quelqu’un ?Il est heureux, il n’est pas seul.
A part à toi en qui j’ai cru.Le rythme l’accompagne dans ces pièces enfumées où il
passe ses nuits d’été
Alors que je n’existe plus,
ses nuits d’hiver.
Le monde tourne toujours sans moi, Il part, il danse dans le noir lumineux.
Même si tu penses à moi, toi.Il est loin...
Il tombe, se sent partir.
Il ne dit rien, il sait.
Il a fait le voyage du retour entre quatre planches, pris dans
les serres du rapace de métal.
6 7Sépa ration
Occitane Mestre
L orsque je n’existais pas,
Ils ne se sont pas toujours vus régulièrement,
Quelques tensions, des paroles blessantes qui restent dans le cœur de
chacun,
Une séparation, ils se souviennent de ce jour, ils étaient dans le salon,
ces frères et sœurs
Dans la grande maison avec des poutrelles en bois au plafond, le
carrelage marron, la table ronde
Près de l’horloge, le berceur pour bébé avec les médicaments dans un
pot en porcelaine
Des paroles ont surgi, un ton grave
Quelqu’un a haussé le ton et les autres l’ont suivi
Cet enfant a compris que quelque chose se passait
Il a pris son frère par la main et ils sont montés dans l’escalier
Comme pour s’éloigner de cette angoisse, de cette incompréhension
partielle, de cette peur !
Mal à l’aise, blessés, fâchés
Et pour fnir, un départ !

Ma tante
Juliette Leroy
virevoltait, dansait sur une des créatures les plus
sublimes de la planète, le cheval. Mal payée, elle Elle riait du mécontentement de ses parents. Elle
aimait son métier, elle aimait danser. Dans le cirque où elle était, elle a
rencontré son futur mari : un russe séduisant, qui dansait, lui aussi. Ils se
sont mariés en cachette, sans rien dire à personne. Il y a eu de la colère
chez son frère et ses sœurs. Puis de la joie : son ventre s’est arrondi. Son
petit garçon est né et, dans ce monde à part où elle s’épanouissait, elle a
choisi pour lui un prénom sorti d’une bande dessinée : Solune. Tout était
parfait, ils étaient trois, ils étaient heureux. Puis le verdict est tombé :
cancer du rein. La chimio lui a fait perdre ses magnifques cheveux, la
couleur de ses pommettes s’est effacée, ses joues se sont creusées. Mais
la joie pétillante dans ses yeux était toujours là, ses fossettes retroussées,
son rire cristallin, son expansivité, son amour pour son fls, tout était
encore là.
Un midi, texto : elle s’est éteinte cette nuit.
Elle avait 35 ans, un petit garçon de deux ans. Maintenant il en a 9, et pas
de maman.
On me dit que j’ai la même folie qu’elle dans le regard, les mêmes
mimiques, les mêmes répliques. Est-ce qu’elle a laissé un petit bout
d’existence à l’intérieur de moi ?
8 9 Voyage
La Sorcière
Molly Fidalgo Theo Arnaud
algré le peu de souvenirs que j’en ai, elle n’a pas toujours été
vieille. Malgré le temps qui a passé, elle n’a pas tellement Mchangé.
Elle qui possédait le Don, cette chose mystérieuse qui me fascine par sa
force et ses origines indéfnies.
ans ce petit village de pêcheur où elle a me semble-t-il toujours vécu, Delle était réputée pour cette étrange faculté qui la caractérisait. Les
gens venaient la voir et repartaient, comme bon leur semblaient. A leur
arrivée, brûlés, ils sortaient soignés, purifés.
Guérir le feu, voilà son talent.
Ce talent qu’on lui a arraché, proftant de l’âge qui emportait sa
conscience.
La Sorcière. C’était son surnom.
Un surnom plein d’énigmes évoquant une multitude d’images, tantôt
effrayantes, tantôt excitantes.

ais aujourd’hui, dépossédée de cette faculté ayant fait sa renommée, Mpeut-être regrette-elle de n’avoir pu la protéger et la transmettre
à la seule personne qui le méritait ou peut-être ne se pose-t-elle plus de
questions... Qui sait ?

10 11
Le 05/09/2005
Une date précise un moment précis.

Elle ne se rappelle pas exactement mais un vaste sentiment la submerge
: tristesse, tristesse de ne plus le revoir, tristesse de ne plus pouvoir
découvrir ce pays, plein d’aventures. Elle monte dans la voiture chargée
de grandes boites pleines de la vie menée jusqu’à présent. Elle se
retourne pour regarder par la vitre arrière. Son père essayant de ne pas
pleurer, essayant de rester fort. Elle ne comprend pas ce qui se passe. Elle
pense peut-être un jour revenir, la porte claque, le moteur s’allume. Son
père lui fait un signe de la main, un adieu, un au revoir.
Maintenant elle a compris.
Qu’elle ne reviendrait jamais.L
A
N
A
I
S
S
A
N
C
E
12 13
eva ClercLa femme enceinte La naissance
molly fidalgoJuliette Leroy
La naissance peut être vue de plusieurs façons, tout dépend de la
Ma soeur est le fruit d’un amour déjà presque usé, qui se brisera quatre personne à qui vous en parlez…
ans plus tard. Une personne â

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