Poésie : la versification française
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Tous les principes de la poésie pour vous aider en maîtriser l'écriture.

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Publié le 08 mars 2012
Nombre de lectures 454
Langue Français

Extrait

La Versification française
1 – Principes de base du décompte syllabique :
Règle générale :
Toutes les syllabes doivent être comptées sauf lorsque :
- il s’agit de la dernière syllabe d’un vers et qu’elle est terminée par un e
muet.
- un e muet est immédiatement suivi d’une voyelle à l’intérieur du vers.
Exemples :
Une amie = 3 syllabes
Je veux monter sur scène. = 6 syllabes.
Cas particuliers :
La diérèse : elle consiste à dédoubler une diphtongue en deux syllabes. Cela
n’est possible que pour les mots dont l’étymologie latine est au départ fondée
sur deux syllabes.
Exemple :
lion, latin le/onem est susceptible de donner li/on = deux syllabes.
La synérèse : elle consiste à unir deux syllabes en une seule par contraction de
manière à respecter la norme prosodique du texte. A priori, aucune contrainte
ne préside à son usage (plutôt rare).
2 - Les types de vers :
Ils se résument dans le tableau suivant :
Nombre
de
syllabes
Nom du vers
Remarques particulières
1
monosyllabe
Rarissime, utilisé surtout au 20e siècle
2
dissyllabe
Idem
3
trisyllabe
Idem
4
tétrasyllabe
Souvent utilisé dans une décomposition en
plusieurs vers de l’alexandrin 4/4/4
6
Hexamètre /
*hexasyllabe
Moitié d’alexandrin, utilisé comme tel le
plus souvent.
7
heptasyllabe
Rare, vers préféré de Verlaine avec
l’ennéasyllabe (9)
8
octosyllabe
Très souple, très expressif, rythme interne
peu varié
10
décasyllabe
Musical, souple, léger.
12
alexandrin
Le vers le plus fréquent, le plus complexe
dans sa scansion. Malmené à compter du
romantisme.
3 – Les strophes « régulières » :
Elles se résument dans le tableau suivant :
Nombre
de vers
Nom de la strophe
Remarques particulières
2
distique
Unité de base de la strophe
3
tercet
Relatif au sonnet surtout, parnassien
4
quatrain
Base centrale du système des strophes en
prosodie française
6
sizain
Utilisé dans les poèmes longs, souvent
quatrain + distique
8
huitain
Souvent double quatrain, à analyser comme
tel, romantique
10
dizain
Utilisé surtout dans les poèmes longs,
tonalité épique
La répartition des rimes dans le quatrain.
Elles peuvent obéir aux dispositions suivantes
A
Rimes Embrassées
B
B
A
A
Rimes Suivies
A
B
B
A
Rimes Croisées
B
A
B
L’architecture de la strophe.
Chaque ligne représente un vers. Chaque extrémité en forme de flèche
représente le début ou la fin d’une unité grammaticale. Il y a rejet, contre-rejet
ou enjambement lorsque les unités grammaticales « débordent » des limites
reconnues du vers (majuscule initiale, rime).
Vers indépendants
Enjambement
Rejet
Contre - Rejet
4 - Les rimes :
Elles sont organisées en principe dans le sonnet et dans toutes les autres formes
« traditionnelles » selon une alternance rime féminine (= qui se termine par un e
muet.) / rime masculine (= toutes les autres rimes…).
Si A est masculine, B est féminine et vice versa (voir les schémas possibles
plus haut).
Elles peuvent être des assonances (ou pauvres), suffisantes ou riches.
Assonances -
pauvres : simple proximité phonétique
(bonjour / hibou — couleur /humour), usitée en poésie
médiévale ou très contemporaine
suffisantes : deux phonèmes communs (bonjour / amour)
Riches : plus de deux phonèmes communs (bonjour / toujours)
Nota Bene : l’utilisation de l’alphabet phonétique international (API) est
nécessaire pour identifier le nombre de phonèmes en commun aisément.
Suivez
ce lien
pour connaître l'API.
5 - L’Accentuation poétique :
Il s’agit d’un problème très délicat. Il faut veiller à respecter certaines règles
très précises en la matière.
Dans un vers, l’accentuation est la disposition particulière des accents toniques,
destinée à faire ressortir le rythme de ce vers. Voici par exemple l’accentuation
d’un vers de La Fontaine :
Le long d’un clair ruisseau buvait une colombe
Ces quatre accents marquants guident la diction du vers : les syllabes
soulignées doivent être prononcées plus intensément.
Pour comprendre et repérer l’accentuation d’un vers, il faut savoir que :
1.
Le français est une langue accentuée, en prose comme en
vers. L’accent tonique porte en général sur la dernière
syllabe d’un mot (sur l’avant-dernière s’il se termine par
un e muet) : il consiste à donner une intensité et une
durée plus fortes à cette syllabe. Voici par exemple, en
italiques, où se placent les accents des mots suivants :
tristement, catastrophe, amour, éphémère, plaisir,
espérance, éternité.
2.
Quand les mots sont groupés entre eux (groupe verbal,
groupe nominal, courte proposition), l’ensemble porte un
accent de groupe, toujours sur la dernière syllabe : un
clair ruisseau, bienheureux les pauvres, ne te verrai-je
plus, glissant sur l’eau noire. Cela ne supprime pas
l’accent propre à chaque mot, mais le fait passer au
second plan.
3.
Dans le vers, et particulièrement dans l’alexandrin, les
accents déterminent ainsi des groupes de mots : ils sont
comme les mesures de base qui composent le rythme
d’ensemble ; chaque groupe est suivi, après la syllabe
accentuée, d’une pause plus ou moins marquée, qu’on
appelle coupe. Bien entendu, le lecteur garde une
certaine latitude dans sa diction. Si l’on reprend le vers
de La Fontaine cité plus haut, on peut lui donner les deux
modulations suivantes :
Le long d’un clair ruisseau / buvait une colombe
Ou bien :
Le long / d’un clair ruisseau / buvait / une colombe
Rythme et accentuation sont ainsi extrêmement liés l’un à l’autre.
Naturellement, l’accentuation existe aussi dans les textes en prose. Elle
contribue à marquer le rythme de la phrase, ses coupes, son ampleur. Elle
mérite un examen attentif dans les discours particulièrement éloquents et dans
la prose poétique.
Le cas de la césure.
Dans l’alexandrin classique, la césure est la coupe centrale du vers, qui oblige
le lecteur à marquer une pause nette. Elle sépare le vers en deux moitiés égales
ou hémistiches. Le rythme d’ensemble qui en résulte est dit binaire. Voici un
exemple (Musset) :
L’homme est un apprenti, /la douleur est son maître,
Et nul ne se connaît / tant qu’il n’a pas souffert
La césure est obligatoire ; mais elle peut parfois être moins nette que des
coupes secondaires, comme dans ces vers de La Fontaine :
Perrette là-dessus /saute aussi, // transportée :
Le lait tombe; //adieu veau, /vache, cochon, couvée.
Le rythme de l’alexandrin peut devenir ternaire lorsque le vers se constitue de
trois groupes de mots ; c’est le cas du trimètre romantique ; la césure disparaît
(à l’oreille) au profit de deux coupes marquées (Baudelaire) : Chacun plantant,
//comme un outil, //son bec impur
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