Caucase russe: la série noire se poursuit!
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Caucase russe: la série noire se poursuit!

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Mensuel d’informa-tion sur le Caucase du nord
nouvellesdetche@orange.fr
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EN° 20Septembre 2009
Caucase russe: la série noire se poursuit! nlevée le 15 juillet à Grozny, la militante des droits de l'hommeNatalia Estemirova E seraretrouvée morte dans une forêt en Ingouchie quelques heures plus tard. Elle enquêtait depuis dix ans sur les exactions (tortures, exécutions, enlèvements) en Tchét-chénie dans le cadre de l'organisationMemorial. Celle-ci estime qu'en Russie règne une ter-reur institutionnelle et que Ramzan Kadyrov a rendu impossibles les activités des défenseurs des droits de l'homme en Tchétchénie. Memorial a décidé de suspendre son action dans cette république tout en poursuivant les ac-tions engagées.Cette décision inquiète la population qui pense que la répression va pouvoir s'intensifier. Quelques semaines avant, Nourdi Noukhajiev, médiateur de la République tchétchène, avait convoqué le supérieur de Natalia pour lui expliquer que ses dernières enquêtes « provoquaient le mécontentement des plus hautes sphères »et que cela pouvait« avoir des conséquences très graves. »La veille de son assassinat, Natalia Estemirova avait déclaré qu'elle allait communiquer des détails sur les meurtres de civils tchétchènes par les services spéciaux russes. Elle devait sortir un livre sur ce sujet.« Les meurtres de défenseurs des droits de l'homme sont effectués avec la bénédiction des autorités. », déclarait-elle.
Oleg Orlov, président deMemorial: « Je sais, j'en suis certain, qui est le coupable du meurtre de Natalia Estemirova. Nous connaissons tous cette personne. Il s'appelle Ramzan Kadyrov, il est président de la Républi-que tchétchène. Ramzan avait déjà menacé Natacha, l'avait humiliée, la considérait comme son ennemie personnelle. Nous ignorons s'il a donné l'ordre lui-même ou si cela a été fait par un de ses proches collaborateurs, afin d'être bien vu par son supérieur. Quant au Président Medvedev, visiblement, cela lui convient d'avoir un assassin à la tête d'une des républi-ques de la Fédération! »« Lorsque Natacha s'est permise de commenter de façon peu amène le fait qu'on contraint presque physiquement les jeunes filles à por-ter le foulard dans les lieux publics, elle eut un échange avec Kadyrov. Celui-ci l'a menacée en ces termes: « Oui, j'ai du sang jusqu'aux coudes. Et cela ne me fait rien. J'ai tué et je continuerai à tuer les mauvaises personnes. Nous combattons les ennemis de la Républi-que. »« Ceux qui ont tué Natalia Estemirova ont voulu mettre fin au courant d'informations véridiques venant de Tchétchénie. Peut-être y sont-ils parvenus. »,conclut O. Orlov.
Un rassemblement commémoratifpour Natalia Estemirova s'est tenu le 17 juillet à Paris. Une centaine de personnes étaient pré-sentes. « L'assassinat de Natalia Estemirova a mobilisé les émigrés russes de Paris pour la première fois », déclare la FIDH . « Étaient présents des représentants des droits de l'homme, des ac-teurs culturels et politiques, des journalistes, la Mairie de Paris et le Ministère des Affaires étrangères. Et aussi le dissident Viktor Feinley, Natalia Gorbanievskaïa de « Memorial », Ra-dio-RFI, Le Figaro et Libé.
«Estemirova? Une femme sans honneur, sans mérite, sans conscience. Pourquoi Kadyrov aurait-il tué une femme dont personne n'a besoin? »( Ramzan Kadyrov)
Medvedev:«Ce meurtre est une provocation et les meurtriers seront retrouvés et punis. » « Kadyrov impliqué? Ce serait la moins accepta-ble des éventualités pour les autorités.»
« Natalia Estemirova disait la vérité ouvertement, parfois durement en parlant des autorités. Mais c'est pour cela qu'on apprécie les défenseurs des droits de l'Homme. »
 (cit.Memorial) « Aujourd'hui, a été tuée notre amie et collègue, quelqu'un qui nous est pro-che.Près de dix années, Natacha fut une dirigeante de Memorial dans le Cau-case du nord, surtout en Tchétchénie.Elle ne faisait pas que recueillir des informations sur les violations des droits de l'homme. Elle était un Dé-fenseur avec une majuscule, le défen-seur de la population. (...) Elle exi-geait des autorités l'impossible: stop-per l'illégalité. (...) Son travail a fait que Natacha était connue dans toute la Tchétchénie, les gens accouraient vers elle, espéraient qu'elle les dé-fendrait, au moins que les exactions ne resteraient pas étouffées.Plus d'une fois les fonctionnaires de tous niveaux l'ont menacée, mais elle ne s'imaginait pas hors de sa mission dans sa patrie, en Tchétchénie. ».
Le 17 juillet, R. Kadyrova rejeté les accu-sations le visant à propos du meurtre de Natalia Estemirova. La veille, il avait appelé O. Orlov: «Vos accusations (...) sont injustes et très étran-ges. Vous n'êtes pas un procureur, ni un juge, ni un enquêteur. Kadyrov n'est pas seulement le président, mais le père de sept enfants et le fils d'une femme qui a perdu son mari en combattant le terrorisme et le wahhabisme. (...) Les tueurs semblent avoir voulu nuire à nos peuples et contra-rier les déclarations de « paix et de stabili-té ».Kadyrov a ajouté que le bureau deMemo-rialà Grozny devait rester ouvert.« Ce sont d'excellents juristes. Qu'ils prouvent que je suis coupable. »Début juin, il comparait les activités des ONG à celles« des bandits, des terroristes et des criminels. »
10 août Zarema Sadoulaeva et son mari assassinés.La directrice de l'ONG« Sauvons la génération »et son mari ont été enle-vés et retrouvés tués par balles à Groz-ny. L'ONG s'occupait des jeunes Tchét-chènes, notamment des adolescents amputés lors de la guerre.Pour Alexandre Tcherkassov, respon-sa bl e deà Moscou,Mémoria l « L'assassinat de Zarema Sadoulaeva ce lundi montre que notre décision (de suspendre les activités de l'association) était malheureusement la bonne. Même les organisations indépendantes, apoli-tiques, sont désormais visées. Notre travail est maintenant trop dangereux en Tchétchénie, il met en danger la vie de nos collègues sur place. Il est impos-sible pour nous de travailler en Tchét-chénie sans risquer la vie des autres. »
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