Aimable autant qu’aimante, en sa frêle innocence, Qu’elle est belle l’enfance et sainte en sa beauté ; Qu’elle est pleine de grâce et de simplicité, D’angélique candeur ! — Qu’elle est belle l’enfance !
Respire-t-il un cœur assez dur et glacé Pour qu’à l’aspect joyeux d’un bel enfant d’élite, — Aussi chaste que l’Ange à son côté placé, — Ce cœur, tout attendri, ne s’émeuve et palpite ;
Pour qu’en voyant un front, où rayonne l’esprit, Comme l’aube inondant un jardin des tropiques, Ce cœur, illuminé comme un ciel qui sourit, Ne tressaille, embrasé de rayons prophétiques ;
Pour qu’aux signes divins de la précocité, Du génie en sa fleur, de l’âme en son aurore, Il ne sente en lui-même une espérance éclore, Comme en un temple obscur une ardente clarté ?
O noble et tendre père, ô douce et chaste mère, Veillez sur ce trésor, abritez cette fleur ; Sur ce jeune génie ; épanchez la lumière Avec des flots d’amour, jaillis de votre cœur !
La voix de la patrie et la voix de l’Eglise Vous parlent par ma voix : Veillez sur cet enfant ; Il est beau l’avenir que je lui prophétise, L’avenir qui déjà reluit dans le présent !
Cet enfant qui grandit, un jour, sera peut-être Aux bancs du Capitole un puissant orateur, Ou bien, Dieu le destine à briller comme prêtre, S’il n’est pas du pays l’homérique chanteur !