Gérard de Nerval Petits châteaux de Bohême: prose et poésie Eugène Didier, 1853(pp. 5-6).
A UN AMI
O primavera, gioventù de l’anno,
Bella madre di fiori,
D’herbe novelle e di novelli amori…
Pastor fido.
Mon ami, vous me demandez si je pourraisretrouver quelques-uns de mes anciensvers, et vous vous inquiétez même d’apprendrecomment j’ai été poëte, longtempsavant de devenir un humble prosateur.
Je vous envoie les trois âges du poëte —il n’y a plus en moi qu’un prosateur obstiné.J’ai fait les premiers vers enthousiasmede jeunesse, les seconds par amour, les derniers par désespoir. La Museest entrée dans mon cœur comme une déesseaux paroles dorées ; elle s’en est échappéecomme une pythie en jetant des cris dedouleur. Seulement, ses derniers accents sesont adoucis à mesure qu’elle s’éloignait.Elle s’est détournée un instant, et j’ai revucomme en un mirage les traits adorésd’autrefois !
La vie d’un poëte est celle de tous. Il estinutile d’en définir toutes les phases. Et maintenant :
Rebâtissons, ami, ce château périssable Que le souffle du monde a jeté sur le sable. Replaçons le sopha sous les tableaux flamands..
Premier château
Odelettes―À Arsène Houssaye
Avril Fantaisie La Grand’mère La Cousine Pensée de Byron Gaieté Politique Les Papillons Le Point noir Ni bonjour ni bonsoir Les Cydalises