Vous êtes mal pour moi, vous avez quelque chose. Marion Delorme.
Celui que chaque soir votre parole élève, Quipense avec vous de moitié ; Celui dont vous savez le plus intime rêve Etqui vit de votre amitié ; Celui que vous avez laissé voir dans votre âme Ets’approcher de votre cœur, Afin de lui montrer ce que Dieu dans la femme Amis d’amour et de bonheur, Quand il n’y croyait plus et n’avait d’autre envie, Lasde traîner depuis vingt ans Son boulet de forçat au bagne de la vie, Quede n’y pas finir son temps ; — Celui-là ne sera jamais, il vous le jure Surce cœur que vous avez fait, Un de ces hommes vils, dont la pensée impure Auxchoses basses se complaît. — L’ame que vous avez mariée à la vôtre Pourraitjusque-là s’oublier !… — Dans le cloaque infect où le canard se vautre Voit-ons’abattre l’aigle altier ? Non ! — l’aigle vit tout seul sur la plus haute cime —Le tonnerre rugit en bas,
L’avalanche s’écrase et roule dans l’abîme, Letorrent hurle : — il n’entend pas ; Immobile, de l’ongle étreignant quelque pierre, Quelquebras de pin foudroyé, Il attache au soleil son grand œil sans paupière, D’ineffableslueurs noyé.