Solitude (Weustenraad)
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Théodore Weustenraad — Poésies lyriquesSolitude1833 Tout meurt, pour rajeunir, hormis le cœur de l’homme.Quel deuil mystérieux plane sur ces montagnesOù ma Muse, encor jeune, aimait tant à ...

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Langue Français

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Théodore WeustenraadPoésies lyriques
Tout meurt, pour rajeunir, hormis  lecœur de l’homme.
Solitude 1833
Quel deuil mystérieux plane sur ces montagnes Où ma Muse, encor jeune, aimait tant à bondir Parmi les rocs penchés, qui, du fond des campagnes, Paraissent des géants prêts à les envahir ;
A suivre, pas à pas, la trace des ruines Dont l’histoire funèbre allait se dérouler Autour du tronc puissant et des vastes racines D’un château-fort qui mit dix siècles à crouler ! Ils sont morts, les cyprès dont l’ombre séculaire, Redoutable aux ébats des nocturnes Esprits, Protégeait les tombeaux de l’ancien monastère Où Charles-Quint, un jour, vint prier pour son fils,
Et défendait l’accès de l’antique chapelle Dont la voûte écroulée et les fuyants lambris Étalent sur un sol tout ravagé comme elle L’orgueil humilié de leurs nobles débris.
Du doux fleuve natal aux ondes caressantes Où vogua si souvent mon solitaire esquif, Aux pieuses clartés des étoiles naissantes, Ou sous les feux ardents d’un soleil pur et vif,
Le sein ne frémit plus sous la chanson virile Que lui chantaient jadis les humbles nautonniers, Dont la barque déserte et la rame inutile Sommeillent auprès d’eux sur nos muets chantiers.
Au pied de ce moulin aux immobiles ailes Qui se dresse de loin devant l’œil interdit, Comme une blanche croix que la main des Fidèles Éleva sur le seuil d’un village maudit,
Ne brillent plus les feux, qui, sous la main des pâtres, S’élevaient, vers le soir, dans les airs obscurcis, Et faisaient resplendir de leurs reflets rougeâtres Des contes du vieux temps les lugubres récits. Un silence de mort remplace le cantique Qui, du sein rayonnant des paisibles hameaux, Montait aux jours d’été vers un ciel magnifique, Avec l'encens des fleurs et le chant des oiseaux,
Et n’est interrompu que par le roc qui tombe Et se brise en éclats dans les vallons déserts, Ou par le cri plaintif de la pauvre colombe Qu’un épervier vainqueur emporte dans les airs.
Mais cette solitude aride et désolée Renaîtra, tôt ou tard, à la vie, au bonheur ; Elle refleurira par un Dieu repeuplée Qui vous repeuplera, solitudes du cœur !
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