Satire contre les femmes
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Sémonide d'AmorgosTout d'abord, la divinité créa l'esprit des femmes différemment.Ainsi, elle s'inspira d'abord de la truie aux longs poils: elle, tout ce qu'elle a dans sa maison, tout est couvert de crasse, étalé endésordre, tout roule par terre. Elle-même, mal lavée dans ses vêtements jamais lavés, assise sur des tas de fumiers, elle engraisse.La divinité en fabriqua une autre d'après le renard félon: la femme au courant de tout. A celle-ci, rien n'échappe, rien de mal, rien debien. De fait elle appelle souvent "mauvais" ce qui est bien et "honnête" ce qui est mal, son humeur variable passe de l'un à l'autre.Puis la divinité s'inspira de la chienne au mauvais caractère tout comme sa mère: elle veut écouter et tout savoir. Après avoir regardéet fureté partout, elle clabaude, même si elle ne voit rien, absolument rien. Ce n'est pas avec des menaces que son mari pourrait lafaire cesser, pas même si pris de rage il lui brise les crocs avec une pierre, pas même s'il lui parle avec douceur, pas même si ellese trouve assise au milieu d'invités, mais il faut continuellement qu'elle pousse ses criaillements inutiles.Puis façonnant la suivante avec de l'argile, les Olympiens ont donné au mari une arriérée mentale. Ni ce qui est mal, ni ce qui estbien, ce genre de femme ne sait rien. Elle possède pour seul talent celui de manger. Et même si la divinité envoie un mauvais hiver,elle frissonne mais elle est incapable de tirer son siège plus près du feu.La suivante, ...

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Sémonide d'Amorgos
Tout d'abord, la divinité créa l'esprit des femmes différemment.
Ainsi, elle s'inspira d'abord de la truie aux longs poils: elle, tout ce qu'elle a dans sa maison, tout est couvert de crasse, étalé en désordre, tout roule par terre. Elle-même, mal lavée dans ses vêtements jamais lavés, assise sur des tas de fumiers, elle engraisse.
La divinité en fabriqua une autre d'après le renard félon: la femme au courant de tout. A celle-ci, rien n'échappe, rien de mal, rien de bien. De fait elle appelle souvent "mauvais" ce qui est bien et "honnête" ce qui est mal, son humeur variable passe de l'un à l'autre.
Puis la divinité s'inspira de la chienne au mauvais caractère tout comme sa mère: elle veut écouter et tout savoir. Après avoir regardé et fureté partout, elle clabaude, même si elle ne voit rien, absolument rien. Ce n'est pas avec des menaces que son mari pourrait la faire cesser, pas même si pris de rage il lui brise les crocs avec une pierre, pas même s'il lui parle avec douceur, pas même si elle se trouve assise au milieu d'invités, mais il faut continuellement qu'elle pousse ses criaillements inutiles.
Puis façonnant la suivante avec de l'argile, les Olympiens ont donné au mari une arriérée mentale. Ni ce qui est mal, ni ce qui est bien, ce genre de femme ne sait rien. Elle possède pour seul talent celui de manger. Et même si la divinité envoie un mauvais hiver, elle frissonne mais elle est incapable de tirer son siège plus près du feu.
La suivante, c'est en s'inspirant de la mer. Celle-là a deux types de sentiments: un jour elle rit et se réjouit. Un étranger la voyant dans sa maison fera son éloge: "il n'est pas de femme meilleure que celle-ci dans le monde des hommes, ni de plus parfaite". Le jour suivant, il n'est pas supportable de l'avoir sous les yeux ou de l'approcher: dans ces moments-là, elle est folle et inabordable comme une chienne qui protège ses petits. Elle devient aigre envers tout le monde et désagréable envers ceux qu'elle déteste comme envers ceux qu'elle aime. Comme la mer souvent reste calme et inoffensive, à la grande joie des marins pendant la saison d'été, souvent elle déchaîne sa folie qui disperse tout dans le fracas sourd de ses vagues. C'est à elle que ressemble tout à fait ce genre de femme par son caractère, et l'étendue marine n'a pas une nature différente de la sienne.
La suivante, c'est en s'inspirant de l'âne poussiéreux et fourbe; celle-ci accomplit donc toutes les tâches en rechignant, pressée par la nécessité, pressée par les menaces, et après bien du mal, les laisse inachevées, ce qui ne l'empêche pas de manger dans les réserves de la maison et la nuit et le jour, de manger dans la cuisine. Et sans faire de distinction, pour les activités d'Aphrodite, elle accueille celui des copains qui veut bien venir.
La suivante en s'inspirant du chat, espèce funeste et qui cause bien des lamentations. Celle-ci rien de beau, rien d'équilibré ne la caractérise, rien non plus de plaisant, rien qui suscite l'amour. Elle est pelotonnée dans son lit consacré aux plaisirs d'Aphrodite et elle donne à son partenaire le mal de mer. Sans en avoir l'air, elle cause beaucoup d'ennuis à ses voisins. Elle dévore souvent les offrandes avant le sacrifice.
La suivante est celle qu'a mise au monde la douce jument à la longue crinière. Celle-là ne vaut rien pour les travaux domestiques et pour les soucis de la vie: elle ne toucherait pas à la meule, ne soulèverait pas le crible, ne sortirait pas les ordures de la maison, ne s'assiérait pas près du four pour enlever la suie. Ce n'est que si elle ne peut pas faire autrement qu'elle se montre tendre envers son mari. Mais elle se baigne pour ôter toute saleté deux fois par jour sinon trois et elle se frotte de parfums. Elle porte toujours son épaisse chevelure dénouée et couverte de fleurs. Ce genre de femme est bien belle à regarder pour les autres hommes, mais pour son mari c'est une plaie s'il n'est pas roi ou monarque ou homme à se glorifier de posséder ce genre de femme.
La suivante en s'inspirant du singe. Voilà certes sans hésiter ce que Zeus a donné aux hommes comme malheur suprême. Des traits de visage d'une grande laideur (une telle femme provoque le rire de tous hommes à travers la ville) sur un cou trop court. Elle se déplace avec peine, sans fesses, sans hanches. Hélas! malheureux homme que celui qui embrasse une telle horreur. Elle connaît toutes les ficelles et tous les tours, comme le singe, et le ridicule ne la gêne pas. Et ce n'est pas sur elle qu'il faut compter pour rendre service à quelqu'un: ce qu'elle cherche et ce qu'elle veut toute la journée, c'est trouver comment elle pourra faire le plus grand mal possible.
La suivante en s'inspirant de l'abeille. Celle-là, heureux qui peut la trouver. En voilà une à qui on ne peut pas faire de reproche. Grâce à elle, la vie fleurit et fructifie. Aimante, elle vieillit auprès d'un mari aimant, après lui avoir donné une belle progéniture qui fait honneur à son nom. On la remarque entre toutes les femmes: une grâce divine l'enveloppe. Elle ne prend pas plaisir à rester assise au milieu des femmes lorsqu'elle tiennent des conversations sur les plaisirs de l'amour. De telles femmes sont pour leurs maris une bénédiction de Zeus, les meilleures des femmes et les plus sages en tout.
Les autres races dont j'ai parlé sont un fléau imaginé par Zeus qui demeurent un fléau chez les hommes. Car c'est Zeus qui a créé le mal suprême: les femmes. Même si elle semble être utile, pour un mari une femme devient à coup sûr un ennui. En effet comment pourrait-il jamais passer une journée entière de bonne humeur, celui qui vit avec une femme? Comment repousserait-il du seuil de sa maison la famine, cet ennemi familier, cette divinité malveillante? Lorsqu'un mari s'imagine être pleinement heureux dans sa maison par un don du destin ou les bienfaits d'un autre homme, sa femme invente quelque chose à lui reprocher et s'arme pour la bataille. Et lorsqu'il y a une femme à la maison, comment recevoir de bon cœur un hôte qui arrive? Et celle qui paraît tout à fait modérée, celle-là se trouve être de loin la plus malfaisante.
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