Assistance technique et point IV - article ; n°5 ; vol.15, pg 533-550
19 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Assistance technique et point IV - article ; n°5 ; vol.15, pg 533-550

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
19 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Politique étrangère - Année 1950 - Volume 15 - Numéro 5 - Pages 533-550
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1950
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Georges Boris
Assistance technique et point IV
In: Politique étrangère N°5-6 - 1950 - 15e année pp. 533-550.
Citer ce document / Cite this document :
Boris Georges. Assistance technique et point IV. In: Politique étrangère N°5-6 - 1950 - 15e année pp. 533-550.
doi : 10.3406/polit.1950.2744
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1950_num_15_5_2744ASSISTANCE TECHNIQUE ET POINT IV
Origines, principes et buts.
« Quatrièmement, nous devons mettre en œuvre un programme nouveau
et hardi pour faire bénéficier l'amélioration et le développement des régions
retardataires des avantages de nos progrès scientifiques et industriels. »
C'est ainsi que parlait le président Truman dans son discours du 20 jan
vier 1949 devant le Congrès. Telle est l'origine du fameux Point IV.
Bien que, dans trois passages de son discours, le président Truman
fasse allusion a d'ultérieurs mouvements et investissements de capitaux
privés, sans doute américains, on pourrait penser que son thème central et
principal est la communication aux pays retardataires de connaissances tech
niques acquises par les pays plus avancés, c'est-à-dire l'assistance technique.
Par ce dernier terme, on entend : d'abord la mise à la disposition des pays
moins avancés d'experts et de conseillers qui leur enseigneront à s'administ
rer, à organiser leurs services fiscaux, économiques, éducatifs, hospitaliers
et sociaux, qui les aideront à établir des stations de recherches d'expériment
ation et de démonstration. On entend aussi l'envoi de missions composées
d'agronomes et d'ingénieurs qui étudieront des projets de développement
et d'investissements dans l'agriculture et dans l'industrie, dans les mines,
l'hydroélectricité et les transports. Il s'agit également de la formation d'ad
ministrateurs, d'ingénieurs, d'agronomes originaires des pays sous-dévelop-
pés, par l'octroi de bourses d'études et de voyage.
Bien que les premières mesures d'application prises par l'administration
américaine et par les Nations Unies ne débordent pas ce cadre, il convient
de ne pas perdre de vue qu'en réalité le plan américain vise beaucoup plus
haut et beaucoup plus loin, ce programme d'assistance technique aux pays
«ous-développés est indissolublement lié a un programme d'encourage
ment des investissements privés au bénéfice du développement économique
de ces mêmes pays.
Dans le message adressé au Congrès le 24 juin 1949, le président Truman 534 GEORGES BORIS
recommandait simultanément Tadoption de deux lois, Tune sur l'assistance
technique, l'autre sur l'encouragement des investissements privés ; et désor
mais, dans le vocabulaire de l'administration américaine, on cessera d'em
ployer indifféremment les termes : Assistance technique et Point IV — ce
qui revient à prendre la partie pour le tout. Mais on donnera comme sous-
titre explicatif du Point IV la formule suivante : Programme coopératif pour
l'aide au développement des régions économiquement sous-développées.
L'origine de la notion d'assistance technique.
Pour comprendre le cheminement de la pensée des auteurs du plan et
saisir la méthode grâce à laquelle ils comptent réaliser leurs intentions
finales, peut-être convient-il de remonter un peu en arrière et de rechercher
l'origine de la terminologie employée.
Pays sous-développés : c'est là une notion qui n'a pas besoin d'être expli
quée ; l'expression se retrouve à tout moment dans les comptes rendus des
travaux et débats des Nations Unies depuis leur origine. Déjà à Hot
Springs en 1943, comme à Philadelphie et à Bretton Woods en 1944 et à
San Francisco en 1945, la nécessité et l'urgence du développement écono
mique des pays retardataires étaient constamment soulignées.
Les pays qui, d'eux-mêmes, se rangent dans cette catégorie ne cessent de
revendiquer une action internationale en leur faveur, en s'appuyant sur les
articles de la Charte relatifs à la coopération économique et sociale inter
nationale. C'est dans cet esprit que, dès la première Assemblée générale,
ils faisaient adopter une résolution tendant à organiser, par les soins du
Conseil économique et social, la diffusion de conseils techniques aux membres
de l'O. N. U. demeurés à un stade inférieur de développement.
A la même assemblée, la question du transfert des fonctions consultatives
de l'U. N. R. R. A. était soulevée, et la décision prise d'inscrire au budget
des Nations Unies les crédits requis pour procurer aux pays, jusqu'alors
assistés par l'U. N. R. R. A., des experts et des techniciens — en l'espèce
du personnel de service social.
Dès lors, le terme d'assistance technique, et plus spécialement d'assistance
technique aux pays sous-développés, se retrouve dans un grand nombre de
résolutions adoptées à chaque session du Conseil économique et social et
reprises aux assemblées générales. Il ne s'agit d'ailleurs plus seulement
d'assistance technique d'ordre social, mais aussi d'assistance technique
d'ordre économique. Simultanément, les diverses institutions spécialisées
(F. A. 0., 0. 1. T., U. N. E. S. C. 0.) se préoccupent du même problème.
A sa quatrième session, en mars 1947, le Conseil économique et social POINT IV ,535
chargeait le Secrétariat de créer un bureau spécial ayant pour mission
d'orienter les gouvernements désireux d'obtenir les conseils d'experts
internationaux et, éventuellement, de former des équipes d'experts qui
seraient mises à la disposition des États intéressés.
Cependant, bien que la question n'ait pas cessé de figurer à l'ordre du
jour du Conseil, ce n'est guère avant la session d'août 1948 que les premières
dispositions de caractère pratique furent prises en vue de faire entrer vér
itablement dans le domaine des réalisations des vœux jusqu'alors plato
niques. C'est à cette session, en effet, que le Conseil économique et social
a voté les résolutions qui devaient être approuvées trois mois plus tard par
l'Assemblée générale de Paris et dont l'objet était d'attribuer des crédits
relativement importants à l'assistance technique pour le développement
économique, soit 600 000 dollars.
Il s'agit de la fameuse résolution 200, qui comporte l'organisation
d'équipes internationales d'experts, la formation d'experts originaires des
pays insuffisamment développés par l'octroi de bourses d'études dans les
pays plus avancés, ainsi que la formation de techniciens locaux, par l'attr
ibution de bourses de voyage, et enfin l'octroi de facilités en vue d'aider les
gouvernements à se procurer du personnel, du matériel et des fournitures
techniques.
La résolution n° 200 porte la date du 4 décembre 1 948. Elle précède donc
de quelques semaines à peine l'initiative du président Truman. On voit
donc que celui-ci, en vue de lancer un projet pour la réalisation duquel il
prévoit la coopération des Nations Unies et de leurs institutions spécialisées,
avait tenu à reprendre les idées et les formules que les débats précédents, au
sein de la grande organisation internationale, avaient rendus familiers. Il
escomptait qu'ainsi présenté son appel recueillerait d'emblée l'approbation
enthousiaste des pays de l'Amérique latine, du Moyen-Orient et de
l'Extrême-Orient qui, depuis plusieurs années, réclamaient comme un dû
une assistance en vue de favoriser et de hâter leur développement éco
nomique.
Le discours retentissant du 20 janvier 1949 reconnaissait le bien-fondé de
ces revendications et promettait une action énergique et efficace de la part
du pays dont la suprématie en matière technique est incontestée et qui dis
pose des moyens d'action les plus puissants pour diffuser ses propres
connaissances. Il engageait les Nations Unies dans la voie désirée par tout
ce que cette organisation compte de have nots, de non-possédants, c'est-
à-dire par la majorité.
Nous verrons les suites qu'a eues au sein de l'organisation des Nations
Unies l'appel du prési

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents