Déclarations officielles de politique étrangère : Bulletin d actualités du 28 janvier 2013
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Bulletin d'actualités du 28 janvier 2013 1 - Argentine - Discours du Premier ministre, M. Jean-Marc Ayrault, devant la communauté française Mesdames, Messieurs, Monsieur l'Ambassadeur, merci d'avoir organisé cette réception. L'accueil est chaleureux et j'en suis particulièrement heureux. Je voudrais saluer mes collègues du gouvernement qui m'accompagnent, Bernard Cazeneuve, ministre des affaires européennes et Benoît Hamon, ministre de l'économie sociale et solidaire et de la consommation, qui est arrivé avant nous puisqu'il a déjà eu des entretiens bilatéraux avec ses collègues du gouvernement. Et puis je suis accompagné des parlementaires de l'Assemblée nationale et du Sénat, présidents des groupes d'amitié France - Argentine, France - Chili, et du député de votre circonscription, Sergio Coronado. Enfin, je suis heureux de vous saluer, toutes et tous, Mesdames et Messieurs, avec un salut particulier pour les délégués de l'ADFE que j'ai eu l'honneur de saluer il y a quelques instants. Le président de la République, François Hollande, avait envisagé de venir au Sommet de Union européenne et des Pays de l'Amérique latine et des Caraïbes. Vous connaissez les circonstances qui contraignent le président de la République, chef de l'État et chef des Armées, en raison de l'intervention de la France au Mali, aux côtés des Forces armées maliennes : il aurait aimé faire ce déplacement. Je le remplace.

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Publié le 18 février 2013
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Langue Français

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Bulletin d'actualités du 28 janvier 2013
1 - Argentine - Discours du Premier ministre, M. Jean-Marc Ayrault, devant la communauté française Mesdames, Messieurs,
Monsieur l'Ambassadeur, merci d'avoir organisé cette réception. L'accueil est chaleureux etj'en suisparticulièrement heureux. Je voudrais saluer mes collègues du gouvernement qui m'accompagnent, Bernard Cazeneuve, ministre des affaires européennes et Benoît Hamon, ministre de l'économie sociale et solidaire et de la consommation,qui est arrivé avant nouspuisqu'il a déjà eu des entretiens bilatéraux avec ses collègues dugouvernement. Etpuisje suis accompagné desparlementaires de l'Assemblée nationale et du Sénat,présidents desgroupes d'amitié France -Argentine, France - Chili, et du député de votre circonscription, Sergio Coronado. Enfin,je suis heureux de vous saluer, toutes et tous, Mesdames et Messieurs, avec un salutparticulierpour les délégués de l'ADFEquej'ai eu l'honneur de saluer ilyaquelques instants.
Leprésident de la République, François Hollande, avait envisagé de venir au Sommet de Union européenne et des Pays de l'Amérique latine et des Caraïbes. Vous connaissez les circonstancesqui contraignent leprésident de la République, chef de l'État et chef des Armées, en raison de l'intervention de la France au Mali, aux côtés des Forces armées maliennes : il aurait aimé faire ce déplacement. Je le remplace. Il étaitprévu une escale à Buenos Aires, tropcourte, il faut le reconnaître, mais elle va mepermettre de rencontrer la Communauté française, et aussi, dansquelques instants, de rencontrer Mme Kirchner, laprésidente de l'Argentine.
Je voudrais vous dire un mot à vous, toutes et tous, Mesdames, Messieurs,qui représentez la communauté française d'Argentine. Depuisplusieursgénérations, vous avez contribué à la naissance et à l'histoire aussi de ce beaupays. Peu de Français,peu de nos compatriotes saventqu'ilyavait, à la fin du XIXème siècle,quelque 250.000 de leurs compatriotes d'origine basque, d'originesgasconne, béarnaise ou savoyarde,qui se sont installés loin de France, ici dans ce pays d'Argentine. Vous êtes, certes, moins nombreux aujourd'hui ; vous êtes environ 15.000 résidents, peut-être unpeuplus même, mais en tout cas, vous êtes un vrai trait d'union entre nos deuxpays, entre l'Argentine et la France. Parfois, onpourrait croireque ces liens se distendent. Je croisque ces liens sont des liens d'abord humains, des liens historiques, des liens affectifs. Jepense àquelques figures dont le nom résonne dans le coeur des Français, telque Saint-Exupéry, Carlos Gardel évidemment ou Hector Bianciotti, mais aussi David Trezeguetquej'ai eu leplaisir de saluer ilyaquelques instants. Et beaucoupd'autres, sûrement.
Mais c'estparceque legouvernement a la volonté de renforcer les liens entre la France, l'Argentine et l'Amérique latine engénéral,quej'ai tenu, malgré les circonstances, à faire ce déplacement. Votre région, la régionque vous habitez estparticulièrement dynamique sur leplan économique. Etpuis c'est essentiel : la démocratie s'yest consolidée, après les crimes odieux de la dictature, c'est maintenant, trente ans après, l'occasion de se rappeler cette horreur. Je viens de rendre hommage aux victimes d'origine française enprésence des membres de leurs familles. Je leur adresse à nouveau un salut fraternel et chaleureux. Ces moments sont des moments sans doutequi rappellent cette souffrance, mais qui sont nécessaires : de ne rien oublier de cette horreur qui s'est passée ici, comme cela s'est
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passé malheureusement dans d'autrespays du monde, en Europe et ailleurs.
La France estprésente ici etpartage avec l'immense majorité dupeuple argentin et avec ses dirigeantspolitiques de toutes sensibilités démocratiques, le même combatpour les droits de l'Homme. Cela n'apas été facile de conquérir à nouveau cette démocratie. Ilya eu l'élection de Raül Alfonsin, etpuis après bien des vicissitudes, aujourd'hui la démocratie est installée. C'est une richesse extraordinaire. Il n'yapas de développement économique sans sécurité et liberté, mais il n'yapas de développement économique sans démocratie. En tout cas, c'est notre conception et nous la défendons et nous la défendrons partout dans le monde. Je viens ici pour le rappeler, et rappeler que nous avons des valeurs communes àpartager et à défendrepartout. Nous devons, au-delà du dialoguepolitique,quej'aurai l'occasion d'évoquer avec laprésidente Christina Fernandez de Kirchner, évoquer aussi l'avenir de nos relations sur le plan économique.
Vous êtes nombreux à travailler dans des entreprises françaises ou dans des entreprises argentines. Ilya 220 entreprises françaises dans tous les secteurs de l'économie. Elles sontparfois leaders. Jepense notamment à l'automobile, l'automobilequi est un secteurque vous savez en difficulté en France ! En ce moment, onparle de Renault, de PSA... La responsabilité dugouvernement n'estpas degérer les entreprises, mais de les accompagner dans leurprojet de réorganisation, de redémarragequi nécessiteparfois des diminutions d'emplois, des réorganisations de sites... Il faut absolument réussir à sauver cesgrands secteurs industrielsqui doivent s'inscrire dans une vision d'avenir sur leplan technologique, sur leplan de nouveauxproduits, de nouveaux modèles... C'est le rôle du gouvernement, nonpas de faire, mais d'accompagner, d'encourager. Et c'estpour celaque nous nepouvonsque poursuivre dans la voiequi vient d'être engagée, notamment de la négociation entre lespartenaires sociaux - même si parfois c'est conflictuel -,pour trouver des solutions,grandgroupepargrandgroupe, entreprisepar entreprise, dans le cadre d'accords équilibrés entre les entreprises et les salariés. C'est ce chantierqui est en cours en France. Je vous enparle,parceque sij'évoque le rôlequejouent cesgroupes automobiles ici, en Argentine, il seraitparadoxal de ne pas vous informer de la situation de notrepays et de la volonté de réussir à nous en sortir ! Même si c'est difficile.
La France est le 2ème fournisseur européen de l'Argentine, derrière l'Allemagne, et dégage un excédent commercial ; donc c'est un bonpoint de départ. Mais il fautque cette coopération exemplaire se renforce dans tous les domaines. En matière culturelle - elle existe déjà, elle est beaucoupappréciée, ilya des liens étroits entre nos deuxpays - mais aussi sur leplan scientifique et universitaire,je l'évoquerai avec laprésidente. Etpuis d'autrespartenariatsque nous pourrons évoquer. Les Argentinsqui se forment en France, les étudiants,qui conduisent leurs travaux de recherche, sont autant departenairesqui auront le réflexe aussi de se tourner vers notrepays. Au fond, accueillir des étudiants, d'abord c'est ungeste d'accueil, très important, il ne fautpas avoirpeur d'accueillir des étudiants étrangers en France, c'est une chancepour eux mais c'est aussi une chancepour la France, c'est enquelque sorte un investissement partagé.
Mes Chers Compatriotes, l'ambition dugouvernement,je viens de l'évoquer en évoquant l'industrie automobile, c'est de faire en sorteque la France, avec tous ses atouts dont elle dispose, ses entreprises exportatrices, sa créativité, son excellence dans de nombreux secteurs depointe, mette àprofit toutes les opportunitésqueprésente,je dirais, la mondialisation. Elle fait peur, parfois, dans chacun de nos pays, en tout cas en France ! C'est parfois le réflexe, le
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premier réflexe. Mais il faut bien voir aussique l'économie du monde est en train de se transformer enprofondeur. Si je représente ici la France, à cette rencontre entre l'union européenne et l'Amérique latine, comme leprésident de la publique était récemment aussi en Asie, c'estparceque nouspensonsque l'avenir du monde sejoue à la fois chez nous mais sejoue aussi ici, avec despaysqui veulent trouver toute leurplace. On les appelle lespays émergents. C'est ça, la nouvelle donne mondiale ! Si nous sommes absents, et si nous nous replions sur nous-mêmes, si nous n'abordonspas de front cette nouvelle réalité du monde, alors nous nous affaiblirons. Mon souci et celui de tout le gouvernement, comme celui duprésident de la République, c'estque la France soitplus forte,qu'elle soitplus combative,plus compétitive. C'estpourquoi legouvernement s'attache, sur fond de crise économique et de montée du chômage - qui est une réalité en France, dans le reste de l'Europe aussi - à remettre notre pays avec toutes ses forces, en mouvement, et surtout lui redonner confiance dans sespropres atouts.
On ditque les Français sont lepeuple lepluspessimiste du monde. Etpourtant,je ne suispas sûrque vous ayez cette vision de la France, vousqui en êtes éloignés. Mais c'est vrai,je l'ai dit, nous sommes dans un monde en mutation. Il ne s'agitpaspour autant de renier ceque nous sommes, cequi fait la force de notre République, nos valeursque j'évoquais au début de monpropos. «Liberté, égalité, fraternité»,ça veut direquelque chose en France, maisça veut direquelque chose aussi dans le monde, soyons conscients de ces valeurs ; beaucoupdepays s'yréfèrent,ycompris en Amérique latine. Et c'est vraique nous avons aussi à réformer notre modèle. Il ne suffitpas de direqu'il est bien ! Il faut voir où il a ses faiblesses ! Il faut le réorganiser, le réorienter sansperdre notre âme, sansperdre les valeurs qui nous rassemblent, nous réunissent etqui nous donnent l'élan nécessaire. Mais il faut faire ces réformes ! Et en tout cas, ces réformes sont engagées. Elles nécessitent des efforts. Premier effort : la maîtrise de nos comptespublics. On nepeutpas continuer à vivre avec unpaysqui s'endette etqui creuse ses déficits. Ce n'estpas l'Europequi nous l'impose, même si nous sommes dans l'euro etque nous avons des obligations liées à l'euro ! Et nous n'avonspas l'intention d'en sortir, ce serait l'absurdité totale ! Ilyaquand même un consensus nationalpour défendre l'euro, même si des minorités défendent d'autres thèses. Mais nous avons nospropres exigencespour nous-mêmes ! Unpays qui consacre sonpremier budget au remboursement des intérêts d'emprunt, ce n'estpas unpaysquippare l'avenir de sajeunesse ! C'est unpaysqui doit se confronter à cettequestion et voir comment onpeut fairepour réduire ces déficits, réduire cette dette. C'est ceque nous avons commencé à faire.
Mais le combat sera rude ! Il nécessite aussi d'engager d'autres chantiers. La réduction des déficitspublics nepeut pas, à elle seule, résumer unprojet ! Leprojet, c'est de remettre notrepays sur les rails, de le rendreplus fort,je l'ai dit, etplus compétitif. C'estpourquoi nous avons engagé le Pacte national,pour la croissance, la compétitivité et l'emploi. En Europe, lapriorité est aussi de retrouver le chemin de la croissance et d'avoir également une ambition en matière d'emplois. L'euro est désormais stabilisé. Je le dis ici,parcequeparfois, on s'interroge à l'autre bout du monde, en Asie, en Amérique, est-ceque l'euro va disparaître ? Je croisqu'on ne le ditplus, mais ilyaquelques mois, j'étais en Asie, et on m'aposé cettequestion. Ilyavait une vraie inquiétude. Jepensequ'onpeut direque, depuis six mois - huit mois, les choses ont changé, même siparfois onpourrait espérerqu'elles changentplus vite. En Grèce, des solutions ont enfin été trouvées. La situation de l'Espagne, comme de l'Italie, est en voie d'amélioration. L'Union monétaire aujourd'hui est stabilisée, même s'il reste encorequelques difficultés. C'était la base même de la relance du projet européen. Etpuis unpactepour la croissance a également été adopté enjuin dernierpour réorienter l'Europe ! C'était un des combats duprésident de la République. On en verra les fruits, même si ce n'estpas immédiat. L'Union monétaire elle-même est en marche. Le mécanisme européen de stabilité,qui a eu du mal à voir lejour, est également réalisé. Quant à la taxe sur les transactions financières, vieux combat de tant d'années, aujourd'hui onze pays dans le
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cadre d'une coopération renforcée, ont décidé de l'adopter.
Toutça, c'est le bilan, le bilanqui ne nous satisfaitpaspuisqu'ilya encore d'autres chantiers, maisqui montreque, étape après étape, les choses avancent etqu'elles changent. Parceque ce mondequi change a besoin aussi d'une Europe forte. Nous sommes regardés, nous sommes écoutés, nous sommes attendus,ça sera l'objet de la rencontre de demain et d'après-demain à Santiago du Chili. Nous sommes despartenaires. Une Europequi seporte bien, c'est le reste du mondequi seporte bien, même s'ilya beaucoupà apprendre, beaucoupà faire avec lespartenaires du reste du monde.
Mes Chers Compatriotes,je connais votre attachement à la France, à la Nation,qui est la vôtre. Je saisque vous souhaitezqu'elle soit attentive à vospréoccupations. J'ai cité votre député, Sergio Coronado,qui évidemment, consacre beaucoupde temps à suivre lesquestions concrètesquipeuvent seposer dans votre vie de tous lesjours ; j'en aiparlé tout à l'heure, brièvement, avec les délégués de l'ADFE. La diversité sociale de votre communautéjustifie, de lapart de l'État, un effort de solidarité. Une aide sociale,qui est doté du budget leplus important de la région, bénéficie déjà à 300personnes en Argentine. En complément, une Fondation d'entraide se mobilise depuis trois ans pour venir en aide auxpersonnes enplusgrande difficulté. En tout cas,je salue, Monsieur l'Ambassadeur, cette initiative ;je vous demande de bien vouloir transmettre ces encouragements auxpersonnesqui en sont les responsables. C'est aussi dans un esprit d'équitéque laprise en charge des frais de scolarité, en dehors de toutes conditions de ressources, a été supprimée. La réforme du système des bourses,qui a été engagée, a décidé de permettre auplusgrand nombre de familles, de scolariser leurs enfants, et elle s'appliquera en Argentine à compter de mars 2013, et elle a fait l'objet, avant décision, d'une large concertation.
Vous êtes aussi très attachés à un service consulaire dequalité. Grâce à un maillage étroit du territoire argentin,par un réseau d'agences consulaires, dans le cadre de la réforme de l'État, le ministère des affaires étrangères examine comment moderniser ce service, mais avec un objectif : en assurer lapérennité. Votre communauté a été choquéepar les deux dramesqui ont coûté la vie, en 2011 et 2012, à 3 de nos compatriotes. Je voudrais saluer leur mémoire. La sécurité des Français à l'étranger continuera d'être une priorité du gouvernement. Et le gouvernement y est particulièrement attentif, enparticulier en ce moment.
Je saisque vous êtes, comme moi, soucieux de solidarité avec nos soldatsqui sont engagés actuellement au Mali. Malgré la distance,je saisque vous comprenezque la France lutte aux côtés de cepays et des autres États de la gion contre desgroupes terroristes. Ici en Argentine, on sait ceque veut dire «terrorisme». Ce terrorisme, ces groupes terroristesqui occupent le Nord-Mali etqui disposent de beaucoupd'armes, venant souvent de Libye ou d'ailleurs, avaient un objectif :prendrepossession du Mali,porter atteinte à sa souveraineté et en faire, enquelque sorte, le coeur d'une organisation terroristequi aurait déstabilisé toute l'Afrique de l'Ouest, etqui menaçaient aussi l'Europe etparticulièrement la France. C'estpour celaque leprésident de la République, dès le mois de septembre à l'Assembléegénérale des Nations unies, avait alerté l'opinion internationale sur ce danger. Le 20 décembre, le Conseil de sécurité a, à l'unanimité, adopté une résolutionpour mettre en oeuvre une réaction et aussi soutenir la mise en place d'une Force internationale africaine, la MISMA,qui est actuellement en train de s'installer. L'État-major est à Bamako, les premières troupes arrivent ; dans quelques semaines, nous aurons plusieurs milliers de soldats africains
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sur le terrain, etqui ont vocation à remplacer les troupes françaises. La France n'apas vocation à rester au Nord-Mali ! Maispourquoi sommes-nous intervenus ? Parceque, voyant la mise enplaceprogressive de cette force internationale, lesgroupes terroristes ont sentiqu'il était le moment d'intervenirpour empêcher sa venue, et enprenant tout de suite possession de tout le Mali. Et la volonté de ces troisgroupes terroristes était de descendre leplus baspossible vers Bamako, en commençantpar Mopti. Leprésident du Mali, leprésident Traore, a appelé en urgence au secours le seul Étatqui avait les moyens, dans la région, d'intervenir : la France. Cette demande a été faite officiellement dans le cadre de la Charte des Nations unies et de son article 51, et avec l'appui de tous lespays, de toutes les autorités des pays de l'Afrique de l'ouest consultéspar la France, mais aussi avec le soutien de tous les États dans le monde avec lesquels la France entretient des relations de confiance, les Européens bien sûr, mais aussi les Américains, les Russes qui ontparfaitement compris la nécessité de l'urgence de cette intervention. Si nous ne l'avionspas fait, aujourd'hui, cequeje décrirais comme un objectif desgroupes terroristes aurait été atteint, et donc la force internationale décidéepar la résolution du 20 décembre des Nations unies, du Conseil de sécurité, n'auraitpaspu se mettre en oeuvre, il aurait été troptard.
C'est donc cette actionqui est engagée. Je suis convaincuqu'elle vaporter ses fruits. Ensuite, après, il faudra réussir la transitionpolitique ! Etpuis il faudra aussi assurer à cepays, comme aux autres de la régionqui sont particulièrementpauvres - c'était la responsabilité de la France mais aussi de l'Europe - leur développement ! Vous voyez bienque là, ilyavait un enjeu considérable etque la France nepouvaitpas être absente et échapper à ses lourdes responsabilités.
Merci encore de votreprésence ce matin ; merci, Monsieur l'Ambassadeur, Jean-Pierre Asvazadourian ; vous avez, avec tact et intelligence, contribué au rayonnement de la France depuis déjàquelques temps, ici, en Argentine. Je saisque vous aimez beaucoupcepays ; vous savez aussi accueillir nos compatriotes, les écouter, les aider,porter aussi les projets de la France, les faire connaître, encourager ceuxqui viennent ici dans les relations économiques, etje voudrais vous en remercierpersonnellement, ainsique toute l'équipe de l'Ambassade et du Consulat.
Quand on est loin de la France, on voit la France... Plutôt on voit l'essentiel de la France. Et on a souvent une idée plus confiante de cequ'elle est, de son rayonnement, de ses capacités. Et c'est ce message de confiancequeje voulais vous adresser, vous remercierpour ceque vous faites dans cepays et ceque vous faites aussipour la France ;parce quequand on s'éloigne, onperdquelque chose, mais ongagne aussiquelque chose. Ongagne unplusgrand amour de lapatrie ; ongagne toujours unpeuplus l'affection de là où l'on est venu, de cequ'on emporte avec soi et de ce qu'on voudrait fairepartager aux autres. Je vous remercie, mes chers compatriotes,pour tout ça. Vive l'amitié entre la France et l'Argentine, vive la République et vive la France !./.
(Source : site Internet du Premier ministre)
(fin de l'article)
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2 - Mali - Syrie - Égypte - Entretien du ministre des affaires étrangères, M. Laurent Fabius, avec «France2» Q - L'armée française a engagé une intervention cette nuit, du côté de Tombouctou. Est-ceque l'intention c'est d'accélérer le rythme de cette intervention ?
R - Non, les choses se passent comme le président de la République les a définies. Avec les Maliens, nous allons très prochainement libérer Tombouctou et, dans le même temps, d'autres troupes africaines sont engagées, enparticulier les Nigériens et les Tchadiens,qui commencent à être àposte. Les choses sepassent donc commeprévu et, cequi est important, c'estque le Mali,petit àpetit, est libéré.
Q - L'objectif, c'est la reconquête complète du Mali ?
R - Oui, c'est-à-dire retrouver l'intégrité du Mali, mais pas par les Français. C'est d'abord le rôle des troupes africaines, ceque l'on appelle la MISMA, etpuis les Français sont là en soutien.
Q - Vousparlez de la MISMA, on aquand même le sentimentque les Français sont unpeu seuls, l'oppositionparle d'isolement de la France. Est-cequ'il n'yapas eu un manque depparation diplomatique ?
R - Non, absolumentpas.
Q - C'est ceque reproche l'opposition.
R - Je refuse d'entrer dans lapolémique. Tout le monde voit bienque si les Français n'étaientpas intervenus, il n'y auraitplus de Mali, ilyaurait un état terroriste au Mali,qui menacerait d'ailleurs tous lespays voisins, le Sénégal, la Côte d'Ivoire, etc.
Q - Mais laquestion, c'était : est-ceque la France est isolée, oupas ?
R - La réponse est non, la France a le soutien de la communauté internationale, des Nations unies, maintenant des Américains, des Européens. Sur le terrain, la France était la seule àpouvoir intervenir très rapidement, concrètement, avec ses forces militaires. Le mérite duprésident de la République a été de décider l'intervention enquelques heures. Sinon,je vous le répète, il n'yauraitplus de Mali.
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