Poèmes d enfance et d adolescence
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Poèmes d'enfance et d'adolescence

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Description

Le paradis des malheureux (14 ans) Soulac/mer 1964 (j'étais encore un peu « biblique ») Non, ce n'est point Satan mais c'est vous O Mon Dieu Pour nous apprendre à vivre nous faites tant souffrir! Je sais que la révolte nous fait fermer les yeux Mais c'est dans la nuit que je vais les ouvrir Sur la pierre qui le jour m'aurait fait trébucher! Pourquoi faut-il souffrir pour avoir le bonheur? Pourquoi faut-il pleurer pour être consolé? Pourquoi faut-il sans cesse traîner dans la douleur? Si votre main cruelle du haut de ses grands cieux Avait daigné jeter du bonheur jusqu'à nous Et offrir chaque jour sa lumière à nos yeux La vérité, enfin, règnerait pour nous tous! Mais... Dans ce grand jardin où naissait le bonheur Où tout n'était que grâce et amour et pureté Pourquoi l'avez-vous mis cet arbre de malheur Dont la sève débordante a tout empesté? Pourquoi, l'ange déchu, dans sa fuite a jeté la graine du malheur si féconde à la terre? Les branches de cet arbre ombragent tant d'été! La cime noire se dresse en l'insondable éther La sève se répand abreuvant tant le monde! Il y coule, il s'y noie et le mal l'inonde La haine qui le ronge s'acharne sur son cœur ! Pourtant, le fruit est doux à sa bouche insouciante Il absorbe, riant, ce poison de douceur! Mais lorsqu'il se libère de cette heure exaltante Le bien-être est passé, est venu le regret! Ce cri qui s'est enfui d'un homme ensanglanté Ce cri qui du calvaire fit trembler la cité Ce cri qui nous donnait enfin l'éternité!

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Publié le 25 juillet 2012
Nombre de lectures 831
Langue Français

Extrait

Le paradis des malheureux (14 ans) Soulac/mer 1964 (j'étais encore un peu biblique ») «
Non, ce n'est point Satan mais c'est vous O Mon Dieu Pour nous apprendre à vivre nous faites tant souffrir! Je sais que la révolte nous fait fermer les yeux Mais c'est dans la nuit que je vais les ouvrir Sur la pierre qui le jour m'aurait fait trébucher!
Pourquoi faut-il souffrir pour avoir le bonheur? Pourquoi faut-il pleurer pour être consolé? Pourquoi faut-il sans cesse traîner dans la douleur?
Si votre main cruelle du haut de ses grands cieux Avait daigné jeter du bonheur jusqu'à nous Et offrir chaque jour sa lumière à nos yeux La vérité, enfin, règnerait pour nous tous!
Mais... Dans ce grand jardin où naissait le bonheur Où tout n'était que grâce et amour et pureté Pourquoi l'avez-vous mis cet arbre de malheur Dont la sève débordante a tout empesté?
Pourquoi, l'ange déchu, dans sa fuite a jeté la graine du malheur si féconde à la terre? Les branches de cet arbre ombragent tant d'été! La cime noire se dresse en l'insondable éther La sève se répand abreuvant tant le monde! Il y coule, il s'y noie et le mal l'inonde La haine qui le ronge s'acharne sur son cœur ! Pourtant, le fruit est doux à sa bouche insouciante Il absorbe, riant, ce poison de douceur!
Mais lorsqu'il se libère de cette heure exaltante Le bien-être est passé, est venu le regret!
Ce cri qui s'est enfui d'un homme ensanglanté Ce cri qui du calvaire fit trembler la cité Ce cri qui nous donnait enfin l'éternité!
Une graine a coulé de ce flanc transpercé! Cette graine d'amour abreuvée par le sang
Est devenue un arbre immense et adoré Un arbre terrifiant qu'on ne peut approcher!
Ceux qui aiment la paix avec la vérité Ceux qui savent pleurer avec un peu d'amour Ils ne connaîtront plus les affres de la peur Qui a couvert la terre après la faute d'Ève Quand ils se sont enfui tous deux vers le malheur!
Muryel Note de l'auteur:(Pendant un cours d'histoire... dont j'ai rien à faire!) Je me suis fait punir par la surveillante qui m'a traitée de menteuse, que je n'avais pas pu faire ça...c'était un compliment!
La mort du marin (1er mai 64)
Alors que je fuyais sur les grèves désertes De lourds nuages gris vêtirent tout l'horizon Je ne sais si la mer était noire, grise ou verte Je m'souviens que très haut perdu dans l'aquilon Rêvait un inconnu dans le ciel solitaire... C'était un vieux marin, les yeux brillants de larmes Qui mêlait dans le soir, son esprit à la mer Et qui se laissait prendre au plus beau de ses charmes Le plus triste sourire, le plus mystérieux
De son immense voix la mer semblait lui dire Qu'un marin doit périr par elle et sous les cieux! Alors il se leva, s'efforça de sourire Descendit sur la grève où pensait une barque Et dit: « je n'ai que toi pour m'aider à mourir! » Il se laissa tomber sur le banc du hasard La tempête mugit et l'aida à s'enfuir! Seul témoin, je regardais ce dernier départ Puis il disparut comme l'ombre de la nuit! Et la mer qui gronde ne me dit son histoire Que la nuit dans un rêve qu'un autre rêve suit.
Cette fin est bien triste et l'histoire est trop brève La mer l'a emporté et elle ne rendra plus Qu'une épave humide la nuit sur les grèves Et un souffle d'adieu lorsque revient le flux.
Muryel Soulac/mer Étude surveillée
 
Évasion d'un cours de mathématiques
Trois X moins un ça fait plus deux Oh! Que le ciel me paraît bleu!
Vous Mad'moiselle, comprenez-vous? Oh! Non Madame et je m'en fous! Car le soleil joue dans la cour Et vos calculs me sont bien lourds! Un oiseau saute sur le toit...
Alors Quatorze puissance n, ça fait quoi,
En Bretagne, qu'il ferait bon Au fond d'un rêve sans raison Pour écrire sur le ciel ma danse La tristesse calme et qui pense Que rien ne sait être plus beau Que les mots des poètes! Rimbaud Verlaine! Aragon! O! Folie! Emportez-moi loin de la vie Stupide creuse et monotone Ignorant l'amour et l'automne Le printemps, la joie, la souffrance Vous! Donnez-moi un ciel immense
Muryel
J'aime pas votre air!
1961 (11 ans)
Avec vos grandes phrases, vos bouquins de morale Vos grands sermons stupides me sont fades et pâles Vous me les bégayez sans trop croire qu'ils sont vrais Mais vous prenez votre air hautain et assuré
S'il y a de grandes choses dans vos livres sérieux Adressez-vous à d'autres, moi, je les trouve creux! Laissez vos solutions si je suis un problème Vous ne le trouv'rez pas, car je suis un poème Un poème d'amour perdu dans un ciel blanc je suis la poésie naïve de l'enfant Qui dit tout simplement que le ciel est joli Qu'il est content d'aimer les fleurs de pissenlit Les longues promenades aux crépuscules d'été Sous le ciel rose et vert lorsque la vie se tait Il sait rire aux étoiles, aux nuages, aux oiseaux A ce rayon de lune égaré sur les eaux « Ah! Qu'il fait bon! Dit-il, comme je suis content Que la nature est belle tout le temps! Tout le temps!
Allez! Jetez vos livres, ils ignorent tout cela! Je veux être ce ciel que l'on ne comprend pas Vous me verrez cueillir des fleurs de pissenlit Les poser sur ma table et les trouver jolies Les caresser le soir avant de me coucher Vous me verrez sourire au fond de la forêt Ou devant un piano sans savoir en jouer J'aime les soirs naïfs, les poèmes insensés Que raconte un enfant avant de le penser
(désolée le reste est moisi et illisible lol!!)
Mai 1968 18 ans
Mêmes
Les mêmes gens sont encore là Valises de soucis sur la tête Les mêmes foules un peu plus lasses Lasses et qui jamais ne s'arrêtent
Et que ça grouille et que ça se presse Dans l'a-gadoue des chiffres austères Du temps du temps que rien ne cesse Avec leurs piteux souvenirs de guerres
Mais la statue n'a plus de bras C'est un poilu de l'an patapon Il a la bouche ouverte et braille Des pigeons gris à l'oeil tout rond
Les mêmes foules, foulards, boutons Impers, manteaux, impersonnel C'est clignotant passez piétons Foulards chapeaux chaussures dentelles
J'en ai marre d'être du voyage Vous me traînez vous me croisez vous m'écrasez sous vos bagages Je suis pavé je suis souliers
Les mêmes yeux volent partout Comme les oiseaux fous du roman Me voyez vous me voyez vous Mais il n'y a plus rien du présent
Les mêmes gens les mêmes fleurs Font au passé un labyrinthe Qui nous ramènent aux même heures Aux mêmes peines aux mêmes craintes
Quand leurs valises ne bougent plus
C'est qu'ils se sont couchés dedans Avec des soucis plastiques dessus Et moi je vois passer le vent!
Muryel
20 septembre 1981 écrit à Longchaumois Jura (A Manuel)
Nuit
C'est la nuit. La solitude est là! Assise à ma table Elle me serre les doigts Elle m'accable!
C'est un petit village où le vent passe Cette nuit de septembre Ça siffle sur la place J'ai envie de descendre
Le vent passe et tu meurs dans la poussière du gravier Et je reçois dans mon cœur Ton cri d'amour assassiné!
Muryel
20 septembre 1981
Déchirure
J'ai refermé des rubans et d'argent et d'or Éclaboussé les voix rêveuses des morts C'est dans mes nuits tout ça! Quand j'ai claqué les flaques Il y avait du sang sur l'arc-en-ciel J'ai refermé le ciel C'est dans mes nuits, tout ça! Les mortes épines dans le brouillard Retiennent du soleil
Donnez-moi ce soleil! Oh! Mais réponds-moi Quelque chose de la joie! Est-ce que je suis morte Quand a claqué ta porte?
Muryel
Décembre 1965 15 ans
Tout passe
Je suis triste, je pleure Éternelle langueur La tristesse aux yeux gris Vient chanter dans ma nuit
Dans la brise folle Un pétale s'envole La mort a des yeux noirs Qui s'ouvrent sur le soir
Le temps s'en va, tout passe Tout meurt ou tout se lasse La tristesse aux yeux gris Me poursuit sous la pluie
La goutte tape et meurt Et dans le soir j'ai peur La goutte tape et creuse La pensée silencieuse.
Muryel décembre 1965 La Mascarderie
Ma vie 1967 17 ans
Reflet sur un vieux mur Chuchotements, murmures Vieil arbre dépouillé Sur un ciel de juillet
La nature est heureuse Pourquoi si mystérieuse? Un reflet sur un mur Et tout se transfigure!
Ma vie et ma douleur Peut-être qu'une fleur Abrite le bonheur Dans son tout petit cœur?
Vieux châteaux démolis Mes rêves, mes folies Mes espoirs, mes passions Indomptable raison
Oh! Vous mes souvenirs Vous ne pouvez mourir Pourtant je vous déteste Mais que mon passé reste!
Oh! Je voudrais aimer Ce qui ne meurt jamais Car le soleil décline Sur ce vieux mur en ruine
Chuchotements, murmures Oh! Que mon cœur soit pur S'il veut tant contenir Ce qui ne peut mourir!
Muryel
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