Franck Lozac h Mille poèmes en prose
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Franck Lozac'h Mille poèmes en prose

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FRANCK LOZAC'H http://flozach.free.fr/lozach/ MILLE POÈMES EN PROSE L'Huile fraîche Rien ne détruira Rien ne détruira les frayeurs promises à son front si clair. Ni souffle ni violence n'épancheront de fièvres froides les douleurs de ses plaintes. Il vit solitaire et immortel, caché dans sa retraite au fond des bois. Il dort d'un sommeil paisible ou contemple la nuit les grands champs alentour. Recensez la sagesse de son cœur ! Embrassez son calme mortuaire ! Ce sont ces bouches qui vous parlent, écoutez-le ! On se joue de lui pour un écrin de perles ? Qu'importe ! Personne n'admirera le diadème qui l'habite. Son secret divinement gardé sera seulement dévoilé au maître des lieux. 2 Il faut savoir Il faut savoir que les perceptions n'étaient que des chuchotements indistincts, - efforts, appels, supplications - rien ! De vagues lueurs s'évadaient parfois sur les tempes comme de lentes lumières attirées par un miroir éclairaient une face promise au réel.

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Publié le 26 novembre 2013
Nombre de lectures 37
Langue Français

Extrait

 
 FRANCK
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 MILLE PO                                                                                             
  
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  Rien ne détruira
 
                                                  L'Huile fraîche
Rien ne détruira les frayeurs promises à son front si clair.
Ni souffle ni violence n'épancheront de fièvres froides les
douleurs de ses plaintes.
 
Il vit solitaire et immortel, caché dans sa retraite au fond
des bois. Il dort d'un sommeil paisible ou contemple la nuit les
grands champs alentour.
 
Recensez la sagesse de son cœur ! Embrassez son calme
mortuaire ! Ce sont ces bouches qui vous parlent, écoutez-le !
 
On se joue de lui pour un écrin de perles ? Qu'importe !
Personne n'admirera le diadème qui l'habite. Son secret divinement
gardé sera seulement dévoilé au maître des lieux.
 
 
 
 
 
 
2
 Il faut savoir
 
Il faut savoir que les perceptions n'étaient que des
chuchotements indistincts, - efforts, appels, supplications - rien !
De vagues lueurs s'évadaient parfois sur les tempes comme de
lentes lumières attirées par un miroir éclairaient une face promise
au réel.
 
Des mois d'attente, des incendies soufflés par une brise
légère, et des orchestres mal dirigés comme dans les squares d'un
Thabor ancien. Ô feux sauvages, ô complaintes de toujours, je me
souviendrai...
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
3
 Que le délassement assombrisse
 
Que le délassement assombrisse les pensées élevées ! Que
l'or battu parmi les treilles inonde les pages de transparence ! Que
l'orgueil envoûté par un maléfice inhumain use de troublantes
paroles en ces décennies de perdition ! Oh ! Qu'une transfusion de
sang neuf comme une gerbe d'allégresse emplisse mes veines !
 
Le passage étroit pour deux âmes accède aux caves de la
déportation. Il nous faut être bien nés dans la solitude, - là est la
dernière image de l'amour ! Vies de l'âme, ingratitudes des râles,
la volupté est bénie encore. La volupté contemple le monde. Elle
va, elle vient et s'étonne dans les profondeurs du moi.
 
Stupide à noircir la feuille, dit l'ancien. Heureux présage
de l'enfant, dit l'adulte. Déferlement animal, dit le sage.
 
 
 
 
 
 
 
 
4
 Tu exposes le diagramme
 
Tu exposes le diagramme à la génération décriée. Tu
prolonges, expédiant les lettres des novices, un caveau promu au
délaissement des sens. Et dans les vignes florissantes, tu tires le vin à
la bouteille d'argent. Déplorables tromperies recouvertes d'amertume
! Agissements prompts pour la mansuétude du peuple !
 
Mais voilà le sanctuaire des hémistiches, voilà le
sacrement autrement déplacé !
 
L'exercice est insipide, insignifiant aux yeux des
contemporains. Qu'il évolue ou dorme, quelle importance ! Oeil
fixé sur les écrits, tendance aux souillures internes, dépistage
d'une carence idiomatique, - là est le surfin de l'observateur.
L'ignorance vécue, le délabrement d'un site, - qu'est-ce à dire ? Un
point insignifiant pour les nuées alentour, un rejeton de défauts
semblables aux découvertes antérieures !
 
 
 
 
 
 
5
 Un midi étrangement profond
 
Un midi étrangement profond où se consume l'air pur de
nos actes. D'anciennes survivances d'un passé moyenâgeux, des
allégories puis des spectacles, enfin des particules infimes
déployées contre les murs de la cité.
 
Marcher, marcher encore et soumettre ses idées dans un
hall visqueux, - car tout mélange est de règle, et obtenir une place
à l'ombre des infortunés. Voilà la contribution latente pour nos
incertitudes. Trébucher et parvenir ! Oui, parvenir ! Le vain mot.
Ultime valeur, tu changeras les visions ! Oublie les règles, et
convoite un autre lieu !
 
Fuir, fuir ! Mais où ? Quelle destination sublime ? Quel mal
nous dépècera encore ? Je suis parti ! Une mélodie d'évasion. Un
instant de solitude espéré depuis tant de mois. Et puis... Et puis la
chute ! Tu te romps, et les coups portés ne sont que leurres ! Tu
projettes une image, tu obtiens le maléfice ! ...
 
 
 
 
6
Que reste-t-il à inventer ? Une morale pesante, prescrite il
y a deux mille ans. En trois mots, un monde transformé suivant
les transcendances d'un peuple. J'ordonne le supplice, c'était le
supplice. J'ordonne la paix, éclate la guerre !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
7
 
 Les rayons suprêmes
 
Les rayons suprêmes se détachaient sur des trames de
couleurs. La raison tremblait dans l'âme du pauvre. Bientôt les
valeurs délicates furent trempées dans de la cire avec un sceau
royal pour effigie.
 
Point de mesure. Le décor condamnait l'hôte à toute
délectation. Une montagne à venir ? Non, le contour ! Non,
l'attente ! Non, le repos ! Il fallait marcher plus vaillant que la
mort, plus fort que la paix.
 
Mais pourquoi transformer l'acte fécond en images
saillantes ? Pourquoi, grandir dans les louanges, sombrer dans le
théâtre de l'imagination ?
 
 
 
 
 
 
 
 
 
8
 C'étaient des lèvres creuses
 
C'étaient des lèvres creuses sur des diamants renversés.
La nature, qui par sa forme, accomplit tout un rêve voyait s'abattre
leurs mains lourdes et pesantes : infortune de deux êtres, et
merveille du monde en détresse !
 
Telles des voix éclatantes, un rire perça le pur silence :
saveur de l'accouplement et lugubres tentations !
 
Que l'on ne berce pas de lueurs divines des mots tendres
et choisis ! Que l'on ne dicte pas des lois sublimes ! Car le feu
envahit de ses flammes agressives les éclairs éparpillés
lamentent. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
9
 
qui se
 Opaque cité
 
Opaque cité, cité pour l'élévation ! Que le temps
pardonne l'existence de tes sens ! Va, toi impassible et fière
mourir dans les débris de l'âme inculte. Va à l'extermination
assurée ! Ton devoir te l'impose, oui, va !
 
On détruisit l'idée de l'holocauste par ce pays superbe.
D'un saint, les paroles s'évadaient tristement parmi les comparses
délaissés. L'onction, la croyance, le mythe, qu'en firent-ils donc ?
 
Ô fruit qu'un spasme émancipe, que la gratitude jaillisse
sur tes chevaux sauvages ! Car tu ignores la mélodie sans fin dans
le mélange de nos plaintes merveilleuses ! 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
10
 Ils entament calmement
 
Ils entament calmement le déferlement de nos actes. Ils
sécrètent d'une sève douteuse toutes les substances promises et
humaines. Ils se jouent de l'arbitraire et inventent l'acte sublime.
 
Quelle est leur destinée ? Oh ! Une toile insipide coloriée
de fades couleurs. C'est l'espérance pesante et vieille sur les bras
courts de l'artiste. Je parle d'infectes bavures qui polluent les
mains. Un rachitique pinceau trempé dans les frayeurs d'une huile
blanchâtre, et des traits obscurcis par les déceptions du temps.
Vérité légitime, bouffonneries hideuses et Temple bienveillant !
Quel mélange crasseux ! Et ils crachotent des bouffées d'alcool et
des vibrations et des noirceurs sur des papiers roses !
 
Quoi ? Vivre de la scène lugubre quand l'homme exploite
les rondeurs profilées, quand l'espoir recouvre un incestueux
rectangle de marbre ? Non, car la pureté s'étire et ramifie les
mondes. L'élévation est mère de nos travaux.
 
Il est temps de vendre le supplice. L'accoutumance au
malheur est scène de pauvre, point de l'homme. Pour des
 
11
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