Aspects de l évolution récente des sociétés océaniennes - article ; n°1 ; vol.27, pg 94-110
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Aspects de l'évolution récente des sociétés océaniennes - article ; n°1 ; vol.27, pg 94-110

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Description

Politique étrangère - Année 1962 - Volume 27 - Numéro 1 - Pages 94-110
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Aspects de l'évolution récente des sociétés océaniennes
In: Politique étrangère N°1 - 1962 - 27e année pp. 94-110.
Citer ce document / Cite this document :
Aspects de l'évolution récente des sociétés océaniennes. In: Politique étrangère N°1 - 1962 - 27e année pp. 94-110.
doi : 10.3406/polit.1962.2358
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1962_num_27_1_2358ASPECTS DE L'ÉVOLUTION RÉCENTE
DES SOCIÉTÉS OCÉANIENNES
Un colloque a été consacré à l'évolution récente des pays et
des sociétés de la Mélanésie et de la Polynésie. Ce symposium,
élaboré à partir d'une suggestion de M. J. Poirier, a été orga
nisé sous les doubles auspices du Centre de Politique Etrangère
et de la Société des Océanistes, son programme ayant été
arrêté par M. Roger Lévy ed le R.P. O'Reilly. Ses séances ont
été placées sous la présidence de M. Roger Heim, Directeur
du Museum National d'Histoire Naturelle. Son programme de
travail s'est partagé en quatre demi-journées :
— 7 Juin : Exposé des Inspecteurs généraux Gayet et Nettre.
Président de séance : M. Roger Heim.
— 7 Juin : Exposés de MM. Struyven et Duvelle. Président de
séance : M. René Hoffherr, Conseiller d'Etat.
— 8 Juin : Exposés de MM. Guiart et de Dianous. Président
de séance : M. Roger Heim.
— 8 Juin : Exposé de M. l'amiral Traub. Président de séance :
M. Roger Heim.
EVOLUTION CONSTITUTIONNELLE DANS LE PACIFIQUE
L'inspecteur général Gayet a défini les statuts politiques
des divers territoires océaniens sous administration française.
L'évolution s'est précipitée à partir de 1946. Plusieurs lois de
cette même année ont généralisé l'attribution de la citoyenneté.
En Océanie française, une assemblée territoriale a été crée,
dont les pouvoirs ont été précisés et étendus par la loi-cadre OCEANIE S©
du 23 juin 1956. Un conseil du gouvernement représente les
populations locales. Diverses difficultés d'ordre politique se
sont élevées depuis lors, qui ne sont pas réglées. La situation
n'est pas préoccupante, mais il convient de porter attention
à l'opinion des Polynésiens, qui se sont éveillés à l'intelligence
de» problèmes politiques et sociaux.
En Nouvelle-Calédonie, la situation se présente d'une man
ière assez différente. L'importance relative du peuplement
européen (30.000 Européens sur 69.000 habitants) est à consi
dérer. Un Conseil législatif a remplacé l'ancien Conseil génér
al, à partir de la loi-cadre, laquelle a organisé la représentat
ion des populations. Les Européens se trouvent partagés
entre diverses tendances et leur structure sociale est assez
diversifiée : on y trouve non seulement des grosses sociétés»
financières ou minières, et des établissements commerciaux
importants, mais aussi des petits Blancs, qui ont une activité
syndicale non négligeable, et qui présentent des revendications
sociales avec une certaine vivacité. La population indigène
est beaucoup plus homogène. Les 10.000 électeurs inscrits à
Nouméa ont montré moins d'assiduité aux urnes lors des
derniers scrutins que les 25.000 électeurs de l'intérieur. (Les vo
tes exprimés sont respectivement de 5.000 et de 16.000). Le con
dominium franco-britannique des (Nouvelles-Hébrides1 repré
sente une anomalie politique. Il s'agit d'une survivance histori
que qui, aujourd'hui, n'a plus guère de justification. L'archipel
couvre au total 15.000 km", où vivent 56.000 habitants. Des proj
ets de partage ont été mis au point à plusieurs reprises, du
côté français surtout, mais aussi du côté britannique. C'est sem-
ble-t-il, l'opposition de l'Australie qui a empêché cette parti-
lion. On pense aujourd'hui à organiser des Conseils représentat
ifs des populations autochtones. C'est là une ligne d'évolution
générale dans l'univers du sous-développement, mais il ne fau
drait pas sacrifier les intérêts bien compris du peuple au bénéf
ice de la seule satisfaction d*une opinion publique internatio
nale plus ou moins avertie des réalités locales. Cependant, l'i
nfluence des missions catholiques et des missions protestantes
a déjà fait émerger des élites, à vrai dire peu nombreuses, qui
peuvent et doivent s'occuper de la gestion de leurs propres
affaires.
Wallis et Fatuna constituent un cas particulier. Cet archipel 96 OCÉANIE
se compose de deux îles, dont Tune a 53 km2 et 6.500 habitants,
et l'autre 35 km3 et 3.000 habitatns, c'est-à-dire l'importance
de deux communes moyennes de France. L'exiguité de ces
territoires n'est pas en rapport avec l'importance des discus
sions juridiques et politiques qui ont eu lieu à leur sujet et ne
sont pas encore venues à leur terme. A la suite du référendum
du 27 décembre 1959, la population a choisi le statut de terri
toire d'Outre-Mer. L'Assemblée provisoire, créée à la suite de
cette option, a été réunie le 30 janvier 1960. Or à l'heure
actuelle ,les projets qui ont été discutés à l'Assemblée nationale
et au Sénat n'ont pas encore été votés. Pendant 18 mois, on
s'est perdu dans les arguties juridiques, ou quelquefois dans le
détail de la terminologie. Ce byzantinisme n'est pas compris
par les populations de Wallis et de Futuna, qui admettent
difficilement ce retard dans l'organisaion de leur statut.
En ce qui concerne les territoires sous contrôle étranger,
les conditions d'évolution ont été très différentes. Aux Fidji,
les Britanniques ont organisé un sytème de self-government
depuis l'ordonnance de 1945. Des conseils de district fonction
nent (60) ainsi que des conseils de province (14), encadrant
ainsi les 374.000 Fidjiens. Sur cet effectif, on compte seulement
9.000 Européens et 184.000 Hindous, c'est-à-dire la moitié de
la population. Ces Hindous ont suivi avec attention l'évolution
politique de l'Inde, qui semble constituer pour eux l'idéal à
atteindre.
Aux Iles Salomon, (150.000 habitants pour l'ensemble Gi
lbert-Salomon et Ellice), des projets d'implantation de local-
governments sont en cours d'organisation.
Les Samoa, dont l'administration a été confiée à la Nouv
elle-Zélande, ont eu une évolution encore plus rapide. On
est passé d'un Conseil législatif en 1921 à un Conseil exécutif
en 1952, et à un Gouvernement responsable avec un Premier
Ministre. L'indépendance est aujourd'hui en vue, à échéance
plus ou moins rapide.
L'Australie a sous sa compétence une partie très importante
de la Nouvelle-Guinée, avec, en plus, Rabaul et les îles Boug
ainville. La superficie de ce petit continent est de 886.000
km2, avec 1.700.000 habitants. Il existe un Conseil législatif et
un Conseil exécutif depuis le 26 novembre 1956, mais la nomi- OCÉANIE 07
nation de membres officiels contribue à ralentir l'attribution
des pouvoirs politiques aux autochtones, laquelle est faite avec
une grande prudence. Des local governments ont été créés à
partir de 1949, mais ils ne couvrent pas l'intérieur du pays, sur
tout les régions montagneuses, difficilement accessibles ot peu
pénétrées par les colons. En juin 1959, les Conseils autochtones
de Gouvernement local ont été réunis dans une Conférence
des Représentants, qui est sans doute la préfiguration d'un
organisme politique plus élaboré.
Quant aux Américains, ils ont d'abord confié à Padministra-
lion de la Marine la gestion des territoires dont ils avaient
pris la responsabilité en 1947. Mais, à partir du 1er juillet 1951,
le Ministère de l'Intérieur s'est substitué à la Marine, du moins
en principe. Font exception les Marianne-Nord qui demeurent
sous contrôle militaire.
On constate dans les divers territoires une évolution plus ou
moins rapide vers le self-government qui aboutira logiquement
à l'indépendance et pourra s'épanouir dans une construction

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