Corrigé du bac blanc 2014 SES, série ES
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ELEMENTS DE CORRECTION BAC BLANC SES MAI 2014 Première partie : Mobilisation des connaissances (6 points) 1. Montrez que le PIB ne permet pas d'évaluer la soutenabilité de la croissance. (3 points) Le Produit intérieur brut est l’agrégat de mesure de toutes les productions légales (marchandes et non marchandes) effectuées par les unités productives résidentes et donnant lieu à rémunération des travailleurs sur un territoire donnée pendant une période donnée. La croissance est l’augmentation à long terme de cet agrégat en volume, c'est-à-dire l’accroissement durable des quantités produites. Une croissance soutenable est une croissance qui ne remet pas en cause celles des générations futures en termes de préservation des écosystèmes et qui permet un degré acceptable d’inégalités. Cela désigne le caractère durable de la croissance. Or le PIB additionne toutes les productions qu’elles soient bénéfiques ou nuisibles à l’environnement. Le PIB ne retranche pas les nuisances (externalités négatives) occasionnées par la production. Le PIB est un indicateur qui n’a pas été conçu pour mesurer le caractère qualitatif de la croissance mais sa dimension quantitative. 2.

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Publié le 20 mai 2014
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Langue Français

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ELEMENTS DE CORRECTION BAC BLANC SES MAI 2014 Première partie : Mobilisation des connaissances (6 points) 1. Montrez que le PIB ne permet pas d'évaluer la soutenabilité de la croissance.(3points) Le Produit intérieur brut est l’agrégat de mesure de toutes les productions légales (marchandes et non marchandes) effectuées par les unités productives résidentes et donnant lieu à rémunération des travailleurs sur un territoire donnée pendant une période donnée. La croissance est l’augmentation à long terme de cet agrégat en volume, c'est-à-dire l’accroissement durable des quantités produites. Une croissance soutenable est une croissance qui ne remet pas en cause celles des générations futures en termes de préservation des écosystèmes et qui permet un degré acceptable d’inégalités. Cela désigne le caractère durable de la croissance. Or le PIB additionne toutes les productions qu’elles soient bénéfiques ou nuisibles à l’environnement. Le PIB ne retranche pas les nuisances (externalités négatives) occasionnées par la production. Le PIB est un indicateur qui n’a pas été conçu pour mesurer le caractère qualitatif de la croissance mais sa dimension quantitative. 2. Montrez que le paradoxe d’Anderson peut mettre en évidence une forme de déclassement (3 points)
Le paradoxe d’Anderson désigne une situation dans laquelle l’obtention d’un diplôme plus élevé que celui de ses parents n’est pas une condition suffisante pour accéder à une position socioprofessionnelle plus élevée que celle de ses parents. Le paradoxe d’Anderson trouve son origine dans l’étude de la mobilité sociale. Près de la moitié des fils de la génération actuelle peut avoir un diplôme supérieur à celui de son père sans pour autant occuper une position sociale supérieure. Il s’agit bien d’une forme de déclassement, dans la mesure où l’obtention par un individu d’un niveau de diplôme plus élevé que celui de ses parents ne lui assure pas d’occuper une position sociale plus élevée dans la structure sociale. On constate un déclassement social intergénérationnel. Le déclassement revêt d’autres formes. En effet, il peut aussi correspondre à un décalage entre le niveau de qualification obtenu et le niveau requis pour l’emploi occupé. Le déclassement social peut être objectif ou subjectif (ressenti). Le paradoxe d’Anderson met en évidence un déclassement social d’une génération à une autre en fonction du niveau de diplôme acquis par les parents et les enfants.
Deuxième partie : Étude d’un document(4points)
Ce tableau statistique, produit par l’Ocde, cherche à mesurer la part du facteur travail (le nombre de travailleurs x la durée annuelle du travail), la part du facteur capital (stock de biens d’équipement, de bâtiments et de logiciels) et celle du progrès technique (gains de productivité de la combinaison des facteurs) dans l’augmentation annuelle moyenne du PIB de plusieurs pays développés entre 1985 et 2010. De 1985 à 2010 la France a connu une croissance de son PIB de 1.8% par an en moyenne. Le facteur capital explique 0.7 points de % de cet accroissement annuel moyen, soit moins du tiers. Sur la période, les pays qui ont la plus forte croissance économique annuelle moyenne (supérieur à 4%) sont l’Irlande et la Corée du Sud. Ce sont aussi les deux pays qui ont une contribution de leur productivité globale des facteurs élevée (plus de la moitié de la croissance), respectivement 2.7% et 3.8 points de %. C'est-à-dire qu’ils ont connu une croissance intensive due principalement au progrès technique. Inversement, les pays qui ont le taux de croissance annuel moyen du PIB les plus faibles sont aussi ceux qui ont une contribution faible de leur PGF (Italie, France). Pour les six pays de 1985 à 2010, plus la contribution de la PGF est faible, plus la croissance est faible, et inversement. Tous les pays, sauf l’Italie (croissance extensive) ont une contribution de leur PGF en première cause (croissance intensive). Sinon c’est le facteur capital qui a contribué le plus à la croissance économique.
Troisième partie : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (10points) Cette partie comporte trois documents.
PARTIE III : RAISONNEMENT S’APPUYANT SUR UN DOSSIER DOCUMENTAIRE
Amorce :Dans une période de chômage de masse comme celle que nous connaissons en France depuis des décennies, la théorie économique nous apprend que les salaires devraient automatiquement baisser. Or, si on constate un ralentissement de la hausse du pouvoir d’achat depuis le milieu des années 1970 (il a triplé entre 1950 et 1975 et n’a plus augmenté que d’un tiers entre 1975 et 2010), il n’y a pas eu de baisse du salaire réel. Les salaires semblent donc rigides à la baisse.
Problématique= Comment se fixe le prix du travail ? Le marché du travail est-il et doit-il être la seule institution, qui en fixe le taux, comme le pensent les libéraux ? Quel est le rôle des syndicats dans sa détermination ? L’Etat peut-il avoir une influence sur sa fixation ? Le travail est –il une marchandise comme une autre ?
Annonce du plan= Si la fixation du salaire peut être influencée par la situation du marché du travail, nous montrerons que d’autres institutions agissent sur la détermination du pouvoir d’achat des salariés dans un marché imparfait.
1 – EN THEORIE, LE MARCHE DU TRAVAIL EST LE SEUL DETERMINANT DU SALAIRE REEL
A – LA FIXATION DU SALAIRE SUR LE MARCHE DU TRAVAIL … Phrase introductive= Dans le modèle néo-classique de base du marché du travail, le salairerésulte de la confrontation d’une offre de travail des salariés et d’une demande de travail des employeurs. Il s’agit d’un prix qui équilibre l’offre et la demande de travail. Comme tout prix, le taux de salaire réel est à la fois un véhicule d’information (sur l’offre et la demande de travail) et un mécanisme d’incitation. Comment les acteurs réagissent-ils à cette fixation du salaire réel ?
Les salariés arbitrent entre la valeur qu’ils attribuent au temps libre et le salaire réel que rapporte le temps consacré au travail. Le salaire réel représente le coût d’opportunité du loisir dans la mesure où une heure de loisir supplémentaireprive l’individu d’une quantité de biens et services consommée d’autant plus importante que le taux de salaire réel estélevé. Le salarié offrira une heure supplémentaire de son travail tant que le salaire réel reste supérieur au coût de laperte de son temps libre. L’offre de travail est donc une fonction croissante de son prix (le salaire réel). Les entreprises déterminent leur embauche en comparant le salaire réel à la productivité marginale du travail. Elles arrêtent leur embauche lorsque ce que rapporte un travailleur supplémentaire (la productivité marginale) est égal à ce qu’il coûte (le salaire réel). Puisque la productivité marginale du travail décroit au fur et à mesure que le nombre de travailleurs augmente (loi des rendements décroissants), la demande de travail diminue lorsque le taux de salaire réel augmente.
Le salaire réel est donc fixé à la rencontre de l’offre et de la demande de travail au jour le jour. Il s’agit d’un salaire flexible, c’est-à-dire qu’il se modifie tous les jours en fonction des variations de l’offre et de la demande de travail. Une hausse de l’offre de travail (à la suite de changements démographiques ou de modification des comportements) conduit, toutes choses égales par ailleurs, à une tendance à la baisse du taux de salaire réel. A l’inverse, une hausse de la demande de travail (à la suite d’une croissance de la production plus rapide que celle de la productivité) conduit, toutes choses égales par ailleurs, à une tendance à la hausse du taux de salaire réel.
B – SUPPOSE UN MARCHE DU TRAVAIL EN CONCURRENCE PURE ET PARFAITE.
Phrase introductive= Quelles sont les raisons qui rendent le salaire rigide à la baisse ?
Pour les néoclassiques, le marché du travail doit répondre aux conditions de la concurrence pure et parfaite. Ce ne sont ni les travailleurs ni les entrepreneurs qui fixent le salaire mais le marché. Les acteurs sont des « preneurs de prix » qui ne peuvent influencer le prix (condition d’atomicité). De même, aucun obstacle règlementaire ne doit entraver la libre entrée sur le marché (liberté d’embauche) ou la libre sortie (liberté de licenciement) ainsi que la libre fixation du salaire (condition de fluidité). L’information sur les salaires et les emplois doit être totale (condition de transparence). Les travailleurs sont susceptibles de changer à tout moment de type d’emplois (mobilité professionnelle) ou de lieu de production (mobilité géographique).
Or ces conditions ne sont jamais réunies dans la réalité.Comme l’avait fait remarquer Keynes, les acteurs ont un pouvoir de marché. Les entrepreneurs négocient les salaires avec les syndicats de salariés ce qui contredit la condition d’atomicité. De même, l’existence d’un salaire minimum fixé par l’Etat remet en cause la flexibilité du salaire. Il rationne l’offre de travail car les salariés, dont la productivité est plus faible que le salaire du marché, ne seront pas embauchés (Doc 3). Enfin, les informations ne sont pas transparentes mais asymétriques. Une asymétrie d’information est une situation dans laquelle deux agents économiques, dans le cadre d’un échange marchand disposent d’une inégalité d’information. Ainsi, au moment de l’embauche, l’entrepreneur ne sait pas quelles sont les capacités réelles du travailleur. Les employeurs peuvent dès lors utiliser le salaire comme instrument de motivation, en fixant le niveau de salaire au-dessus du niveau de l’équilibre concurrentiel de façon à inciter le travailleur à accentuer son effort : c’est la logique du salaire d’efficience. Si le salaire est élevé, le travailleur tend à accroître sa productivité en intensifiant ses efforts, encouragé par la reconnaissance qui lui est ainsi accordée par l’employeur, ou de peur de perdre un emploi bien rémunéré. Il n’est alors pas nécessaire d’exercer un contrôle étroit des travailleurs, ce qui compense l’élévation du coût salarial(doc 1)
Conclusion partielle= Ainsi, pour les néoclassiques, le salaire ne devrait avoir qu’un seul déterminant : le marché du travail en concurrence pure et parfaite qui, en confrontant offre et demande de travail fixe un salaire réel d’équilibre qui est égal à la productivité marginale du travail. Le salaire rémunèrerait essentiellement l’effort consenti par le travailleur et sa contribution à la production, mesurée par sa productivité. Or, les conditions de la concurrence parfaite ne sont pas réunies ce qui fait que l’on peut inverser la relation entre salaire et productivité. Ce n’est plus la productivité qui détermine le salaire mais l’inverse. Il faut donc s’interroger sur les autres déterminants du salaire.
2 – EN REALITE, LE SALAIRE DEPEND DE CONFIGURATIONS SOCIALES SPECIFIQUES
A – LE SALAIRE DEPEND D’UN PROCESSUS SOCIO-HISTORIQUE…
Phrase introductive= La relation salariale est le résultat d’un processus socio-historique. Elle n'est pas une simple relation d'échange de la force de travail contre un salaire. Elle s'est construite historiquement à partir des conquêtes sociales et de la négociation collective, en s'appuyant sur le rôle d'arbitre de l'État. Qu’en est-il résulté pour la détermination du salaire ?
Tout d’abord, la fixation du niveau des salaires n’est plus le résultat d'un processus individuel mais se déroule le plus souvent dans le cadre des conventions collectives de branches signées entre les représentants des salariés et des employeurs. Ces conventions, fruits de rapports de force et de compromis dans la négociation, imposent le plus souventdes conditions minimales de rémunération (les « minima conventionnels »), en même temps qu'elles organisent lesgrilles de qualification et de salaires et qu'elles fixent les normes d'emploi (durée du travail, congés, droit à la formation,conditions de travail, etc.) (Doc 1). Le salaire dépend d’abord du poste de travail occupé.
Ensuite, les règles fixées par les conventions collectives, conduisent à des augmentations de salaire régulières qui dépendent des gains de productivité et de l’inflation. Afin que les salariés ne voient pas leur pouvoir d’achat baisser, lessalaires sont indexés sur la hausse des prix constatée, c’est-à-dire qu’ils augmentent au même rythme que l’inflation(Doc 2).
Enfin, l’Etat régule la relation salariale en instituant les conventions collectives, la protection sociale et en fixant le salaire minimum. L’Etat est partiellement à l’origine du droit du travail qui encadre la négociation salariale. L’Etat offre un salaireindirect en liant contrat de travail et protection sociale. Ainsi, une perte d’emploi et de salaire est compensée par desallocations chômage. Une perte de salaire, due à la maladie, est compensée par les indemnités journalières de laSécurité sociale. Enfin, le salaire ne peut baisser au-delà d’un minimum. Le salaire minimum est indexé sur la haussedes prix, sur le pouvoir d’achat ouvrier et peut bénéficier d’un coup de pouce de la part du Chef de l’Etat. Son pouvoird’achat double entre 1950 et 1975 (Doc 3).
B – …QUI EST REMIS PARTIELLEMENT EN CAUSE DEPUIS LA CRISE.
Phrase introductive= La crise, à partir du milieu des années 1970 a modifié le rapport de force entre le travail et le capital au profit de ce dernier. Quelle sont les conséquences pour la détermination du salaire ?
Les conventions collectives sont de moins en moins négociées au niveau de la branche et de plus en plus au niveau de l'entreprise. Ainsi, en France, en 2007, moins de la moitié des entreprises prennent en compte la convention collectivepour déterminer les augmentations de salaire (Doc 2). D'où des inégalités de salaires d’une branche à l’autre, d'uneentreprise à l'autre, entre les salariés d’encadrement et les salariés d’exécution, et l'augmentation générale desinégalités.
L'indexation des salaires sur les prix devient partielle, voire inexistante. Les hausses de salaire ne sont plus négociées à partir de l'inflation passée mais en fonction de inflation prévue, avec parfois des clauses de rattrapage. En France, en 2007, une entreprise sur quatre prend en compte l’inflation pour déterminer les augmentations de salaire. La progression du pouvoir d'achat n'est plus garantie pour tous. En conséquence, le pouvoir d’achat des salaires va augmenter de moins en moins vite, voire baisser en France en 2012. Entre 1975 et 2010, le pouvoir d’achat n’augmente plus que de 33% et celui du SMIC de 50% (Doc 3).
Enfin, une fraction de la rémunération est désormais individualisée et flexible. Le salaire est divisé en 2 ou 3 parts. Une part fixe liée au poste de travail et négociée collectivement ; Une part individuelle liée à la compétence acquise et irréversible ; Une part variable liée aux résultats de l'entreprise (le bonus au Japon, l’intéressement en France). Cette individualisation des salaires va favoriser les inégalités.
Conclusion : Rappel de la démonstration= Si l’état du marché du travail peut peser sur l’évolution des salaires (une forte progression du chômage ralentit les revendications des salariés), on ne peut pas dire que le salaire réel est fixé à la rencontre de l’offre et de la demande du travail comme le prix du pétrole ou d’une action. En effet, le marché du travail est un marché imparfait et un marché segmenté pour lesquelles les conditions de la concurrence pure et parfaite ne s’appliquent pas. Le salaire dépend donc de déterminants sociaux et historiques. Les règles sociales de sa fixation dépendent de la conjoncture économique et de l’histoire sociale de chaque pays. Ouverture= Avec l’augmentation des inégalités salariales, due principalement aux très fortes hausses octroyées aux salaires des cadres dirigeants et des salariés les plus recherchés, la question du plafonnement des plus hauts salaires est encore d’actualité.En Suisse, en novembre dernier, presque deux tiers des électeurs suisses ont refusé par référendum de plafonner le salaire de leurs dirigeants d'entreprise. Ce qui prouve que la rémunération est une affaire très sensible dans un contexte de crise.
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