Kamadéva
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Description

Catulle Mendès — Le Parnasse contemporainKamadéva Vent, flèche, oiseau, tu passesA travers les espacesOù le jour s'alluma, Brillant Kâma !L'ombre diminuéeVoit flotter la nuéeDe tes parfums ravis Aux madhavîs.Ton étendard circuleParmi le crépusculeEt dans son blanc frisson Porte un poisson.A ta cheville teinteDe laque, un anneau tinte,Imitant, pur métal, ...

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Langue Français

Extrait

Catulle MendèsLe Parnasse contemporain Kamadéva
Vent, flèche, oiseau, tu passes A travers les espaces Où le jour s'alluma,  BrillantKâma !
L'ombre diminuée Voit flotter la nuée De tes parfums ravis  Auxmadhavîs.
Ton étendard circule Parmi le crépuscule Et dans son blanc frisson  Porteun poisson.
A ta cheville teinte De laque, un anneau tinte, Imitant, pur métal,  Leson du tal.
Sur ton dos d'émeraude, Vibre un carquois où rôde L'haleine des cinq fleurs,  Mèresdes pleurs.
Ces flèches toujours sûres Méditent des blessures Que nul, ô fier Çmara,  N'évitera,
Et ton bras vert balance, Comme Kâla sa lance Et Rûdra son trident,  Unarc strident !
Tout s'effare et s'éveille : Une flamme, ô merveille ! Pénètre les Açwins,  Frèresdivins.
Battant l'air de la queue, Dans la lumière bleue Les vaches ont des bonds  Plusvagabonds.
L'Himalaya tressaille ; Du chêne à la broussaille Circule un feu secret  Dansla forêt.
Sous l'âmra qui distille Une liqueur subtile Et descend vers le sol  Enparasol,
La branche refleurie Du manguier se marie Aux rameaux délicats  Dumalicâs,
Et, mourante femelle,
Aspirant l'air que mêle Aux senteurs du matin  L'épouxlointain,
L'onduleuse antilope Rampe et se développe En un long bâillement  D'énervement.
Pris de chaudes démences, Les éléphants immenses S'emportent à travers  Lesrotangs verts.
Bleus Tîrthas, mers sauvages, Qu'ils sont loin, vos rivages Sans cesse caressés  Deflots glacés !
Le vent âpre des flèches Gerce les trompes sèches Et fait claquer la peau  Dunoir troupeau.
Sur les collines chères A Kriçhna, les vachères Baisent éperdument  L'augusteamant.
Seins dressés, cuisses nues, Elles jettent aux nues, A la cime, au ravin,  Cechant divin :
« Ananga, dieu vorace Qui mords au cœur la race Des antiques Manûs,  Déchire-nous!
» Tes flèches parfumées Dispersent les armées Des héros qu'engendra  L'astreTchandra !
» Tu corromps, ô Dieu jeune, L'austérité du jeûne Par où les Maharçhis  Sontaffranchis !
» Les vierges qu'ont surprises Tes chaleureuses brises Défaillent dans tes bras  Desvils Çûdras ;
» Comme de belles tentes Sous le vent palpitantes S'enflent leurs jeunes seins  Deperles ceints ;
» Et, l'œil clos d'une larme, Les épouses qu'alarme Un rêve hasardeux,  Vont,deux à deux,
» Vers le bassin de marbre Endormi sous un arbre Où les aras siffleurs  Mordentles fleurs,
» Et deux à deux couchées, Pâles, sur des jonchées
De roses kadambas,  Separlent bas ! »
Ainsi chante la foule Des vachères qui foule Et ravit de ses jeux  Lespics neigeux.
A leurs voix, sous l'austère Figuier, le Solitaire Sent revivre son cœur  Etdit : « Vainqueur
« Des Rackçhaças immondes, » Hari, dieu des trois Mondes, » Confonds les attentats  »Des noirs Bhûtas ! »
Mais en vain. Kâma verse Une langueur perverse Dans le sein palpitant  Dupénitent,
Et toujours, sur le livre Auguste qui dôlivre, L'image passera  D'uneApçara
Demi-nue, en délire, Ouvrant, noir de collyre, Le lotus de ses yeux  Fallacieux,
Et, selon la cadence De l'onduleuse danse Qui fait tinter sans fin  L'anneaud'or fin,
Montrant sa gorge blonde Ou la cachant sous l'onde De ses cheveux épars  Detoutes parts !
Cependant, vers le faite A la splendeur parfaite, Çmara suit son chemin,  L'arcà la main !
Dans la pure lumière Où la Cause première Revêt le flamboiement  Dudiamant,
Parmi des harmonies Où les voix sont unies Des cygnes aux beaux cous  Etdes coucous,
L'arc sans miséricorde Fait crépiter sa corde Pareille au frisson clair  D'unprompt éclair,
Et Lakçhmî que décore Le pur éclat encore De la vague de lait  Quila roulait,
Cédant à la mollesse De son désir, se laisse Tomber sur le genou
 Dunoir Wiçhnû,
Et des pleurs de délice Mouillent le bleu calice De son œil immortel  Ceintde bétel !
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